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Poésie libre
Uyimbube : Nuit rouge
 Publié le 16/10/25  -  12 commentaires  -  2513 caractères  -  133 lectures    Autres textes du même auteur

« Prends garde, ô voyageur, la route aussi marche. »
(Rainer Maria Rilke)


Nuit rouge



Je lis, j’écris
tant peu le cœur contient
le temps qui brûle
lentement lampe va
l’huile son chemin de suie
je peins des cimes crépuscules
des détours je peins
les restes de pluie dans le goudron
la parole fanée
et puisque je suis le décor
la vague voûtée d’un hibou
sur l’automne et le corps de l’hiver…
la beauté qui m’explose
la guerre jusqu’aux Enfers !

Une corde, un bâton même tors
une fiole d’eau vive
l’enjambée des poèmes singuliers
par les failles ouvertes
ton visage dans la main
j’ai bien cru reverdir
en les mots muletiers…

La porte donnait sur les drailles
il suffit de sauter !
parfois un papier sur la table
nous avions croisé
ombre et cire des maisons vides
quand vous quittiez la scène
je ramassais les dés…

Nul quai jamais ne me parut si long
si hasardeux !
à l’horloge pendue…
… tout le monde est parti
un panier de Fraises Sauvages
tombe dans ma mémoire…

Du bord des lunes, au loin des songes
abîmés dans la matière noire
à les jouer sur ce clavier
j’ai su bientôt que j’étais vieux
aveugle un peu… passionnément !

J’ai su, au couchant ma dernière mère
là-haut, dans les Carades
le dernier jus au verger de la Faye
depuis les derniers foins, l’odeur de flouve
bras nus dans les essaims
et le chemin des poudres d’os
quand les chars entraient dans Kaboul

Il n’y a de balcon qu’aux ivresses
la vie est un piano posé sur le cœur
et les amants ne se séparent
qu’au bout de la Terre
sur la pointe d’une danse
comme des enfants partis mourir plus loin

Marcher, marcher, porter encore
buisson de ronces, une matrice incantatoire
caresser la ride des arbres
la tête nue des gosses lissée dans le courant
le corps d’une femme qui l’arrache à l’oubli
ne pas devenir fou
dans l’aube gigantesque
la grotesque frairie de la vie
aimer les paroles des femmes
leurs rires de verre brisé
les feuilles tombées en neige
sous les cris des oiseaux

Je peins le vers tremblant nu sur la mèche
le jour me vient je serre mes bras
jusqu’à ce que la force de t’aimer me manque
« Toi ! » crié-je, enseveli

Une flopée d’hirondelles !
au matin bogues et bolets avisent novembre
les oiseaux passeront par nos têtes


 
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   Cyrill   
5/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je n'ai strictement rien compris à ce poème mais il est magique. Aussi lumineux que sombre. On dirait qu'il est fait de morceaux choisis et assemblés en un tout insaisissable, et dont je ne reconnais que les « Fraises Sauvages », le film.
Le locuteur semble se porter dans plusieurs corps et théâtres d'action. De la sérénité paysanne aux chars dans Kaboul, mais tant d’autres univers plus ou moins oniriques ou surréalistes sont abordés, effleurés. Je les touche à peine de l’esprit qu’ils m’échappent. Écrire et peindre l'imaginaire quand il flirte avec le réel, pour « ne pas devenir fou ». La syntaxe déroutante me fait l'effet, bizarrement, d'une traduction littérale à partir d’une langue étrangère. Mais c’est tout simplement le langage poétique, et moi je suis un ignare ébloui.  

   Ornicar   
5/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
C'est drôle, l'écriture, tout de même ! Je n'ai vraiment rien compris à ce poème. Mais alors, vraiment rien.
Et pourtant, je trouve qu'il se passe "quelque chose" à la lecture qui ne laisse pas indifférent, quelque chose comme l'expression d'un élan vital, à la fois pulsion de vie et de mort, au travers de formules percutantes, d'images puissantes et qui emporte tout sur son passage.

   Provencao   
16/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Uyimbube et Bienvenue,

Plusieurs lectures pour mieux m' imprégner de votre poésie.

Une poésie à mon sens qui offre un espace imaginaire incommensurable.
Sa dimension m'est difficile à sonder. Votre poésie requiert de la lectrice que je suis à parvenir à un état de penser où d'être pour entendre et comprendre ce qui cherche à se révéler au-delà des mots, dans les oscillations qu'ils créent, peignent.

Poésie pragmatique, plus qu’énigmatique ? Chemin faisant, elle est aussi et surtout soif de partager une errance intérieure, ou en a simplement l’intuition.

J'avoue que j'y ai pris part à cette quête avec plaisir, en souhaitant à y chercher le sens.

Au plaisir de vous lire,
Cordialement

   Vadim   
16/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Et bien, je dois dire que j'ai rien bité à ce texte, mais, il se passe quelque chose à la lecture.

Je vois un artiste parlant d'une passion éteinte, l'enfance et l'âge adulte s'entremêlent, la nature tient une bonne place aussi, entre automne et hiver.

Destins croisés ? Baisé volé ? Espoirs de reconquête de l'être aimé ?

Je sors de ma lecture sans avoir retenu le moindre vers ni avoir compris ce que l'Auteur a bien voulu transmettre ; reste de bonnes sensations, résultantes d'un texte original et décontenançant. Beaucoup est laissé à l'imagination du lecteur. C'est presque à lui de tisser le texte avec les morceaux de phrase.

Un texte très curieux.

Qui m'a plu.

Bravo, bienvenue sur Oniris.

   Robot   
16/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un texte superbement empli d'une poésie de rythme et de consonnance.
J'y vois les efforts d'une âme pour s'extraire d'une catastrophe, au milieu d'un conflit. Une âme qui passe du lumineux à l'indicible, allant de l'un à l'autre suivant le vagabondage de ses pensées, au travers de sensations et de souvenirs. Comme un zappeur suivant les images de la télé.

   Ascar   
16/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un très joli texte où la poésie est à fleur de mots.
J'y vois un être qui sait toujours s'émerveiller devant le miracle de la nature, qui a choisit un chemin de vie singulier ("la porte donnait sur les drailles, il suffit de sauter").
L'action de peindre repris plusieurs fois me semble associée aux souvenirs du narrateur.
"nul quai…" Le quai parait ici être l'antichambre d'une mort soit physique soit amoureuse (ou les deux) qui a écarté du narrateur des personnes chéries. Il se retrouve seul en cette "nuit rouge". Dans les trois cas je saisis la souffrance de cet être dévoué à son Amour jusqu'à "ramasser les dés" L'allusion au "panier de Fraises Sauvages" me fait penser ( à cause des majuscules) au film éponyme de Bergman qui traitait des conséquences de l'absence d'amour d'un père pour son fils. Peut-être le narrateur en subit -il les conséquences ? manque de confiance en lui ?
Toujours est-il que ces évènements lui font prendre conscience qu'il vieillit et qu'un jour la route se termine comme le suggère l'exergue.

Je vois ce texte comme une ode à la vie et aux plaisir d'être qui ne va jamais sans souffrance. Le fait de le dire, de l'écrire et de le peindre permet de poser un catharsis sur certaines plaies du passé afin de continuer son chemin pour à nouveau être happer par la beauté de la nature "une flopée d'hirondelles…)

Nuit rouge pour nuit à pleurer ?

J'ai adoré et n'ai rien à dire sur le style, les images et le vocabulaire qui me semblent appropriés

au plaisir de vous relire

   papipoete   
16/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
bonjour p'tit nouveau
" je lis, j'écris tout ce qui me passe par la tête, pendant que j'en ai encore le temps ; et j'ai tant à dire sur ma vie, son tourbillon, sa couleur, ses bonheurs et ses malheurs !
j'écris ; lisez-moi !
NB un florilège de pensées, d'impressions, de visions, de sensations qui décoiffent, au rythme d'une bande magnétique que l'on rembobine ; ça va tellement vite, qu'on voudrait dire au poète
- eh oh, freine un peu ! on ne te suit plus !
Le genre de texte qui laisse coi, mais y'a de quoi ! comme une nuée de flèches inoffensives, sorties d'un gigantesque carquois qu'un Monstre Gentil décocha...
C'est impressionnant.

   Marceau   
16/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Uyimbube,

ha, l'odeur de flouve par nuit rouge ...

Un poème pour moi aussi noble et incompréhensible qu'une messe dite en latin.
Je me retrouve, marchant d'un bon pas sur un chemin loin de tout, boîte crânienne psalmodiant des bribes de phrases qui surgissent au hasard du décor défilant.

Se compose ainsi un tableau abstrait à partir d'éclats de réalités diverses, oubliant fraises de bois, châtaignes et bolets, simples prétextes à procéder à une déambulation qui relève du décalaminage cérébral : prélever dépôts et résidus émotionnels qui s'incrustent, avec le temps...

J'aime beaucoup, sans trop chercher à comprendre, comme on aime écouter une belle langue pas totalement étrangère nous charmer l'oreille et ouverte à mille traductions probables et délicieuses.

Au plaisir de vous lire à nouveau.

   Roxanne   
16/10/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je n’ai rien compris à la première lecture,
J’ai tenté de traduire les termes inconnus à la seconde jusqu’à m’abandonner dans la troisième.

Une grande force évocatrice si l’on s’y laisse bercer et l’illusion d’obscurité de l’apparente clarté des mots se met à jouer sa partition :

Assise près de la fenêtre au couchant d’automne je contemple à travers mon écriture les ombres liées et déliées de mon odyssée intime.

Les images sont belles et originales :« Les feuilles tombées en neiges ».

La nostalgie exsude à chaque bouquet de vers.

Quelle belle poésie !

Roxanne

   Lebarde   
16/10/2025
trouve l'écriture
perfectible
et
n'aime pas
Comme beaucoup d'autres, je n'ai rien compris au propos ni aux intentions de l'auteur mais plutôt que de me lancer dans de fallacieuses interprétations qui risqueraient de me faire passer pour un ignare, je préfère, en rustre inculte que je suis , dire et assumer que je n'aime pas ce poème, dont la syntaxe déroutante, la ponctuation improbable, les juxtapositions hirsutes d'images et d'idées énigmatiques, les formules incohérentes, le choix lexical incompréhensible, conduisent à une écriture indigeste, pédante et élitiste qui n'arrive pas à me toucher et m'intéresser.
J'ai besoin de comprendre...même un petit peu sinon je m'énerve et deviens désagréable.

Peut-être, comme certains l'ont fait remarquer, peut-on trouver un ton, une ambiance, un rythme, une possible musicalité qui servent la poésie? ...oui peut être... mais je n'y suis guère sensible, et je regrette que mon commentaire, sans artifice ni volonté de provoquer, fasse tâche dans le catalogue.

"La porte donnait sur les drailles
il suffit de sauter ! " ( c'est ce que je fais pour retrouver ma liberté ...de penser!!)

Soyez le bienvenu , je sais aussi être accueillant.

   Pouet   
17/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Slt,

j'ai aimé suivre les circonvolutions de ce poème aux teintes surréalistes.
J'en apprécie le ton et la couleur.

"quand vous quittiez la scène
je ramassais les dés ..."

Le théâtre du hasard, les trottoirs de l'existence.
Déambulation sur les sentiers métaphysiques.

Très bon moment de lecture.

   Eskisse   
17/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

"La vie est un piano posé sur le coeur"

Ce vers à lui seul ouvre de multiples évocations: le poids d l'existence, sa musique ou son rythme, la vie est un art...

Le poème oscille entre tableaux dans lesquels le locuteur se fond, révélation, accession à un savoir, et déclaration d'amour.

Une confession faite dans un style de juxtaposition d'éléments éclatés !

Merci


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