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Poésie libre
Volontaire : La visite du feu
 Publié le 21/09/25  -  5 commentaires  -  2189 caractères  -  86 lectures    Autres textes du même auteur

Une légende du rouge aux joues.


La visite du feu



À l’heure blême
Où la nuit n’est plus
Et le jour pas encore
Tout à fait là
Tes cils débrouillent
La poussière du rêve
Et tes yeux s’ouvrent
Sur le feu
D’un immense oiseau
Brûlant le comble
Où tu niches

Ton cœur s’emballe
Et cogne
À t’en déchirer la poitrine
Si tu ne fais rien
Tu le vomiras bientôt
Sur la couette pâle
Mais tes mains tremblent
Et tes jambes ne veulent rien
Les flammes s’agitent
Comme des drapeaux
Claquant l’air fou
De la plaine meurtrière
D’un champ de bataille

Le toit de tes nuits courtes
Tes quelques biens
Ton presque rien
Menacent de disparaître
Ce serait trop
Il y a déjà
L’amour insolent
Qui ne se pose pas
Sur ta frêle branche
L’avenir douteux
De ce monde fragile
Qui ne t’aime pas
De toute façon
Deux yeux globuleux
Infinis te regardent
L’oiseau de feu te sourit
De son bec affable
Il brûle entre
Le lit et la porte
De la salle de bain
Où pommeau de douche en main
Tu pourrais mettre fin
À l’incendie de ta vie

Sans autre recours
Tu fermes les yeux
Et te jettes dans
Le cri perçant
De l’oiseau de feu
Tes doigts, tes phalanges, tes bras
Brûlent
Ta peau fond
Comme de la soie
Bientôt tes cheveux
Tes os te quittent
Tu t’effrites

Puis

La chair est de nouveau là
Duveteuse, aimable
Des plumes tièdes l’abritent
Tes yeux s’ouvrent sur
Le ronronnement paisible
Obscur du cœur du phœnix
Le soleil écarte
Le rideau maladroit
Il fait jour désormais
Tu es nu
Le phœnix te tient dans ses bras

L’instant d’après
Tu n’y es plus
Il n’est plus là
Tu entends son cri perçant
Et vois le virage
De sa queue moire
Disparaître dans le ciel
Le phœnix a choisi ce jour
Parmi ses millions de jours
Pour te donner visite
À toi maintenant
D’accueillir la flamme
Qu'il a laissée couler sur tes joues


 
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   papipoete   
21/9/2025
bonjour Volontaire
Pour ce commentaire, je me porte volontaire
mais comprend bien vite que cette " visite du feu " s'adresse à qui connait la musique ; celle qui se joue sur une scène d'un Bolchoï, ou dans le temple de Charles Garnier ; ce qui n'est hélas pas mon cas, que cet opéra fameux laisse coi, mais dont vos lignes en tissent un rutilant aperçu.
NB cependant, la seconde strophe peut évoquer tout éveillé, que le lever suppose un extraordinaire effort
- je n'y arrive pas, mes jambes refusent de me porter !
Nous eûmes parmi les oniriens, des amateurs du genre à la hauteur, pour apprécier cette sorte de poésie ; je suis certain que votre oeuvre les verra bien vite affluer ici.

   Pouet   
21/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Salut,

j'ai bien apprécié cet opus et tout particulièrement la troisième strophe que j'ai beaucoup aimé. Le texte est parsemé de belles images et emplois qui font mouche.

Cela m'est apparu sensible, on ressent, à mon sens, une certaine recherche de véracité plus ou moins camoufleé :
un peu comme "l'aigle noir" de Barbara.

Sans doute plusieurs grilles de lecture ici.

Sinon , mais ce n'est que mon avis, citer le "Phoenix" semble redondant car le lecteur a déjà toutes les cartes en main pour y songer.
J'ai aussi trouvé le découpage des vers pas toujours très heureux.

Mais ma vision d'ensemble est positive puisque j'ai bien aimé lire sans décrocher.

   Eskisse   
21/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

J'ai lu cet oiseau de feu comme une vision d'horreur, tant il est immense, apparu dans le comble.
(Un peu comme une réécriture de l'apparition du perroquet Loulou dans Un coeur simple)
Serait-ce que notre désir de renaître passe par la/ les flammes et une épreuve ? Une étreinte, un regard.
Désir motivé par un certain rejet. Je trouve que ce poème se prête aux interprétations. Quelque chose se cache. Des symboles.

J'aurais aimé dans l'écriture davantage de surprises...de décalages ou d'associations inédites.
C'est ma réserve.

   Provencao   
21/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour Volontaire,

Pourquoi le symbole, l'effigie et le mystère de cette visite du feu sont-ils si difficiles aussi bien pour qui les rend que pour qui les reçoit, doit les recevoir ? Parce que l'allusion, au sens, se heurte, pendant cette représentation à son obscurité et vérité.

La possibilité même de tenter d'expliquer se trouve enclavée dans le jeu lui-même et profanée par lui.
Il ne s’agissait, peut-être, de rien moins que "Le phœnix a choisi ce jour
Parmi ses millions de jours
Pour te donner visite
À toi maintenant
D’accueillir la flamme
Qu'il a laissée couler sur tes joues"

Au plaisir de vous lire,
Cordialement

   A2L9   
21/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Le feu des envies est-il plus brûlant que celui de la vie du quotidien ?
Ce feu divin est-il un oiseau qui ne peut mourir ?
Et danser avec lui c'est s'approcher trop près de son soleil.
Et le voilà qui s'attendrit, séchant tes larmes, tuas vu ce qu'il voit alors maintenant à toi de voir.

Un poème mort et naissance, un départ, un retour, un autre départ.


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