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Humour/Détente
Corentin : Les Aventuriers de l'Amérion - Chapitre 35 : la Grauxünelle
 Publié le 24/09/08  -  3 commentaires  -  9339 caractères  -  18 lectures    Autres textes du même auteur

Finalement, le vaisseau est encore en panne. Mais les choses pourraient bien se précipiter...
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Les Aventuriers de l'Amérion - Chapitre 35 : la Grauxünelle


Ainsi donc, l’Amérion était encore tombé en carafe, entraînant la désormais bien connue procédure de crash contrôlé, suivie d’une sortie au Baukval en milieu supposé hostile, etc., etc. Skofüld bossait sur la réparation de l’Introducton – ou plutôt du composant mis en rade par l’Introduction 2.0. Maïkeule avait promis que ce ne serait pas bien long et que ce crash serait le dernier avant le retour sur Terre en grandes pompes de l’USS Amérion.


En attendant que Skofüld finisse de réparer le matos – ce qui risquait d’être long si cette grosse radasse de Lumi n’arrêtait pas de lui faire du pied –, Tipek et ses hommes n’avaient rien d’autre à glander que de faire connaissance avec la population locale. La flore était tout à fait banale. En revanche, la planète Zamoud abritait tout un peuple d’humanoïdes aquatiques, qui passaient le plus clair de leur temps à barboter dans un lac au milieu de loutridés fort joueurs. Klebz avait l’air de prendre beaucoup de plaisir à faire mumuse dans l’eau avec ces aquamen plutôt cools mais un rien limités niveau langage.


Tipek en avait profondément ras le bol de cet état de glande général, et demanda à tout le monde (sauf Lumi et Skofüld bien sûr) de rappliquer afin inspecter les environs.


Au détour d’un rocher jouxtant la plage, Tipek s’était retrouvé nez à nez avec une jolie jeune femme. Le capitaine regarda longuement la jeune aquawoman. Et elle était plutôt pas mal, pensa-t-il, bien qu’elle n’était clairement pas humaine. Un peu gauche, Tipek s’apprêtait à dire quelques mots qu’elle n’aurait sûrement pas compris, lorsque la jeune femme lui tendit quelque chose. La réaction de nos chers amérionautes ne se fit pas attendre : Brossard rechargea instinctivement son fusil – pour la trente-quatrième fois de la journée –, Klebz huma l’air, toutes oreilles dehors et, enfin, Tipek fit la gueule.


- Gné ? laissa échapper le capitaine.

- Sir ! Elle vous tend quelque chose ! Prenez-le ! fit Klebz, plein d’entrain en humant l’air salin.

- Euh… Oui, bon, fit Tipek en prenant la petite chose, pas plus grosse qu’un caillou.


Devant l’air abruti du capitaine, la jeune femme rougit (juste un peu, puisqu’à la base, elle avait le teint bleu fluo, et au final elle tourna au violet).


- Eh ben alors ? Kékecé ? Kékecé ? s’impatienta Klebz en manquant d’envoyer Brossard au sol d’un coup de queue.

- Ben… je sais pas trop. Jugez par vous-même, fit le capitaine en tendant à Klebz le caillou qui semblait avoir été peint en rouge.

- Oah ! Mais c’est une grauxünelle ! fit Klebz, tout content.

- o_O

- Ben oui, vous savez bien, une espèce de petit insecte tout sympa avec un corps rouge à pois noirs.

- Ah ? Oui. Et alors ? Qu’est-ce que ça veut dire ?

- Ben je sais pas, mais c’est vachement sympa !

- Sir ! éructa Brossard.

- Oui, Brossard, quoi, encore ?

- Faites gaffe, capitaine, j’ai lu un article l’autre jour dans Fusil à pompe magazine qui disait que, chez certaines tribus, l’offrande de grauxünelle était plus ou moins une demande en mariage.

- Vous vous foutez de moi, Brossard ? Il y a des histoires de grauxünelle et de mariage dans Fusil à pompe magazine, maintenant ?

- Ben en fait oui, c’était dans le courrier des lecteurs, et en fait la petite histoire a tourné au bain de sang, alors bon... Enfin, voilà, quoi.

- Hal ? Je fais quoi, d’après vous ? demanda le capitaine.

- Vous plantez là cette pauvre gamine, on rentre au vaisseau, on file un bon gros coup de pied au cul de Maïkeule pour que ça aille plus vite au niveau de l’Introducton, quitte à ligoter Lumi si nécessaire. Mais ça n’est que mon avis, sir.

- Vous en avez de ces manières, Hal !

- Ben désolé capitaine mais là je vous avoue que j’en ai vraiment plein l’cul.

- Eh bien vous prendre votre mal en patience, Hal ! Suivons cette gente dame, et voyons et peu où tout cela nous mène. De toute façon, je suis en liaison permanente avec Skofüld, il ne manquera pas de nous contacter quand on pourra redécoller.

- Soit, soupira Hal…


La petite équipée suivit donc Tipek et la jeune femme bras-dessus, bras-dessous, à travers de jolis petits champs de flaoueurzes au bord du lac. Frétillant de la queue, Klebz regardait le capitaine d’un œil attendri, tout en faisant tranquillement la chasse aux papuyons. Brossard passait son temps à inspecter derrière chaque brin d’herbe et n’hésitait pas à sécher le moindre insecte suspect d’un grand coup de taser dans la mouille. Hal quant à lui fermait la marche, d’un air résigné, l’air de vraiment *vraiment* se faire chier.


En continuant sur la plage, les aventuriers aperçurent bientôt un petit village sur pülotüh. La jeune femme qui tenait désormais Tipek par la main annonça d'une voix sans appel que... ben personne ne comprit rien, en fait, mais Hal déclara qu'il devait probablement s'agir de son village, ce qui semblait assez logique. Plusieurs mâles de la tribu en question s'avancèrent à la rencontre du petit groupe d'explorateurs. Lorsque Tipek se retourna vers Hal afin que celui-ci traduise les injonctions des indigènes, Hal marqua un temps d'arrêt puis expliqua qu'il ne comprenait rien. Tipek remarqua aux mouvements qui agitaient les antennes de son interprète qu'il essayait la télépathie, mais sans succès. Étrange, pensa le capitaine. Il se retourna vers le plus grand des autochtones et tendit ses mains à plat, paume vers le ciel en signe de paix, de non-agressivité et de désarmement nucléaire. Le grand être bleu lui tapa dans les mains, visiblement ravi de ce nouveau jeu.


- Ils ont l'air un peu demeurés, quand même, grommela Brossard pour qui une rencontre sans coups de feu ne rimait à rien.


Celui qui, manifestement, était le chef de la troupe de bienvenue tendit une outre à Tipek, avec insistance. Le capitaine consulta sa nouvelle compagne du regard, et le hochement de tête de la demoiselle lui fit comprendre qu'il fallait boire. Il déboucha donc l'outre qui dégageait une forte odeur d'euar, et la porta à ses lèvres.


***


tülülüt, tülülüt, tülülüt !!!


tülülüt, tülülüt, tülülüt !!!


Tipek ouvrit péniblement les yeux. Il distingua une lueur diffuse au-dessus de lui.


tülülüt, tülülüt, tülülüt !!!

...

tülülüt, tülülüt, tülülüt !!!


Il était allongé. Il tenta de se relever, mais une douleur lui cisailla le crâne. Ses yeux ne parvenaient toujours pas à distinguer quoi que ce soit d'autre que la lueur blanche qui, désormais, l'éblouissait littéralement.


tülülüt, tülülüt, tülülüt !!!

...

tülülüt, tülülüt, tülülüt !!!


Il tourna la tête, et aperçut un rectangle sombre, qui s'illumina. Une forme s'approcha de lui.


- Gnaä de hur van de Tuüt ?


Damned, il ne bitait rien. Il tenta de prononcer quelques mots, mais seul un gargouillis inintelligible sortit de sa bouche pâteuse :


- Euaaaar...


Une deuxième forme s'approcha de lui. Il sombra à nouveau dans l'inconscience.


***


- Caporal, il n'a pas l'air bien, là.

- Je sais, Hal, je sais, fit Lumi d'un ton inquiet. Ha, il se réveille, là, non ? Si si, il se réveille.


Hal et Lumi observèrent un instant le capitaine Tipek, amarré sur son médicopod, complètement dans le cirage. Celui-ci ouvrit les yeux.


- Vous m'entendez Capitaine ?

- Euaaaar... fit celui-ci pour toute réponse avant de retourner dans les vapes.

- Bon, conclut Lumi. Hal, que donnent les analyses thermo-sensorielles ?

- Rien, caporal.

- M'aurait étonné... maugréa-t-elle. Ha... Il revient à lui !


***


Tipek ouvrit de nouveau les yeux, encore plus dans le gaz que la première fois. Il cligna plusieurs fois pour tenter de distinguer quelque chose parmi ces halos diffus. Il reconnut la silhouette grotesque de Yababaoua, et parvint à articuler quelques mots.


- Hal... Que se passe-t-il, bon sang ?

- Calmez-vous capitaine. Vous avez subi un sacré choc, vous avez besoin de repos.

- Oui, renchérit Lumi, vous êtes en sécurité à présent, détendez-vous.

- Mais... Je ne comprends pas, balbutia Tipek. Nous étions sur la plage, et...

- Les différentes analyses de sang que nous avons faites révèlent que vous avez été victime d'une exogénose doublé d'une intoxication aiguë aux radicaux OH, trancha Hal d'un ton docte.

- Euh...

- En d'autres termes, vous avez pris la cuite du siècle, compléta le mamelu caporal.

- Mais... Oulà, oui. L'outre, là, c'était ça ? C'est à cause de ça ? Hein ?


Hal et Lumi échangèrent un regard entendu. Lumi prit finalement la parole.


- Vous avez bu une petite gorgée du liquide contenue dans cette outre, puis vous l'avez rendue à l'autochtone. Ce n'est que deux bonnes heures après que les premiers symptômes sont apparus, à savoir délire paranoïaque avec asymptote oblique, vomissements, diarrhées, engourdissement du pied droit, papillotements spontanés des oreilles...


La capitaine écoutait, complètement abasourdi par ces révélations.


- Oui, reprit Hal, vous nous avez flanqué une belle pétoche. Skofüld nous a appelés au même moment, je peux vous dire qu'expliquer aux indigènes qu'on décollait n'a pas été une mince affaire.


Tipek se releva de son médicopod d'un seul coup, et sauta à terre, la chemise de nuit laissant voir son fondement à qui voulait.


- QUOI ? Mais, ce ronronnement... Vous voulez dire qu'on est en route pour la Terre ?

- Mieux que ça, capitaine. Nous sommes arrivés.



 
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   xuanvincent   
24/9/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Re-voilà les aventuriers du vaisseau spatial de l'Amérion ! Avec son humour un peu particulier et son jargon bien à lui.

Le vaisseau est toujours en panne... Mais dans cet épisode les passagers du vaisseau découvrent un peuple qui a l'air plutôt sympathique et qui semble savoir prendre du bon temps !

Rigolo, et assez limité, le langage de ces hommes bleus aquatiques !

Incroyable !? A la fin de l'épisode, les passagers seraient finalement arrivés sur la Terre ?!

   nico84   
13/4/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Je finis ma lecture. Toujours le même humour, mais je deviens nostalgique car la fin approche et ça memanque déjà.

Que deviens cette campagne ? Deja de retour ? Trop rapide, trop rapide je dis, il faudrait encore plein d'autres épidoses.

Quel plaisir de te lire, bravo !

   jaimme   
27/8/2009
 a aimé ce texte 
Pas
A part un "papillotements spontanés des oreilles" (...) je me suis ennuyé. Les auteurs s'essouffleraient-ils nettement?


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