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Poésie contemporaine
Vincendix : Par la rouille rongés
 Publié le 29/10/18  -  16 commentaires  -  1042 caractères  -  215 lectures    Autres textes du même auteur

La sidérurgie lorraine n’est plus qu’un souvenir, restent quelques petites unités en sursis. Les sidérurgistes exerçaient un métier pénible, dans la chaleur et les odeurs, la fumée et le bruit.


Par la rouille rongés



Par la rouille rongés les poteaux de ferraille
Se dressent vers un ciel qui n’est plus enfumé,
Le silence des lieux oppresse et vous tenaille,
Étrange sentiment d’un passé consumé.

Il y a cinquante ans, trépidait cette usine,
Fourneaux et laminoir fabriquaient de l’acier,
Elle traitait le fer qui venait de la mine,
Reste à proximité un énorme crassier.

Combien de travailleurs ont vécu la galère
Confrontés aux odeurs, assourdis par le bruit,
Beaucoup venaient d’ailleurs ayant fui la misère,
L’usine fonctionnait chaque jour, chaque nuit.

Près des fours rougeoyants à la chaleur intense,
Et sur la passerelle au-dessus du chantier,
Les hommes manœuvraient dans ce décor immense,
Exposés aux dangers de leur rude métier.

Par la rouille rongées, ces tristes cathédrales
Gardent le souvenir de tous ces valeureux ;
Les tuyaux, les creusets aux formes colossales
Témoignent d’un passé ô combien rigoureux.


 
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   papipoete   
9/10/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
néo-classique
Voyez ce qu'il reste de cette fourmilière, où grouillait la vie laborieuse, où rougeoyaient les fours et les visages qui s'en approchaient !
Aujourd'hui, la rouille est maîtresse des lieux, et ces " tristes cathédrales " sont éternellement silencieuses !
NB l'auteur est sûrement enfant du coin, et relate avec talent et délicatesse ce que furent les heures glorieuses des haut-fourneaux . On entend le bruit, ce vacarme qui rendait sourd ; on voit rougir le feu et l'on songe à ce métier su rude ! Peut-être que le crassier s'est laissé enherber et semble doux aux yeux des anciens ?
le 14e vers mesure 13 pieds
PS je ne saurais me souvenir, mais une oniriene écrivit un poème sur le même thème que Vous !
papipoète

   Miguel   
13/10/2018
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Ce poème aux beaux accents me paraît cependant un peu contradictoire : il semble exprimer la nostalgie d'un temps qui, tel qu'il est évoqué, ne devrait pas être regretté.

   izabouille   
15/10/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
C'est un univers qui m'est un peu étranger mais votre poésie me l'a fait visiter d'une bien belle manière. Vous avez su donner le sentiment oppressant du lieu avec vos mots bien choisis. On sent comme un refus d'oublier un certain passé.
J'ai bien aimé "... ces tristes cathédrales" ou "par la rouille rongés les poteaux de ferraille". C'est très beau.

Merci pour le partage

   Castelmore   
15/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Belle évocation d'une époque pas si lointaine d'une sidérurgique florissante dans le nord de notre pays , qui avait attiré tant de Polonais , Italiens ...
Tout est fermé aujourd'hui. Restent ces cathédrales rouillées et des crassiers.

Les vers sont quasi parfaits ... Le sujet prenant ...mais il manque pour moi un élan épique , une énergie...
Pourquoi ne pas mettre les hommes en situation dans un quatrain ...
Ils suent ...Leurs yeux brûlent. ..les fumées raclent les gorges ... les presses font vibrer leurs tympans et leurs corps ... Donnez de la chair
Et surtout trouvez un dernier mot ... jettez rigoureux au crassier.

Avec un sourire

   Robot   
15/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un texte que je qualifierais d'honnêtement rédigé.
La composition est tirée au cordeau de belle manière.
Cependant c'est très raconté: "Il y a cinquante ans" c'est un peu comme l'introduction d'un conte, … il était une fois… Il manque peut être à ce récit de l'élan, du souffle, quelque chose de passionnel pour nous parler de l'épopée de la sidérurgie lorraine.
Reste un paysage que le texte nous présente avec beaucoup de réalisme et que j'ai perçu avec intérêt.

   MFAYARD   
29/10/2018
 a aimé ce texte 
Passionnément
Cette évocation poétique me va droit au cœur, moi qui ai parcouru si longtemps la vallée de la Fensch dans tout ce que le pays des « ...ange » comportait d’usines sidérurgiques.
De plus, en tant que Stéphanois d’adoption, j’y retrouve un peu de Lavillier.
Au-delà de l’émotion induite par les images très belles (parce que simples, sans emphase inutile). J’ai trouvé le lexique technique parfait.
Merci pour cette très belle évocation.

   Louison   
29/10/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Parce qu'il ne faut pas oublier le passé, aussi douloureux soit il, ce poème m'a séduite. Il reste ces poteaux rouillés comme les fantômes d'une vie difficile.

   Anonyme   
30/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Moins meurtriers que ceux de la mine mais aussi harassants, les metiers de la sidérurgie ont fait trimer bon nombre d'ouvriers " Combien de travailleurs ont vécu la galère ".

Cela n'empêche pas ceux qui ont connu ces conditions pénibles, d'être, malgré tout, un peu nostalgiques, ainsi que le montre l'auteur.

A présent, l'avancée de la technologie et les machines rendent moins difficiles certains métiers.
Mais une autre " galère " s'est installée : le désarroi psychologique engendré par une pression intense et continuelle dans le travail, quel que soit le secteur d'activité.

Un clin d'oei à une certaine époque.

   leni   
30/10/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
ce paysage à l'abandon est bien rendu rude métier


Près des fours rougeoyants à la chaleur intense,
Et sur la passerelle au-dessus du chantier,
Les hommes manœuvraient dans ce décor immense,
Exposés aux dangers de leur rude métier.

BEL écrit Merci SALUT AMICAL LENI

   Cristale   
30/10/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Vincendix,

Un monde comme une autre monde pour moi qui n'ai rien connu de ce qui fait la réalité des images de ce poème.
C'est terrible de penser que des gens travaillaient dans ces conditions :

"Combien de travailleurs ont vécu la galère
Confrontés aux odeurs, assourdis par le bruit,"

"Près des fours rougeoyants à la chaleur intense,"

J'aime bien la reprise des mots débutant le premier quatrain :

"Par la rouille rongés les poteaux de ferraille"
au dernier :
"Par la rouille rongées, ces tristes cathédrales"

qui me rappelle un diaponiris d'une auteure de grand talent, si vous le permettez : http://www.oniris.be/modules/myalbum/photo.php?lid=1099

Un poème qui me donne froid quand je pense aux conditions dans lesquelles travaillaient ces hommes pour certainement un salaire de misère.

Impressionnant de réalité...bien écrit comme toujours.

Merci Vincent.

   Anonyme   
30/10/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
La sidérurgie lorraine, tout comme les mines de charbon dans le nord sont aujourd'hui des lieux "fantômes", qu'il ne faut pas oublier.
Et c'est au travers de votre poème fort en émotion que vous faites " revivre" de belle maniere la sidérurgie , et les conditions de travail pénibles, harassantes.
Merci pour ce partage.

   Absolue   
30/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bel hommage à tous ces hommes et bon poème descriptif: on s'y croirait; les odeurs et les bruits y sont bien présents! Ce n'est pas mon style de poésie (très concrète) mais j'apprécie la régularité des vers et le côté réel.

   Anonyme   
30/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Un poème nostalgique ou simple constat sur un temps qui n'est plus.

Si j'en trouve la description réussie, il semble me manquer
un souffle épique de cette période : toute une vie pour les régions
et ses habitants.
Mais bon , un texte qui se lit avec plaisir.

   Anonyme   
30/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien
En tant que Lorrain natif du Pays-Haut meurthe et mosellan, et comptant dans un entourage plus ou moins proche d'anciens ouvriers du fer, je me sens intimement concerné par ce texte.

J'ai songé, en lisant, au fameux U4 d'Uckange, au crassier désormais presque inexistant de Longwy et qu'enfant je regardais avec fascination...

Oui, le travail était pénible, éprouvant, usant - et rares sont les anciens métallos qui dépassent les 70 ans aujourd'hui : ceux qui consultent les notices nécrologiques des quotidiens lorrains le savent -, mais c'était le temps où il y avait du travail, et malgré la rudesse du labeur, qu'on s'appelle Jean, Ahmed ou Francisco, on était heureux dans ce bassin-là ! Voilà ce qu'il faut bien comprendre.

J'ai une tendresse pour votre texte parce qu'il remue tout cela en moi.

Maintenant, du point de vue strict de l'écriture, je regrette des formules toutes faites et sans poésie ("Reste à proximité" ; "Exposés au danger") et le fait que vous n'ayez pas travaillé, moulé, forgé l'idée des cathédrales de fer (évoquées à la fin du texte) en filant la métaphore le temps de deux ou trois quatrains : il y avait là matière à faire quelque chose de véritablement poétique.

   Vincendix   
30/10/2018

   Corto   
18/11/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Belle évocation d'une époque révolue et bonne technique d'écriture. Mais j'aurais aimé plus de descriptions de ces hommes soumis à des contraintes infernales, la peau brûlée par le métal liquide qu'il fallait maîtriser, les poumons grillés par les vapeurs, la lutte de l'homme face à la coulée en fusion. Il y avait de quoi faire plus d'humain, mais peut-être fallait-il l'avoir vécu pour y parvenir? Sans doute pas de nostalgie pour ces conditions de travail, mais nostalgie tout de même pour le droit de "vivre et travailler au pays".
Merci et bravo.


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