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Poésie libre
Vincente : Parallèle
 Publié le 22/02/20  -  11 commentaires  -  1476 caractères  -  247 lectures    Autres textes du même auteur

Á la lisière de l'au-delà, je reviendrai en rêve à la vie...


Parallèle



Ce soir m'impose
Une de ces nuits impossibles

S'y couche dans ma tête
Puis gagne tout mon corps
Une non-sensation
Une angoisse
Me signifiant mon existence
À la lisière de l'au-delà

Je ne suis déjà plus
Là où je me persuadais
De ma présence

Je suis déjà là
Où se trouve mon absence
À peine endormi
Évadé sans conscience
Comme trépassé...
Las dans une errance

J'espère vainement que dormant
Je reviendrai en rêve à la vie

Je constate que j'y perds pied
Happé étiré
Coincé dans un non-espace
Un vide criant de non-vérité

Je crains l'état latent
Où perdu pour l'œil humain
Je m'engoncerai entre les parallèles
D'une vie sous camisole
Contrainte et désolante

Inconsolable étreinte
Éteinte mais non finie
À la marge de l'infini

Au défilé de cette non-vie
Ci-gît le vide de la non-mort !

Alors ennuagé éparpillé disrupté
J'irai dans mon âme errer
Au gré d'un sang transparent
Pas plus mort que vivant

Lassé de voir se miroiter
Tant d'incongruité
Exténué devant l'insoutenable
Légèreté de ma pensée
Fatigué de résister à son incroyable faculté
De noircir sans répit ma nuit
Malgré tout je tente...
Je risque le sommeil qui
Privant ce feu de lumières et frontières
Enfin me sauverait


 
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   Luz   
13/2/2020
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Je ne ressens pas beaucoup de poésie dans ce texte. C'est plutôt une réflexion, des hypothèses lancées sur cet état en lisière de la mort.
Pas facile d'écrire sur ce thème du passage et de l'avant passage... dont on ne sait rien. Peut-être à aborder sous l'angle de l'humour ?

Luz

   Anonyme   
22/2/2020
Bonjour Vincente,

J'ai trouvé cette introspection d'entre deux mondes plutôt intéressante. Néanmoins à l'examen je me demande aussi si la classification du texte en poésie (et sans tenir compte de sa présentation) est pertinente ou s'il ne s'agit pas d'avantage d'autre chose de difficilement qualifiable, un essai, le 'pitch' d'un scénario, l'ébauche d'une nouvelle, d'un roman... Je ne sais pas. Là aussi la frontière est hasardeuse, nébuleuse. Toujours est-il que votre texte à l'écriture soignée à éveillé ma curiosité.

   papipoete   
22/2/2020
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour Vincente
un texte qui tombe fort à propos pour moi ( mon esprit est comme pris par les glaces ), car l'auteur parle de la frontière où l'on a un pied dans le sommeil, et un autre dans la vie qui surnage comme un mirage !
Pas facile de m'y retrouver, d'abord après 2 nuits blanches, je marche à côté de mes neurones, j'ai l'impression de dormir tout éveillé !
Ce texte est écrit avec grande intelligence, qu'un vocabulaire choisi ré-hausse, mais n'est pas à la portée de toutes les consciences... à l'image de l'avant-dernière strophe !

   Anonyme   
22/2/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Vincente,

Le thème du poème cette non-vie, ce que j'appellerais ce malaise existentiel me parle. ll est difficile à traiter mais vous avez opté pour une écriture au scalpel, observatrice, pour cerner ce vide de la non -mort. Le jeu sur les sonorités en ( an ) insiste sur le côté lancinant du poids qui pèse sur le " je" .

J'aime les vers " j e m'engoncerai entre les parallèles / d'une vie sous camisole contrainte et désolante"

Une vie qui n'est plus, qui n'a plus de sens . Qui ne trouve plus sa raison d'être .
Dont les méandres vous plongent dans l'inaction et l'absence à soi-même ...

Ce qui fait aussi l'intérêt du poème est le regard distancié, qui observe avec acuité , du "je" poétique sur son état . En attendant 'un sommeil salvateur.

Merci pour ce partage

   Melusine   
22/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Vincente,



Ce texte nous propose une marche périlleuse en équilibre sur un fil avec d'un côté comme un sommeil de "non-vie" et de l'autre un vide de "non-mort".

Cette expérience sensorielle est décrite avec talent et minutie
"Je suis déjà là
où se trouve mon absence"

Même si le narrateur semble souffrir de la situation, c'est avec un grand enthousiasme que j'ai suivi cet explorateur de l'extrême
"Au gré d'un sang transparent
pas plus mort que vivant"

   Donaldo75   
22/2/2020
Bonjour Vincente,

J’avoue avoir trouvé ce poème quantique dans le sens où il passe d’un état à un autre et que seule une lecture probabiliste me permettrait d’en évaluer le sens, encore qu’une évaluation resterait purement théorique puisque non observable.

« S'y couche dans ma tête
Puis gagne tout mon corps
Une non-sensation
Une angoisse
Me signifiant mon existence
À la lisière de l'au-delà »

Je crois avoir connu cette non-sensation lors de ma lecture ; peut-être suis-je passé de manière quantique d’un état A vers un état B sans m’en rendre compte et qu’il va me falloir du temps pour remonter la pente, retricoter la pelote, revenir pas trop loin de mon état initial sans pour autant me prendre Bételgeuse en pleine face.

« Au défilé de cette non-vie
Ci-gît le vide de la non-mort ! »

La poésie est devenue quantique à son tour, les vers passent de la matière à l’anti-matière, dans une forme de danse frénétique où plus rien ne semble tourner rond. C’est étrange cette impression et je ne sais comment la qualifier et encore moins de quelle manière la formaliser dans un commentaire. Dois-je recourir à la vieille technique du commentaire composé cher à nos années lycée ? Est-ce que l’analyse discussion n’est pas plus adaptée ? Un morceau de dissertation peut-il s’insérer dans cet ensemble afin de lui donner plus de corps ; je sais que certains membres du site passent des heures carrées à rédiger leurs commentaires, à les usiner jusqu’à en sortir une belle rédaction. Pourtant, dans cette poésie quantique, un commentaire cartésien ne servirait à rien ; ce serait comme chanter des cantiques à un sourd qui ne verrait que ma bouche et mes dents et le mouvement de mes lèvres, croyant que je lui parle et cherchant un sens à mes supposées paroles. Alors, j’opte pour le commentaire probabiliste, une forme de conjecture de l’espace quantique afin de conserver le sens que j’ai trouvé à ce poème. Mon évaluation suit la même logique, passant d’un état à un autre à une telle vitesse qu’elle risque d’être invisible pour qui n’est pas équipé du bon écran, du processeur assez rapide pour en capter les passages.

   Vincente   
24/2/2020

   Davide   
24/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Vincente,

Parallèle, comme univers parallèle, parallèle à celui du monde réel, à celui que la pensée rationnelle peut appréhender ; mais parallèle est aussi, par élargissement de sens, une métaphore de l’infini, car chacun sait que deux droites parallèles ne se rencontreront jamais. J’ai vu cette "lisière de l’au-delà" comme une ligne de latitude géographique, un parallèle en somme, non pas de la Terre, mais de la conscience, un entre-deux, une frontière, entre éveil et sommeil, où le narrateur n’est plus tout à fait "présent", ni même tout à fait "absent".

J’ai trouvé amusant ce questionnement sur le moment de l’endormissement, cette volonté de décortiquer ce qu’il s’y passe, entre (non-)sensations et crainte du sommeil à venir. Dans cet espace entre vie et mort (qui n’est ni l’un ni l’autre), plus ténu qu’un fil de funambule, la pensée de l’insomniaque s’en donne à cœur joie de divaguer… jusqu’à ce que le narrateur, enfin, se trouve "lassé de voir se miroiter / Tant d’incongruité".
La forme hypnotique, avec ses vers courts qui paraissent tourner en rond, a convié l’image d’un défaufilage de la pensée, où chaque interrogation se heurte, dans son numéro de voltige, aux limites "scripturales" de la poésie et de son expression. Il semble que le poète, au moyen de la pensée, tente d’étirer à l’infini, comme un élastique, cet état transitoire, d’en éplucher toutes les bribes de peau, mais en vain. Aucune réponse n’étant à même de satisfaire l’insatiable appétit de la pensée, la seule issue sera celle, paradoxale et tant redoutée, du "sommeil", de cette "Inconsolable étreinte / Éteinte mais non finie / À la marge de l’infini". Un sommeil au cours duquel le narrateur espère revenir "en rêve à la vie". Jolie image apparaissant comme un espoir presque insensé.

J’ai beaucoup aimé le dénouement qui, dans le vocabulaire comme dans la logique narrative, prend la forme d’une reddition, d’une fin de combat :

"Fatigué de résister à son incroyable faculté
De noircir sans répit ma nuit
Malgré tout je tente…
Je risque le sommeil qui
Privant ce feu de lumières et frontières
Enfin me sauverait"

L’usage du conditionnel "sauverait" m’a agréablement surpris ; malgré tout, les doutes et les questions subsistent…

Je retiendrai de ce poème sympathique et finement ciselé, l’originalité du sujet, la manière audacieuse de le traiter, et, surtout, "l’incroyable faculté" qu’a l’être humain de s’interroger et de communiquer - ou de tenter de communiquer - la singularité de ses pensées/non-pensées et sensations/non-sensations. Euh… dois-je oser un dernier "parallèle" (sic) avec le sommeil comme un "repos de la pensée", état propice à l’inspiration poétique ? Merci Vincente !

   Anonyme   
26/2/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Vincente, je tombe sur votre texte...Etes vous un inconditionnel d 'E.A.POE ? Si oui alors cela transparaît, vous écrivez avec une plume aussi torturée que lui... Et pourtant on prend plaisir à voir le narrateur sombrer on ne peut plus dans les méandres de ses angoisses, la vie, la mort...toutes ces interrogations? La limite entre la vie et la mort, le réel et l'imaginaire...Le miroitement des apparences..Tout un tableau angoissant que vous explorez de manière intéressante à l'instar de P.K DICK.

   Pouet   
28/2/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bjr,

je ne connaissais pas ce néologisme/anglicisme "disrupté", provenant du verbe "to disrupt": perturber, interrompre, déranger.
- Voilà intermède Maître Capello terminé - :)

J'ai été dans l'ensemble plus touché par l'aspect réflexif et finalement "explicatif" d'un état non-explicable- que poétique du texte. Pourtant la poésie est là, à sous-tendre, dans ce qu'elle démontre mais ne montre pas, dans la perception des mots et des regards confondus.

Somnolence.
Embrasser cet état frontalier en pèlerin réalisateur, aveugle clairvoyant posant des cataractes sur l'écran noir de ses nuits blanches ou en peintre du clair-obscur égarant son pinceau sur le chevalet de la conscience.

Après plusieurs lectures ma compréhension du texte s'est je crois bien accommodée du "concept" de "Liberté" en s'appuyant sur le jeu de mot que m'inspire le titre : pars à l'aile.
Je dis concept de Liberté dans le sens évasion, perception onirique du réel, envol métaphysique. Et aussi - et surtout - de son contraire, de cet enfermement spatio-temporel, ce cadenas de l'entre-deux, cette angoisse non-existentielle, cet instant du non-instant.

Mais pars à l'aile donc, à l'instar d'un Nils Holgerssons sur les rémiges d'un oiseau Lune bien évidemment, mais aussi en rugbyman de l'incertain tentant une percée à l'aile du terrain de vie. Faire un pas de côté, à la lisière, "hors-jeu" en quelque sorte.
Ne pas forcément changer d'angle de vision, mais changer d'angle pour la vision, ne plus voir le pointu de l'angle mais le lissé du non-lisse.

Entre le chien et loup de l'éveil et du sommeil, la "bête humaine" se dispute le terre à terre et le céleste et se voit plongée dans un gouffre sans fond menant tout droit à la canopée existentielle: tomber pour gésir sur une cime. Petit défi gravitaire.

Mon passage préféré est :

"J'espère vainement que dormant
Je reviendrai en rêve à la vie"

appuyé par le final

"Je risque le sommeil qui
Privant ce feu de lumières et frontières
Enfin me sauverait"

L'oubli en thérapie, la "non-pensée" en échappatoire, aspirer au sommeil comme on rejoint les abysses douillettes du reconnu, du réconfort.
Je ne pense pas donc je suis.

Aspiré par le sommeil comme on se laisse prendre par la main avec fermeté et délicatesse. Petit enfant perdu dans la nuit de son être, entre la perte et le vouloir, la solitude et ses multitudes.
Il y a comme cette sensation d'une peau frottée d'une peau.
Une étoffe de trop, une respiration étouffée.
Comme un bruissement, une pluie de masques et cet œil dans la tombe qui regardait demain...

   Lariviere   
3/3/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Vincente,

J'ai bien aimé le ton, le rythme tout en "force tranquille" (comme disait un grand communiquant...) pour amener un propos aussi bien réflexif que poétique, si on veut faire le décorticage des éléments. J'aime bien ce style de poésie philosophique au sens nietzschéen car l'impact propre qu'on perd en esthétique pure on le gagne en réflexion et en profondeur du traitement du thème et personnellement, je préfère à des images très belles mais sans beaucoup de conversation ^^.

Sur la construction je trouve que ca fonctionne, la lecture est fluide, le propos et les vers suffisamment poétique, rythmé avec calme mais avec succès, ce qui assure pour ma part une cohérence d'ensemble qui permet de se laisser saisir avec plaisir à la lecture du poème.

Ce voyage de l'intérieur me fait penser un peu au "voyage immobile" de Pessoa sur le principe, il pourrait y avoir du A. Artaud aussi dans le fond, mais avec une forme et surtout un ton plus sage... Perso, j'aime bien.

Du thème j'ai extrait très arbitrairement ce passage que j'aime beaucoup :

"Je crains l'état latent
Où perdu pour l'œil humain
Je m'engoncerai entre les parallèles
D'une vie sous camisole
Contrainte et désolante"

J'aime bien le jeu musical de la strophe de fin également :

"Lassé de voir se miroiter
Tant d'incongruité
Exténué devant l'insoutenable
Légèreté de ma pensée
Fatigué de résister à son incroyable faculté
De noircir sans répit ma nuit
Malgré tout je tente...
Je risque le sommeil qui"...

Je suis moins fan de la chute :

"Privant ce feu de lumières et frontières
Enfin me sauverait"

J'ai l'impression qu'on gagnerait à rester un peu dans l'énigmatique, et aussi, à ne pas retomber sur ses pattes au sujet de la rime finale, mais c'est mon impression ^^

Merci pour cette lecture et bonne continuation.


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