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Poésie libre
troupi : L'arbre à palabres
 Publié le 07/06/14  -  14 commentaires  -  1376 caractères  -  394 lectures    Autres textes du même auteur

Un géant mystérieux qui voit passer et disparaître bien des générations d'hommes.


L'arbre à palabres



Il naît de temps en temps sur la terre africaine
d'une graine sacrée un arbre magicien.
Les esprits ont besoin d'un pont avec les Dieux.
Alors l'arbre grandit et devient cet autel,
réceptacle des voix que les Griots usés font entendre le soir.

Quand la lumière pâle de mondes inconnus se pose sur la Terre,
les secrets se dégagent de la moindre fissure.
S'évaporent du sol, glissent de l'un à l'autre.
Envahissent l'espace.

D'un regard les anciens partagent leur savoir ; mémoire collective.
Un murmure ondule, emprisonne le cercle.
Au milieu des fumées tant de songes s'emmêlent,
et depuis deux mille ans l'arbre boit ces pensées par lesquelles il croît.

Nul ne sait les mystères qui dorment dans ses plis.
Mais un jour une plaie déchire son écorce,
et ce corps colossal s'offre en une grotte.
Tous les Griots respectent cette étrange béance,
sachant qu'un jour prochain, aux plus dignes d'entre eux elle sera sépulture.

Le temps les unira et l'homme-baobab tout au long de sa vie
transmettra son savoir aux ombres décharnées venues prier sous lui.
Dans la nuit africaine,
un des rites les plus étranges se sera accompli,
servi de mélopées sacrées aux rythmes syncopés.

Racines de cette terre.
Racines de l'Afrique.


 
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   Robot   
17/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
D'emblée, je dois dire que tout ce texte est d'une poésie prenante.
Pourtant je regrette, bien que nous soyons en libre que ce poème soit en première lecture difficile à l'élocution pour la raison suivante: Les "e" qu'il faut parfois retenir et d'autres fois élider pour conserver le rythme du texte. Si on les conserve tous, la lecture devient est lourde, si on les élimine tous les effets sont hachés à certains moment. Par exemple le vers:
"Quand la lumière pâle de mondes inconnus se pose sur la Terre,"
Doit-il s'énoncer:
Quand la lumièr-e pâl-e de mond-es inconnus se pos-e sur la Terre
ou bien:
Quand la lumièr' pâl' de mond's inconnus se pos' sur la Terre
La diction n'est pas naturelle dans l'un ou l'autre cas.
Peut-être l'auteur aurait-il du organiser autrement sa versification, c'était d'autant plus facile que le poème n'est pas rimé.
Par exemple:
Quand la lumièr-e pâl'
de mond-es inconnus
se pos-e sur la Terr'
on sait ainsi que seuls les "e" terminaux des vers sont à élider.
Peut être suis-je trop marqué par la diction classique ? cependant il me semble que l'auteur d'un poème libre doit se fixer ses propres règles et s'y tenir tout au long de son texte.
Il m'a fallu un certain temps pour trouver le rythme adéquat élision - non élision et enfin pouvoir découvrir toute la qualité de ce texte superbe.

   Anonyme   
18/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très très beau tableau d'une Afrique traditionnelle.

Je me suis demandée pourquoi les Griots "usés". Est-ce que le Griot ne le devient ou n'est reconnu qu'à un âge avancé ? Ou est-ce sa voix qui s'use à tant servir.
"par lesquelles il croît" , manque un peu d'harmonie à mon sens.

La longueur (variable) des vers sert très bien ce poème. Elle est en harmonie (dans mon imaginaire) avec le discours ou les chants de ces hommes transmettant le savoir, l'histoire des contrées et des peuples.

J'ai vraiment beaucoup aimé.

Éclaircie

   Anonyme   
18/5/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
L'écriture en vers ne me semble pas strictement nécessaire pour amplifier ou exhausser ce que l'auteur exprime ici avec un talent aussi sage que le sujet dont il parle...
Mais "sage" ne veut en aucun cas, de ma part, signifier "banal". Bien au contraire, le ton s'associe parfaitement avec le sujet.

Une ou deux remarques cependant :
- la ponctuation est vraiment aléatoire. Un seul exemple :
"Dans la nuit africaine,
un des rites les plus étranges se sera accompli ( ,)
servi de mélopées sacrées aux rythmes syncopés."

- plusieurs tournures de "phrases" pourraient être simplifiées et rejoindre ainsi l'esprit "baobab sage" du texte :
"Tous les griots respectent cette étrange béance,
sachant qu'un jour prochain, (aux plus dignes d'entre eux) elle sera (la) sépulture des plus dignes d'entre eux.

   Anonyme   
7/6/2014
Bonjour Troupi

Pour employer le jargon onirien, je dirais que ce poème bénéficie d'une très forte "valeur poétique ajoutée"

Quoi de plus normal dès qu'il s'agit d'un arbre magicien.

Mais pas seulement
Il fallait aussi une narration appropriée.

C'est le cas. L'écriture est rythmée, simple et belle

Merci Troupi pour le dépaysement.

   leni   
7/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour Troupi
Objets inanimés :telle est ta spécialité Ce texte a une âme et ton propos est sobre nuancé imagé

Les esprits ont besoin d'un pont avec les Dieux.
Alors l'arbre grandit et devient cet autel,


Le ton est donné d'emblée

les secrets se dégagent de la moindre fissure.

et depuis deux mille ans l'arbre boit ces pensées par lesquelles il croît.

L'arbre vit parmi les hommes en symbiose

Dans la nuit africaine,
un des rites les plus étranges se sera accompli,
servi de mélopées sacrées aux rythmes syncopés.

C'est un peu de la magie et je m'y laisse prendre...dans une grande sérénité
Bravissimo Troupi Salut amical
Leni

   newman   
7/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour,
une très belle fresque transformée en poésie libre ,très bien écrite pour nous transporter dans les racines de l'Afrique.

j'ai bien aimé le déroulé du début à la fin.
Merci.

   Anonyme   
7/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai pris un grand plaisir à cette lecture. dont la qualité principale, me semble-t-il est de raconter l'arbre et ses mystères à la façon des griots. C'est un poème-conte et l'on se prend à l'envie de le dire et transmettre, de raconter ces prodiges dont tu parles cette survenance de la fissure qui s'agrandit jusqu'à devenir la dernière demeure du plus grand des griots. C'est peut-être pour cela que j'ai été un peu gêné par les deux ou troi passages qui relèvent du commentaire comme "mémoire collective" "Racines de cette terre. Racines de l'Afrique." Qui tout à coup donne au poème un ton touristiquoethnique qui casse un peu le charme. Personnellement , j'éliminerais, ces passages qui n'apportent rien puisque bien sûr, on le sait que cela relève de la mémoire collective et que racine de l'Afrique etc... En revanche ce qui est original et prenant, c'est :

"Quand la lumière pâle de mondes inconnus se pose sur la Terre,
les secrets se dégagent de la moindre fissure.
S'évaporent du sol,"

"Au milieu des fumées tant de songes s'emmêlent,
et depuis deux mille ans l'arbre boit ces pensées par lesquelles il croît."

où tu nous plonges vraiment dans l'étrangeté du rite de manière tellement plus habile que par le meilleure des commentaires ethnologique.

En fait, si je puis me résumer, c'est quand tu racontes et que tu évoques que tu es poète et quand tu commentes que tu cesses de l'être.

Cela étant écrit, je confirme avoir été séduit par ce texte, mais je l'aurais été encore plus si tu avais travaillé un peu plus l'évocation, en d'autres termes, si tu t'étais, toi aussi laissé, le temps de l'écriture, habiter par les esprits...

   Anonyme   
7/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Troupi
J'aime beaucoup ce poème. De belles images à commencer par:
" Quand la lumière pâle de mondes inconnus se pose sur la Terre ".

Le ton est sobre et précis pour traduire cette atmosphère mystérieuse et un peu magique.
" Le temps les unira et l'homme-baobab tout au long de sa vie
transmettra son savoir aux ombres décharnées venues prier sous lui ". Superbe !

   Anonyme   
7/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Troupi,

Voilà, je retrouve l'ambiance des contes africains, la magie mêlée aux croyances, les légendes, les griots, le baobab...
Vraiment très intéressant, très beau, très bien construit. dès la 1ère ligne je suis dedans. Merci d'être resté dans la simplicité, celle qui rehausse la lumière des mots dans toute leur beauté.
Vous m'avez tenue par la main et je vous en remercie de m'avoir emmené dans le ventre de l'Afrique et de sa spiritualité, de m'avoir permise de m'ébahir et de me sentir bien dans l'histoire entourée chaleureusement d'un peuple et d'un arbre me faisant partager leur calme palabre et leur secret.

Sur la forme je ne trouve rien à redire, les mots m'avalent, leur exploit c'est d'être rentrés dans mon imagination.

   Anonyme   
7/6/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Troupi,

Si vous aviez écrit ce texte en prose, je ne l’aurais pas spécialement imaginé versifié. J’y vois presque la nécessité de lui trouver une place dans la classification d’Oniris, puisqu’il me semble que la section « nouvelles » nécessite au minimum 2500 caractères, là où votre « réflexion/dissertation » n’en comporte que 1400.

Il y a ici, comme souvent chez vous, un balancement entre un peu de poésie et beaucoup d’extrapolation encyclopédique, très intéressante au demeurant. Je ne connais pas l’Afrique et en vous lisant il me semble devenir un peu plus intelligent. Les griots, les rites, sont des réalités ou des concepts bien éloignés de ma vie. Mais pas les racines. Je suis sensible aux racines. Je connais.

Alors merci. Il suffit de lire les deux derniers vers : « Racines de cette terre / Racines de l'Afrique » pour figer dans le marbre votre amour de ce continent.

Le seul reproche que je fais à votre poésie, mais qui n’implique que ma propre attente, ce sont ces instants où vous retenez la bride de votre inspiration purement poétique (exemple : « Au milieu des fumées tant de songes s'emmêlent ») pour soudain marcher au pas d’une réflexion purement ethnique ou philosophique (ex : « D'un regard les anciens partagent leur savoir ; mémoire collective ») un peu trop superficielle, même pour un ignorant comme moi. On sort de la poésie, peut-être par une volonté irrépressible de vouloir exprimer et expliquer l’âme profonde des peuples africains. Pour moi, « D'un regard les anciens partagent leur savoir ; mémoire collective », ne peut pas être une phrase écrite par un poète, mais plutôt celle écrite par un commentateur en réponse à l’un de vos vers précédents : « les secrets se dégagent de la moindre fissure », où là, on retrouve la fonction poétique, qui est de rendre aux mots la conscience du poète.


Malheureusement, ces moments sont trop rares. Dès le premier vers : « Il naît de temps en temps sur la terre africaine », j’ai senti que j’allais en sortir éduqué mais pas transporté.

Ludi
poète en manque

   Lulu   
7/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Comme il fait bon de se poser là, un petit moment, entre vos mots. L'on écoute véritablement à la manière d'un conte ce que recouvre ce fameux arbre à palabres, et c'est tout simplement magnifique.
J'ai adoré.

A vous lire tout bientôt de nouveau.
Merci beaucoup pour ce texte.

   Anonyme   
10/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Troupi,

Les deux premiers vers et voilà la magie qui m’entraîne au fil de la graine sacrée, sur une Terre d’Afrique exhalant ses parfums mystérieux.

J’aime beaucoup l’Arbre servant de pont entre les esprits et les Dieux, ses branches se déliant dans un infini qui nous dépasse.

Le premier vers de la deuxième strophe accentue avec délice l’exotisme de sa lumière pâle : je suis prête à écouter l’histoire de l’Ancêtre, le colosse sépulture, au rythme syncopé qui fait battre nos racines depuis les premiers pas de l’Homme dans son berceau.

J’ai aimé vous lire. Merci.

Cat l’africaine

   Marite   
13/6/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Troupi. Bien apprécié ce poème qui offre une vision , oserais-je dire "juste" de cet arbre à palabres. Les silences "parlent" sur cette terre africaine et il faut apprendre à les écouter et à les comprendre.
Cette strophe est ma préférée :
" D'un regard les anciens partagent leur savoir ; mémoire collective.
Un murmure ondule, emprisonne le cercle.
Au milieu des fumées tant de songes s'emmêlent,
et depuis deux mille ans l'arbre boit ces pensées par lesquelles il croît."

Cependant Troupi je m'interroge : pourquoi "deux mille ans" ... ?

   Lefablio   
12/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir Troupi,

Ah que votre poésie me parle,
puisqu'en Afrique nous avons tous des racines
J'aime votre poésie où les esprits sont à leur place et non dits!!!


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