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Sentimental/Romanesque
Donaldo75 : Purgatoire
 Publié le 25/10/18  -  11 commentaires  -  16560 caractères  -  78 lectures    Autres textes du même auteur

Je veux juste poser une question
Qui se soucie réellement ?
De sauver un monde au désespoir
Il viendra un moment, quand le monde cessera de chanter
Les fleurs arrêteront de pousser, les cloches de sonner
Qui se soucie réellement ?
Qui voudrait essayer de sauver un monde
Qui est destiné à mourir

Marvin Gaye


Purgatoire


Ce lundi-là, Martin se leva tôt, comme à son habitude. Il se sentait fatigué, las, malgré un week-end tranquille avec Marjorie, son épouse, et avec ses deux enfants, Caroline et Thomas, des adolescents sages et polis. Il avait profité de sa grande maison, de son superbe jardin et du marché aux fleurs de Saint-Germain-en-Laye. Le dimanche matin, comme une majorité de Saint-Germanois, ils étaient allés à la messe de dix heures puis s’étaient rendus à la Brasserie du Théâtre pour un déjeuner en famille. La douche ne le revigora pas. Il décida de prendre quelques vitamines pour se donner du tonus car une dure journée de travail l’attendait ; il ne pouvait pas se permettre la moindre absence pendant la période de clôture semestrielle, en tant que chef comptable d’une grande entreprise cotée. Personne ne comprendrait. Sa direction lui en porterait probablement rigueur, son dossier jusque-là immaculé serait entaché, sa carrière pourrait en pâtir. Ses collaborateurs lui reprocheraient de les abandonner seuls dans les méandres procédurales du groupe, de les laisser se débrouiller avec la lourde mécanique de l’administration fiscale et surtout de ne pas les rassurer quand un manager viendrait leur demander des comptes, ajouter de la pression au stress, déranger leur routine bien établie.


Après un petit déjeuner avec sa femme et ses enfants, il vérifia le contenu de son attaché-case, embrassa tout le monde puis quitta la maison. Il marcha un quart d’heure en direction de la station de RER, un trajet agréable, surtout au printemps, avec en point d’orgue le superbe château royal devenu un musée renommé.


Arrivé au bureau, il anima le point journalier avec ses cadres comptables, mit à jour la planification des activités de clôture puis s’attela à ses dossiers en cours. En début d’après-midi, les premiers maux de tête commencèrent à assombrir sa journée. Il essaya de les combattre à grand renfort d’aspirine, en vain. Plus tard, il ressentit des frissons et des courbatures, comme le signe d’une mauvaise grippe. Il décida de s’en accommoder, comptant sur le retour au bercail pour traiter ces désagréments.


Martin leva ses yeux de sa pile de papiers et regarda par la fenêtre. La soirée s’annonçait douce, le soleil laissait progressivement la place à la lune. Il pensa à Marjorie, au dîner avec ses enfants, à un repos bien mérité devant un reportage culturel sur sa chaîne de télévision favorite. Il rangea son bureau, remit ses affaires dans son attaché-case puis passa dans l’open-space pour vérifier qu’il était bien le dernier à partir. Il ne restait personne à l’étage dédié à la direction comptable. Le temps était venu de rentrer à la maison pour rejoindre sa famille. Martin se pinça l’arête du nez, une astuce pour débrancher les assauts de sa migraine persistante, puis se dirigea vers l’ascenseur.


***


Martin reprit conscience. L’espace alentour était blanc, uniforme, avec des espèces de rochers ancrés sur un sol sans relief. L’horizon affichait un ciel bleu pâle parsemé de nuages blancs. Martin regarda ses mains, dans un réflexe conditionné. Il n’avait plus mal à la tête, son corps ne frissonnait pas et ses membres n’étaient pas fourbus. « Une bonne nouvelle », se dit-il.


Un des nuages clignota. Martin trouva ce signe étrange, même s’il ne paraissait pas vraiment plus exotique que sa situation ou le décor ambiant. Un autre nuage se mit également à clignoter, comme s’il répondait au premier. Martin sourit. « Quel endroit étrange », pensa-t-il.


Une voix interrompit ses pensées. Elle semblait venir du haut, de la voûte céleste bleutée.


— Visiblement, vous ne savez pas où vous êtes et pourquoi.

— Non, répondit-il en regardant instinctivement le seul nuage qui continuait à clignoter.

— C’est légitime. En général, on ne rencontre cette situation qu’une seule fois dans sa vie.

— Quand ?

— À sa mort.


Martin accusa le coup. Au plus profond de son être, il sentait bien que quelque chose clochait mais apprendre sa mort comme ça, par l’intermédiaire d’une voix venue d’un nuage clignotant, lui semblait presque désobligeant. Son interlocuteur immatériel s’en aperçut.


— Je suis désolé de ne pas mettre les formes dans mon annonce. D’expérience, je sais que ça ne sert à rien d’habiller la réalité de formules elliptiques. Alors, comme vous êtes quelqu’un de logique, de raisonné et de responsable, j’ai décidé de ne pas m’embarrasser du tralala habituel que les humains utilisent pour parler de la mort.

— C’est quand même rude, avouez-le.

— Je ne sais pas. Je n’ai jamais vécu une telle expérience.

— Vous avez de la chance.

— J’en conviens.


Martin se sentit tout à coup plus léger. Vivre une conversation hallucinante avec une entité indéfinie, visiblement immortelle, traitant de son propre décès, lui sembla reposant. Il n’avait pas à calculer les pertes et profits de son argumentaire, à chercher un sens caché derrière chaque mot ou à évaluer ses chances de s’en sortir. L’inéluctable était arrivé. Il pensa à Marjorie, à Caroline et Thomas, à ses parents tranquillement retraités dans le sud de la France. « Sont-ils au moins au courant que je suis mort ? » se demanda-il.


— La réponse est non.

— Comment ça ?

— Le temps est différent ici. Pour tous, vous êtes sur le chemin du retour.

— Comment suis-je mort, alors ?

— Je n’y connais rien en biologie humaine. Quand la procédure sera terminée, vous serez informé des détails précis de votre mort.

— La procédure ?

— Oui. Ici, nous sommes très organisés.

— Ici ? Quel est cet endroit ?

— Le Purgatoire. Vous en avez entendu parler me semble-t-il. D’après votre dossier administratif, vous êtes un catholique pratiquant.

— Entre la religion et la réalité, je pensais qu’il y avait un fossé.


Le nuage clignota plus vite. Les nuages alentour se mirent à clignoter de concert. Martin trouva ces illuminations amusantes, malgré le contexte. Il sourit de nouveau.


— Je suis content que vous le preniez aussi bien.

— Ai-je le choix ?

— Certes, non, mais d’autres réagissent mal, se roulent par terre, pleurent, crient, j’en passe et des plus pénibles.

— Vous avez dû lire dans mon dossier que j’étais une personne calme.

— Oui. N’empêche.

— Bon. Je sais où je suis. Je sais pourquoi. Parlez-moi de cette procédure.

— J’y viens justement. Au Purgatoire, comme on vous l’a expliqué à l’école, est décidé le sort des âmes après la mort physique du corps qui les héberge. Il y a néanmoins une différence notable entre ce qu’on vous a appris et la réalité des faits.

— Je vous écoute. Au point où j’en suis, plus rien ne peut m’étonner.


Les nuages clignotèrent tous ensemble. Les rochers se mirent également à scintiller. Martin tressaillit.


— Je vous épargne les détails techniques. Ils ne servent à rien. À l’issue de la phase d’évaluation, vous avez quatre issues possibles. La première, la plus connue de vos pairs, est l’affectation au Paradis. Contrairement à ce qu’on vous a raconté pendant des années, les places sont distribuées avec parcimonie, selon des critères complexes modulés par des péréquations et des quotas.

— Qui en décide ?

— Moi. Nous. En fait, une entité collective. Un tout en un, pour faire simple. Nous nous appuyons sur une logistique de calcul à laquelle je ne comprends rien et dont je ne fais qu’étudier les résultats. Ensuite, sur la base d’un entretien d’évaluation, je décide de votre affectation.

— Je comprends. Quelles sont les autres issues ?

— La seconde, également très connue des êtres humains, est l’Enfer. Là aussi les places sont peu nombreuses et réservées aux âmes dont le passé terrestre a dépassé le maximum de certains critères, dans le sens inverse de ceux requis pour le Paradis.

— Et là aussi, il y a des quotas et des péréquations ?

— Exactement.


Martin trouva l’explication logique. Finalement, il accepta que le Purgatoire adopte des règles aussi complexes pour affecter des places limitées à une population pratiquement illimitée. L’ensemble avait du sens. « Pourquoi les humains seraient-ils les seuls à connaître un problème de logement ? » pensa-t-il.


— Notre système n’est pas parfait mais c’est le meilleur actuellement. Nous attendons une nouvelle version pour le prochain siècle. Elle comportera de nombreuses améliorations.

— Ravi de l’entendre. Quelles sont les deux autres issues ?

— La troisième est le retour à la vie, ce que vous appelez la Résurrection. Elle est très rare.

— Elle est toujours basée sur le même calcul ?

— Grosso modo, oui. Il y a quand même, parfois, des voies de contournement.


Martin mit du temps à comprendre. Pour lui, une voie de contournement, c’était une forme d’avantage injuste, comme le piston au temps du service militaire, ou le tour extérieur à l’ENA. Entendre que ces pratiques existaient au Purgatoire allait à l’encontre de ses convictions et de sa morale. Lui, il avait effectué son service militaire avec les autres jeunes de sa génération, malgré ses prestigieux diplômes, son père médecin réputé et la particule de Marjorie. Il avait couru dans la steppe alpine avec des sacs de sable sur le dos, nettoyé des fusils par centaines, mangé de la soupe amère et des rations racornies. Ces douze mois lui avaient appris l’humilité, la camaraderie, même s’il avait dû supporter les blagues douteuses de certains appelés et la discrimination vécue par des minorités. Surtout, il avait transmis ses valeurs à ses enfants, en arguant justement de son expérience militaire. Cette révélation d’une forme d’injustice institutionnalisée dans un lieu supposément neutre comme le Purgatoire le choqua.


— Je comprends votre déception.

— Le mot est faible.

— Même si nous ne sommes pas humains, nous ne sommes pas parfaits.

— Pourquoi nous avoir laissé croire le contraire, alors ?

— Il faudrait demander au marketing. D’après moi, il n’est jamais bon de désespérer le client. Vous allez comprendre avec la quatrième issue.

— Allons bon.

— Cette issue s’appelle le Grand Nulle Part. Elle a été théorisée par vos pairs à plusieurs reprises. Les derniers essais sont contenus dans des poèmes d’un chanteur californien du nom de Tom Waits.

— Je ne savais pas.

— C’est normal, à part un petit cercle d’intellectuels, personne ne lit ses textes et surtout ne les comprend à leur juste valeur.

— Et ça vous arrange, je suppose ?

— Oui.

— Alors, quel est ce Grand Nulle Part ?

— Comme vous êtes un homme logique, vous en déduisez que l’immense majorité des âmes se retrouvent affectées au Grand Nulle Part.

— Oui, puisque les autres issues sont réservées à des élites.

— Le Grand Nulle Part, c’est une zone qualifiée de quantique par vos savants actuels, où nous stockons les âmes dans un format compacté. Leur affectation logique varie selon des règles probabilistes.

— C’est assez instable, alors.

— Oui, dans un sens. Cette instabilité évite aux âmes de s’ennuyer.

— Comment faites-vous pour éviter la surpopulation, si cette zone est limitée ?

— Pour l’instant, nous avons assez de place pour encore quelques millénaires. Nous pensons que d’ici là, votre espèce aura disparu d’elle-même. Il n’y aura donc pas de surpopulation.


« Logique, une fois encore », se dit Martin. Malgré la force du raisonnement, il n’arrivait pas à se débarrasser d’un goût amer, celui d’avoir avalé des couleuvres pendant des années, d’avoir cru qu’après la vie les âmes méritantes trouvaient la paix dans la mort. Cependant, il savait qu’il n’avait pas le choix. Il ne connaissait personne dans les hautes sphères du Purgatoire en mesure de l’aider, alors il devait se contenter de la procédure officielle, celle de l’évaluation avec une entité faite de nuages clignotants et de rochers scintillants, dans un espace digne de Lewis Carroll.


***


L’évaluation démarra. Le nuage expliqua les critères à Martin. Ce dernier écouta patiemment, sans poser de questions. À la fin de l’exposé, il confirma son accord de poursuivre. Le ciel bleu pâle se chargea alors de graphiques, de tableaux, d’indices et d’équations. Les nuages se rangèrent sur le côté et cessèrent de clignoter. Son évaluateur lui donna la tendance, critère par critère. Martin retint que son dossier officiel était très bon au départ mais qu’après intégration des données de voisinage, sa moyenne baissait sensiblement. En réaction à cette information, il se décida à poser une question.


— J’ai bien compris que votre évaluation de ma vie, par les faits, m’attribue de très bonnes notes sur tous les critères. Ce qui est plus flou, au-delà du résultat final, c’est cette histoire de données de voisinage. Qu’est-ce que c’est ?

— C’est simple. Nous avons créé cet ajustement au début du vingt et unième siècle de votre ère. Il s’agit de mesurer la perception qu’ont les autres de votre personnalité, sur la base des mêmes critères que ceux utilisés pour évaluer votre vie.

— Comment faites-vous ?

— Nous procédons par sondage auprès des âmes qui vous ont connu ou côtoyé par le passé, quand elles étaient présentes dans des êtres humains vivants.

— Et vous avez beaucoup de réponses dans ce sondage ?

— 100% des âmes interrogées ont répondu, dans votre cas, ce qui est plutôt rare. Du coup, nous avons une précision statistique qui permet de prendre en compte les résultats. Du moins, c’est ce que disent nos experts du calcul. Avant que vous me posiez la question, je tiens à vous faire remarquer que ces âmes s’ennuient quand même pas mal dans le Grand Nulle Part. Avec ce sondage, elles prennent de l’importance, surtout qu’elles en connaissent l’objectif, étant passées par là.

— C’est quand même très subjectif, non ?

— Il faut s’adapter. À l’heure des réseaux sociaux, de l’Internet, nous ne pouvons plus évaluer les âmes sur la même base qu’au temps du papyrus. C’est le credo du marketing. Je n’ai pas d’avis sur le sujet. Moi, j’évalue.


Martin étudia la moyenne du sondage. Habitué à jongler avec des chiffres, à comparer des lignes de nombres avec des colonnes de totaux, à jouer de la règle de trois, il comprit vite la tendance.


— Ce que je constate, dans ces moyennes, c’est que les interrogés mettent en doute ma moralité, ma probité, l’honnêteté de mes faits et gestes.

— Oui, et dans le détail, ils trouvent suspect que vous ayez une aussi belle femme, de beaux enfants sages et bien élevés, une grande maison et une situation confortable. Pour eux, ce n’est pas normal.

— Vous n’avez pas pensé un instant à de la jalousie de leur part ?

— Non, pas sur une aussi grande échelle. Le panel est assez large pour éviter ce risque.

— Mais ils n’ont pas de preuve de ce qu’ils mettent en doute ?

— Ce n’est pas l’objet, de prouver. Ce qui compte, c’est votre réputation auprès de ces âmes mortes qui ne réagissent pas à chaud, qui ont eu le temps de réfléchir à la question. N’oubliez pas que le temps n’a pas la même signification chez nous.


Martin déprima. Il avait passé sa vie à bien se comporter, à éduquer ses enfants dans le droit chemin de sa propre moralité, à prendre soin de son prochain. Finalement, à l’heure de sa mort, le qu’en-dira-t-on l’emportait sur les faits. Sa destinée dépendait de l’avis de personnes décédées qui l’avaient côtoyé, de près ou de loin, du temps de son vivant. Et ces personnes décédées tenaient dans ce sondage leur quart d’heure de gloire, sans se préoccuper des conséquences de leurs réponses sur l’âme concernée.


Il n’eut pas la force de continuer. Essayer d’inverser la tendance lui paraissait désormais inutile. Le Purgatoire était une grosse machine administrative conçue pour gérer des âmes par millions, dans un pur esprit statistique. L’évaluation n’était qu’une farce, une excuse inventée par un marketing cynique dans le seul but de donner bonne conscience aux patrons de cette organisation. Martin cessa de penser. Il ne voulait pas que le nuage lui réponde avec les arguments inscrits dans son manuel de parfait petit exécutant. Il souhaitait seulement que la mascarade cesse, qu’il soit officiellement déclaré mort, quel que soit l’endroit où il atterrirait. Si le Paradis existait vraiment, il était fort probable qu’il soit géré par une administration tout autant aveugle que celle du Purgatoire, avec un règlement intérieur opaque, des statistiques à tous les étages et un tas de petits nuages et de rochers dédiés à son fonctionnement, prêts à clignoter ou à scintiller au moindre écart à la moyenne. Il laissa son évaluateur statuer sur son sort.


Les nuages clignotèrent, les rochers scintillèrent, le ciel reprit sa couleur bleutée puis Martin fut avalé par le Grand Nulle Part.


 
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   izabouille   
2/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'aime bien l'idée de départ, le purgatoire avec le ciel bleu, les nuages qui clignotent.
Martin se retrouve là sans trop s'étonner d'être mort et on dirait même qu'il en est content, c'est du moins l'impression que j'ai eue et j'ai trouvé ça un peu facile. Ensuite, toutes les explications un peu mathématiques et théoriques de ce qui se passe ensuite pour Martin m'ont un peu ennuyées, je trouve que ça ne colle pas vraiment avec l'univers que vous décrivez. Je n'y ai, à vrai dire, pas compris grand-chose, du coup je ne sais pas à quoi ressemble "le grand nulle part". J'aurais aimé une description plus imagée de ce grand nulle part plutôt que des évocations de calculs et de sondages qui ne m'évoquent rien, mais ce n'est là que mon avis et il n'enlève rien à la qualité de votre travail et de votre style.
Merci

   Sylvaine   
4/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Texte bien écrit, à quelques négligences près (par exemple on ne dit pas "porter rigueur" mais "tenir rigueur"), au sujet original et traité avec humour. j'aime bien le portrait gentiment satirique de ce bourgeois bien sous tous rapports, le dialogue mené avec esprit, et cette vison satirique d'un au-delà où règne la tyrannie bureaucratique qui caractérise le monde administratif et entrepreneurial. Une nouvelle vraiment plaisante à lire.

   hersen   
25/10/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ah ah, j'ai aimé !
Même là-haut, on prend les mêmes et on recommence : statistiques, réputation, évaluations (je n'ai pas d'avis sur le sujet, moi j'évalue :) un monde éclairé d'un marketing / il n'est jamais bon de désespérer le client.

Les âmes mortes qui comptent encore pour remplir les colonnes, comme dans la littérature russe !

Finalement, à la fin de la lecture, je me dis, bon, je ne suis pas pressée de me coltiner une autre administration, restons vivants !

C'est très drôle, un brin cynique.

Deux points relevés : méandres procédurales : méandre n'est-il pas masculin ?
Vous ne savez pas où vous êtes et pourquoi : NI pourquoi.

Merci de cette lecture "vivante" !

   Jean-Claude   
25/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Don,
Ah, les méandres de l'administration céleste.
J'ai bien ri.
J'ai juste été un peu déçu à la in : j'ai cru un moment qu'il allait être réinjecté dans sa vie, ce qui aurait permis une seconde arrivée au guichet :-D (genre boucle encore plus infernale).
Au plaisir
JC

   Louison   
25/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Même là haut c'est le bazar, l'administration est complexe et procédurière.

J'ai bien aimé l'idée du sondage auprès des personnes décédées qui remet tout en question.

J'ai passé un bon moment de lecture.

   in-flight   
25/10/2018
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Vu l'incipit (le cri d'alarme que Marvin Gaye lance en 1971: l'humanité court à sa perte, mais sauvons les bébés) je m'attendais à un texte tragique.
Mais le propos ici, c'est une mort individuelle dans laquelle le purgatoire est une administration "alhorithmée". Donc j'ai lu ça sous l'angle de la comédie. On dirait que vous cherchez à dénoncer la bureaucratie venue s'imiscer jusque dans l'au-dela, mais on a le sentiment que vous n'allez pas au bout de la critique (division du travail, catégories sociales post-mortem, normalisation, standardisation, évaluation).
Bien vu quand même le paraitre qui l'emporte sur l'être profond même après la mort. Cette dernière ayant dû s'adapter à la "modernité". Pardon au "progrès"...
Je pense que l'idée de départ est sympa mais qu'il y avait possibilité d'en faire un truc plus loufoque ; ou absurde, à l'image de l'époque actuelle.
Pour finir, j'enlèverais les 4 premiers paragraphes qui présente la situation de départ. On comprend bien que c'est pour présenter Martin, mais après les 3 astérisques, le lecteur se trouve plongé dans un univers radicalement différent sans reprise de cette situation initiale.

   Anonyme   
25/10/2018
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Don

Il y a une bonne idée de départ et c’est bien écrit, il manque, à mon avis, un peu plus de folie, de descriptions de cet autre monde, de confrontation avec d’autres âmes qui auraient pu raconter leur nouvelle vie...ça n’est bien sûr que mon avis...
J’ai passé un agréable moment de lecture...au plaisir
Pal

   Robot   
25/10/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Salut Don,
N'attend pas de moi une étude approfondie et littéraire.

Ce que j'apprécie dans les nouvelles c'est d'abord qu'elles me racontent une histoire. Avec celle-ci je ne suis pas déçu.

L'intro m'avait parue un peu longue à la première lecture mais relisant je pense qu'il était nécessaire finalement de décrire la routine de cet employé rond de cuir et bon chic bon genre pour bien nous amener à cette relation dialoguée avec le nuage clignotant.

Je trouve que dans les dialogues la froideur des réponses du nuage donne bien le ton.

L'idée de ce purgatoire est originale. Est-ce que le grand nulle part ne serait pas le dossier compacté d'un ordinateur. C'est ce que je me suis demandé à la fin du récit.


Aprés tout cette vision d'après la mort n'est pas plus absurde que celle du vieux monsieur Saint-Pierre orientant les âmes devant les grilles de l'au-delà. D'ailleurs cette vision m'a toujours gêné par son côté camp de concentration céleste avec son enfer four-crématoire. Je préfère ta conception aléatoire.

Il me semble que tu tiens là un synopsis qui devrait te permettre de développer ton récit ultérieurement.

J'ai passé un bon moment dans ton purgatoire.

   papipoete   
28/10/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Donaldo
Mourir, la belle affaire ! Tout n'est pas fini ; il va falloir s'arranger avec le " Grand Ordonnateur " !
Là-haut dans les nuages, il y a comme sur Terre, des giratoires, des voies sans issue, des parkings où l'on attend fort longtemps !
Chaque destination finale est mûrement étudiée, et le placement s'y fait au compte-goutte ( surtout le paradis ) et puis, il y a le purgatoire ... Le dossier du nouvel arrivant ne déroge à aucun passe-droit, comme le piston sur terre ! Reste le " grand n'importe quoi " ?
NB quelle imagination avec cette transposition céleste des tracasseries administratives et autres témoignages bien ou mal intentionnés !
Il ne fait pas bon mourir de " bonne santé ", car on reste vivant, on voit tout, on entend tout derrière les nuages !

   plumette   
28/10/2018
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Donaldo

belle idée, bien mise en scène! avec humour et une écriture limpide.

Je trouvais un peu trop caricaturale l'introduction et bien qu'ayant compris après-coup son utilité je me demande si vous ne pourriez pas être un peu moins dans l'archétype pour donner plus de vie à ce Martin.

ce que j'ai trouvé intéressant dans ce texte est que l'auteur nous suggère que la comédie des apparences serait gagante à tous les niveaux! c'est tout de même assez déprimant ! et je crois que je n'ai pas fini de réfléchir à cela!

Quelques maladresses de plume qui m'ont étonnée vu la qualité de l'ensemble ( déjà relevé par d'autres)

Merci! et distrayez-nous encore !

Plumette

   Donaldo75   
9/11/2018


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