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Poésie néo-classique
TristanKiliak : Aurore
 Publié le 20/03/10  -  17 commentaires  -  4866 caractères  -  123 lectures    Autres textes du même auteur

Un réveil physique et moral après une nuit de 3 mois.


Aurore



Dimanche 20 mars presque 5h
Le jour va bientôt se lever
Grondements des premiers moteurs
Et bruit des oiseaux clabaudeurs
Dimanche 20 mars presque 5h
Rumeurs d’une nouvelle journée

Je me lève et je soupire
L’insomnie m’a vaincu
Mes yeux sont lourds les jambes me tirent
Par la fenêtre Paris s’étire
Mes yeux sont lourds les jambes me tirent
Et tout en moi est confus

J’allume une clope bois un café
Et je m’assois sur le lit
Et je regarde la télé
Comme une vache les trains passer
Énième clope troisième café
Je broute mon ennui

Je jette un œil sur notre chambre
Onze semaines gisent à terre
Fringues mégots cadavres cendres
Tout est gelé depuis décembre
Fringues mégots cadavres cendres
Pomme que rongent des vers

Et soudain je suis fatigué
De ce rythme lugubre
L’heure est venue de m’évader
De cette cage insalubre
L’heure est venue de m’arracher
Aux mâchoires de l’habitude

Je suis à jour avec l’ennui
Et tant pis si je suis
Encore à nuit avec l’amour
Je suis à jour avec la nuit
À jour avec ma vie
Que le temps reprenne son cours !

Bientôt trois mois depuis nous deux
Trois mois de doute et de marasme
Mélancolique et ténébreux
Je hantais nos jours heureux
Bientôt trois mois depuis nous deux
Vivre m’a semblé un fantasme

Je m’habille et je descends
Dehors il fait encore noir
Brume légère vent nonchalant
Un soleil brille obscurément
Je m’habille et je descends
Dégourdir ma mémoire

Blotti au froid de ton absence
J’ai hiberné dans la nostalgie
Trimestre noir sombre nuit banche
Je me forçais à l’espérance
Blotti au froid de ton absence
Je rêvassais ma vie

Mais chaque jour plus quotidienne
Elle devenait de plus en plus trouble
Je me soûlais avec moi-même
Et je trinquais avec ma peine
Et peu à peu clone de moi-même
Le cauchemar est devenu double

J’étais aux ordres despotiques
De notre tendre passé
Qui promettait à coups de trique
Un coup de baguette magique
J’étais aux ordres despotiques
De notre avenir désaffecté

Je suis à jour avec l’ennui
Et tant pis si je suis
Encore à nuit avec l’amour
Je suis à jour avec la nuit
À jour avec ma vie
Que le temps reprenne son cours !

Bientôt trois mois depuis nous deux
Noël me semble déjà loin
Jour du printemps j’ouvre les yeux
Bientôt trois mois depuis nous deux
Trois mois déjà que je me deux
Au coin d’un feu éteint

Du pont Saint-Louis je vois la Seine
Qui me fait les gros yeux doux
Non non ça n’en vaut plus la peine
Il ne faut pas qu’il m’en souvienne
Du pont Saint-Louis je vois la Seine
Ce n’est rien c’est fini c’est tout

Je m’enfonce dans le Marais
Et son dédale de rues
Odeur de nuit et de pain frais
Premières mains tendues
Odeur de nuit et de pain frais
De solitude nue

De notre amour ne reste que
Le souvenir de nos étreintes
Main dans la main le cœur joyeux
Nous nous chauffions au même feu
De notre amour ne reste que
Les cendres de nos mains jointes

Je suis à jour avec l’ennui
Et tant pis si je suis
Encore à nuit avec l’amour
Je suis à jour avec la nuit
À jour avec ma vie
Que le temps reprenne son cours !

Et dans le ventre de la ville
Le ciel commence à rougir
Sur la place de la Bastille
Les cafés ouvrent leurs grilles
Je suis dans le ventre de la ville
Enceinte de l’avenir

Rue de la Roquette quelques fêtards
Rentrent chez eux en titubant
Des ouvriers sortent d’un bar
Vers des immeubles chancelants
Des ouvriers sortent d’un bar
Combattre l’usure du temps

Six heures et demie Père-Lachaise
Le métro vibre sous mes pieds
Je pleure de froid le jour se lève
Six heures et demie Père-Lachaise
Je vois passer le long cortège
De nos rêves avortés

Dimanche 20 mars saison nouvelle
Les éboueurs viennent ramasser
Les hottes en plastique bleu ciel
Qu’a déposées le Père-Noël
Les hottes en plastique bleu ciel
Sur les trop tards de notre passé

Mon corps est comme un tombeau
Où gît notre amour
Repose en paix mon bel amour
Toi qui connais des cieux plus beaux
Repose en paix mon bel amour
Toi qui enfin connais le repos

7h l’aurore étincelle
Je bois un bol d’air printanier
Là-bas je vois la Tour Eiffel
Raide et tendue vers le ciel
Là-bas je vois la Tour Eiffel
Prête à décoller


 
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   Anonyme   
7/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien
C'est long et je ne me suis pas ennuyé un seul moment.
Alors déjà bravo pour ça.
Je verrais ce texte comme une chanson en fait, il y a cette strophe : "je suis à jour avec la nuit..." qui revient comme un refrain et un certain rythme (même si bancal par moments)
Il y a aussi ces vers doublon qui apportent je trouve une certaine dynamique malgré le ton plutôt morose.
Des petites choses glanées par ci par là me plaisent particulièrement : "Je suis à jour avec la nuit/Encore à nuit avec l'amour. ou encore : "Trois mois déjà que je me deux"
(ça me rappelle Baschung : Et que ne durent, durent que les moments doux / Et que ne doux. Bref c'était une parenthèse).
Mais j'aime ce genre d'idée.

J'apprécie le déroulement narratif, ce déroulement au fil de l'errance, ces petites scènes de la vie courante. c'est énoncé tel quel, sans trop d'effets poétiques et ça reste cependant efficace. (pour moi en tous les cas).

Bon il y a bien parfois des images un peu fades : "mon corps est comme un tombeau/où gît notre amour, "clone de moi même,"...
Mais bizarrement "la Tour Eiffel/ prête à décoller" me plait dans sa simplicité enfantine.

Une bonne lecture dans l'ensemble.

   ristretto   
9/3/2010
 a aimé ce texte 
Pas ↑
comment dire ?
ben, je ne sais !...

le fond, le thème : j'adore, cette idée de « renaissance » après être aller au fond le plus « cradingue » que l'on puisse faire.
des expressions bien vues
« Je broute mon ennui »
« Je suis à jour avec l’ennui » et toute cette strophe me plait.
« Trimestre noir sombre nuit banche » « notre avenir désaffecté »
« Trois mois déjà que je me deux »
« Je suis dans le ventre de la ville
Enceinte de l’avenir ».....là, j'aime beaucoup
mais je suis déçue, après un début prometteur – ce côté trash qui m'a plu dans sa « nature morte sans fard »
puis, je me suis perdue , est ce une chanson ? pour remettre des strophes-refrains, des vers répétés ?
et puis, des passages qui retombent dans le pathos, gnangnan.
ce qui me dérange plus encore, c'est la connotation avec la chanson « il est cinq heures, Paris s'éveille »
flûte ! j'aimerais lire ce texte sous une autre forme, débarrassé de clichés.
en prose peut être, mais surtout s'exprimant sans retenue
à bientôt !

   Anonyme   
10/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Un poème qui dans l'ensemble ne me déplait pas. Des moments de force avec du rythme, surtout pour ce qui concerne les premières strophes. Puis comme un essoufflement, une lassitude dans l'écriture, le long en poésie n'est pas chose si facile. Toutefois de la modernité et, prenez ceci pour un compliment, moi j'aurais classé dans la catégorie "chansons".

   ANIMAL   
10/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un peu effrayée d'abord par la longueur, je me suis laissée prendre avec complaisance au piège de ce poème à la saveur amère.

L'amour perdu qui colle à la peau, le souvenir de l'absente qui colle à la vie de tous les jours...

Il y a beaucoup de vers magnifiques dont je retiendrais :

"L’heure est venue de m’arracher
Aux mâchoires de l’habitude"

"Blotti au froid de ton absence
Je rêvassais ma vie"

"Je suis dans le ventre de la ville
Enceinte de l’avenir"

Et bien d'autres mais je ne puis les citer tous.

Merci de ce beau moment de solitude au coeur de Paris.

   Anonyme   
11/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème comme je les aime, du moins comme je les écrits.
Ce texte résonne en un écho particulier, presque familier à ma lecture sans trop savoir dire pourquoi.
Bref, j'ai beaucoup aimé.
Un peu long mais vrai, je l'ai pas vu passé cé poème tant il est hypnotique de sincérité, de fébrilité, de maladresses aussi, car par exemple la répétition de "despotique" à mon avis est de trop, mais bon.

Je vais retenir: " Je suis à jour avec l'ennui
Et tant pas si je suis
Encore à nuit avec l'amour
Je suis à jour avec la nuit
A jour avec ma vie"

Un poème aux problèmes de rythme, de répétitions et autre mais qui m'a vraiment touché.

   Anonyme   
20/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très beau texte, poignant où les litanies de l'amour sont assénées, inexorablement ou ce qu'il en reste : pleurs, douleurs, chambre aux allures d'usine désaffectée. Seules échappées possibles : et si on regardait par la fenêtre ? Poème qui lorgne du côté de Verlaine ("Prison" mis en musique par Fauré et reynaldo Hahn). J'ai aimé en particulier : "De notre amour ne restent que les cendres de nos mains jointes" ; "Je suis à jour avec l'ennui, à nuit avec l'amour" (très beau). Tombeau d'un amour certes mais l'espoir se fait jour à la dernière stophe.

   bulle   
20/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
D'entrée je dis chapeau pour avoir tenu la distance..
Je n'ai pas ressenti la longueur, tant le fil est consistant.

Il y a bien certains passages moins intenses, mais à chaque fois, un autre le reprend dans son souffle.

Et puis il y a ce "refrain" qui insiste, et qui rajoute de la force à l'ensemble.

C'est un texte marquant, qui m'a marquée tout du moins.
J'ai vraiment beaucoup aimé.

   Damy   
20/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Ne pas oublier d'aller voter, cependant... (je suis ennui avec l'humour!...).
Moi, je vote bien pour ce poème qui n'en finit pas de traîner, comme traîne la misère.
Il vire à la mélancolie et j'aime l'amour avec elle, comme vous le lui avez fait....La Tour Eiffel au septième ciel...

   Anonyme   
20/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Salut Tristan ! Le début du texte m'a fait penser à Dutronc, Il est 5heures, Paris s'éveille ; on retrouve d'ailleurs Paris s'étire...
J'ai bien aimé cette "gueule de bois" physique autant que morale mais je déplore un certain manque de rythme, plus exactement une rupture dans le ryhtme dûe au fait que certains vers sont trop longs par rapport à l'ensemble bâti sur des vers octosyllabiques, d'autant que la plupart de ces longueurs sont facilement corrigibles. Le genre de texte que l'on verrait bien mis en musique... Au plaisir de te lire. Alex

   Lechat   
21/3/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour TristanKiliak

J'ai parfois eu l'impression, tout au long de ce long poème, de lire une histoire déjà traitée et retraitée pour les raisons suivantes :
- trop d’images flirtent avec la banalité
- rien ne distingue ce couple d’un autre. On cherche en vain un trait spécifique, un détail, qui permettrait de s’attacher à l'histoire
- Les rôles pourraient être intervertis sans modifier grand-chose au texte. Si l’homme était parti (mort ?) au lieu de la femme, le texte marcherait quasiment de la même manière.
- La partie finale qui traite de la résurrection du narrateur et de son envie de repartir dans la vie est trop courte. On n’a pas le temps de vivre cette résurrection.
- Le rythme est trop régulièrement cassé par des vers « bancals » (mais peut-être est-ce volontaire ?)

Donc sans avoir été transporté par le texte dans sa globalité, j’ai néanmoins été saisi par des images et des strophes magnifiques. Ma préférée :
« Je suis à jour avec l’ennui
Et tant pis si je suis
Encore à nuit avec l’amour … »
La répétition d’un vers dans chaque strophe est aussi à mon avis une très bonne idée qui rythme le texte.

   Chene   
21/3/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour

Plusieurs remarques sur ce que je perçois dans ce poème.

Sur la forme pour commencer :

Certaines expressions et abréviations n'ont pas leur place dans un poème qui se veut "néo-classique" (puisque c'est dans cette catégorie que le texte est publié...) : "5h", "20 mars", "7 h",etc... Au minimum, on évite les abréviations et les chiffres d'autant plus que plus loin on a un "six heures et demie"...).

La métrique : si l'élision des "e" est tout fait admise en "néo-classique" pour donner un phrasé plus actuel aux vers, il n'en demeure pas moins que le lecteur est régulièrement arrêté dans sa lecture pour trouver le bon rythme : certains "e" sont élidés d'autres non... De plus la métrique est variable et n'offre pas au lecteur de "symétrie" d'une strophe à l'autre". Elle oscille de 8 syllabes à 6 ou à 7, sans qu'on puisse percevoir le bon tempo : conséquence, le rythme se perd pour le lecteur.

Le vocabulaire employé est très commun (à une exception près : "clabaudeurs").
Quant aux rimes elles sont aléatoires, à peine satisfaisantes ou incorrectes : "lit" / "nuit", "lugubre"/"insalubre"/"habitude", etc...
Là non plus, le rythme ne peut s'asseoir sur les sonorités.

Un mot sur l'absence de ponctuation. Si j'admets fort bien que l'on puisse choisir de s'en passer, de deux choses l'une : ou bien le phrasé et le rythme suffisent à créer les respirations (et là, c'est trop souvent approximatif), ou bien l'auteur ne s'est pas posé la question de ponctuer ou non.

Sur le fond et le rendu "expressif".

Le thème, quoique assez commun, est plutôt bien traité : le refrain "je suis à jour avec l'ennui / Et tant pis si je suis / ...", et la présence d'un vers qui se répète dans chaque strophe, sauvent un peu l'ensemble rythmique. Mais ça fait peu...
En revanche, à part quelques expressions assez poétiques déjà citées mais trop peu nombreuses (mis à part le clin d'oeil à Apollinaire), je ne perçois pas grande poésie dans le phrasé et l'expression. Et là, c'est franchement dommage. Le thème méritait mieux.

Je me demande si ce texte, au fond, n'est pas une chanson : sa structure avec le leitmotiv qui revient le laisse présumer... Dans ce cas, la mélodie et la structure des mesures, si elles existent, permettent peut-être de sauver ce texte au niveau rythmique et de comprendre la longueur de ce texte.

En conclusion, un texte, franchement pas abouti dans le rythme, les rimes, le phrasé et l'expression.
Je suis resté sur ma faim, d'un bout à l'autre.

Bonne continuation.

Chene

   irisdenuit   
24/3/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Salut,

Long très long....

J'ai nettement l'impression que ce texte correspond plus à un journal intime qu'un poème.

La déchéance et puis, la renaissance un thème connu.

Beaucoup d'expressions convenues : j'allume une clope, blotti au froid de ton absence, un soleil brille obscurément, etc...

C'est triste mais je n'ai rien ressenti tout au long de la lecture.
C'est monocorde et plat.

Désolée mais ça manque de punch !

Merci et à une prochaine sûrement.


Iris

   Anonyme   
24/3/2010
 a aimé ce texte 
Vraiment pas
Désolé mais non. Parler d'un chagrin dû à un décés ou une séparation (je ne sais pas bien en te lisant) mérite un autre traitement que cette alignement de mots.

J'ai eu l'impresssion de lire un compte rendu quotidien sans aucune poésie. La séparation quelle qu'elle soit améne forcémment son lot de désespoirs, de regrets, de tristesse et si je comprends bien l'intention de l'auteur derrière les mots, je ne suis absolument pas convaincu par le traitement.

"Je jette un œil sur notre chambre
Onze semaines gisent à terre
Fringues mégots cadavres cendres
Tout est gelé depuis décembre
Fringues mégots cadavres cendres
Pomme que rongent des vers"

Par exemple: qui y a t'il de poétique là dedans? Rien je pense.

   Anonyme   
30/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un texte poignant, bien rythmé, une musique sombre, un petit air de Verlaine, de jolies trouvailles dans le refrain. La ville prend vie! J'ai beaucoup aimé!

   Anonyme   
3/4/2010
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour, et désolée je ne suis pas convaincue par ce poème. Je pense qu'il aurait été mieux venu en chanson, surtout à cause des vers répétés et des expressions parfois un peu étranges et désagréables à l'oreille poétique droite (la mienne) qui ponctuent l'oeuvre.

Désolée, vraiment, si je suis sensible au fond (on serait un peu insensible de ne pas l'être), je ne trouve aucune valeur poétique à l'ensemble.

Merci, à une prochaine fois, et bonne continuation.

   David   
7/4/2010
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour TristanKiliak,

J'ai beaucoup aimé ce poème, mais on pourrait sans doute me vendre des sombreros étanches pour peu que ce soit fait avec un discours comportant les "Oiseaux clabaudeurs", volatiles aboyeurs, ex du "Bateau Ivre" à Rimbaud, à moins que ça ne soit pour évoquer la mouette rieuse de Gaston Lagaffe... il y a aussi d'autres étranges échos de poèmes ou poètes connus comme distillés entre les vers, j'ai pensé à "Est-ce ainsi que les hommes vivent" d'Aragon, mais je sèche à citer, par contre "Sous le pont mirabeau" d'Apollinaire :

"Sous le pont Mirabeau coule la Seine
Et nos amours
Faut-il qu'il m'en souvienne
La joie venait toujours après la peine"

Et ce passage-là de ce poème-ci :

"Du pont Saint-Louis je vois la Seine
Qui me fait les gros yeux doux
Non non ça n’en vaut plus la peine
Il ne faut pas qu’il m’en souvienne
Du pont Saint-Louis je vois la Seine
Ce n’est rien c’est fini c’est tout"

Attention, c'est pas une dénonciation pour une pendaison publique, j'ai réellement adoré ça et l'effet original obtenu. Y'a pas d'mal à un peu de superstitions pour tous ces parrainages improbables : monsieur a du goût.

Trève de références méritoires, il y a de nombreux passages qu'auraient pas fait honte aux sus-dits :

"Fringues mégots cadavres cendres
Tout est gelé depuis décembre"

"Je suis dans le ventre de la ville
Enceinte de l’avenir"

"Les éboueurs viennent ramasser
Les hottes en plastique bleu ciel"

... pour ne pas citer la troisième, cinquième, septième, huitième, neuvième, dixième, douzième, quatorzième, quinzième, dix-huitième et dix-neuvième strophes, remarquables à bien des égards, aussi.

Ça serait encore ne pas rendre justice de ne pas parler de la splendeur du refrain, qui en jette vraiment, comme tout bon refrain qui se respecte, et même un peu après.

Mais ça serait encore prendre le risque de finir sans évoquer la fin de ce qui pourrait sembler une bluette à un amour déchu, mais qui est proprement un poème véritablement solaire :

"7h l’aurore étincelle
Je bois un bol d’air printanier
Là-bas je vois la Tour Eiffel
Raide et tendue vers le ciel
Là-bas je vois la Tour Eiffel
Prête à décoller"

Je trouve, sans rire, que c'est une façon délicate de finir sur une image phallique, tout à fait en accord avec le thème.

Sous les airs bourrus et bougons qui pouvaient planer dans les vers, comme de tituber une nuit d'ivresse, c'est un poème plein de surprises et de subtilités, un poème d'un 20 mars publié un 20 mars, les muses l'ont convoyé assurémment !

   Raoul   
8/4/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Une déambulation/paysage état d'âme… Un amour perdu… C'est un texte qui part avec beaucoup de poids aux pieds…
Je m'attache, malgré les problèmes de rythme et de musicalité nombreux, je découvre de belles formules (un peu trop répétitives hélas, ce qui en atténue la force) mais le tout reste attendu.
Parfois une envolée qui me fait penser à une chanson réaliste d'antan qui chantait le vieux Paris en mode c'était mieux avant, mais c'est sabré ensuite par une strophe chaotique aux rimes lourdes en "eux" par exemple…
Pour moi, le texte est trop long pour ce qu'il a à dire, ainsi développé il me parait complaisant.
Quelqu'un à parlé de journal intime… c'est un peu mon ressenti et il devient embarrassant à la lecture d'avoir ce sentiment de le faire par dessus votre épaule.
Je ne parviens pas à être ni convaincu, ni emporté.
Dommage. Désolé.


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