Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie classique
GiL : L'attente
 Publié le 20/09/25  -  15 commentaires  -  730 caractères  -  240 lectures    Autres textes du même auteur

Le soleil s’est noyé dans son sang qui se fige.
Baudelaire


L'attente



Ce soir l'Angoisse encore en appelle au Destin.
Le soleil s’est voilé d'une sanglante stase
Et la nuit plonge au cœur des fleurs de métastase
Ses mille doigts experts à son jeu clandestin.

La Raison s'abandonne au bien-être incertain
Que distille au couchant ce long sanglot d’extase.
À quoi bon m'insurger avant la catastase
Si la pièce est jouée au lever du matin ?

L’Espoir, en s’efforçant par d’autres alchimies
À sublimer le Doute et ses peurs endormies,
N’abolit pas l'instant… ni l’avenir – échu !

Aussi, vers le ciel mort, dans un claquement d’ailes
Je prendrai mon envol tel un ange déchu,
Seul, parmi l’essaim noir de mes démons fidèles.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Mokhtar   
20/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Attente d’un diagnostic, attente d’un destin ? Préparation au pire ? On décrit ici un être en équilibre douloureux entre le doute et l’espoir.

La profusion des rimes en « stase » évoque sans détour un problème médical, et plus précisément un cancer. Même si « catastase » évoque ici habilement le théâtre et le dénouement tragique, tout en servant avec justesse une quadruple rime …audacieuse.

Ce qui me touche dans ce texte est le rendu du climat anxiogène. Cette « nuit » qui vous tombe dessus, avec ses menaces. Et même si le doute est « sublimé », l’ombre du pire s’installe : « l’avenir échu ». On sent le narrateur en suspens, enfermé dans son attente morbide, mais stoïquement et philosophiquement résigné à son sort, sans plainte ni révolte.

Il faut un beau talent et une parfaite maitrise de l’écriture pour mettre en vers un moment aussi douloureux. Le premier tercet, à mes yeux, est un véritable chef-d’œuvre.

Félicitations pour ce texte, dans lequel je ne ressens aucune faiblesse.

Mokhtar

   Provencao   
20/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour GIL,

J'ai beaucoup aimé cette attente, véritable éphémère, discrète : une sorte de pause, la suspension en basse continue, cette attente nue, on la voit, on la sent, accolée, accaparée sur le destin vide...


"Aussi, vers le ciel mort, dans un claquement d’ailes
Je prendrai mon envol tel un ange déchu,
Seul, parmi l’essaim noir de mes démons fidèles."

Mon tercet préféré.

Au plaisir de vous lire,
Cordialement

   papipoete   
20/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour GIL
Ce soir, l'angoisse m'étreint ; voici venue ma dernière nuit, demain dès l'aube, la Mort viendra me chercher. Jusques'au Ciel, je monterai rejoindre mon Maître, Satan en personne !
NB je vois ce scénario, comme une condamnation à mort, dont le jour est prévu demain-matin ( j'entends les paroles du Bal des Lazes de Polnareff )
Peut-être ne suis-je pas dans la vérité, mais le héros qui rejoindra " l'essaim noir de ses démons fidèles ", me semble coller à " l'attente "
Que l'auteur me pardonne si...
le second tercet ma plaît particulièrement
des alexandrins au classique sans faute, déroulent l'angoisse puis la résignation

   Marceau   
20/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour GiL,
"Et l'Angoisse, atroce, despotique, sur mon crâne incliné plante son drapeau noir."
Une sonorité très baudelairienne qui me ravit, très émouvante, profonde et sublime.
Autant dire que j'ai vraiment beaucoup aimé.
Bien à vous.

   Cyrill   
20/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Gil,
Si sublimation il y a, elle vaut pour tout le poème, véritable remède de l’âme aux maux du corps. Panacée lexicale et métaphorique, c’est un baume à l’esprit pour qui attend… un diagnostic semble-t-il, et ces «fleurs de métastase» nous informent qu’il y a eu une première fois. De la superbe dans l’art d’appuyer là où ça fait mal en rimant quatre fois avec la même étymologie : stase.
Angoisse, Destin, Doute, Espoir, prolongent l’attente par leur convocation nocturne, et majuscule. Pour avoir connu ne serait-ce que quelques craintes de cet ordre, vous m’avez fait revivre à 100 % ces affres incertaines.
Bravo et merci pour ces vers et «autres alchimies» poétiques en diable !

   Pouet   
20/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Slt,

un texte vraiment bien troussé constitué d'images fortes, évocatrices et d'une métaphysique sombre et lucide, comme tant de lucidités...
Autant de mondes, de réels, qu'il n'y a d'yeux. Cela me mène à la "représentation" du palpable, du visible.
Évidemment, chaque individu vit plusieurs cernes à la fois, entendre la coupe du tronc, la spirale de cendre de l'infini recommencement.

Le premier quatrain est remarquable et donne le ton d'emblée.
La suite ne déçoit point.

Bravo.

Ps: emploi de catastase dans la strophe trois comme à la troisième période d'une tragédie?

   Eskisse   
20/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

Un sonnet qui sonne à la fois fort et juste et dont la maîtrise technique n'a d'égale que l'impact.
De très beaux vers pour évoquer la noirceur:
"Et la nuit plonge au cœur des fleurs de métastase"
Et c'est comme si les fleurs de rhétorique, oubliées car impuissantes, venaient en filigrane soulager quelque peu l'homme souffrant et dire la résignation et oui la lucidité ( " N’abolit pas l'instant… ni l’avenir – échu !)

   A2L9   
20/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
L'angoisse palpe le cœur de ses mains. Que peut-il faire sinon s'en remettre au Destin.
Et les fleurs, tels les bras d'une pieuvre
Et tirez le rideau la pièce est jouée
Et puis s'envole encore, cet instant tant attendu arrive.

J'aime ce poème qui sait, qui accepte et qui se libère.

   Ramana   
20/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Sublime sonnet, il vous prend aux tripes et vous plonge dans une réflexion dont on respire la profondeur ; la mort rend philosophe quiconque s'en approche, et fataliste quiconque en est tout près. Et devant l'inconnu, la raison n'a plus cours.

   Myndie   
21/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Gil,
que me reste t-il à vous dire quand tout a déjà été écrit sur ce beau, très émouvant poème ?
Ma fervente admiration pour l'élégance et la perfection de l'écriture. C'est une chose à laquelle vous nous avez habitués mais il faut avouer que cette fois, votre poésie est particulièrement percutante.
Les vers semblent couler de source mais rien que la reprise de cette fameuse rime en « stase » prouve s'il en était besoin le travail d'orfèvre et des choix longuement mûris. Les images, fortes autant que belles, nous font partager vos états d'âme ; on se sent à tout moment ballotés entre angoisse, espoir et désespoir.
Ces deux vers magnifiques, résument à eux seuls le pessimisme pénétrant qui sourd d'une fatalité qu'on devine :
«Et la nuit plonge au cœur des fleurs de métastase
Ses mille doigts experts à son jeu clandestin. » .

Ce très beau poème, plein d'éclat et de gravité nous livre avec une émotion poignante la noirceur et l'inacceptable cruauté du destin.
Merci pour ce très beau partage.

   Cristale   
21/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Angoisse, Destin, Raison, Espoir, Doute et leur grande majuscule martèlent le ressenti opprimant de ce sonnet.
L'écriture est soignée sur des alexandrins de bon aloi, la rime en "tase" est aussi pesante que le sujet est abordé avec douceur. Impossible de rester dans le flou, la réalité, si dure soit-elle, s'exprime avec poésie.
"Et la nuit plonge au cœur des fleurs de métastase"

"...dans un claquement d’ailes
Je prendrai mon envol tel un ange déchu,
Seul,..."
me touche particulièrement.

   poldutor   
21/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime un peu
Bonjour GIL
Oh que voilà un poème noir, j'espère qu'il n'est pas autobiographique, ce serait bien trop dur, l'attente d'un destin funeste et certain quoi de plus terrible ?
J'ai appris quelques mots dont la rime en ase est particulièrement ardue ! stase, Catastase, métastase, 'celui-là cela va encore !
Lire votre poésie de bon matin ne prépare pas à une journée joyeuse, mais c'est si bien écrit et en classique genre un peu délaissé hélas sur ONIRIS
Cher GIL donnez-nous un autre de vos merveilleux poème, mais plus gai s'il vous plait !
Je note "aime un peu" à cause du thème.
Cordialement.
poldutor

   Boutet   
21/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Un poème noir comme je les aime exprimant bien l'angoisse et le desir d'en finir du sujet. Cette même angoisse n'amène pas forcément des idées noires mais si elles sont suivies d'un certain mal-être, d'un ras-le-bol general etc... la dépression s'installe et le reste suit :

"Aussi, vers le ciel mort, dans un claquement d’ailes
Je prendrai mon envol tel un ange déchu,
Seul, parmi l’essaim noir de mes démons fidèles."

Ce tercet a ma préférence

   Stuart   
22/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Gil.
" ... Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots."
Ce poème est une merveille, un chef-d'oeuvre d'émotion, chargé de pure angoisse, qui prend aux tripes.(Excusez ma trivialité).
Vous parvenez à formuler, par vos déchirantes polysémies, ce qu'il est d'absolument tragique en notre humaine condition. Recevez l'expression de ma profonde admiration.

   GiL   
25/9/2025


Oniris Copyright © 2007-2025