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Fantastique/Merveilleux
Acratopege : Âge tendre et tête à claques [concours]
 Publié le 15/03/14  -  18 commentaires  -  10533 caractères  -  203 lectures    Autres textes du même auteur

Fragment de la vie d'une adolescente isolée en milieu rural.


Âge tendre et tête à claques [concours]


Ce texte est une participation au concours n°17 : On connait la chanson ! (informations sur ce concours).



Mon anniversaire c'était hier soir. Avoir quinze ans, je peux vous dire que c'est tout sauf drôle. Pour fêter ça, mes parents avaient invité rien que leurs amis à eux, tous des vieux. De la famille on n'en a pas. Moi, j'ai jamais eu des cousines pour rigoler ensemble, même pas un cousin gentil pour m'apprendre à faire des trucs dans la forêt. J'ai pas de frères, pas de sœurs, rien qu'un père con comme la lune et une mère chiante je vous dis pas. Les copines et les copains, je sais plus ce que c'est depuis longtemps. D'ailleurs, ils m'ont pas demandé si je voulais inviter quelqu'un pour mon anniversaire. C'est toujours eux qui décident tout sans me demander mon avis.


Et puis on habite un village perdu au milieu des vaches et des champs de maïs, où il y a simplement rien à faire du matin au soir. L'école, il y a longtemps que j'ai laissé tomber, alors je vois plus personne à part mes parents quand ils rentrent du boulot tellement tard qu'il fait déjà nuit. Ils me pressent le citron en me répétant tous les jours que je devrais apprendre un métier ou bien au moins chercher un boulot, et puis que ça m'occuperait si je faisais un peu de ménage la journée pendant qu'ils se crèvent le cul pour entretenir ma pomme. Mon père gueule. Ma mère chiale. Tous les soirs c'est la même chose. C'est fou, j'en reviens pas comme les adultes pigent rien à la jeunesse ! On dirait qu'ils ont toujours été vieux. Mais moi, ils peuvent me foutre toute la pression qu'ils veulent, je bougerai pas mon cul d'ici avant de l'avoir décidé moi-même toute seule. Ce jour-là, vous pouvez être sûrs qu'ils me reverront plus jamais de la vie ! Les parents, moins tu t'y frottes la couenne, mieux tu t'en portes !


Il y a pas de bus qui passe par le village, alors je suis bloquée ici toute la journée avec rien à faire parce que mon vélo y a des voyous qui l'ont piqué à la piscine l'été passé, que j'ai dû me payer deux heures à pinces pour rentrer ici. On n'a même pas la télé à la maison, parce que mon père est contre. Il veut rien savoir ce qui se passe dans le monde plus loin que le bout de son nez. Ma mère elle voudrait bien mais elle a jamais osé dire. Je sais qu'elle lit en cachette des magazines de mode et de maquillage, mais c'est pas moi qui vais la dénoncer. Mon père il ferait une crise que vous imaginez pas s'il savait ça. À la place de la télé, je pourrais lire, vous direz, y a même un carton de vieux livres dans un coin du grenier. Ils viennent de je sais pas où et personne les a jamais ouverts, et c'est pas moi qui vais commencer. J'aime pas trop les bouquins et je veux pas devenir allergique à la poussière simplement pour que le temps passe plus vite ! Je préfère encore me glander en foutant rien toute la journée. Ou bien, quand il fait pas trop moche, je me promène toute seule dans les rues du village. Tout le monde est parti bosser sauf les bonnes femmes à la maison qui me reluquent à travers les fenêtres. Il y a personne pour parler avec moi. Avec ma clope au museau, mes écouteurs sur les oreilles, ma veste de cuir de mec, ma vieille jupe en laine écossaise, je dois ressembler à la sorcière tombée de la lune. Je m'en fous, j'ai de comptes à rendre à personne.


Y a que deux rues dans le village, une à plat et une qui monte. On habite tout en bas de celle qui monte la plus moche bicoque de toutes. Elle est pourrie depuis le toit jusqu'à la cave. C'est pas une maison pour habiter, juste une étable ou une écurie. Mon père a dit qu'il a engagé un chômeur pour réparer la charpente au-dessus de ma chambre, un type qu'a pas eu de chance dans la vie mais qui sait scier les poutres et clouer les planches. Après, il pleuvra plus sur mon lino, il a dit, mais je demande à voir. Mon père, quand il dit un truc, il faut simplement pas le croire. Et puis le gars aura sûrement cinquante ans, de la brioche et les yeux qui louchent. Avec mon père, jamais un type bien pourrait faire une affaire et lui serrer la main !


Mais c'est quand même dur d'être tout le temps toute seule. Je fabrique des trucs dans ma tête, bien sûr, des histoires comme dans les livres que les profs nous lisaient à l'école, mais ça fatigue à la longue de se raconter des conneries même pas vraies. Les fées, les princes charmants, les beaux gars qui vous invitent sur leur bateau pour faire le tour du monde, ça existe simplement pas. Faut pas rêver, ça sert à rien ! Mais quand même, quand je pense dans ma tête aux filles et aux garçons de mon âge qui se promènent ensemble dans les rues ou bien qui vont boire un verre et qui s'embrassent dès qu'ils sont sûrs que personne les voit, ça me donne envie de chialer. Moi, personne m'aime, personne me regarde dans les yeux, personne prend ma main, c'est pas plus compliqué que ça. On m'aime pas parce que je suis conne et moche comme mes parents. Pire qu'eux, même, et ça s'arrange pas avec les années. Je sais pas m'amuser. Je sais pas rigoler. Je sais pas danser. Avec moi, les gens s'ennuient tout de suite parce que je dis rien d'intéressant. Il paraît que je les écoute la bouche ouverte en faisant des yeux de vache. C'est ça qu'ils me disaient les copains à l'école, que je leur foutais les boules avec ma gueule. Maintenant je vois plus personne, alors la vie est plus simple. Quand j'ai les yeux rouges parce que j'ai pleuré, y a personne pour le voir.


Mais si je dis tout ça, c'est parce qu'il m'est arrivé un drôle de truc la nuit passée. Alors tout ce que j'ai dit c'est plus vraiment vrai. Y a quelque chose qui a changé dans ma vie. Le truc qui m'est tombé sur la tête, j'aurais jamais cru que ça existait. Comme un virage qu'on a pas vu venir quand on roule trop vite en vélo en pleine nuit. Comme une tempête de neige en plein été. Comme je sais pas quoi qu'on a encore jamais vu et qui arrive tout à coup. Comme un tremblement de terre qui s'arrêterait plus jamais.


Sûr que j'avais un peu bu à cause de mon anniversaire, mais ça explique pas tout. Je sais que je dormais pas. Croix de bois, croix de fer, si je mens je vais en enfer ! J'aurais pas pu dormir tellement je me sentais malheureuse après la soirée de merde que j'avais passée. J'avais même pas réussi à souffler d'un coup les bougies du gâteau, et ma mère a rigolé comme la fois où je me suis versé du vinaigre sur les cheveux pour les décolorer. Mon père a dit que j'avais pas plus de souffle qu'une gamine de six ans qui sait même pas lire et écrire. Il dit toujours des trucs qui ont pas de sens, mais ça fait quand même mal. Alors j'ai fait la tête jusqu'à la fin, qu'ils croient pas qu'ils ont le droit de tout me faire le jour de mon anniversaire.


Après, j'arrivais pas à m'endormir. Je tournais en rond dans ma tête, toujours les mêmes histoires qui recommencent et qui finissent jamais. Des histoires plus tristes les unes que les autres, mais je crois que je pleurais même pas. J'avais seulement un goût amer dans la gorge et le ventre qui serrait. Et puis j'ai entendu des coups contre la vitre. J'ai été voir. Y avait un visage dehors, un homme avec des cheveux blonds comme un ange. Je le connaissais pas, mais j'ai quand même ouvert. Il a ri comme un gamin parce que je lui ai demandé où il avait laissé ses ailes, tellement il était beau. Il s'est assis sur mon lit et il a commencé à me parler pareil qu'on serait des copains depuis longtemps. Il m'a caressé les cheveux, il a pris ma main dans la sienne comme si c'était un petit chat, et il me regardait avec des yeux comme des étoiles bleues qui brillent. Il m'a dit un tas de choses gentilles, que je devais pas avoir peur, que pour finir tout irait bien. Après, il m'a déshabillée avec ses doigts tout chauds. Je me suis mise sur le dos comme on m'avait dit qu'il fallait faire, et il est venu tellement près que j'entendais son cœur taper comme une horloge. Tout le temps qu'il est resté couché sur moi, il m'a pas lâchée des yeux. Dans les siens, je voyais des images de paradis avec des prés tout verts et des lacs pleins de nénuphars. J'ai même pas eu mal quand il a mis son truc. Et il y a pas eu de sang comme ma mère avait raconté une fois quand elle s'est lâchée parce qu'elle avait trop bu. J'étais encore petite et je me suis bouché les oreilles, mais j'ai quand même entendu.


Après, il a dit qu'il devait retourner là-haut, mais que je devais pas me faire de souci. Il m'avait laissé un cadeau du bon Dieu dans mon ventre, qui allait grandir comme une rose dans un jardin. Il a ajouté que j'allais bientôt rencontrer un gentil garçon qui s'occuperait de moi toute la vie mais qui me toucherait jamais parce qu'il était gay. Un charpentier, il a dit, et que c'était un bon métier pour me marier avec lui parce qu'il pourrait nous fabriquer un appartement rien que pour nous dans la grange en bas. J'aurais plus mes parents sur le dos tout le temps. Et on mourrait jamais de faim à cause de toutes les maisons à retaper dans le coin, que ça lui ferait du boulot pour des années. À la fin, il a fait un sourire, il m'a donné un baiser sur le front comme si j'étais un bébé qui va s'endormir, et il a disparu par la fenêtre en s'envolant dans la nuit.


Bizarre histoire, je me suis dit dans ma tête. Je me sentais heureuse pour la première fois depuis longtemps, avec le ventre tout chaud, les bras et les jambes comme du chiffon, les yeux pleins de lumières de toutes les couleurs. Je me suis endormie comme une poupée quand on la couche, et c'est seulement ce matin que j'ai compris ce que c'était le cadeau que le type m'avait donné. D'abord ça m'a fait peur, mais je me suis vite habituée à l'idée. Je suis comme ça. Y a rien qui me surprend vraiment dans la vie. Je suis comme une rivière qui se laisse toujours couler là où c'est le plus facile.


Si c'est une fille, j'ai pensé, y a pas de problème : elle s'appellera pareil que moi. C'est pas original, d'accord. Je sais bien que c'est le prénom que les parents donnent le plus à leur gamin quand c'est une fille, mais comme ça, je me suis dit, elle pourra faire à ma place tout ce que j'ai pas pu. Moi, j'aurai qu'à tranquillement devenir vieille en regardant comment elle vit sa vie à elle !


Si c'est un garçon, là je sais pas. Il faut que je réfléchisse un peu.



« Tous les garçons et les filles » par Françoise Hardy, 1962. Paroles : Françoise Hardy, musique : Françoise Hardy et Roger Samyn.


 
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   Anonyme   
11/2/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour
J'ai suivi le cours de la rivière tranquillou en pensant reconnaître le titre de la chanson sans trop de mal et là, virage à 180 degrés, et si c'est vraiment la vedette à laquelle je pense - j'ai deux, voire trois titres en tête - alors c'est finement joué.

Le texte : rien à redire, c'est du bon travail. Du très bon. Les descriptions sont parfaites, les personnages de même. Je ne vois pas quoi d'autre à ajouter : j'ai aimé.

Bonne chance pour le concours.

   Coline-Dé   
17/2/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Si vous acceptiez de vous charger de la catéchèse, je suis sûre que les ado se presseraient à l'église au lieu de rester coincés devant leur ordinateur !
Bravo, bravo, j'ai adoré ce texte, l'assurance avec laquelle il nous prend par la main pour nous emmener là où on n'aurait jamais pensé aller, tout en douceur et en détours trompeurs...
L'idée est excellente, finement traitée, l'héroïne plus vraie que nature et finalement cette version me parait plus crédible que la version officielle !
Et la phrase de chute est parfaite !!!

   Anonyme   
17/2/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
"Tous les garçons et les filles de mon âge na na na na na na na na naaaaa..."
J'avais reconnu assez vite mais j'étais pas sûre, c'est bien sûr à "quand je pense dans ma tête aux filles et aux garçons de mon âge qui se promènent ensemble dans les rues" que j'ai eu la certitude.

Ah et puis, y a aussi la poupée (qui ferme les yeux) quand on la couche, mais c'est histoire de dire, non ? C'est pas la même chanson. "(...) il a disparu par la fenêtre en s'envolant dans la nuit" : "L'aigle noir" de Barbara ? La rivière qui se laisse couler, j'ai l'impression qu'il y a une allusion mais je ne l'ai pas reconnue.

Une jolie revisite, amère avec quand même une douceur à la fin. Et les deux dernières phrases, dans le contexte, je les trouve très drôles !

   costic   
19/2/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J’ai bien aimé me balader dans la tête de cette gamine mutine et un peu rebelle. Son langage plus proche de l’oral exprime parfaitement des états émotifs adolescent.
Si l’ensemble est un brin caricatural on se laisse tout de même embarquer dans l’histoire.
L’allusion au personnage semble évidente mais elle est traitée d’une façon originale, pour le moins contemporaine, intéressante.

   fergas   
15/3/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Belle histoire. Elle me rappelle en fait plusieurs chansons et contes, sans compter certains passages de la Bible... Mais en définitive je n'ai pu choisir.
Le petit miracle final nous remplit un peu la bourse à bonheur, et on se sent mieux après avoir lu, ce qui veut dire que c'est une réussite.
Attention toutefois à vous relire soigneusement:
à la place de "On habite tout en bas de celle qui monte la plus moche bicoque de toutes." vous pourriez dire "Tout en bas de celle qui monte, on habite la plus moche bicoque de toutes."
Bravo

   Anonyme   
15/3/2014
Bonjour Acratopege

Pour le personnage, je parie sur la narratrice de la fameuse chanson de Françoise Hardy. "Tous les garçons et les filles de mon âge"
D'ailleurs vous n'hésitez pas à la citer.

Le coup de génie c'est de rejouer avec le personnage le coup de "l'immaculée conception" (y a pas de sang) avec dans le rôle de Joseph un charpentier gay afin que la gamine, qui a l'évidence s'appelle Marie, reste vierge jusqu'à la fin de ses jours.

Votre nouvelle respecte donc à la lettre les directives du concours.
Mettre un personnage de chanson dans une situation inédite.

Merci pour cette lecture sympa, fort bien torchée et qui ne manque pas d'originalité. Que demande le peuple ?

Bravo Acratopege

   Bidis   
15/3/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J’ai adoré tout du long jusqu’à… Ce que j’aurais aimé, c’est que la gamine, elle soit revenue bourrée d’une fête de village et puis qu’elle rêve de l’ange blond si ça peut la consoler d'une expérience qu'elle n'a pas vu passer. J’ai eu beau me repasser en boucle le « Mais Madame, j’vous jure » de « La vie n’est pas un long fleuve tranquille » et donné une autre chute à ma lecture, ça n’a pas suffit. J’avais trop aimé ce texte, fallait pas qu’on trahisse comme ça cette petite héroïne que j’avais adoptée. Non mais !
Je mets un « bien » mais c’est à contre cœur. Alors qu’aux trois quart du texte j’en étais encore à un « très bien + » ou même davantage. Car l'écriture est formidable. Et ça se lit avec plaisir. Mais...
Je sens que je vais être toute seule de mon avis, mais tant pis, je l'assume. Allons, j'ajoute un "+" pour l'écriture, c'était trop bien...

   Anonyme   
15/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bienvenue dans la tête d'une adolescente de quinze ans !

J'adore cette façon d'écrire.
Du début à la fin, j'ai aimé la lire.

Au plaisir :)

   senglar   
15/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Acratopège,


Curieuse idée que de marier Françoise Hardy et le mystère de l'Immaculée Conception et de faire du vieux Joseph une icône de la jeunesse gay. L'est venu mettre son petit Jésus dans la boîte à ouvrage le Saint Esprit ! A cette jeune demoiselle (à la beauté de laquelle vous ne rendez pas justice malgré la peinture et la statuaire soit dit en passant) de lui rendre la monnaie du juke box à l'occasion de ses prières près du tronc à l'église.

Très précis en ce qui concerne ma chanson préférée récemment citée dans le topic de Pascal21 cependant vous prenez beaucoup de libertés avec le Nouveau Testament, mais comme l'Un comme l'autre nous demandez de prendre des vessies pour des lanternes on vous pardonnera.

J'ai passé un excellent moment !

Alleluia :)))

brabant

   pieralun   
16/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Acratopege,

Je commente rarement les nouvelles ( manque de temps ) mais le concours....

J'ai passé un bon moment en me laissant embarquer sans problème dans votre petite histoire.

Je ne reviendrai pas sur la référence que vous avez choisie déjà relevée par l'ensemble des commentateurs.

L'écriture spontanée, comme parlerait une ado, est réussie puisque elle nous prend dans l'histoire.
J'émettrais une seule critique si vous me le permettez: je trouve le constat de l'enfant sur sa propre situation trop caricatural, trop négatif sans cesse. Le récit aurait gagné en crédibilité, en émotion, peut être en poésie également, si l'on avait senti chez l'enfant une forme de pudeur à décrire son dénuement affectif.

Pour le reste, la chute à partir de l'arrivée de l'ange est excellente ( bonne idée vraiment) et bien traitée jusqu'à l'interrogation sur le prénom en fonction du sexe, et l'absence de réponse sur le sexe du garçon .

   Pepito   
16/3/2014
Bonjour Acratopège,

Forme : je vous soupçonne d'avoir "tusté" le langage sur votre entourage immédiat, cela fait très "vrai".

Fond : l'anniversaire fait par les parents, pour avoir assisté au même en tant qu'invité parental, je confirme, c'est d'une tristesse à pleurer.
Pour l'autocritique d'une gamine de 15 ans, j'ai beaucoup plus de doute ;=)
L'arrivée de l'ange blond et sa prédiction d'avenir m'ont bien fait sourire.
De bonnes trouvailles comme le charpentier gay et le prénom similaire pour vivre par procuration. Bien que là, se soit bien moins drôle...

Merci pour cette délicieuse lecture.

Pepito

Edit : que je suis naze, en lisant Brabant je viens de m'apercevoir que j'ai raté l'immaculée conception. Toutes mes excuses, çà en devient meilleur encore ;=)))

   dowvid   
17/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai bien aimé. Bien bâti, un langage que j'aime, bien écrit, vivant. Moi j'ai pensé plutôt à Bécaud à cause du titre et de la veste de cuir de mec.
Un heureux mélange ?
Et pis la fin rigolote, avec l'archange qui prend son pied au détriment du pauvre Joseph qui devra assumer une paternité sans les plaisirs de la chose. Joyeux. Un gay ? Pourquoi pas ? Mais alors, la Marie, elle s'est dévergondée où pour faire les frères et soeurs du ti-jésus ?

   Ninjavert   
6/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Ma première lecture du concours, et je dois reconnaître que ça commence plutôt bien !

J'ai énormément apprécié le ton employé par la petite Marie dont tu parles. A mes yeux c'était un élément essentiel dans la mesure où une énorme partie de l'affect qu'on développe pour elle passe par là (bien plus que par ses misères de petite Cosette qui ne m'ont pas vraiment tiré les larmes). Mais c'est également ce ton qui donne à l'histoire ce vernis sympathique, attendrissant, et qui permet à cette histoire qui n'a rien de drôle de faire sourire et se sentir bien.

Un gros plus au ton employé donc.

Sur la crédibilité du personnage (Marie), j'émet une réserve comme l'a fait Pepito. Elle est bien mignonne, notre rebelle déscolarisée-rebelle-mais-pas-trop, un peu trop peut être. C'est vrai quoi, c'est au final une petite glandeuse qui passe son temps à zoner en écoutant son walkman (à l'époque du Christ, c'était forcément un walkman, pas un lecteur MP3) et fumant des clopes au lieu de chercher du boulot, mais jamais on ne se surprend à lui faire le moindre reproche. Un joli tour de force, à croire que comme l'Ange qui va lui rendre visite, on est déjà sous le charme. Et effectivement, sa lucidité et son recul sur la situation sont assez peu plausibles.

Personnage moyennement crédible à mes yeux donc, mais tellement attachant qu'on s'en fout complètement.

La fin est très originale, mais comme Bidis elle me laisse un arrière goût de "trop loin du reste" pour me séduire totalement. J'étais bien à zoner dans les rues de troud'plouc-les-oies avec la petite Marie, dans ce quotidien misérable mais réaliste et concret. L'intervention du tout puissant et de ses sbires -si loin de Bethlehem- m'a fait trébucher et finir la nouvelle dans le fossé.

Rien de grave, elle colle globalement bien à l'ensemble et comme les autres, j'ai aimé le charpentier gay (le chômeur introduit plus haut par son père, si je puis dire), c'était mignon, tendre, et plein d'humour, mais...

... mais je ne sais pas. Trop inattendu, peut être. Défaut pour le coup tout à fait subjectif.

L'écriture est délicieuse, simple et parfaitement adaptée au récit. Je me suis senti comme Marie, une rivière qui se laissait couler d'un bout à l'autre du récit tellement c'était facile et rafraîchissant.
Bon y a une ou deux phrases qui m'ont parues moins judicieuses (le "croix de bois croix de fer", par exemple. Il n'a rien fait de mal, le pauvre, mais je l'ai trouvé trop archétypal (si si) pour vraiment coller. Marie aurait eu 9 ans, pourquoi pas. A 15, j'y crois moins.

Concernant le concours, ma foi, ça me va. Comme Fergas j'ai eu un moment d'hésitation entre plusieurs chansons (je te soupçonne d'ailleurs d'avoir fait exprès de laisser traîner plein de fausses pistes, salopard) mais c'est bien sur la lancinante balade de la petite Françoise que mon avis s'est arrêté. (A tort ou à raison, mais c'est mon choix et je l'assume).
La situation est pour le moins inédite, et j'ai pris un vrai plaisir à lire cette histoire. Je valide donc doublement et te souhaite bonne chance :)

Encore merci pour la promenade !

Ninj'

   Anonyme   
19/3/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un peu Cosette la Marie, mais un langage d'ado qui lui colle comme un gant à la peau.
L'aventure m'a embarquée dès la première ligne : "avoir quinze ans, je peux vous dire que c'est tout sauf drôle.", pour cette vérité dont on ne guérit jamais tout à fait.
La chute finale est marrante. Je ne m'y attendais pas du tout, même si je subodorais une possible histoire avec le charpentier-chômeur prévu par le père. Finalement je me suis laissée conquérir par l'ange blond tombé du ciel,qui, en plus du "joli colis" va certainement laisser à la pauvre Marie des regrets éternels (ben, oui, elle l'air tellement agréablement surprise de cette "première" fois, qu'elle va redemander les mêmes le restant de ses jours, non ? :-). Ce ne sera pas le pauvre Joseph, charpentier gay de son état qui pourra, heu... qui pourra... voyez bien ce que je veux dire, non ?

Un bon moment passé à vous lire.

Merci

Cat

   boutros   
25/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je me suis plongé avec délice dans ce portrait en "je" qui glisse peu à peu vers le merveilleux. Cela ressemble aux débuts d'une vaste épopée: que va-t-il se passer une fois l'enfant né et que la jeune fille, après examen des docteurs les plus fiables, s'avère aussi vierge que la Madone?
Une histoire aux horizons infinis!

   aldenor   
28/3/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un portrait très cohérent. Fouillé, psychologiquement. Riche en observations. Le ton morne est uniforme, bien maintenu.
Jusqu’au tournant sur lequel je tique un peu : « Alors tout ce que j'ai dit c'est plus vraiment vrai. ». Mais oui, justement ! Non seulement ce que j’ai dit, mais comment je l’ai dit. Quelqu’un qui prend la plume pour nous annoncer sa béatitude, n’a pas ce ton-là.
Après ça, la fin allégorique est étonnante et forte, mais il me reste un gout de chiqué.

   Robot   
7/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai adoré la fin en pastiche de l'histoire sainte mais sans avoir reconnu la célèbre chanson qui vous a inspiré. Pourtant, que de souvenir de soirée avec les garçons et les filles de mon âge - à l'époque -. J'ai apprécié l'écriture fluide et l'humour instillé peu à peu dans ce récit développé avec une sorte de délicatesse qui m'a tenu jusqu'au bout. Et quel beau final...
J'ai adoré cette phrase aussi : Y a que deux rues dans le village, une à plat et une qui monte. On habite tout en bas de celle qui monte.
On visualise ce village en quelques mots.

   Anonyme   
13/4/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup aimé ce country blues qui s'épanouit sur une maculée conception pleine d'humour. Cela vous a un petit côté "Conte du chat perché" du 21 éme avec "devinez qui ?" dans le rôle du loup. Les références cachés aux hits des années soixante sont judicieusement distillées. Une lecture plus que distrayante, complice et maligne qui devrait contribuer à faire les belle pages d'une certaine revue...


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