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Re : Micro-nouvelles
Expert Onirien
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De Bretagne
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Jour de poisson

C'est jour de poisson.
D'un couteau soigneux, elle dégage l'arête centrale, en admire les dentelles raides, pense au poissonnier.
Malik.
Souvent elle regarde ses mains, il ne porte pas de gants.
Elle sourit au citron. Il l'a cueilli pour elle, sur une moraine de glace pilée.

Malik. Les citrons s'accordent bien à la couleur de son teint.
Une bouffée de soleil monte dans les reins de Lou.
La peau du poisson est enlevée, délicatement ; c'est bon, la peau de rouget, mais Lou adore voir la chair, blanc opaque, et, avec un soin méticuleux, elle détache un à un les métamères, ces petits segments qui composent une géométrie en harmonie avec le dessin des arêtes.
Métamères.
Elle rit tout haut, en pensant à Malik. Il ignore sûrement qu'il manipule des injures !

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Contribution du : 06/12/2014 22:09

Edité par Pascal31 le 7/12/2014 11:02:13
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Re : Micro-nouvelles
Maître Onirien
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94 mots, 510 car. tout compris


Les dahlias nacrés


Je suis allé cueillir les derniers dahlias ce matin, les cactus nacrés. Il va bientôt être le temps d’en déterrer les bulbes.
J’ai attaché les fleurs avec un bout de raphia parme et je suis venu te les apporter. Comme d’habitude, j’ai frappé et comme d’habitude ton silence m’a répondu.
Alors j'ai nettoyé le vase, j’ai remplacé l’eau, j’y ai déposé les fleurs et je l’ai remis bien en place, à l’abri du vent du nord, tout contre la stèle.
Ce n’est pas le vent de novembre qui mouille mes yeux.

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Contribution du : 07/12/2014 10:47
_________________
Dans une poignée de sable de la route, j'ai mis un rayon de soleil qui brille, un murmure du vent qui se lève, une goutte du ruisseau qui passe et un frisson de mon âme, pour pétrir les choses dont on fait les histoires.
Jean Ray - Les derniers contes...
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Re : Micro-nouvelles
Chevalier d'Oniris
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Trou noir


Mon nom ?

Mon adresse ?

Quel jour on est ? mardi, c'est pas ça... pffff...

L’automne... ?

Je sais pas, je le sens... j’aime pas cette saison, je crois ne l'avoir jamais aimé.

Pourquoi ? j'en sais rien pourquoi on aime, on n'aime pas... ses couleurs je suppose, ses ciels aussi, ces ciels d'aquarelle, ces coulis bruineux, ses nuages changeants... et... un... le...

Je ne sais pas, je ne sais plus, je ne me souviens plus de rien...

Si ! je m’appelle Paul, oui Paul ! enfin je crois... Que s'est-il passé ? j'ai mal, j'ai si mal, je suis fatigué, si fatigué

Quelqu'un à prévenir ? Pourquoi ? J'ai du mal à parler, ma langue, ma langue me fait mal, je saigne, ma langue saigne

J'ai fait quoi ?

Par une douce après-midi d’automne, un jogger remarqua Paul s'arc-bouter puis soubresauter sur la pelouse fraîchement coupée du Parc. Quand il s'approcha, intrigué, Paul, étonnamment calme, respirait avec force, les yeux clos ; un filet de sang couleur Coquelicot perlait de sa bouche.

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Contribution du : 07/12/2014 12:53

Edité par Pascal31 le 10/12/2014 15:19:19
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Re : Micro-nouvelles
Apprenti Onirien
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Sam

Sam a 58 ans. Il a perdu son travail et, une fois l’argent envolé, sa femme est partie. Sam est devenu clochard. Il a connu le faste d’une vie aisée et les rires gras des samedi soirs entre amis résonnent en lui alors qu’il marche sans s’arrêter dans les couloirs du métro. Sam n’est pas vraiment malheureux, non. Il a tout une bande de copains avec lesquels il boit à même la bouteille, vers 17h. Bon, c’est de la piquette… Mais après quelques goulées, ça rigole presque aussi fort que dans ses souvenirs. Il éclaire ses jours et ses nuits en jouant à l’allumé. Il boit parce que ça réchauffe et ça tient au ventre. Ça construit aussi le personnage, l’alcool. Il joue à surprendre le monde. Il essaie de faire vaciller un sourire sur la bouche de ces gens guindés dont il faisait partie avant.
Sam n’a pas peur de mourir. Il fixe à quelques mètres de lui un vieux chien errant qui s’acharne à creuser un trou dans le béton éclaté. Et il s’assoupit doucement.

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Contribution du : 10/12/2014 00:28

Edité par Pascal31 le 10/12/2014 15:19:35
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Micro-nouvelles
Visiteur 
Tu crois qu'elle est morte ?

Hier soir, c'était promenade sur le port et petit resto, ouzo et moussaka. La patronne est courte, ronde et très bavarde. Son mari, pêcheur le matin et préposé aux souvlakis le soir, est petit aussi, très sec, le teint brun, la peau tavelée.

Un esclandre a éclaté entre les deux époux. La traduction d'affables voisins disait que le mari était trop lent, cela ne pouvait plus durer, si ça continuait elle finirait par se suicider.

La femme, excédée, s'est dirigée vers le quai, bringuebalant ses fesses charnues, blung, blung. Elle a disparu dans la nuit. L'homme, jovial, nous a proposé de l'accompagner à la pêche. You and me, tomorrow, fishing ?

Nous voilà au restaurant pour un petit déj' furtif. La femme est là, bien vivante, calme, avec un pied bandé. Après le café, nous rejoignons la barque amarrée tout près. Nous penchant pour évaluer le danger au moment de sauter dessus, nous comprenons.

Il n'y a que cinquante centimètres d'eau au pied du quai.


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Contribution du : 10/12/2014 09:43

Edité par Pascal31 le 10/12/2014 15:19:50
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Re : Micro-nouvelles
Maître Onirien
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Terreurs nocturnes

Deux heures du matin. Je tends brusquement l'oreille. Je ne suis plus seul dans la maison. La chamade. Il ne me faut pas céder à la panique ! Je quitte la chambre, sans faire le moindre bruit...
J'entends des voix ! Ils sont plusieurs !
Réfléchis ! Vite ! Avant qu'ils s'aperçoivent que la maison n'est pas déserte.
Ils sont encore au rez-de-chaussée mais voilà que je les entends monter les escaliers ! Ils vont me voir !
Je me précipite dans le placard au bout du couloir.
Les pas approchent, les voix aussi... Un rai de lumière apparaît sous la porte du placard. Je me recroqueville entre deux manteaux. Des larmes de sueur coulent sur mon front. Je crispe la mâchoire à m’en faire mal.
Un frottement à l'extérieur, sur la porte.
Mon cœur s'arrête de battre.
Le placard s'ouvre.
Je me lance en hurlant sur l'homme qui apparaît, le lacérant de plusieurs coups de couteau. Puis je fais cesser les cris de la femme qui le suivait en l’égorgeant.
Pendant que les corps inanimés s'épanchent de leur sang, je reprends lentement mes esprits et mon cambriolage là où je l'avais laissé...


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Contribution du : 10/12/2014 22:17
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Re : Micro-nouvelles
Visiteur 
Le curé de Soubré

Un blanc alcoolique, en Afrique, c'est courant. Au purgatoire des Européens sans destinée, l'alcool est vertueux. Il tue les microbes, trompe l'ennui et fait taire la peur.

Celui-là porte une veste de pompiste grise, tachetée de cambouis, ouverte sur un marcel blanc, ou presque. Sur le revers de la veste, juste au-dessus du liseré rouge et jaune, une croix de curé. Le patron libanais de l'auberge ne le mettra pas dehors. Ces deux-là se serrent les coudes quand ils les lèvent, et ils n'ont pas la cuite étriquée. On est plutôt sur des produits généreux, festifs, savoureux, à l'haleine anisée.

Au moment du repas, une tablée de touristes français désaltérés à la bière entonne Bali-Balo. Un touriste, ça ose. "Bali-Balo sur sa moto ♪" Lorsque Bali-Balo arrive au cinéma, ça coince… "qu'il s'envola ♪" … silence … Le pompiste vient à leur secours "Il atterrit dans les coulisses…" ♫

- Bon, les gars, c'est pas tout ça mais demain j'ai un office à assurer !

À Soubré, il y a aussi de très belles cascades sur le Sassandra.

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Contribution du : 11/12/2014 10:46
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Re : Micro-nouvelles
Chevalier d'Oniris
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De Montmagny, Québec.
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Il regardait la mer, comme toujours. Ses yeux humides fouillaient un horizon bouleversé par des vagues de la hauteur de parois alpines. L'océan Pacifique ne l'était plus. Les trombes d'eau glacée se déchaînaient contre le bateau. Parfois, des lames acérées arrachaient des plaintes au frêle esquif renversé. Seul au milieu d'un vide liquide, le ventre rebondi de la coque souffrante disparaissait peu à peu sous les coups de bélier de la tempête. La quille arrachée par un growler noyé entre deux eaux, le fier coursier s'était renversé d'un coup. Argos avait fait son travail, et le skipper savait très bien qu'on allait venir le secourir.

Trente-six heures qu'il était debout sur place, sur un morceau de fibre à qui il avait toujours fait totalement confiance. Mais le bateau s'enfonçait petit à petit. Il avait maintenant les pieds dans la flotte. Il lui parlait, à son voilier.

Il perçut le grondement de l'hélicoptère. Il le vit s'arrêter à la verticale, descendre le filin. Il voulut attacher le crochet à son harnais.

La fibre rugit encore, se souleva de quelques centimètres, puis sombra définitivement dans les eaux noires qui l'attiraient tant.

La vie ne tient qu'à un fil, et à un bon ami.

Contribution du : 11/12/2014 18:11
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Le vent, c'est la vie, et je respire...
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Re : Micro-nouvelles
Expert Onirien
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Balade au soleil

Enclavé par le soleil il suffoque.
L'air est humide, un peu salé, mais il s'assèche.
Les vagues ramènent mollement le remède de sa vie.
Le remède d'autrui, le bénéfice de la pluie.
Sous l’orgueil d'un palmier il gît ; noix de cocos et crustacés. Longs sanglots d'un corps harassé.
Le naufrage de sa terre l'amoindrit, alors il se réfugie, comme il peut, porté par la houle, dépassé, fatigué ; il s'échoue.
La plage le récupère sous les applaudissements d'un public indisposé.
Tous s'arrêtent et masquent leur bouche médusés. Qu'est-ce que c'est ? Un amas de graisse enlisé.
Son huile flâne sur ces corps étonnés. Pas un seul pour venir l'aider.
Lui, les autres, tous ceux de sa lignée.
Ils s'éteignent, fondent ; ensablés.
Enclavé par le soleil,
C'est un phoque.

Un premier essai, qui vaut ce qu'il vaut, je ne sais pas si c'est dans les clous (130 mots ; 633 caractères - une envie d'essayer !)

Contribution du : 11/12/2014 19:01
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Re : Micro-nouvelles
Chevalier d'Oniris
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La visite

« Depuis un mois qu'il neige à flocons, cette nuit il pleut, c'est à n'y rien comprendre. Venez, regardez les rameaux, là. Hier encore endormis sous le givre, les voilà qu'ils s'agitent, qu'ils s'échauffent ; n'est-ce pas un bourgeon qui verdoie ? »
- Nous sommes en hiver maman.
Elle parle cette langue que parlent toutes les mères en ouvrant grand les bras comme s'ouvrent les mers devant les proues majestueuses des vaisseaux de premier rang.
L'enfant plonge sa tête et son corps tout entier dans ce corps allongé ridé de jours sans fin qu'une immense solitude accompagne telle une ombre.
Elle sourit et fluette deux trois mots étouffés à l'oreille de ce petit bonhomme si tendre et si charmant qu'elle n'aura pas le temps, le temps de voir grandir...
Une bise et déjà les parents sont partis. L'enfant les suit d'un pas maladroit, la tête dévissée vers les carreaux givrés qu'une main griffe et signe d'un adieu amoureux.

Contribution du : 11/12/2014 21:32
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