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Poésie contemporaine
Laurent-Paul : La souris verte
 Publié le 07/09/25  -  9 commentaires  -  543 caractères  -  139 lectures    Autres textes du même auteur

L'avez-vous vue ?
Attrapée ?


La souris verte



On se retrouve au pied du mur, fracture ouverte ;
Dans l’herbe on cherche à voir passer la souris verte.
Comme elle court trop vite, on n’en voit que la queue.
Ces bons messieurs vêtus de blanc, lumière bleue,
Sirène hurlante et beau sourire acéré disent
Que la coquille où le cœur vibre et bat se brise
Parce que l’on a pris sur la tête une tuile
Et qu’il faut se guérir en laissant couler l’huile
Pour que tout glisse et passe aussi vite que bouge
La petite souris verte dans l’herbe rouge.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   poldutor   
29/8/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bonjour
Que voilà un poème qui me laisse songeur, après plusieurs relectures, bien sûr cela évoque la comptine en plus dramatique, ici le récitant blessé semble battre la campagne avec des moments de lucidité :"Ces bons messieurs vêtus de blanc, lumière bleue,
Sirène hurlante et beau sourire acéré disent:
et des moments de confusion mentale :"Et qu’il faut se guérir en laissant couler l’huile
Pour que tout glisse et passe aussi vite que bouge
La petite souris verte dans l’herbe rouge."
Je ne suis pas sûr d'avoir tout compris, cela sent le coma du blessé, peut-être ne faut-il pas lire cette poésie au premier degré.
Cordialement
poldutor en E.L

   Mokhtar   
30/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Ce texte métaphorique évoque une souffrance, et même un traumatisme :
- Physique ? Accident : fracture ouverte, les soignants sirène hurlante, la tuile tombée du ciel ?
- Mentale ? Les mêmes indices étant pris au sens figuré, décrivant une détresse ?
- Sentimentale ? la coquille où bat le cœur qui se brise sous les émotions ?

Mais on ne peut exclure l’hypothèse d’une maladie grave. La souris verte que l’on cherche à attraper serait l’insaisissable cause du mal, celle que l’on recherche et poursuit avec difficultés pour soigner. « Laisser couler l’huile » serait l’appel à la patience et à la résilience lors d’un traitement. L’herbe rouge pourrait être le sang, foyer de la maladie et de la thérapie : peut-être une crise cardiaque, accident de santé (au pied du mur, tuile sur la tête) impliquant le sang et le cœur ?
Triste circonstance que l’auteur adoucit et minimise en l’habillant des effets d’une comptine enfantine. En jouant sur les mots pour alléger les maux. Avec l’espoir que l’intrus pathologique se transforme en un « escargot tout chaud ».

L’écriture versifiée ne manque pas de finesse, avec des rimes adéquates, non forcées. Pas d’observation sur la métrique en EL, le texte pouvant être ajusté avant parution.
Le rythme des vers épouse celui de la comptine et atteint son but : créer un contraste entre sa légèreté et la gravité du sujet.

Mokhtar, eu EL

   Ornicar   
31/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Un titre de comptine, un incipit tout en désinvolture, une miniature toute en rimes féminines pour un résultat très réussi.

Joli panel de couleurs tranchantes qui font sur moi leur effet. C'est à la fois cocasse et tragique, inattendu et surprenant, avec une pointe de bizarrerie, de surréalisme et peut-être - je dis bien "peut-être" mais j'en suis presque sûr - un clin d'oeil à Boris Vian ("l'herbe rouge"). D'ailleurs, le poème est construit comme une improvisation jazz utilisant la technique du démarquage : à partir du thème d'origine, comme le musicien l'auteur invente une autre histoire, entièrement nouvelle, sur la même trame harmonique. On retrouve à cet effet, souvent à la rime mais pas toujours, comme autant d'accords essentiels, les principaux marqueurs de la comptine que sont la "souris verte" bien sûr, mais aussi, sa "queue", "l'huile" et ces bons "messieurs". Sans compter l'esprit de fantaisie qui anime ce poème et qui était le carburant de l'homme à la trompinette.

Si je poursuis encore le parallèle, le vers 6 ("Que la coquille où le coeur vibre et bat se brise") me rappelle le mal étrange (le nénuphar) dont souffrait Chloé, l'héroïne de "l'Ecume des jours". Infime réserve pour l'usage de l'impersonnel ("on"). Merci pour cette récréation, cette respiration, cette fraîcheur.

   Cyrill   
1/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Je lis ce poème comme un moment de découragement et de délire lors d'un accident, mais aussi bien il peut être la version imagée d'un abandon face aux difficultés de la vie : «on a pris sur la tête une tuile». L’indéfini «on», distancié, colle avec l’idée d’être détaché de son corps et de sa vie.
Met de l’huile, semble-t-on se dire, rien n’a d’importance que l’absurdité de la comptine. La souris et son corollaire de tenants et aboutissants se matérialise dans une scène au déroulement allegretto. Tout juste a-t-on le temps d’imaginer le sang couler sur l’herbe, dans un reversement du prisme surréaliste.
Bravo !

   Provencao   
7/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Laurent-Paul,

Plusieurs lectures pour mieux m'imprégner de votre poésie.
Votre écrit illustre fort bien ce drame et cette persistante urgence par la métaphore de la souris verte.
En elle se crée l'essence de la métaphore du tenir-bon avec ou sans pourquoi.

Une poésie dont j'ai perçu, en quelque sorte, un témoignage d'un accident, une manière légère qu'aurait la métaphore de nous parvenir, comme si la suprême histoire était de porter ce costume dans l'herbe rouge.

Au plaisir de vous lire,
Cordialement

   BlaseSaintLuc   
7/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
chansonnette de "la souris verte"

Une version non documentée ferait référence à la chasse aux sorcières que l'on menait au bûcher. La souris serait une femme, accusée de sorcellerie et essayant d'échapper à ses bourreaux. On la jugerait alors coupable (je la montre à ces messieurs.) et l'enduirait d'huile et d'eau avant de la mener au bûcher.

Une autre hypothèse avancée est que la fameuse « souris verte » ferait référence à un soldat vendéen dont la tenue était parfois verte. Traqué par des soldats républicains pendant la guerre de Vendée (l'herbe pouvant faire référence aux embuscades dans le bocage vendéen), il aurait été capturé, exposé puis torturé à mort (l'huile et l'eau feraient référence aux supplices de la Mort par ébouillantage et de la noyade.)[3], l'escargot pouvant enfin être une comparaison avec une position de recroquevillement à la suite des supplices. Cette hypothèse est elle aussi très sujette à caution. Elle ne s'est répandue dans les médias (et notamment sur Internet) qu'à partir des années 2010. Les sites qui la soutiennent sur Internet se copient tous les uns les autres, sans jamais citer des folkloristes ou des historiens de la chanson française à l'appui de leurs affirmations. En outre, aucun ouvrage spécialisé n'a cité une souris verte parmi les nombreuses chansons engendrées par la Révolution française.

Ici, c'est une autre métaphore. Qui nous est proposée.
Avec plusieurs possibles interprétations (suivant) la lecture que l'on en fait.

j'y vois une histoire humaine, un déni climatique.
La souris verte serait l'écologie, l'huile, c'est ce qui laisse faire, laisse couler à moins que l'on y voit le pétrole ...

La tuile, peu être juste un aléa, une catastrophe qui passe...

Bref cette souris verte peu paraître tout aussi énigmatique que son aïeule chansonnette,


un bon point pour le coté METAPHORIQUE

   Bodelere   
7/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
J’ai tout simplement adoré
Une grande vivacité d’esprit qui cours aussi vite que la petite souris
Bien sûr cela évoque sûrement un malaise voire un traumatisme mais c’est magistralement dit
Bonne journée

   A2L9   
7/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Comptine actualisée.
La lumière bleue des ordinateurs, les cols blancs ont les mains douces.
Les politiciens sont propres sur eux, il va falloir changer de maison, elle brûle.
Mais avec quelques efforts, quitte à boire un peu d'huile (c'est beurk mais indispensable), tout peut se reconstruire.
Le peuple, petite souris, a le cœur qui saigne.
Voici ma lecture de votre poème. Une façon différente d'exprimer le malaise ambiant.

   papipoete   
8/9/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
bonjour Laurent-Paul
Je suis tombé par terre, c'est la faute à Voltaire !
J'ai reçu une tuile sur la tête, et je ne te vois plus, toi mon toit...
Ces messieurs en blanc dans leur auto aux lumières bleues, m'emmènent soigner mes bleus... à la tête, peut-être aussi au coeur ?
Quand je serai tout réparé, il faudra que j'attrape ma chance, comme cette " souris verte trempée dans l'eau, qui fera... "
NB bien que le thème de ce texte, me fasse penser au comble de la loose, je me contente aux côté de ce malade, dans l'auto aux lumières bleues, de lui dire :
- ça va aller vous verrez ! ça va aller...
le passage qui dit " il faut laisser couler l'huile, pour que tout glisse... " me touche particulièrement.


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