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Humour/Détente
Alienor : World War F
 Publié le 20/07/14  -  22 commentaires  -  10094 caractères  -  271 lectures    Autres textes du même auteur

Il y a bien pire qu'une invasion de zombies…


World War F


Vendredi 20 juin 2014 – 20 h 27


Enfin le week-end ! Cette dernière garde était mortelle. J'adore mon boulot mais les astreintes me laissent toujours sur le carreau. Heureusement que le nouveau stagiaire assure. J'ai pas besoin de bosser pour deux comme avec le précédent. Un paumé qui se croyait dans un épisode de Grey's Anatomy. Bref. Je fais un saut chez l'épicier pour me prendre une pizza et je file me noyer sous la douche. Trop hâte de pouvoir me poser. Ce soir, ce sera une soirée 3B : Bourgogne-Bouffe-Bouquin. J'ai un mercurey 2010 à la cave et le dernier Grangé n'attend que moi. Pour une fois que Zoé me refile pas un Musso…


Je sors du rond-point et prends la rue Thuysset. Le soleil cogne encore à cette heure, l'été a pris un peu d'avance cette année. En bas de la ligne droite, je vois le feu. Vert. J'appuie sur la pédale. La couverture du Grangé s'impose dans ma tête. L'aiguille du compteur dépasse le 60. Deux cents mètres, toujours au vert. Le moteur couvre les éructations de la radio. Mes mains se crispent sur le volant. Prendre un feu de vitesse est toujours une petite victoire. La victoire des médiocres sur le système. Cent mètres. Je relâche un peu la pression exercée par mon pied droit. La voiture se laisse avaler par le faux plat. Le soleil disparaît derrière une barre d'immeubles. L’Ombre. Mes pupilles s'adaptent. Le orange m'éclabousse le visage. Réflexe conditionné, je maltraite la pédale de frein, les roues gémissent. Pavlov, je te hais. Rouge.


C'est à ce moment que je vois les premiers. Ils sont quatre et traversent juste devant moi. Leurs pas erratiques foulent les bandes rongées du passage piéton. Les deux premiers portent des packs de bières, offre spéciale Coupe du monde : photo officielle des joueurs, bon de réduction sur le prochain achat, emballage renforcé. Chacun possède un maillot tricolore d'une époque différente. Avec le nom d'un millionnaire floqué dans le dos. À chacun ses héros. Sous les casquettes, je devine les regards bovins, déjà embués par les vapeurs d'alcool. Le lever de coude est aussi un sport collectif. Avant de rejoindre le trottoir, le dernier supporter me fixe, incrédule. Ses yeux de poisson mort me regardent sans me voir. Le feu passe au vert et je démarre. Par curiosité, je lance un dernier coup d'œil dans le rétro. Le soleil m'éblouit mais il me semble voir un imbibé cracher sur ma voiture.


Je m'engage sur le boulevard du Canal, artère centrale de ma petite ville. Deux voies, des troupeaux de voitures défilent sous le regard bienveillant des signaux tricolores. Je suis ma file, discipliné, soumis à l'instinct grégaire de l'automobiliste. Malgré le mouvement, quelques coups de klaxon retentissent devant. Ils témoignent plus de la joie que de l'impatience. On dirait presque un chant d'encouragement. Je distingue quelques drapeaux accrochés aux toits en tôle, une étoffe bleu-blanc-rouge étendue sur une vitre arrière, des chaussettes aux mêmes couleurs épousant les formes rondelettes de rétroviseurs. Je me souviens alors que la France joue ce soir. Je comprends mieux cette effervescence patriotique. Il n'y a que le foot pour faire resurgir les pulsions nationalistes. Le foot et le FN. Juste avant de rejoindre la rue Chante Coq, un automobiliste bleuté m'adresse un doigt d'honneur tendu.


Plus je me rapproche du centre-ville, plus les piétons se colorent et s'amoncellent. Les espaces se réduisent, la foule grandit. La rue qui mène à l'épicerie est obstruée par un sens interdit. Un message imprimé surplombe le cercle rouge barré de blanc : "Place du Marché interdite aux véhicules. Accès à l'écran géant par voies piétonnes." Je suis la déviation et me gare rapidement sur un emplacement réservé aux livraisons. L'utilitaire du boulot, tout en angles, se glisse entre deux allemandes d'un noir nacré. Je verrouille et remonte le trottoir. Un chien, croisement entre un labrador et une incertitude, me regarde passer, amorphe. Un foulard républicain noué autour de son cou doré. J'esquisse une caresse de la main et viens lui flatter le crâne. Sans prévenir, l'animal se redresse lentement, lève la jambe et se soulage sur mes pieds. Stupéfait, j'esquive mais trop tard. Le flot d'urine inonde mes baskets. J'évalue le désastre. Un passage en machine en viendra à bout. Je gratifie l'incontinent d'un lourd regard de reproche et reprends le cours de mon trottoir.


Je remonte la ruelle à grandes enjambées. L'urine vient de traverser la toile de mes chaussures et s'attaque à présent aux chaussettes. Quelques balcons arborent des drapeaux géants. Les couleurs sont ternes, le soleil n'arrive pas à franchir le relief d'immeubles. Au loin, je distingue une sourde rumeur, comme le bouillonnement d'un fleuve chahuté. Mon mètre quatre-vingt-sept dépasse un groupe de touristes teutons armés de chaussures en liège, chaussettes montantes et casquettes publicitaires. Collision d'odeurs corporelles : sueur, haleines alcoolisées, crème solaire et désinfectant. L'atmosphère plombée agglomère les molécules et me donne la nausée. Je fonce. Je veux en finir, rentrer chez moi, m'isoler dans mon sanctuaire.


J'ai enfin contourné le bloc de bâtiments. Le grand jaune revient me grignoter de ses rayons alors qu'une petite brise chuchote à mes oreilles. Je dévale la rue des Invalides. Je me glisse entres les piétons, colorés, monochromes, fluos, tel un pinceau sur une palette pop-art. Mes muscles se plaignent, le manque d'habitude. À dix mètres, la chaussée est obstruée par une troupe de Schtroumpfs géants. Sans les bonnets. Je me décale sur le trottoir. Ma semelle droite fusionne avec un vieux chewing-gum laissé pour mort. Tout en gardant mon allure, je tente désespérément de chasser le parasite par friction sur le goudron. Je devine le désastre. La gomme gluante s'étale et pénètre les reliefs du caoutchouc. Concentré sur ma foulée, la pupille rivée sur ma basket droite, je heurte sans violence un marmot accroché à la main de sa mère. Mes excuses jaillissent à l'unisson de mon sourire désolé. Le gamin et sa génitrice me fixent de leurs yeux étonnés. Leurs bouches en O mou se resserrent et se muent alors en rictus de colère. Les joues déchirées par trois bandes de peinture tricolore ils se jettent sur moi, s'agrippant à ma chemise et mon pantalon. La femme plante ses ongles dans mon bras alors que son rejeton s'accroche à la poche du baggy. Je me débats, repousse la mère des deux mains, lui ordonne de se calmer, de me lâcher. Ses yeux cernés de rouge me projettent sa haine. J'y puise la force nécessaire et m'arrache à son emprise. Elle perd l'équilibre et s'étale sur le sol après s'être tordu la cheville. Électrisé, le fiston finit de démembrer ma poche et se laisse emporter par son élan. Il tombe sur sa mère, l'écusson des hôpitaux de Genève en guise de trophée entre les mains. Quand je vois leurs yeux étinceler de rage, la panique supplante la surprise. Je lance un regard circulaire : les Schtroumpfs géants me fixent, certains me désignent du doigt. Ils accélèrent le mouvement dans ma direction. De son côté, le pochicide se relève avec souplesse et arrache sa casquette. Son visage n'est que colère. Cheveux teints en bleu, sourire carnassier éclatant et les yeux gonflés de veines rouges. Mon cœur oublie un battement et je pars en courant.


Je détale dans la rue des Invalides avec mes bottes de sept lieux, la meute bariolée aux trousses. J'esquive un peu, je bouscule beaucoup. Les passants, surpris, n'ont pas le temps ni la présence d'esprit de réagir. Mes jambes brûlent, mes articulations s'entrechoquent. Ma vue anesthésie mes autres sens. Je suis dans un couloir étroit, jonché d'obstacles, la ligne d'arrivée m'attend à cinquante mètres. Je me souviens alors de mes neuf ans, la course de ma vie, Le chien du voisin accroché à mes mollets pour quelques cerises volées. À cette époque, mes pieds chantaient sur le gravier.


Place du Marché. Mes longues jambes s'immobilisent. Le bleu et le rouge saturent mon champ de vision. Une marée humaine est agglutinée devant un écran géant. Les esclaves et le maître. Les attitudes reflètent un amalgame de soumission, de rage et d'espoir. Le brouhaha s'intensifie d'un coup, la rumeur du fleuve éclate en un millier de conversations inaudibles. Une brise, polluée de relents de friture, de goudron et de bière chaude, m'agresse les narines et picore mes gouttes de sueurs. Peu à peu, la masse grouillante lève ses yeux multiples sur moi. J'arrive à grand-peine à distinguer les individus dans la foule. Les flashs se succèdent, mes iris tressautent, impossible de fixer un point. Perruques bariolées, poitrines peintes, drapeaux en guise de capes, cornes de brume, visages tribaux. L'eau. Le feu. La pureté. La houle se lève. Ils se rapprochent. Avant d'être englouti, je pose mes yeux embués sur l'écran. La composition des équipes. La France en blanc. La Suisse en rouge.


Le tsunami me submerge. Je suis ballotté, retourné, pétri. Expulsé. Je sors d'un tambour de lave-linge. Ma chemise a été arrachée, mon pantalon raccourci. Des doigts ont souillé mon torse et mon visage, je suis peint aux couleurs de la tribu. L'eau, le feu, la pureté. Des bras puissants me soulèvent et me rapprochent un peu plus du soleil. Mon corps m'ignore jusqu'à oublier la douleur. Je glisse sur cette surface de doigts mouvants, la sensation d'abandon est totale. Le grand monolithe noir se dresse devant moi, les joueurs alignés sur la pelouse verte restent tatoués sur ma rétine. La voix des commentateurs me traverse et résonne dans mes os. On me repose, lentement. Tous les visages alentours sont joyeux. On me sourit, me félicite, m'encourage. Une bouteille en verre se glisse dans ma main, des tapes dans le dos en signe de fraternité. Un sifflement strident déchire l'air. Le coup d'envoi ! Je me sens alors aspiré par cette fenêtre aux pulsations enivrantes. Je commence à vibrer à l'unisson de ceux qui m'entourent. Je me dissous avec eux, en eux.


Sur le sol, les restes d'une chemise. Au bras, l'écusson des hôpitaux de Genève. Une croix blanche sur fond rouge.


 
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   Pimpette   
20/7/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Alienor

Texte superbe à tous les points de vue
Sujet excellent et belle écriture...très fortt sans jargon de journalistes, sans vulgarité, sans franglais, et un humour de qualité qui devrais plaire à beaucoup d'autres ici!
Par exemple le batard qui vient du croisement d'un Labrador avec une incertitude....je laisse découvrir de nombreux autres...extra!


L'histoire elle même vaut la peine et l'on se dit en ces temps de Foot Mondial que tout ceci pourrait arriver...science footfiction?

J'ai passé un temps de lecture rare!

   Uranie76   
20/7/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Le tambour de lave-linge?, je viens d'en sortir à peine. Attends que je me recoiffe...parce que c'est un sacré rodéo, peut être même combiné à un grand huit. Surtout ne pas oublier de respirer parce que ça gigote, ça tressaute, ça roule, ça fonce, ça court, ça saute.

Effusion contagieuse, les cinq sens sont mis à contribution pleinement entre émanations, exhalaisons, matières organiques, couleurs fluos, formes et motifs, voix, claxons : un texte décoiffant, c'est homogène, fluide, dynamique, un tsunami, une leçon de ponctuation (pour moi).

Un enchantement! bravo et merci l'auteur pour ce voyage.

   widjet   
11/8/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très sympa et d’une actualité encore frémissante.

Fluide, visuel (l’auteur doit être amateur de cinoche) et doté d’un humour plutôt fin (« croisement entre un labrador et une incertitude », « les piétons se colorent », « un vieux chewing-gum laissé pour mort » pour ne citer que ceux là…) et d'un sens de l'observation efficace. Style clipesque (phrase cutées), il faut quelques minutes pour s’y faire et après ça déroule tout seul.

Certes la réaction de la mère est tirée par les cheveux, mais on est en comédie, alors why not, ça passe bien (et le rendu visuel est réussi).

La phrase de fin cloture ce rejouissant malentendu de façon adéquate.

Un premier texte (vraiment ? J’ai connu un Alienor (à moins que ce fut un Athanor ? Mon dieu, je perds la mémoire) - excellent auteur, du reste - sur Oniris, il y a longtemps, mais je ne me souviens pas de ce style même si je me rappelle d'un goût prononcé pour les descriptions…) et une première réussite.

Bravo !

Pourquoi le cacher, je me suis retrouvé dans la forme, le ton décalé (mais vous semblez avoir un vocabulaire plus riche que le mien)... Pendant un moment, j'ai même cru que c'était moi qui l'avais écrite cette nouvelle ! (histoire de taquiner quelques Oniriens) :-))))

W

PS : Titre excellent. Le F, c'est pour Football, je présume ...

   Robot   
20/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Et si c'était réel ? Mais je crois bien que cela n'a pu qu'être vécu et rapporté sans exagération. Et avec une écriture qui a aucun moment ne vous donne envie de vous arracher au tsunami de cette rédaction qui emporte le lecteur. Dés le début, sans savoir vraiment où l'on va, on s'y précipite allégrement pour savoir jusqu'où ce texte tumultueux comme une rivière en crue va bien pouvoir nous porter. Je suis subjugué.. et essoufflé.

   Anonyme   
21/7/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Laissez moi un instant ! Je suis étourdi.
Imaginez qu'un chercheur de truffes prenne une truffe de cinq tonnes sur la tête ! C'est ce qu'il vient de m'arriver. Je vous remercie bien, mon cochon a péri dans l'incident.
Ou bien alors, si vous préférez, un déçu de l'Eldorado qui viendrait de trouver un milliard de pépites sachant qu'elle ne lui appartiendront pas.

Il y en avait tant que je n'aie pu en photographier que quelques unes.

Ma semelle droite fusionne avec un vieux chewing-gum laissé pour mort : la fusion de la modernité et de l'élégance. Qui a dit que c'était impossible ?

"Je devine le désastre." : dommage, cette répétition, le "J''évalue le désastre" précédant étant d'ailleurs bien meilleur. Rien qu'une étourderie, je n'en doute pas un seul instant.

"Ses yeux cernés de rouge me projettent sa haine. J'y puise la force nécessaire et m'arrache à son emprise." : j'aime beaucoup cette deuxième phrase qui puise sa matière dans la première.

"le pochicide" : Ah, la saveur des néologismes bien membrés !

"Mon cœur oublie un battement" : Quelle inventivité ! C'est jouissif.

"Je détale dans la rue des Invalides avec mes bottes de sept lieux" : bon sang, vous mépuisez. Je vais quand même pas le redire à chaque fois ? Quoi, si ? Bon, alors... quelle inventivité ! Juste une petite remarque : bottes de sept lieuES, non ? Ou alors, y a une astuce que je n'ai pas su voir.

"Je sors d'un tambour de lave-linge." : mais bon dieu, comment faites-vous ça ! Votre secret, je vous prie ! Non, je vous somme : la plume ou la vie !

Mince alors, c'était pourtant évident, et d'ailleurs annoncé, mais je ne l'ai pas vue venir, la chute. C'est bête, hein ! J'ai cru qu'il s'agissait du match France-Allemagne. Alors, forcément... A un moment, vous parliez d'un véhicule garé entre deux allemandes. Je me suis égaré. Vous l'avez fait exprès, n'est-ce pas ?

Je ne vais pas tout reprendre du début (pas tout de suite) pour le confirmer, mais il me semble que, hormis une seule, il n'y pas une seule autre phrase où je n'aie pris ma part de plaisir après la vôtre.

Vraiment, il me semble que cette pardonnable répétition n'est que la seule bévue dans un texte sans autre faille que celle-là, mais néanmoins insuffisante pour justifier la rétention de ce "+" que je vous dois. Ce n'est que de l'inattention, ça ne compte pas.

Un bonbon a déconseiller aux diabétiques.


EDIT : Je vous l'avais bien dit... j'étais tellement étourdi que j'en oubliais de vous féliciter pour le titre.

EDIT 2 : On ne devrait jamais relire un texte à la lumière des autres commentaires. C'est vrai que le premier paragraphe est très limite. On y trouve une widjetterie flagrante : "Un paumé qui se croyait dans un épisode de Grey's Anatomy."
Donner, c'est donner et reprendre, c'est voler, je vous laisse mon "+", mais à la seule condition que vous ne me refassiez plus jamais un coup pareil.

   Alice   
20/7/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Le moins qu'on puisse dire, c'est que c'est un triomphe pour ce premier texte!
Une nouvelle à la fois brillante et légère, qui nous happe et nous empêche fermement d'édulcorer la fin. Ce qui est le plus admirable, à mon sens, dans ce texte, en dehors de nombreux passages piquants déjà relevés par plusieurs commentateurs, c'est le mouvement. Même le passage de la voiture et du feu vert est un tourbillon, on n'a même pas à attendre le vrai coup d'envoi (c'est le cas de le dire) de la nouvelle.
Bravo pour ce bijou,

Alice

   Anonyme   
21/7/2014
Bonsoir, désolé, mais malgré tous ces exceptionnels, et bien je n'ai pas accroché. Je me fais peut-être vieux, je ne suis peut-être déjà plus de ce monde même. Le foot comme un tas d'autres anomalies de notre civilisation MORIBONDE ne me fait pas frémir un poil. Je m'étonne d'ailleurs que si peu de monde ait boycotté cet "évènement" opium du peuple terrestre, la misère mentale autant que physique croit à grande vitesse partout sur notre planète et personne ne semble voir que le sport est devenu, avec les principaux médias, une vrai machine à laver les cervelles et qu'ainsi l'overdose de la stupidité nous guette.
Ce texte, bien écrit sans doute, qui se veut enlevé, rythmé, m'a, à vrai dire saoûlé, à un tel point que, je dois bien l'avouer, je n'ai pas compris grand chose de cette histoire et en quoi elle pouvait bien être humoristique. Je n'apprécie donc pas. Re-désolé.

   Pepito   
21/7/2014
 a aimé ce texte 
Pas
Forme : écriture enlevée qui, dans un premier temps, invite à poursuivre. L'attente , pour voir ou on va arriver, s’arrête avec "l’écusson de poche".
Des images moyennes :
" Le orange m'éclabousse le visage."
" Le grand jaune revient me grignoter "
" chewing-gum laissé pour mort "
et d'autres excellentes :
"Pavlov, je te hais. Rouge."
"entre un labrador et une incertitude" mieux, à mon gout, sans le "et"

Fond : là je suis sidéré. Cette opposition entre intellos et supporters... c'est même plus un cliché, vous avez pulvérisé l’échelle de référence.

"je devine les regards bovins,"
"Ses yeux de poisson mort "
"Le foot et le FN."
De quel droit insultez-vous gratuitement une partie de la population ? Il est sûr que sur un site comme Oniris, c'est pas les supporters en "maillots" qui vont vous apporter la contradiction !

La fin et la "dissolution" du narrateur ne suffit pas à mes yeux à rattraper ce qui est écrit en amont.

Pepito

   Bidis   
21/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce texte de circonstance me fait penser à un dessin d’un humoriste belge : un type se promène avec un teeshirt où il est inscrit « Je déteste les Diables Rouge » et la légende dit : « Il faut vivre dangereusement »…
A l’instar du dessin précité, ce texte, écrit de façon alerte et imagée, m’a fait sourire. Et j’ai adoré le « croisement entre un labrador et une incertitude » dont je me servirai sans vergogne quand on me demandera de quelle race est le chien de ma sœur. C’est un peu dommage qu’il n’y ait pas, dans cette nouvelle, d’autre perle de cet acabit. Donnez au lecteur quelque chose de délicieux à se mettre sous la dent, il en réclamera toujours davantage…
Donc, pour moi, ce texte est très réussi, mais pas brillantissime.

   Anonyme   
22/7/2014
Déjà quatre plumes ! Que dire de plus ...
Une remarque et -en même temps- une question : l'auteur manifeste ici une certaine "répulsion" face aux excès d'une humanité grégaire, en délire, surexcitée dans un contexte "décadent" du type "panem et circenses" des jeux du cirque de l'empire romain.
Il est vrai que le football engendre cette démesure alors que supporter une équipe de rugby est déjà mieux considéré et que dire des encouragements prodigués par des nationaux à un(e) athlète lors des jeux olympiques ? On y trouve là moins à dire...je crois...

Il y a ici un certain snobisme ici... soirée 3B...et un certain mépris de l'humain en foule. Pour le foot du moins. Je le ressens aussi, souvent et pour d'autres événements comme la guerre lorsqu'elle est de religion et qu'elle incite à des actes insensés par fanatisme.
Mais je ne peux m'empêcher au même moment de vouloir percevoir en chacun, pris individuellement, un être sensé et sensible, à sa façon, cultivé, à sa façon, lucide, à sa façon, et avec des valeurs de base communes à chaque être humain...quelqu'un d'intéressant donc.

Il me manque de toutes petites allusions à cela ici. Comme une faculté de "repêchage" allouée par l'auteur...sans cela, il est vrai que l'on pourrait croire qu'il est toujours aussi facile -chez nous en tout cas- de pousser l'homme au pire.

   Anonyme   
22/7/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Alienor,

Votre histoire paraît simple et pourtant j’ai eu beaucoup de mal à la démêler. D’abord, il m’a fallu presque atteindre la moitié du texte pour connaître le sexe du narrateur. J’ai pensé à une entourloupe du genre « Betty », roman d’Arnaldur Indridason, où tout le monde n’est pas celui ou celle qu’on imagine. L’art du romancier résidait dans le style, qui nous laissait sur une énorme méprise durant au moins cent pages, en évitant d’avoir à accorder des verbes ou des adjectifs au féminin. Je me suis dit chouette, un narrateur hermaphrodite ou asexué, ça peut être marrant. Et puis, patatras, vers la fin du cinquième paragraphe apparaît enfin le mot « stupéfait ». Voilà enfin le narrateur traité aux petits oignons. Dommage. Il y aurait très peu à enlever pour conserver le mystère chromosomique (Mon mètre quatre-vingt-sept - Avant d'être englouti - Je suis ballotté, retourné, pétri. Expulsé.- je suis peint aux couleurs de la tribu - Je me sens alors aspiré).

Car enfin, ce héros est bien mystérieux. Que sait-on de lui ?

- Je pencherais pour un infirmier plutôt qu’un toubib.

- Travaille-t-il dans un hôpital de Genève ? J’espère, sinon je ne vois pas l’intérêt d’insister sur l’écusson des hôpitaux de Genève. En plus ce serait mépriser le lecteur.

- Est-il suisse ? Rien ne l’indique vraiment. Il peut avoir été secoué par des supporteurs français juste parce qu’il avait cet écusson au bras. D’ailleurs, Une croix blanche sur un fond rouge, ce serait pas tout simplement le drapeau suisse, plutôt qu’un écusson d’hôpital genevois ? Bref, le type est identifié comme suisse.

- Où se déroule la scène ? En Suisse ou en France ? Vu la grossièreté de la maman et du gamin, je pencherais pour la France :) Disons une ville frontalière, genre Thonon-les-Bains. Pourquoi un suisse travaillant en Suisse viendrait-il vivre en France ? Ça existe, ça ? Je penche donc pour un français de Thonon-les-Bains travaillant dans un hôpital de Genève.

Je commence à peine à créer un espace imaginaire pour le personnage. Le reste se tient, le voyage initiatique arrive bien à son terme, la transformation du personnage semble bien se produire. D’un homme méprisant (« je devine les regards bovins » – Foot+FN – etc…), probablement égocentrique et finalement peu exigeant (Musso), vous faites un héros « qui commence à vibrer à l'unisson de ceux qui l'entourent. Il se dissout avec eux, en eux ».

La fin est très ambiguë. Le héros ne s’intéresse pas du tout au foot (il se souvenait à peine que la France jouait ce soir-là) et pourtant il est adoubé selon un rite d’intégration (« On me sourit, me félicite, m'encourage », etc…). On le débarrasse de tout signe extérieur d’opposition, de non-appartenance au clan (« Sur le sol, les restes d'une chemise. Au bras, l'écusson des hôpitaux de Genève. Une croix blanche sur fond rouge »). Mais cette vague est-elle libertaire ou liberticide ? La question reste ouverte.

Je ne comprends pas la symbolique de la profession du héros, autrement que par son identification immédiate comme ennemi potentiel, grâce à l’écusson des hôpitaux de Genève (le gamin le garde comme un trophée).

Bon, l’argument de la nouvelle reste assez faible et convenu. Je me suis un peu ennuyé de tous ces non-évènements, mais j’ai pris grand plaisir à suivre une narration pêchue et un style inventif malgré un humour qui manque parfois de mordant et de dérision. Disons, un peu trop de premier degré. Je regrette aussi cette phrase : « Il n'y a que le foot pour faire resurgir les pulsions nationalistes. Le foot et le FN ». Le personnage me semblait assez intelligent pour ne pas sortir des clichés pareils. Les pulsions nationalistes d’un supporter ne sont pas forcément miscibles dans celle d’un parti politique, quel qu’il soit. Citer le FN de cette façon radicale ne me paraît pas une bonne idée romanesque. Je pense qu’un éditeur vous demanderait de la supprimer, pour évacuer ce qui semble n’être que l’expression d’un prurit d’auteur.

Ludi
éditeur pragmatique

   guanaco   
22/7/2014
 a aimé ce texte 
Bien
Le supporter de foot débile et FN, je rejoins Pépito,vous y allez un peu fort.C'est extrêmement réducteur. Je suis moi-même fouteux et ne me reconnais pas dans les généralités faites dans ce texte.
Mais des caricatures existent et beaucoup ont été faîtes, notamment par les comiques comme Florence Foresti ou par des revues style Charlie Hebdo. Le but: faire rire.
Même si je reconnais le rythme de cette nouvelle, cette forme d'essorage du narrateur, j'avoue ne pas avoir été captivé plus que ça. J'ai eu l'impression de lire un bon édito, un billet d'humeur plus qu'une nouvelle.
Bon choix de titre en revanche.

Merci pour votre texte.
PS: en fait c'est l'équipe suisse qui est passée au sèche-linge ce jour-là !

   Cox   
22/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
A mort le foot !

https://www.youtube.com/watch?v=scFK3eQjOWY

Non, plus sérieusement je n'ai rien contre les footeux, mais je ne comprends définitivement pas l'intérêt de ce sport.
Vous imaginez donc que ce texte m'a fait du bien ^^.
Qui plus est, malgré les protestations -compréhensibles- de quelques chatouilleux, je ne trouve rien à redire quant au fond et à sa"caricature". On ne dépeint pas ici l'individu : on ne dit pas que tous les supporters sont d'effrontés nationaux, on ne dit pas que qui aime le foot est indescriptiblement stupide. Ce qui est vu c'est la foule, la horde, et pour en avoir à regret vues quelques-unes de ces foules, il faut bien admettre que pour décrire l'effet d'ensemble que produit le public après un match, "bovin" est le mot.

Bref, ce texte est écrit avec une plume remarquable. L'aisance du style est bluffante, et laisse rêveur.
Simplement, pour un texte humoristique, s'il y a des passages qui font mouche, aucun ne m'a fait lâcher un de ces petits rires francs... alors qu'avec une idée aussi plaisante, il y aurait eu de quoi !

Bref, ceci pour justifier que je ne voie pas votre texte comme "exceptionnel"... Mais pas loin !

   chVlu   
31/7/2014
Je relève une certaine aisance à enfiler les mots comme d'autres les perles. Le film se déroule bien et enchaine les scénettes dont j'aurais dû apprécier l'inspiration.
Mais, dans la caricature à sens unique, je n'ai fini que par percevoir un sens interdit. Je n'ai ni tendresse particulière, ni ressentiment à l'encontre des fans de sportifs vêtus de flottants de flanelle, courant après le ballon rond, mais le parti pris démesuré a fait naître en moi une vocation d'avocat. Il m'a semblé que ce positionnement qui vient flirter avec l'intégrisme a entaché le style. Certaines tournures m'ont paru en faire trop comme le fond grossièrement anti....y compris quand le narrateur se rabaisse lui même.
"La victoire des médiocres sur le système"
" Mes excuses jaillissent à l'unisson de mon sourire désolé"
"Ma semelle droite fusionne"
"Je devine le désastre. La gomme gluante s'étale et pénètre les reliefs du caoutchouc"
"Sous les casquettes, je devine les regards bovins, déjà embués par les vapeurs d'alcool"+"Ses yeux de poisson mort me regardent sans me voir"

"Le flot d'urine inonde mes baskets. J'évalue le désastre."

"L'atmosphère plombée agglomère les molécules et me donne la nausée."

"Le grand jaune revient me grignoter de ses rayons alors qu'une petite brise chuchote à mes oreilles"

"Je me glisse entres les piétons, colorés, monochromes, fluos, tel un pinceau sur une palette pop-art."

Je dois aussi avouer une faiblesse de lecteur, peut être un manque de discernement, les agents de santé des hôpitaux de Genève sont tatoués ? C'est dans les contraintes du métier ? J'ai beau tourner dans tous les sens je n'ai pas compris comment chemise arrachée l'écusson était toujours au bras...

Enfin sur le fil qui emmène la chute, pourquoi avoir choisi une tenue d'agent hospitalier suisse, et même précisé de Genève, là où l'uniforme du secouriste aurait suffit sans désorienter le lecteur et aurait renforcé la critique de l'inculture du footeux de façon assez sournoise...

Ne soyez pas inquiet pour vos plumes, fidèle à mon choix je ne noterais pas ce texte qui n'a pas voulu me parler, même si ici j'ai plutôt l’impression qu'il m'a mal parlé.

chvlu
rugbyman
et
chambreur de footeuse à ses heures

   placebo   
23/7/2014
 a aimé ce texte 
Un peu
Hello,
Beaucoup a déjà été dit, je vais redonder :
- j'aime beaucoup le titre, j'ai cliqué sur la nouvelle pour lui
- surpris par cette vision sombre du "fan" de foot, renforcée par la narration à la 1ere personne.
- on s'habitue au rythme nerveux de l'écriture au bout de quelques paragraphes.

Au final, pas sûr d'avoir tant apprécié que ça ma lecture même s'il y a du potentiel et du résultat.
Bonne continuation,
placebo

   Anonyme   
3/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Comme cela me plaît d'être d'accord avec presque tous les commentaires ! des plus élogieux (nombreux!), à celui, plus critique, de Pepito.
Votre texte m'a beaucoup plu, son rythme chirurgical et ses métaphores telles de véritables fruits d'un auteur. [Moi j'adore : "chewing-gum laissé pour mort"] … D'ailleurs je vote "très bien"… mais…
Mais Pepito n'a pas complètement tort lorsqu'il (elle?) critique et regrette les lieux communs ("regards bovins"), (heureusement rarissimes), et aussi et surtout le dualisme footeux - antifooteux, la vision binaire, le monde à deux faces, manichéisme noir et blanc, il dessert la dimension littéraire.
Je vois ce hic comme un piège dans lequel serait tombé votre évident talent narratif.

   Farfalino   
19/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime bien l'idée du parallèle entre les zombies et les supporter, cela m'amuse beaucoup moi qui subis le sport en général dans les médias et parmi mes proches. Une sorte de mini-vengeance jubilatoire !

L'écriture est nerveuse, caustique et la sensation de danger est bien rendue.

   Ninjavert   
21/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Merci pour cette lecture dynamique et intense !

L'écriture est fluide, assurée. Vous savez où vous allez et nous y emmenez sans détours, avec une plaisante assurance. Je suis fan de cet enchaînement de phrases courtes, qui nous font progresser au rythme de narrateur, ne voyant pas plus loin que le coin de la rue. Sur la forme, c'est très agréable à lire, les tournures sont maîtrisées et il y a de nombreuses formules heureuses (déjà pointées par beaucoup : le labrador et l'incertitude, le chewing-gum laissé pour mort, etc.)

Je tempère toutefois car d'autres expressions m'ont semblé moins réussies (celles avec les couleurs notamment : le orange et le grand jaune). Il ne s'agit là que d'une affaire de goût, mais j'ai regretté ces quelques formules que j'ai trouvé bien en deçà du reste.

Sur le fond, je ne ferais pas l'erreur de vous reprocher cette vision très pessimiste du supporter de foot : c'est votre narrateur, votre personnage, et vous lui faites bien dire et penser ce que vous voulez. D'autant que des gens qui considèrent par principe les footeux de cet œil là, j'en connais dans la vie réelle.

J'ai trouvé que cette vision du narrateur fonctionnait vraiment bien. Il est cohérent dans ses réflexions, et sa perception de l'environnement est plutôt réussie. L'humour, omniprésent, est lui aussi plutôt bien dosé et réussi... même si à moi non plus, la lecture n'a jamais fait franchir le pas du sourire au rire.

Il n'y a pas grand chose à améliorer au final, et les quelques éléments que j'ai trouvés moins bons relèvent de critères très subjectifs. Par contre, j'aurais trouvé intéressant de pousser un peu la métaphore zombiesque. Moi aussi, c'est le titre (très bon) qui m'a attiré ici (preuve qu'il est réussi ^^) et ça commence très bien "(C'est à ce moment que je vois les premiers"), mais après on quitte totalement le registre zombiesque pour rentrer, plus, dans celui de la bêtise et du troupeau (certes pas forcément incompatible, mais bon). Pousser la métaphore un peu plus eût pu être amusant.

Un détail, quoi.

Sinon, très bon choix du présent , qui renforce le sentiment d'immersion.

Merci pour cette très sympathique lecture !

   LeopoldPartisan   
21/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
marrant comme on peut ne pas plaire à tout le monde ! En cela bravo, même si c'est parfois tiré par les cheveux... En france supporter le foot peut être taxé de supporter le FN, il y a 15 ans c'était soutenir la mixité avec son Blanc, Bleu, Beurs... Comme le disait il y a déjà 1/2 siècle, Bob Dylan "the time they are a changin". En Belgique, par contre le foot cet été ce fut par exemple un gros pied de nez au séparatisme ambiant entre les wallons et les flamands et un retour certe bien artificiel à une notion d'unité nationale.

J'ai aimé ce texte, car c'est avant tout une situation qu'en bon arogaphobe j'aurais vraiment beaucoup de mal à gérer et qui finit bien puisqu'il vainc celle-ci en entrant en symbiose avec cette foule qui le terrifie.

on en redemande.

   caillouq   
23/8/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Un texte trop facile pour mon goût, qui surfe sur la vague d'agacement qu'on éprouve tous un jour ou l'autre quand la pression footballistique se fait trop forte. Pourquoi pas, mais j'aurais apprécié une progression dramatique moins convenue, et un narrateur moins anonyme et limité à son agacement. Un regard plus empathique, capable de distinguer entre les différents degrés de perte d'humanité des supporters, par exemple. Ou alors des clés pour comprendre pourquoi le narrateur est si manichéen. Bref, quelque chose qui me surprenne, ou qui m'emmène ailleurs que dans un billet d'humeur avec des saillies qui, pour la plupart, ne m'ont pas convaincu (ça fait longtemps que les "regards bovins" ont perdu leur sel à force d'être croisés dans foultitude de textes à prétentions humoristiques, et une poche n'ayant pas de membre, on doit pouvoir trouver un verbe plus adapté tout en restant lexicalement décalé).
Je pense que l'écriture, aussi, est pour beaucoup dans ma réaction épidermique. On peut effectivement espérer d'une succession de phrases courtes, hâchées, qu'elles donnent du rythme au texte, mais quand il n'y a pas de temps en temps une phrase longue pour se reposer (ou juste, briser la monotonie du rythme), c'est très fatigant. L'abus de phrases nominales n'arrange rien.
Et pourtant, on sent que l'auteur a du souffle. Un talent pour la description que j'aimerais lire en situation plus risquée.
Et j'ai beaucoup aimé "A cette époque, mes pieds chantaient sur le gravier" (une petite phrase qui évoque beaucoup, sans fioritures artificielles).
Comme quoi, vu les commentaires élogieux recueillis par ce texte, tous les goûts sont dans la nature littéraire.

   Asrya   
27/8/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un titre surprenant comparé au fond de cette histoire, mais qui après lecture est plutôt bien adapté.

J'ai trouvé ce texte merveilleusement écrit.
Que ce soit les tournures de phrase, le vocabulaire, les images transcrites ; jusqu'à la ponctuation.
Le tout rend le récit extrêmement vivant. On s'y croirait.

Au début, cet homme manifeste du dédain envers ces supporter de foot. Et pas qu'un peu !
Pourtant, à la fin, j'ai cru déceler chez cet homme une autre vision des choses. Comme si le fait d'être aspiré par la foule, d'être amené à se joindre eux l'avait transformé ; comme s'il venait d'être saisi d'une nouvelle émotion, celle du partage.

"Je commence à vibrer à l'unisson de ceux qui m'entourent. Je me dissous avec eux, en eux."

A ces mots, je l'entends enterrer la hache de guerre qui le sépare des supporter.
Je l'entends se fondre dans un monde qu'il méprisait, qui au final, est loin de celui qu'il s'imaginait.
Peut-être que je me trompe et que ce n'est pas l'effet souhaité.

Cependant, malgré la qualité d'écriture indiscutable, je n'ai pas compris la focalisation sur le blason qu'arbore cet homme, aux couleurs du drapeau suisse. Quel intérêt ?
N'aurait-il pas été plus judicieux de prendre un individu lambda, quel qu’il soit, ayant tout simplement peu d'estime pour les supporter de foot ?
Le résultat aurait été similaire et les lecteurs, selon moi, s'attarderaient davantage sur le fond de cette histoire.

Voilà, ce sera tout pour moi,
Je vous remercie pour cet écrit original et très agréable.

Hâte de vous lire à nouveau,

Asrya.

   Anonyme   
10/9/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très rafraichissant.
Honnêtement, c'est simple à lire, entrainant, assez drôle... La comparaison entre certains fans de foot et les zombies est aussi divertissante.
Bref, une de ces nouvelles que j'aime dévorer.


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