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Poésie néo-classique
villar01 : Entre l'amour et l'ennui
 Publié le 10/02/12  -  4 commentaires  -  2088 caractères  -  148 lectures    Autres textes du même auteur

Poème néo-classique composé de dix alexandrins.


Entre l'amour et l'ennui



Entre la rose rouge et le noir des ébènes
Je suis l'amère orange. Au vent des alizés,
Du haut des gratte-ciel aux vestiges d'Athènes :
Des éboulis de cœur et de rêves brisés.

Je suis l'heure arrêtée au clocher du village,
L'innocence candeur parmi les médisants.
Sur la cire fondue et chaude je suis l'âge
Gouttant sur le gâteau de mes premiers dix ans.

Sur l'éponge d'eau douce essuyant cette table
Je suis : miettes de pain. L'humus des longs hivers.
La farce devenue un soir inacceptable
Quand je vole d'amour dans un autre univers.

Je suis la main qui cueille une autre marguerite.
Le frisson de l'automne et de l'effeuillaison.
Des pétales tombés sous le toit qui m'abrite
L'être enseveli dans sa funeste maison.

Terre cent fois meurtrie et si chère à mon rêve,
Maintes fois interdite au même maraudeur.
Aux essences d'amour je suis le nez qui crève
D'envie inassouvie de sentir son odeur.

Son prénom endormi sous ma langue soulève
Des traverses de mots d'antan, moyenâgeux,
Que ma langue entrouverte au ciel du mont Salève
Égare ses baisers dans le manteau neigeux.

J'ai froid. Tant ! Que je tremble… Équilibré sur l'axe
De pucelles amours, d'actes bien affranchis.
Ô belle adolescente ! Ô comme elle malaxe
Le chaume de nos cœurs dans le même torchis !

Ô femme ! Devenue : unique. La dernière.
L'ultime acte d'amour. Mon sexe évanoui
Se réveille parfois seul dans sa garçonnière
Comme un péché de chair, de poussière et d'ennui.

Dans le mouchoir je suis l'œil du borgne qui pleure
Sa moitié disparue… Et dans l'œil du poisson,
Entre des jambes d'homme, accroché comme un leurre,
Un sexe qui vivote au bout de l'hameçon.

Mes pleurs au fil de l'heure, entre Meurthe-et-Moselle,
Transforment la rigole en mare… Puis ruisseau…
Et mon cœur dans le bec du vieux moineau sans elle
Me nourrit de chagrin dans le lit du roseau.


 
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   TheDreamer   
10/2/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Joli poème.

La musicalité est belle et saute aux oreilles, car la poésie s'écoute avant de se lire.

"D'envie inassouvie de sentir son odeur" : je sais que le poème est présenté en catégorie néo-classique, mais, il me semble ici que ce vers fait 13 pieds (donc pas alexandrin), du fait du défaut d'élision du "e" d'"inassouvie".

"D'en/vie/ i/na/ssou/vi/e//de/sen/tir/son/o/deur

Au fait, ce poème n'est pas composé de dix alexandrins, mais, de dix quatrains (ou strophes).

   Anonyme   
10/2/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Une poésie inégale je trouve, avec une belle entame "Entre la rose rouge et le noir des ébènes Je suis l'amère orange" mais des passages laborieux comme le deuxième quatrain. Je suis sensible à l'harmonie et à la musicalité des mots et je bute sur "Gouttant sur le gâteau".
D'autres termes ne me paraissent guère poétiques, "gratte-ciel", "moyenâgeux", mais ce n'est qu'une opinion subjective.

Globalement votre poésie me laisse une bonne impression car elle regorge d'images et d'évocations, pas toujours bien tournées, mais suffisamment expressives pour susciter curiosité et intérêt. Le message est fort, percutant, et chacun peut y retrouver des parcelles de sa propre existence.

   funambule   
11/2/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Belle musique et bel équilibre entre images personnelles et d'autres plus classiques. Le petit jeu de mot final me semble dénoter un peu sans pour autant déséquilibrer la strophe. Un "amer subtil" en jeux de miroirs qui dresse le tableau d'un sentiment aux reflets nuancés.

   Anonyme   
13/2/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'aime énormément... Les mots portent, même s'ils n'évoquent pas forcément la même chose pour chacun, et c'est là leur force ! On peut se les approprier et les calquer à son propre ressenti...
Personnellement, aucun ne me parait inapproprié, car il n'est pas question d'écrire à la place de l'autre. Je crois qu'une poésie parle au subjectif et la musique de celle-ci est sans fausse note pour moi. Bravo !


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