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Poésie néo-classique
Vincendix : Le veuf
 Publié le 24/02/17  -  27 commentaires  -  1178 caractères  -  449 lectures    Autres textes du même auteur

Veuf après soixante-trois de mariage, cet oncle a « tenu » un an avant de rejoindre son épouse.


Le veuf



Dans sa maison de solitude,
Il se nourrit de désespoir,
Avec l’ennui de l’habitude,
Quand le matin ressemble au soir.

Il a perdu tout son courage,
Et consumé son dernier bois,
Son ciel est gris d’un seul nuage,
Il ne survit que d’autrefois.

Il tourne en rond dans son silence,
Appréhende les lendemains,
Il sent parfois une présence,
L’ombre s’échappe de ses mains.

Jamais il ne ferme les portes,
Son transistor est déréglé,
Il voit défiler des cohortes,
Sur l’écran noir de sa télé.

Le pire moment qu’il redoute,
C’est quand disparait le soleil,
Quand la nuit survient comme un doute
D’un problématique sommeil.

Il a voulu changer de chambre,
Ne plus dormir dans l’ancien lit,
Que ce triste jour de décembre
Avait rendu trop grand pour lui.

Dans son univers insipide,
Il évolue comme un robot,
Chaque pas rencontre le vide,
Il a un pied dans le tombeau.

Son esprit au loin vagabonde,
Quand sur sa chaise il est assis,
Sa raison a quitté ce monde,
Il attend la fin du sursis.


 
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   lucilius   
3/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
On le suit bien, ce veuf, dans sa solitude quotidienne, son désintérêt pour la vie, son profond repli sur lui-même. Il ne comblera plus ce grand vide noyant son regard ; il est désabusé, en position d'attente... C'est simple, pathétique, touchant. Nul besoin d'en faire davantage.

   Donaldo75   
8/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

C'est un poème réussi sur la perte de l'autre et la survie du restant. Les gestes du quotidien, devenu douloureux depuis ce jour de décembre, sont bien rendus, en toute sobriété, par des quatrains aux octosyllabes impeccables et faciles à scander.

Le dernier quatrain est terrible.

Merci pour la lecture,

Donaldo

   Pouet   
24/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bjr,

Un poème simple et percutant.

On ressent fort bien le désespoir et le tourment de cet homme.

Seule la cinquième strophe et notamment son "problématique sommeil" m'a semblé un peu en-dessous tant au niveau fond que forme.

Dans l'ensemble je trouve la chose bien exprimée, de touchante façon.

Cordialement.

   plumette   
24/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
j'ai vraiment senti cette âme en peine à travers vos mots.

Vieillesse et solitude, solitude aiguisée par la perte d'une compagne de toute une vie;

les trois premières strophes qui décrivent ce Il, son état intérieur, fait de solitude, désespoir, ennui,grisaille, nostalgie ( il ne survit que d'autrefois) silence sont poignantes.

On change d'ambiance avec la radio qui grésille et l'écran de télé : j'ai moins aimé cette strophe. l'écran noir par exemple me conduit immédiatement à "l'écran noir de ses nuits balnches" de Nougaro!

Moins de poésie aussi avec le problématique sommeil et le robot.

je retrouve le personnage sensible et singulier avec cette tentative d'échapper aux souvenirs en changeant de lit.

Et puis, dans la dernière strophe il nous est suggéré que cette homme "perd un peu la tête" encore une façon d'échapper à la douleur de la perte.

Merci pour cette lecture

   Annick   
24/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce texte est dense, réaliste, tellement vrai que la poésie n'y a pas vraiment trouvé sa place. L'essentiel est ailleurs. La douleur est omniprésente et ne saurait s'encombrer "de littérature".
Ce portrait est particulièrement touchant. On sent le vécu. J'en ai les larmes aux yeux...

   Robot   
24/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Que dire, sinon que c'est bellement exprimé cette solitude désespérante qui suit la perte d'une compagne.
Désarroi aussi que certains quatrains expriment sans trop en faire. Un texte mesuré dans l'expression de ces moments difficiles.
Le quatrain final est douloureux et très prenant émotionnellement.

   Anonyme   
24/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Cet état de désespoir et d'effondrement moral après la perte de L'Autre est bien retranscrit." Le pire moment qu’il redoute,
C’est quand disparait le soleil,
Quand la nuit survient comme un doute
D’un problématique sommeil."

" Son transistor est déréglé,
Il voit défiler des cohortes,
Sur l’écran noir de sa télé " J'ai trouvé à ce passage pas très poétique.

   Michel64   
24/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème poignant.

Sur le vers :
"Quand la nuit survient comme un doute", j'ai eu envie de lire
"Quand survient la nuit comme un doute"
c'est vous dire que je n'ai pas trouvé grand chose à changer.

Mon quatrain préféré :
"Il a perdu tout son courage,
Et consumé son dernier bois,
Son ciel est gris d’un seul nuage,
Il ne survit que d’autrefois."

Merci pour ce moment
Michel

   Anonyme   
24/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Vincendix,

Avant toute chose, respect pour la mémoire de votre oncle.

C’est un poème commémoratif, dit les larmes au bord des lèvres, les yeux dans les yeux du premier rang d’église. C’est pour ça que j’ai demandé pour moi-même un enterrement sans fleurs ni couronnes, ni seconde mort poétique.

J’aurais peut-être essayé de personnaliser un peu ce vieil oncle, le risque étant de vous faire voler votre texte et de le réentendre à chaque décès d’un pensionnaire de la maison de retraite du coin.

Mais je suis presque sûr que les morts aiment les choses qui viennent du cœur, les choses simples, après toutes les embrouilles de la vie. Alors merci pour lui d’avoir sans doute deviné ses dernières volontés.

Ludi
touché mais pas coulé

   Anonyme   
24/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Vincent... Veuf depuis seize ans, il m'est difficile de commenter ce poème. Je comprends qu'après plus de soixante ans de vie commune on ne puisse pas faire face à l'absence.
Pour ma part j'ai continué la partie avec les cartes qui me restaient dans les mains, ce que ma femme aurait sans doute souhaité...

Il a perdu tout son courage,
Et consumé son dernier bois,
Son ciel est gris d’un seul nuage,
Il ne survit que d’autrefois.

Un texte bien écrit dans lequel je retrouve quelques images que j'ai moi-même connues mais chaque veuvage est un cas particulier...

Merci

   Anonyme   
24/2/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Vincent.

La solitude est ma maîtresse mais que ferai-je sans ma femme ?

C'est un poème poignant que vous nous offrez là et l'on a pas
trop envie de s'attarder sur les quelques imperfections ou baisses
de rythmes qui l'accompagnent.

L'octosyllabe renforce le degré de solitude en accentuant
ou appuyant là où cela fait mal.

Beaucoup de vers me plaisent mais je vais quand même
en ressortir quelques uns :

Quand le matin ressemble au soir,
Il ne survit que d'autrefois,
Il sent parfois une présence, etc...etc...

Le ressenti est tellement fort qu'on dirait que vous êtes le veuf.

   papipoete   
24/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Vincendix,
Tant que les hommes aimeront, ils connaitront le bonheur, mais comme une fois né l'on devient mortel, amoureux rimera hélas un jour avec malheureux .
Cet homme qui fit tant de chemin, tenant sa mie par la main, est seul à présent qu'elle est partie ; il n'a plus ni courage ni envie, surtout quand le soleil lui fausse compagnie .
Il redoute le lendemain, égrène ses jours de sursis, avant de quitter la terre et retrouver sa bien-aimée ...
NB sujet disserté maintes fois, thème versifié mille fois, mais un coeur brisé inspire toujours la plume de celui qui voit, qui ressent, et souffre pour l'être qui souffre d'être à jamais seul .
" son ciel est gris d'un seul nuage "; ce vers " de gris " illustre bien ce ciel même d'azur que le veuf ne voit plus jamais bleu .

   LenineBosquet   
24/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,
Vous avez su faire simple et délicat, sans emphase ni pathos sur un thème qui pourtant s'y prête bien !
Bravo, c'est réussi, l'octosyllabe sert bien cette sobriété.
Merci.

   emilia   
24/2/2017
Un portrait particulièrement réaliste et douloureux de vérité quand, « consumé » de désespoir, la nuit devient plus redoutable pour ce malheureux veuf inconsolable, perdu, rongé par l’ennui face à la solitude insupportable et qui n’aspire plus qu’à rejoindre sa raison de vivre… ; une détresse que vous avez bien su retranscrire avec une émouvante empathie…

   jfmoods   
24/2/2017
Ce poème est constitué de huit quatrains en octosyllabes, à rimes croisées, suffisantes et riches, alternativement féminines et masculines.

La narration à thème constant (treize occurrences du pronom personnel "il"), en s'appesantissant sur le personnage, véhicule une lourdeur indicible du vécu que renforcent les quatre subordonnées de temps ("Quand le  matin ressemble au soir", "quand disparaît le soleil", Quand la nuit survient", "Quand sur sa chaise il est assis"). L'indifférence aux événements du monde extérieur est totale ("transistor... déréglé", "l’écran noir de sa télé"). L'abyssale monotonie de cette existence est particulièrement sensible dans la ponctuation : une phrase par strophe, pas de coupe à l'hémistiche, seulement une virgule obstinée en fin de vers. Seuls deux enjambements (vers 19-20 et 23-24) brisent l'ennui. Leur présence semble d'ailleurs s'expliquer par la mise en exergue d'un élément-clé du poème : le sommeil d'ici-bas... précurseur du sommeil éternel. Évoquée de manière assez discrète (groupe nominal : "une présence", personnification : "L’ombre  s’échappe de ses mains", complément de temps : "ce triste jour de décembre"), la disparue occupe toute la place. Sans elle, le rapport à la vie se délite lentement (métaphore : "maison de solitude", hyperbole : "tout son courage", locution restrictive : "ne survit que", comparaison : "comme un robot", euphémismes : "Sa raison a quitté ce monde", "la fin du sursis").

Merci pour ce partage !

   Brume   
24/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Vincendix,

Votre poème atteint le cœur, le chagrin de cet homme anéanti est si lourd, si fort, qu'il vient me cogner dans la poitrine.
Intense. Des mots simples gonflés de tristes émotions.

   leni   
25/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour
Un textequi coule à la lecture Beaucoup de belles images

Dans sa maison de solitude,
Il se nourrit de désespoir,
Avec l’ennui de l’habitude,
Quand le matin ressemble au soir.

CES 4 vers donnent d'emblée le ton

Il a voulu changer de chambre,
Ne plus dormir dans l’ancien lit,
Que ce triste jour de décembre
Avait rendu trop grand pour lui.

j'aime ces 4 vers

Insipide me déplait

Un beau texte équibré MERCI SALUT CORDIAL Leni

   Anonyme   
25/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien
J'aime votre style d'écriture. Bien que l'histoire ne m'a pas ému plus que cela, je dois reconnaître que ma lecture fût agréable. Et cela vient de vos rimes, qui s'enchaîne harmonieusement,
Pour une fois j'ai aimé la forme, et moins le fond. Avec une histoire me touchant, ça l'aurait fait, comme dirait l'autre.
Pour vous avoir déjà lu, je puis dire que vous avez un style bien à vous, et sur moi, en tous cas, ça marche. La preuve, même avec une histoire, qui, personnellement ne m'a pas trop emballé, j'ai pris énormément de plaisir à vous lire.

   Cristale   
25/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Cet écrit touchant, à l'écriture plus parlée que poétique, je le verrais bien slamé par "Grand corps malade" ou même chanté à la manière de Brassens en lui enjoignant un refrain.

Je ne saurai que demander à Monsieur Gérard de Nerval d'offrir à la mémoire de votre oncle ces vers :

EL DESDICHADO

Je suis le Ténébreux, - le Veuf, - l'Inconsolé,
Le Prince d'Aquitaine à la Tour abolie :
Ma seule Etoile est morte, - et mon luth constellé
Porte le Soleil noir de la Mélancolie.

Dans la nuit du Tombeau, Toi qui m'as consolé,
Rends-moi le Pausilippe et la mer d'Italie,
La fleur qui plaisait tant à mon coeur désolé,
Et la treille où le Pampre à la Rose s'allie.

Suis-je Amour ou Phébus ?... Lusignan ou Biron ?
Mon front est rouge encor du baiser de la Reine ;
J'ai rêvé dans la Grotte où nage la sirène...

Et j'ai deux fois vainqueur traversé l'Achéron :
Modulant tour à tour sur la lyre d'Orphée
Les soupirs de la Sainte et les cris de la Fée.

G. de Nerval

   Francis   
25/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Des strophes, des vers, des mots qui engendrent une réelle émotion dans le cœur du lecteur. La solitude, le vide font résonner plus particulièrement :
" Quand le matin ressemble au soir
Chaque pas rencontre le vide
Son ciel est gris d'un seul nuage
Il ne survit que d'autrefois..."
Quand on a fait le chemin ensemble, main dans la main et partagé les ans, les secondes, les joies, les chagrins... il est bien difficile de terminer ce chemin seul !

   andrejalex   
25/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beau texte, bien écrit, et d'une très grande vérité.
Je connais bien ces sentiments, ces impressions, cette douleur et ce vide, que je viens d'avoir l'occasion de connaître.
Amicalement.

   Proseuse   
25/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Vincendix

Un poème touchant et vibrant d' émotions, qui nous montre bien la peine et le désarroi de ce veuf et l' inconsistance qu' a pour lui, maintenant la vie !
Merci beaucoup pour cet émouvant partage

   Curwwod   
25/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
C'st un texte indubitablement très bien écrit, sur un thème délicat et manifestement empreint de tristesse. Vous faites passer ce sentiment au lecteur mais justement de façon que je ressens un peu outrée. Laissez lui le soin derrière peut-être une position plus détachée de ressentir, découvrir et partager l'intensité des sentiments que vous avez exprimés dans votre texte. Ce n'est là que mon sentiment qui n'engage pas la réelle qualité de votre poème.

   Vincendix   
26/2/2017

   Anonyme   
28/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

"Quand la nuit survient comme un doute
D’un problématique sommeil."

Ce passage-là manque de clarté.
Le reste est au contraire limpide, sobre et touchant.

Un texte qui pourrait faire une chanson de bonne tenue, je pense.

A.

   antonio   
26/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Un tendre et pudique regard sur la solitude et la tristesse.
Sans pathos ni regrets, un chant d'amour pour celle qui :

...un triste jour de décembre...

Merci Vencendix

antonio

   Raoul   
28/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un très beau texte, profond, habité bien que distancié et pudique tout à la fois - et à l'écriture, souvent, je trouve le fil difficile à "tenir" -.
À la lecture, je l'ai trouvé plus fort encore en le lisant à l'envers, commençant par la dernière strophe.
Juste pour chipoter, quelques inversions m'ont un peu gêné. dans le cours très naturel et fluide de l'écrit.
Sobre et touchant.
J'ai aimé.


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