Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
Vincente : Brume
 Publié le 21/12/18  -  12 commentaires  -  782 caractères  -  233 lectures    Autres textes du même auteur

Une fin de jour, une fin de vie, et cette nappe qui flotte sur le marais comme danse ma mélancolie...


Brume



Langueur
Diaphane et prégnante
Volatilité envahissante
Impromptue
Inlassable résurgence

La nappe de brume serait si belle si

Elle ne m'était cette amertume
Imposant son âcre suc comme seul soin

Dégoût
Fatigue
Vanité
Exténuation
Autant de mots de pierre
À l'œuvre
Devant la vie au vide qui m'étreint
Quand
Me revient l'inacceptable
L'implacable finitude
Qui ronge le sang
L'envie
La beauté

Alors me souviendrai-je assez que
Si l'extinction tue le feu
Elle souligne son existence
La flamme disparue
La chaleur gravée
La force créée au passage

Jusqu'à cette belle brume qui flotte ce soir sur nos vies


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Corto   
3/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La brume est d'abord utilisée comme image de l'accablement total : "Dégoût, fatigue, vanité" dont l'incipit donne le sens "Une fin de jour, une fin de vie..." Tout semble dramatique car: "Me revient l'inacceptable/ L'implacable finitude/Qui ronge le sang".

Et puis revient un soupçon d'espoir: " me souviendrai-je assez que
Si l'extinction tue le feu/Elle souligne son existence" et plus loin:"La force créée au passage".

La dernière phrase: "Jusqu'à cette belle brume qui flotte ce soir sur nos vies" semble faite pour être lue de deux manières: "ce soir" est-il le soir du jour ou le soir de cette fin de vie?

Beau texte profond qui met en mots les douleurs qui traversent parfois l'existence humaine.

   jfmoods   
21/12/2018
La brume dont il est question ici n'est pas n'importe quelle brume.

Comme l'indique l'entête, il s'agit d'une "nappe qui flotte sur le marais". Or, le marais porte en soi l'image de la décomposition, la brume se présentant comme le vecteur de cette décomposition.

Les 21 premiers vers sont fécondés par cet imaginaire délétère de l'eau.

Cependant, par un jeu d'assimilation qui s'étend sur les 7 derniers vers du poème, la brume devient fumée, l'eau se métamorphose en feu.

Avec en point de mire la perspective de la mort (parallélisme : "Une fin de jour, une fin de vie"), le poète passe ainsi de l'inéluctable certitude du pourrissement au souvenir impérissable du brasier intérieur.

Merci pour ce partage !

   papipoete   
21/12/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour Vincente
Même par un soleil radieux, la brume peut nous envahir, et faire de notre vie un roc immergé qui accroche tout ce qui passe devant ses yeux, et serre le coeur ! Elle pourrait pourtant être tulle, ou satin qui chatoie et rend le temps bien doux, mais... " elle n'est qu'amertume "
NB dehors, ce matin le ciel est couleur de votre poème, mais je vais me bousculer, et envoyer " ad patres " idées noires et tourments !
Votre ultime strophe est particulièrement soignée !

   domi   
21/12/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je sens un vrai travail...
Je me demande s'il n'aurait pas été encore mieux de laisser des blancs entre les vers, surtout les premiers, pour donner cette sensation de "lenteur" (pour moi, un saut à la ligne dans des vers très courts représente souvent l'urgence et là je ne le crois pas), mais c'est un détail
Et justement, j'entends une musique, lente et triste, en vous lisant ; très douce aussi, et profonde.
Délicat et sensible, comme touchant à l'essentiel, et à l'intime..

   hersen   
21/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour vincente,

J'ai eu un peu de mal à entrer, la première strophe n'est pas (pour moi bien sûr !) évocatrice d'une émotion.
Je ne "démarre" vraiment ma lecture qu'à partir du sixième vers, pour ensuite batailler entre cette brume et ce feu. Et j'aime beaucoup, les mots de pierre, très belle image, mais là encore, je regrette la "liste" plus explicative que porteuse d'émotion.
A partir de "autant de mots de pierre", je suis très prise par cette brume qui se change en feu, j'aime sans réserve.

ps : pour en revenir au début, et sans que cela soit autre chose qu'un échange entre auteurs, j'aurais presque mieux vu une courte prose, les vers ne commençant alors qu'à
"la nappe de brume serait si belle si"

un "si" magnifique, accroché là, porte ouverte de tous les possibles, ou de tous les regrets.

merci vincente !

   Anonyme   
21/12/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
De même que cette brume " qui flotte sur le marais ", la mélancolie qui pèse sur ce texte est bien rendue par les premiers vers
" Langueur
Diaphane et prégnante
Volatilité envahissante
Impromptue
Inlassable résurgence ".

Mélancolie engendrée par l'idée de " L'implacable finitude " contrairement à la brume qui continue son éternel périple.

Mais cela n'empêche pas de se remémorer tout ce qui fut beau et de conserver l'espoir d'en connaître encore.
" Si l'extinction tue le feu
Elle souligne son existence
La flamme disparue
La chaleur gravée
La force créée au passage ".

Une belle lecture.

   lucilius   
21/12/2018
 a aimé ce texte 
Un peu
Sur la forme, je n'aime absolument pas cette structure d'un mot un vers, même s'agissant de poésie libre, quand les mots ne dégagent pas de puissance particulière.
Sur le fonds, je n'ai rien à ajouter aux commentaires existants. Mon appréciation englobant les deux critères reste donc très mitigée.

   Eki   
22/12/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Tout se délite et tout se lie...
La brume et son écharpe épaisse nous baigne dans la pesanteur...
Oui, tout serait si beau si l'horizon n'était pas opaque/obscur drapé d'incertitude...

Puis le voile se lève, éclaire l'esprit et révèle l'intensité d'un feu, d'un flamme qui brille encore au plus profond de l'être...

La brume toujours se lève comme un espoir qui s'entête...

Je vois dans votre poème un message d'espoir, une force à croire au meilleur que l'on retient.

   Vincente   
26/12/2018

   Amandine-L   
20/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce matin, de la brume par la fenêtre et de la brume en lecture…

Un exergue soigné et à lire attentivement pour se mettre dans l’humeur et dans l’ambiance. J’ai apprécié la 1ère strophe. J’ai buté sur « elle ne m’était cette amertume », je pensais à « elle ne mettait cette amertume », mais l’amertume est intérieure d’où le ‘« m » était’ sans-doute. « L’envie / La beauté », 2 vers que j’aurais bien séparé de la strophe dont ils font partis, mais à la relecture, je me dis que l’envie et la beauté font aussi partie de notre finitude.

Je n’ai pas lu avec facilité le vers « Si l’extinction tue le feu », j’étais en pleine brume et voilà le feu ! J’y ai vu un lien avec les mots précédents. Je lisais « si l’extinction de la flamme tue le feu de l’envie » ou « l’extinction de la beauté tue le feu » mais quand j’ai relu le poème, la surprise du ‘feu’ étant passée, je me suis délectée de cette strophe. J’ai particulièrement aimé « La chaleur gravée / La force créée au passage » et le dernier vers.

Merci pour ce partage !

   senglar   
23/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Salut Vincente,


Cette brume qui tue est donc le signe de quelque chose qui a été ; et comme "l'extinction" du feu est signe de flamme, de chaleur et de force, "l'implacable finitude" témoignera sans en pouvoir mais du sang, de l'envie (de créer) et de la beauté.
J'en déduis en lisant le dernier vers que l'absurdité amère et consciente de la vie ne détruit la beauté de cette même vie.
Et que le vécu vaut envers et contre tout d'être vécu.
Malgré ses chemins de traverse toute vie est aboutie.

Oserais-je mettre Saint Paul au service de ce poème d'esprit existentialiste : "O mort, où est ta victoire ?"

"Melencolia"
Tiens, v'là Dürer !

Là tu pousses un peu Vincente ;:))


senglar

   Davide   
24/10/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Bonjour Vincente,

Ce poème me touche dans sa pudeur, car il dit peu pour suggérer l'immense, les mots sont percutants, nus, il n'y a pas d'artifice.
Condenser en si peu vers une telle richesse est magnifique, surtout qu'à l'expérience du vide succède une redécouverte de la vie, l'émergence d'un regard nouveau :

"Si l'extinction tue le feu
Elle souligne son existence
La flamme disparue
La chaleur gravée
La force créée au passage"

Comme si la vie venait de prendre conscience d'elle-même, de sa beauté, de sa force et de sa fragilité...

Ce poème illustre tout ce que je recherche en poésie, tout ce que j'aime. Oui, c'est vraiment très beau !


Oniris Copyright © 2007-2023