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Poésie néo-classique
Virou64 : Le paria
 Publié le 07/09/21  -  7 commentaires  -  820 caractères  -  233 lectures    Autres textes du même auteur


Le paria



Son regard douloureux se brouille lentement,
Une larme trahit sa peine et son tourment.
Des enfants tout autour font une farandole,
Partout, la bonne humeur : on s'amuse, on rigole !

Et lui qui, tout près d'eux, voudrait communier,
Reste là, malheureux, sous le grand marronnier.
La récréation s'allonge, s'éternise,
Il est le paria, celui que l'on méprise.

Il sent monter en lui une sourde rancœur
Qui bientôt le submerge et comprime son cœur.
Sur le sol un insecte, engourdi, s'aventure…
Il écrase, fielleux, la pauvre créature.

C'est la fin de la classe, il rejoint prestement
Sa mère, lui sourit, la serre tendrement.
– Comment ça va chéri ? Tu as mauvaise mine.
– J'ai dû prendre un peu froid juste après la piscine.


 
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   Gemini   
19/8/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Malgré le soin évident apporté à la métrique (diérèses/synérèses) deux hiatus empêcheront sans doute la catégorie.

On découvre sans peine dans ce texte toute la cruauté de l'enfance. Celle des autres envers un des leurs pour des raisons que, souvent, ils ignorent. En sociologie des groupes, il existe une théorie de la brebis galeuse.
Cruauté aussi du paria qui se venge petitement de sa situation envers un être (insecte) plus faible, et ment par honte ou pudeur à sa mère sur les raisons de sa détresse.

Peu de noblesse d'âme dans tout ça. Sachant qu'il serait faux de mettre ça uniquement sur le dos de l'enfance, alors que ce genre de comportement se reproduit tout au long de la vie dans nombre d’autres groupes/clans/foule/partis… etc. On est tous un jour ou l'autre le rejeté de qq'un.

Voilà. Je trouve que ce texte brosse bien ce côté humain, pas des plus glorieux (hélas), mais bien réel, qui pourra provoquer plus tard des répercussions désastreuses dans la vie adulte de ce paria s'il n'ose pas se rebeller.

Un plus pour de nombreuses rimes verbe ou adverbe/substantif.

   poldutor   
25/8/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour
Combien en avons nous connu de ces malheureux écoliers tête de turc de leurs camarades.
Victime de leur timidité ou d'une infirmité : bégaiement, obésité, malformation ou tout simplement l'antipathie inexplicable éprouvée par les enfants "cet age est sans pitié".
Pour ces malheureux l'école est un enfer...
J'ai bien aimé le deux premiers quatrains qui décrivent bien la douleur et le désespoir du "paria" :
"Une larme trahit sa peine et son tourment."
"Il est le paria, celui que l'on méprise."
Mon quatrain préféré est le quatrième, le consolation tendre de la mère et la fierté "virile" du petit qui a finalement une belle personnalité et qui gagnerait à être connu.
Merci pour ce morceau de vie.
Cordialement poldutor en E.L

   papipoete   
7/9/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
bonjour Virou64
Avant d'être un beau jour...vieux, on fut enfant aimé, respecté ou comme " celui-là avec ses cheveux crépus " ou autre " bec de lièvre " de la classe, banni !
On peut être ou devenir méchant en grandissant, mais on peut être tout mioche déjà bien moche ! Et gare au souffre-douleur, qui restera dans son coin sans rien demander, mais que des vicieux viendront tourmenter...
Personnellement, j'eus la chance d'avoir un Directeur qui savait voir ces choses-là et ça bardait !
Votre poème est tout tendre autour de ce gamin ignoré, mis de côté qui se venge tel un dur sur ce pauvre cafard passant par là, attiré peut-être par le votre... ?
NB ce poème ne fut sans-doute pas écrit à l'ère des " réseaux sociaux " où je vois " seulement " de la tristesse, alors que le même cas aujourd'hui peut mener à une corde, ou une chute par la fenêtre du 2e étage !
Si tous les écoliers malheureux à l'école, ne subissaient " que " ce genre d'outrage, on serait plus serein, mais hélas nous ne sommes plus sereins...
j'aime bien l'ensemble hormis le 13e vers et son enjambement... que je ne porte pas dans mon coeur !
La 3e strophe crie de vérité, voilà pourquoi c'est ma préférée !

   Queribus   
8/9/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

La bonne surprise du matin sur un sujet qui, hélas, reste d'actualité au travers des siècles et des décennies: à savoir le pauvre souffre-douleur, celui qui est différent et qui canalise tous les tourments (l'enfance est sans pitié). Là aussi c'est humain, à son tout, il trouvera quelqu’un de plus faible que lui pour se venger, en l'occurence un insecte mais, bien-sûr, il ne doit rien laisser voir de ses tourments d'où son attitude avec sa mère.

Si le thème est très profond et humain le forme, quant à elle, est parfaite par sa rigueur, sa simplicité et sa prosodie rigoureuse. Vous pouvez nous faire partager encore d'autres écrits de ce tonneau-là.

Bien à vous.

   Miguel   
8/9/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Un peu de pathos, là dedans, tout de même. Je pense que plus le sujet comporte de pathétique, moins il faut en mettre dans la façon de le traiter ; le lecteur doit le ressentir de lui-même, et un peu de distanciation l'y aide, justement : il faut (à mon sens) que l'énonciateur ne s'implique pas trop. Et puis, on aurait aimé ce paria victime jusqu'au bout plutôt que coupable à l'égard de l'insecte. Sinon le personnage est bien mis en scène et on le voit clairement vivre son drame.

   Anonyme   
9/9/2021
Si la simplicité du propos m'est séduisante, je trouve la peinture des tourments, de la rancœur, des larmes, trop peu sensuelle. Et, si je communie intellectuellement avec ce paria (maigre consolation), bien qu'il écrase cruellement quelque insecte (Nabokov en fait une douteuse anagramme, particulièrement portée sur l'enfance — j'y songe fâcheusement.), ce qui apporte une complexité bienvenue à la psychologie du paria, et l'on finit par entendre que le paria serait plutôt l'insecte ; si je communie intellectuellement avec l'enfant, je ne peux pas dire qu'il m'existe de beaucoup, ni que sa peinture me parvienne, alors que c'est ainsi que je conçois la poésie : je m'y plonge pour sentir des choses, me sentir, sentir le monde, pas pour comprendre quelque chose.
Les descriptions me sont trop brèves, et, si la direction vive des vers est salubre et respectueuse du lecteur, j'aurais préféré n'être pas épargné, attaqué, mordu par toutes ces tristesses à peine esquissées.
Non plus ne suis-je pas amoureux du langage oralisant en littérature (si je veux écouter des gens parler, j'écoute des gens parler, et je préfère lire la langue de Racine à celle du fiston et sa maternelle), mais pourquoi pas.

Détestant assez absolument l'école, j'y vois des douleurs peut-être justes, mais son cadre m'a l'air trop normalisé, sans remise en cause, et les gamins et leur farandole ont l'air de constituer une majorité survolée tout à fait acceptable et acceptée par le poème.
Peut-être ne lis-je pas assez entre les lignes, je ne sais.

"faire une farandole" m'est une formule bien grise, passive, décevante, et, si vous ne pouviez pas écrire "dansent" de par la versification, vous ne pouvez pas écrire "faire" de par la beauté : lorsque l'on ne peut écrire ce que l'on désire, on ne l'écrit pas, mais on n'écrit surtout pas presque ce que l'on désire — ce n'est que mon avis, et un conseil.

Je pourrais donner l'impression de n'avoir pas apprécié ce poème, mais ne fais que m'attarder sur les points sensibles du poème à mes yeux ; j'en ai apprécié la mélancolie générale, mais n'ai rien d'intéressant à en dire.

Merci pour ce partage.

   Yannblev   
11/9/2021
Bonjour Virou64,

Les enfants sont sans pitié … entre eux surtout et surtout envers les plus faibles. La formule est consacrée.

C’est bien cet instant où le morveux malmené rejoint quelque part ceux qui le malmènent en écrabouillant une bestiole innocente que je trouve pertinent en ce qu’il donne une dimension à votre poème écrit sans fioriture mais avec un application certaine qui n’est pas étrangère aussi à cette dimension.

Merci du partage.


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