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Salima
5/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Un cri en faveur de plus d'engagement personnel, de civilité et d'empathie. Et un cri joliment tourné, tout ce vocabulaire technique m'enchante. On sent la connaissance du lieu et du métier.
Mais à plusieurs reprises, j'ai buté sur des détails. Par exemple les énumérations entre parenthèses ne sont pas littéraires, il serait judicieux de les mettre entre tirets. Les portraits se succèdent avec une quantité de détail qui irrite un peu. Dans une œuvre plus longue, il aurait pu y avoir matière à, mais dans une nouvelle de la taille de celle-ci, le lecteur se voit vite embarassé de tant de précisions sur des personnages qu'il quitte après 7000 sec. Oui, je sais "séquence d'observation", mais comme je disais, arrivée au 3e portrait, je me suis demandée où ça nous menait tout ça. Claquer la porte : je vois plutôt des portes de bureau qui se claquent et j'imagine mal une porte de magasin claquant. Mais ça peut être une porte vieux jeu. Le "quand vient mon tour" aurait pu venir plus tôt. Jusque là, le lecteur ne sait pas qui parle, par quels yeux il voit et où il se trouve dans la scène. En tout cas, les personnages sont bien plantés (sourire sur trogne prognathe). L'écriture est très riche et agréable. La fin m'a surprise et explique un peu le classement en sentimental romanesque, mais très peu. J'aurais conseillé réalisme. Le titre me plaît particulièrement. Le point d'exclamation donne du dynamisme. Je remarque que les patrons, qui sont proche de lui, disent "petit !", très impersonnel, hiérarchisant, et la locutrice se permette le prénom, ce qui exprime une sympathie sincère. Salima, en EL Edition : Bonjour Embellie, Désolée, je dois éditer mon commentaire. J'ai écrit n'importe quoi sur le "quand vient mon tour". Bien sûr, on sait qui parle depuis la première ligne. Et la porte qui claque, je retire, ça rentre dans les choses de l'univers des grossistes que je découvre dans ce texte et que je dois prendre comme elles sont. |
toc-art
24/7/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
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Bonjour,
Une saynète de la vie quotidienne, bien croquée, bien qu'un peu caricaturale à mon goût. Il y a un côté dessin de Dubout, je trouve, dans la description, moins débonnaire bien sûr, mais les différents personnages sont bien brossés. Le trait est juste un peut trop forcé. C'est très personnel, mais j'aurais préféré une narratrice un peu moins moralisatrice et politiquement correcte, parce que j'aurais été surpris, ce qui n'est pas le cas ici. Les bons sentiments font rarement de bons récits (selon moi, toujours). Une petite question (c'est un détail) : si tout le monde appelle l'apprenti "petit", comment la narratrice sait-elle son prénom ? Bonne continuation |
Cyrill
29/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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Chouette galerie de portraits. J’apprécie le vocabulaire technique, un vrai plaisir. L'écriture est soignée, très 19e. Une peinture de société à la Zola. J’ai dû relire pour remarquer l’ordinateur, qui fait presque figure d’anachronisme dans le tableau. Les jeux de pouvoir, les anicroches aux conventions sociales, sont mis en scène avec habileté.
Jusqu’à ce ‘‘Je ne serais pas étonnée qu’à cet instant précis il ait envie de murmurer : « maman... » ‘‘. que je trouve un peu incongru, exagéré. Mais il faut la replacer dans le contexte et dans la pensée d’une locutrice qui porte regard d’engagement social sur la scène, avec peut-être aussi une part fantasmée. Ce jugement moral m’a paru dispensable, le lecteur étant assez renseigné pour claquer lui-même la porte. Merci pour le partage. |
Donaldo75
29/7/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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J'ai bien aimé cette nouvelle, elle sent le vécu. Les portraits sont plutôt réussis, avec une vision sociologique qui prend de l'ampleur dans la narration. Il ne fait pas bon être jeune dans cette boutique qui représente tout ce qui a tant été mis en exergue par le cinéma de Claude Chabrol ou les romans d'Hervé Bazin, cette classe moyenne qui a oublié l'humanité et la vie en commun. Le style va bien dans l'ambiance. La fin également,rappelant le vécu et nous ramenant dans la bonne dimension, celle où il est mieux de ne pas rester indifférent.
Bravo ! |
Robot
5/8/2025
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Ce récit m'a intéressé car il y a un vécu évident dans la relation employé employeur. L'histoire est bien menée et les personnages bien campés.
Cependant il me semble que la conclusion est ambigüe. En effet, la narratrice part en claquant la porte pour montrer son mécontentement. Mais est-elle assurée que la patronne a bien compris le pourquoi de cette sortie. Ne risque-t-elle pas de penser que la narratrice est partie mécontente d'avoir attendue et que c'est encore une fois "la faute" de Patrice qui ne s'est pas encore assez démenée. Je pense que la narratrice aurait du s'adresser aux patrons pour leur dire clairement sa désapprobation de leur attitude vis à vis du jeune employé. Je me souviens d'une scène vécue à la caisse d'un supermarché. Une jeune caissière réprimandée par le gérant pour avoir rabroué un client, alors que celui-ci avait tenu des propos malséant. J'étais intervenu auprés du patron pour dénoncer l'attitude du client et défendre la caissière. |
papipoete
5/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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bonjour embellie
Je jurerais que le p'tit était une jeune fille, Vous en fait alors que vous faisiez vos armes, tentiez de faire vos preuves, sous les invectives et sarcasmes de cette vieille pie, au décolleté plongeant sous un visage ( de la tête aux pieds ) plus écarlate que le calot d'un chanoine. Un genre de musée Grévin, où les personnages bougent d'un côté gueulent, râlent quoiqu'il arrive ; où jamais ça ne va assez vite, et en plus " ça reçoit " des coups de fil pendant l'boulot ! NB ça me rappelle ma petite collègue Maud, une temporaire l'été, qui abattait un travail monstre ; donc, on ne pouvait rien lui reprocher ! mais ma harceleuse, voyant qu'entre nous une amitié complice nous liait, la convoqua dans son bureau : - je vous demande de baisser les yeux ! baissez les yeux ! que nenni, et Maud tint l'affreuse en joue : - baissez les yeux ! ce n'est que sortant du bureau " gestapo ", que la " petite " éclata en sanglots...me racontant la scène plus haut. Je continuai à la prendre sous mon aile...cela me couta très cher, mais j'étais fier ! On a envie de s'interposer entre ce Petit et son Kapo, lui hurler de la fermer ; mais c'est un peu le " sel " de ce parcours du combattant, que sont les débuts en entreprise, où il faut obéir sans frémir mais... la dernière strophe, quand cette cliente horrifiée face à l'injustice, regarde, constate, et finit par entrer dans la peau du " Petit " et son tour venu s'en va claquant la porte, est mon passage préféré ! l'ensemble du récit est comme un round en boxe, qui n'en finit pas ; le perdant tombe, se relève... pour en prendre encore et encore ! ça fait mal ! |
Luz
5/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Bonjour embellie,
Une grande finesse et intelligence d’observation dans ce texte qui trace un moment de vie dans ce magasin — reproductible à d’autres ou entreprises et administrations... Le vendeur, en particulier, m’a beaucoup interpelé, comme si celui-ci avait réussi, au cours du temps (peut-être avait-il été apprenti dans ce magasin), grâce à l’expérience acquise et sa compétence à ne plus se laisser monter sur les pieds par le patron et de la patronne : "Quand il lance les références et les quantités à la patronne qui établit la facture, le menton est relevé, le ton provocant, et le regard oblique semble jeter un inutile défi." J’ai pensé aux ex Tucs, Emplois-jeunes et autres, exploités et dévalorisés dans l’administration : « J’ai mon p’tit stagiaire », « Oh, c’est qu’un Tuc, faut pas trop en demander... » Merci et bonne soirée. Luz |