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Chansons et Slams
Vincent : À son pied
 Publié le 08/09/25  -  7 commentaires  -  1233 caractères  -  104 lectures    Autres textes du même auteur

Un autre horizon.


À son pied



l'oiseau est sur ma tête,
dans le tiroir des sages,
au fond des bavardages.
les enfants, dans le noir,
déchirent les allumettes,
dans les mers disparues,
au fond du coquillage
gorgé de souvenirs

je m'assieds à son pied,
je viens d'avoir sept ans.

les horizons bloqués
envahissent le temps
par le poids des désirs,
abandonné d'espoir
le feu est apparu,
sur les trottoirs d'hiver,
dans le ventre des mères
par les songes d'été.

je m'assieds à leurs pieds
je viens d'avoir sept ans.

en traversant la joie,
le soleil est entré
dans le théâtre bleu
qui jouait l’apothéose
sur les bancs de l'amour.
les rangées de colombes
renversaient les étoiles
qui clignotent la vie


je m'assieds à leurs pieds
je viens d'avoir sept ans.

dans le square des badauds,
les amants s'endormaient
dans les songes d'été.
le vaisseau de la mort
entre dans le désert,
mon oiseau m'interpelle,
la mort est dans la vie,
mon arbre est devant moi,

je m'assieds à son pied,
J’ai quatre-vingt-sept ans


 
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   ALDO   
8/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour.

c'est une chanson mais je ne veux pas l'écouter.
Je veux la relire.

Je suis surpris par bien des images, moi qui n'aime pas forcément les images.
Quelque chose comme une belle naïveté ( une de mes qualités favorites chez ceux qui écrivent ).

Et si les choses sont bloquées, disparues, abandonnées,
si l'imparfait a étendu une grande partie de sa nuit,

enfin si l'on est assis,
à quatre-vingt-sept ans,
l'oiseau léger parle et interpelle encore, comme encore une flamme :

" les enfants dans le noir déchirent les allumettes
" le feu est apparu ... dans le ventre des mères "
" le soleil est entré dans le théâtre "

et les étoiles sont renversées...


J'aime jusqu'à certaines maladresses (qui me paraissent, à moi seul peut-être, des maladresses) :

étrange promiscuité de ces badauds, de ces "amoureux des bancs publics" avec
"Le vaisseau de la mort entre dans le désert"

et l'apparition de l'arbre mystique.


Un grand bravo

   Provencao   
8/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Vincent,

Très heureuse de vous lire à nouveau.

J'ai beaucoup aimé " cet oiseau est sur ma tête... " avec ce sens que vous donnez du vivant, à cette approche, s'évanouissant avec conscience. A son pied semble s'enliser dans le néant comme si cette vie n'avait jamais existé.


"mon oiseau m'interpelle,
la mort est dans la vie,
mon arbre est devant moi,"


"La mort est dans la vie...", que vous essayez d’articuler d’année en année, au regard de la mort qui est dans la vie, qui se claironne et s’approche.

"Je m'assieds à son pied,
J’ai quatre-vingt-sept ans"

où semble-t-il l' esprit pourra réintégrer, réengager, réassocier dans un récit de soi ce qui est arrivé...

Merci Vincent pour cette profonde réflexion en vos vers.

Au plaisir de vous lire,
Cordialement

   Robot   
8/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Chanson ? Mais alors chanson poétique. Un texte trés imagée pour un regard sur une enfance. Un regard de l'âge avancé sur l'enfance.
Trés beau texte qui s'achève sur deux vers réalistes qui cependant d'en dénature pas la profonde poésie.
"la mort est dans la vie,
mon arbre est devant moi,"

   papipoete   
9/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour Vincent
Un oiseau sur la tête, un oiseau dans la tête, des échos au creux d'un coquillage ; voilà bien des transmetteurs de vie, à chaque période de sept ans jusqu'à quatre vingt sept...
Des échos joyeux d'enfance, des échos de désirs, des échos qui peu à peu s'éteignent...
NB notre poète nous dit des vers, que le Peintre put enluminer sur un chevalet. Délicatesse et tendresse parent ce beau poème.
" les rangées de colombes renversaient les étoiles... " joli !

   A2L9   
8/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Chacun son tiroir qu'il soit de bois, de contreplaqué ou de tout autre matière, virtuel, on y range des souvenirs, une plume colorée que le temps n'altère pas, un coquillage pour le bord de l'oreille, une graine d'arbre, il reçoit les décennies qui passent, la vie c'est la mort.
Un poème avec des images que j'apprécie et côtoie, l'oiseau, l'arbre, un océan de vie, c'est presque fini.
Un joli mouvement.

   Cyrill   
9/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
La vie est passée comme un songe, ai-je envie de dire en lisant ce poème, et le locuteur distrait (un oiseau sur la tête) l’a laissée s’enfuir. Que s’est-il passé en quatre vingt ans ? On retiendra les quelques images qui s’enlacent et parfois se percutent, et pourraient se résumer ici : «la mort est dans la vie».

Verlaine en embuscade :
«Mon Dieu, mon Dieu, la vie est là,
Simple et tranquille».
[...]
Dis, qu’as-tu fait, toi que voilà,
De ta jeunesse ?»

Bravo et merci pour la lecture.

   Ascar   
9/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Quel texte ! Cela fait longtemps que je n'avais pas été aussi emballé par une lecture.

Tout y est :

- un rythme entrainant qui me propulse sur un carrousel, ni trop lent, ni trop rapide;
- la poésie des images qui me ramène à la magie des contes,
- la poésie des mots empruntés à un vocabulaire, simple, précis et accessible qui conférent au texte une dimension moderne presqu'intemporelle.

Bravo et encore merci pour ce savoureux moment de lecture


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