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Poésie libre
Yannblev : Le cœur des planches
 Publié le 10/02/20  -  14 commentaires  -  699 caractères  -  241 lectures    Autres textes du même auteur

La mémoire est égocentrique... on ne partage jamais réellement nos souvenirs.


Le cœur des planches



On meurt toujours un peu avec chaque chose qui finit
Le grand chêne abattu et le ruisseau tari
Partagent dans l’oubli des bouts de mon histoire

Je me souviens de mes étés les pieds dans l’eau
De mes soleils en balançoire
J’ai entendu et n’entends plus
Rire l’eau bleue sur les graviers
Je regardais mais ne vois plus
Le vent trembler dans la ramure

Tout ce que j’ai vu
Tout ce que je fus
N’existe désormais qu’en ce qu’on ne sait plus

Et cette part de moi demeurée dans les branches
Ou sur la chanson du courant
N’a pas de place dans la mémoire d’un passant
Pas même dans le cœur lisse des planches.


 
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   Corto   
29/1/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La notion du souvenir qui est strictement personnel car il comporte une grande part de vécu et d'émotion fugace et non reproductible me parait juste. L'ici et le maintenant conjugués avec l'intimité individuelle est une notion certainement incontestable.

Ce poème qui éclaire concrètement les expériences personnelles confirmant cette réalité me semble fortement ressenti.

De façon synthétique cette notion est concentrée dans la troisième strophe:
"Tout ce que j’ai vu
Tout ce que je fus
N’existe désormais qu’en ce qu’on ne sait plus".

L'utilisation de l'image "le cœur des planches" me semble néanmoins un peu pauvre pour illustrer une notion faite de vie, de sentiment, d'individualité.

Bravo à l'auteur.

   Gouelan   
31/1/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,

On meurt aussi, un peu ou beaucoup, quand l'autre nous oublie.

On vit dans la mémoire des choses, des lieux, des odeurs.
Ce ruisseau, fil de la vie, ce grand chêne, sa ramure dans le vent, et les soleils en balançoire, le rire de l'eau bleue sur les graviers, offrent de douces images nostalgiques.

Dans la mémoire du passant, cette mémoire n'a pas sa place, mais dans la mémoire du lecteur elle se pose un instant, s'imagine sans doute autrement, mais garde tout son charme.

L'ensemble est magnifique.

   Donaldo75   
2/2/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

J’ai bien aimé la tonalité de ce poème. Dès le titre – qui influence grandement la lecture, mais n’est-ce pas la fonction d’un titre ? – je suis rentré dans cet univers intérieur bardé d’analogies, de symbolique sans me dire que l’auteur m’envahissait avec sa vision personnelle. Parce que souvent le risque est là, s’embarquer dans une versification à la première personne et sortir le lecteur parce qu’on l’a oublié au passage.

Bravo !

   Provencao   
10/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
" Je me souviens de mes étés les pieds dans l’eau
De mes soleils en balançoire
J’ai entendu et n’entends plus
Rire l’eau bleue sur les graviers
Je regardais mais ne vois plus
Le vent trembler dans la ramure"



Cette poésie avec ce thème que vous avez choisi, laisse autant de questions ouvertes que résolues.

Les paradoxes intrinsèques sont toujours là, mais je comprenonds mieux leur complexité et j'en apprécie les tentatives qui ont pu être faites pour les résoudre.

" le cœur des planches" est comme un labyrinthe : il est difficile de trouver le fil d’Ariane qui permet d’en sortir.

Mais une fois dépassé, on apprécie d’autant plus toutes ses parts en chacun de nous.

C'est ainsi que j'ai perçu votre écrit.

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   hersen   
10/2/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un poème qui me parle énormément.
Et pourtant, je le trouve très difficile à commenter. Sans doute parce que tout y est déjà dit ?

L'arbre en filigrane, et l'eau qui court, tout cela s'éteint doucement et il nous reste les planches d'un beau bois, d'un arbre que le temps long a su façonne.
Et tout passe, et la mémoire est une passoire à tout petits trous.

et il y a tout ce qui a existé, qui est perdu.

merci de cette lecture.

ps : pour autant, nous ne savons jamais ce qui est perdu ou non. petite histoire : un copain dans sa vingt-trentaine quitte Paris, dont il est originaire, pour vivre dans les Cévennes. Il y a de cela sans doute au moins 35 ans. Un film a été fait sur sa vie campagnarde, pas si rare à cette époque de gros retour à la nature. Et ce film, dans la videothèque du CNRS, était introuvable. Et puis il y a un mois, le film réapparaît et on lui envoie. Je l'ai vu, ce film. Eh bien que je ne connusse pas cet ami à l'époque, il y a eu quelque chose de très émouvant, de le voir beaucoup plus jeune occupé à ramasser ses châtaignes, à faire son jardin. Et ussi à l'écouter parler de la vie, de ses projets. Il y avait aussi de ma vie dans ce film. C'est ça qui était fabuleux, à le regarder vivre et se revoir soi-même vivre ces années lointaines.
Alors peut-être qu'il y a malgré tout la mémoire d'un passant, qu'il y a quelque place dans le coeur lisse des planches.
Bon sang, c'est beau, ça, le coeur lisse des planches !

   papipoete   
10/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Yannblev
Où est passé ce bois où je cherchais le muguet ? qu'est-il advenu de ce ruisseau où je traquais grenouilles et vairons ? tout a disparu, l'un sous les tronçonneuses ; l'autre comblé par des bennes de terre !
Et mes rires, et mes cris pour faire peur aux loups ? On n'en parle pas, on n'en parle plus !
NB les pages de notre vie, à tourner quand la nature perd ses marques, dont on efface des traces, dont on bâillonne les bruits, sont tristes comme le dit l'auteur " on meurt toujours un peu avec chaque chose qui finit "...
Une mélancolie qui nous prend, lorsque nous reprenons des chemins " d'avant ", bien exprimés hormis dans le dernier vers ? Les planches lisses m'inspirent celles du cercueil, qui peuvent emporter dans leur coeur ce que personne ne reverra jamais ( voici mon interprétation )
je revis une amie d'enfance, lui disant " dommage que nous n'ayons pas de photos de ces temps-là ( année 60, photo chère, photos rares ) - si, si moi j'en ai plein ! entre donc ! "
la mare où je pêchais perches-soleil et autres tanches, m'apparut un jour... un confétis...bien sûr j'avais grandi, pas elle !

   Lebarde   
10/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Yannblev.

Alors comme cela les souvenirs, nos souvenirs disparaîtraient avec les choses, les objets, les situations qui les auraient suscités et ne pourraient être partagés ni même compris par quiconque d'autre?

Je n'y avais pas réfléchi et vous m'invitez à le faire.

Il existe bien encore quelque part, ailleurs que dans nos mémoires et pourquoi pas dans celle d'un passant:

- ici, ce chêne qui a certes grandi au pied duquel j'ai rêvé,
- la bas, ce ruisseau qui est peut être envahi par les herbes, dans lequel j'ai pêché des écrevisses,
- ou bien, ce chemin étroit peut être maintenant goudronné dans lequel j'ai flâné.

Nos souvenirs, eux aussi ont peut être changé et parfois disparu et ne reflètent ils pas non plus, cette réalité d'avant que nous gardons, probablement déformée dans nos mémoires défaillantes?

Joli sujet joliment traité qui porte à la réflexion.

Le discours, un tantinet tristounet, est d'une écriture élégante et poétique, sa lecture est fluide et plaisante.

Bravo j'ai bien aimé.

Merci

Lebarde

   Anonyme   
10/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour

Le plus beau côtoie le plus laborieux et c'est un peu dommageable
que l'auteur ne se soit pas appliqué partout de la même façon.

Un magnifique premier tercet, une deuxième strophe honnête,
un second tercet qui se termine par un vers désastreux.
(qu'en ce qu'on et non pas quand ce con)

Un beau dernier quatrain.

Dommage que ce tercet intermédiaire gâche un peu la fête.

   Robot   
10/2/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un poème qui développe bien le thème en jouant sur les possibilités rythmique du libre avec souvent des beaux vers imagés.

Deux remarques cependant.

Le libre n'exige pas de majuscules au début de chaque vers. Au contraire, puisque ce n'est pas ponctué, la majuscule doit indiquer uniquement les débuts de phrase.

Un vers bien lourd pénible à l'élocution avec ce choc des que:

"N’existe désormais QU’en ce QU’on ne sait plus"

J'aurais mieux apprécié: "existe désormais dans ce qu'on ne sait plus" avec en plus l'avantage d'éviter la négation.

Reste globalement un texte que j'ai pris plus de plaisir à lire qu'à dire

   Vincente   
11/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La mémoire et l'oubli côte à côte dans ce poème nous offre une sorte de cache-cache. L'un et l'autre se dissimulent là où l'on ne les sait pas, là où "l'on ne les sait plus".
Ainsi j'ai beaucoup aimé la première strophe, et en particulier ses deux derniers vers,
"le grand chêne abattu et le ruisseau tari
Partagent dans l'oubli des bouts de mon histoire
"

Ensuite la réflexion rebondi plutôt sur elle-même, par facile ni forcément pertinent de chercher à "argumenter", à compléter, le formidable contenant que représente ce troisième vers. À se demander si cette pensée/idée n'aurait pas due apparaître de préférence dans le final pour apporter sa mystériosité.
Encore que la proposition du dernier vers justement, est bien intéressante également, "Et cette part de moi… / n'a pas de place dans... / pas même dans le cœur lisse des planches."; Jolie trouvaille que ce cercueil au "cœur fade", incapable de participer ne serait-ce qu'au maintien du souvenir du défunt…

L'écriture est agréable, sobre dans sa formulation (peut-être un peu trop littérale ?), assez délicate, plutôt originale dans son imagerie, puisant dans quelques incongruités oniriques discrètement surréalistes.
J'ai aimé la façon, sans prétention mais pourtant assez ambitieuse, de s'emparer de cette question importante : que devient cette part profonde de nous-même, dans notre vie et puis après… ?

   Pouet   
11/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bjr,

j'ai pris un plaisir certain à la lecture de ce texte.

Je retiens tout particulièrement les trois premiers vers et "De mes soleils en balançoire", mais l'ensemble me parle et me plaît beaucoup.

Pour pinailler: "N’existe désormais qu’en ce qu’on ne sait plus" ne m'a pas trop convaincu dans sa formulation.

Une bien belle idée que cette mémoire égocentrique, cette vie intérieure si précieuse...

   Stephane   
11/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Très beau poème en écriture libre qui sied parfaitement au propos et au style employé. Beaucoup de rythme dans la seconde strophe avec un soupçon de rimes ("J'ai entendu et n'entends plus/Je regardais mais ne vois plus"), à bon escient.

Bravo !

Stéphane

   Marite   
30/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Séduite par ce poème où il me semble trouver l'écho d'une réflexion très intime, fantasque pourquoi pas, du genre de celles qui nous traversent parfois, s'imposent à nous jusqu'à ce que nous nous en libérions par l'écriture. Bien sûr un travail a été fait sur la forme pour qu'elle soit harmonieuse et équilibrée et c'est réussi je trouve !

   Eki   
13/9/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Je tombe par hasard en fouillant dans le grenier des mots d'Oniris...

La curiosité est loin d'être un défaut...cette pensée me vient en découvrant cet écrit.

Dans les sables mouvants de la mémoire, dans l'oubli d'un temps déjà conjugué, tout se délite, l'être et son ombre se confondent...
Il y a toujours un peu de magie à se souvenir de ce qui fut beau...
Mais c'est toujours un peu plus flou que le ravissement initial...

Poème très beau !

Allez-vous publier bientôt ? Je l'espère.

Eki vous salue


Oniris Copyright © 2007-2023