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Sentimental/Romanesque
Flupke : Le kangourou accordéoniste
 Publié le 29/07/10  -  14 commentaires  -  9581 caractères  -  117 lectures    Autres textes du même auteur

Une jeune femme en mal d’affection, incorrigible mangeuse d’hommes. Un quadragénaire en voyage, loin de sa femme et de ses enfants.
Tout peut arriver.
Tout.


Le kangourou accordéoniste


Nadya Kowalski chercha la flaque et ajusta ses jumelles. Quatre mésanges charbonnières s'ébrouaient dans l'eau avec un certain entrain. Derrière elles, sur l'allée, un rectangle noir attira l'attention de la jeune femme. Un portefeuille égaré ? Elle s'approcha des oiseaux. Interrompus dans leurs ablutions, ils s'envolèrent quelques mètres plus loin. Non ! Pas un portefeuille. Un moleskine noir. Elle se baissa, le saisit, enleva le ruban élastique et ouvrit le carnet.


Sur une des premières pages, à gauche, un kangourou esquissé en traits fins jouait de l'accordéon. À droite, un titre en lettres majuscules, LE KANGOUROU ET L'ÉMEU. Dessous, un texte très raturé. Elle tourna la page. Le même texte, au propre.


Le kangourou ayant joué de l'accordéon tout l'hiver se trouva fort dépourvu quand la sécheresse fut venue. Elle ne put s'empêcher de sourire en lisant ce pastiche.


D'autres poèmes suivaient. Plus loin, elle déchiffra ce qui ressemblait au synopsis d'une nouvelle. Elle a 37 ans / son horloge biologique sonne / elle drague un petit jeune naïf / l'héberge pendant quelques mois / tombe enceinte / en a marre / décide de s'en débarrasser / il résiste, se sent responsable / il veut élever l'enfant / elle appelle la police / vous êtes locataire ? / Non ? Sortez de chez Madame / deux sacs poubelles remplis de vêtements / Ne remettez plus les pieds ici ! Encore quelques notes. Un court texte en anglais. Plus d'une centaine de feuilles vierges et, à la fin, une poche à soufflet, dont elle extirpa deux feuillets pliés et une photo en couleur sur papier glacé. Un homme au physique attrayant, quarante-cinq/cinquante ans, une femme blonde épanouie, la trentaine, et deux jeunes garçons.


Nadya s'assit sur un banc afin de prendre le temps de savourer sa trouvaille. Ah ! Un type intelligent ! Sur la première page : nom, prénom, adresse en Australie, numéro de téléphone, e-mail. Elle déplia les feuilles imprimées. Une nouvelle intitulée « Éjecté ». Elle jeta un dernier coup d'œil sur le croquis du marsupial musicien, puis glissa le carnet dans sa veste. Elle se leva, reprit ses observations. Elle aimait venir tôt les dimanches matin, dans le bois de Vincennes, un guide ornithologique en poche et ses jumelles autour du cou. À cette heure-ci, le calme régnait.


L'instrument de musique lui rappela ses incursions furtives dans le grenier interdit de son enfance, à Rueil-Malmaison. Un coffre abritait un accordéon dont elle essayait parfois de tirer quelques notes quand sa mère était absente. La cacophonie l'amusait et l'intriguait.



From : Nadya Kowalski nadya.kowalsky@gmail.com>

To : Patrick Baldo <pbaldo1962@exemail.com.au>

Date : Sun, 14 Sep 2008 11:28:03

Subject : Moleskine trouvé au bois de Vincennes


Cher Monsieur Baldo,


Bonne idée d'inscrire vos coordonnées sur le carnet. Je l'ai trouvé ce matin dans le bois de Vincennes. J'espère que vous êtes encore à Paris et que vous lirez cet e-mail avant votre retour. Pas mal le coup du kangourou accordéoniste ! Jouez-vous de cet instrument ?


Vous pouvez me joindre sur mon portable au +33 (0)6 09 12 23 27. J'attends votre appel.


Cordialement,


Nadya Kowalski



Patrick Baldo avait téléphoné à Nadya le lendemain. Il semblait très heureux que son calepin ait été retrouvé. Il proposait à Nadya de lui offrir un verre pour la remercier. Elle avait accepté de le rencontrer dans un bar sur les Champs-Élysées.


Étudiante libérée, avide de sensations nouvelles, elle se réjouissait de l'aubaine. Elle décida de mémoriser quelques lignes du carnet. "Quand rapidement elle passa près de moi, le bout de sa robe me frôla…" Rien de tel pour faire tourner la tête d'un homme que de lui réciter sa propre poésie. Chemisier blanc, jupe noire, maquillage léger, lunettes de soleil. Un dernier coup d'œil dans le miroir, puis sûre d'elle-même, de sa beauté, de sa jeunesse, elle referma la porte de son studio. Elle sonna chez sa voisine de palier. Son amie vêtue d'un peignoir entrebâilla la porte et sa mâchoire pour lâcher un « bonjour » amorphe.


- Toi, tu t'es encore couchée tard cette nuit pour mieux te lever tôt l'après-midi ?

- Mouaiff, répondit son amie sur un ton tacito-affirmatif

- Désolée de détruire tes jolis rêves à coup de marteau-piqueur, mais je voudrais récupérer mon appareil photo.

- Hum, je te trouve habillée de manière bien aguichante. Tu pars à la chasse à cette heure ?

- Mouaiff...

- Pêche au gros, ou proie ciblée ?

- Un quadra, tempes argentées, à des années-lumière de sa petite famille. Ça peut être intéressant d'exploiter le contexte, non ?

- Quand te calmeras-tu donc, toi ?

- Quand ça arrêtera de me démanger là où je pense, j'imagine.

- Toi, je suis sûre que tu n'as pas reçu assez d'affection dans ta prime enfance.

- Et depuis quand les étudiantes en géologie se soucient-elles de la tectonique des sentiments ?

- Tu vas le mitrailler après ?

- Bien sûr ! Pourquoi crois-tu que j'interromps ta grasse après-midi ?

- Attends ! Je vais te le chercher.


Son amie rendit à Nadya son appareil photo numérique.


- Tu me montreras les photos, comme d'hab ?

- Mouaiff, si tu cours trois fois autour du pâté de maison déguisée en carmélite et en chantant à tue-tête « Bécassine, c'est ma cousine », on pourra en rediscuter.

- Ciao, ciao. Bonne chance.

- Merci. Ciao bye.


Nadya s'engouffra dans le métro en direction des Champs-Élysées.


Elle reconnut le quadragénaire de la photo assis à la terrasse du café. À la manière d'un tennisman annonçant à son adversaire qu'il va servir avec des balles neuves, elle s'immobilisa, sortit le carnet, le brandit et afficha son plus beau sourire. Patrick lui sourit en retour et d'un geste de la main, l'invita à le rejoindre à sa table. Subjuguée par le bleu magnétique de ses yeux, elle le devinait sportif et bien musclé sous son costume. Elle imaginait déjà les photos... après. Elle aimait exhiber ses trophées pour épater les copines. Après lui avoir rendu le carnet, expédié les politesses d’usage et dégusté les premières gorgées de Dom Pérignon, elle tenta une première attaque :


- Alors, loin de chez vous, la Ville Lumière vous tourne la tête et vous égarez vos envolées poétiques ? le taquina-t-elle.

- ...


Mais il ne saisit pas la perche qu’elle lui tendait. Il se contenta de sourire en fixant sa coupe. Elle enchaîna :


- Je n'ai pu m'empêcher de lire tous vos textes. Vous écrivez bien. Le kangourou accordéoniste m'a fait rire. Vous jouez de cet instrument ?

- Oui, j'avais étudié et pratiqué au conservatoire. Et au début de mon émigration en Australie, j'en jouais pour des fêtes ou des anniversaires afin d'arrondir mes fins de mois.

- Pourquoi êtes-vous parti là-bas ?

- Pour changer d'air, m'éloigner, oublier. J'avais la possibilité de travailler dans une de nos filiales au Queensland. Facile de tomber amoureux d'un pays aussi merveilleux. J'y suis resté.

- Quelques lignes m’ont beaucoup plu dans votre carnet :


"Quand rapidement elle passa près de moi, le bout

de sa robe me frôla.

Comme d'une île inconnue vint de son cœur une

soudaine et chaude brise de printemps.

Un souffle fugitif me caressa, et s'évanouit, tel

s'envole au vent le pétale arraché à la fleur.

Il tomba sur mon cœur comme un soupir de son

corps et un murmure de son âme."


Je trouve que vous exprimez merveilleusement bien certains sentiments. Où avez-vous appris à écrire ainsi ?

- En fait, ce poème n’est pas de moi, mais de Rabindranath Tagore, un poète indien. Probablement le seul texte sans rature dans tout ce moleskine.


Ils parlèrent de l’Australie, de sa faune, de ses oiseaux multicolores et aussi de poésie, tout en buvant du champagne. Patrick s'exprimait calmement. Il semblait posséder une réelle maîtrise de lui-même. Nadya se sentait à l'aise. Il retira la photo de la poche à soufflet du carnet.


- Voici Sarah, ma femme, et nos deux fils, Tom et Lucas. Et vous, vous avez de la famille ?

- Non, je suis fille unique. Mon géniteur a plaqué ma mère quand elle est tombée enceinte. J'ai surtout beaucoup d'amis. Ça ne remplace pas les tantes et les cousins, mais au moins on peut choisir. Que faites-vous en France si vous résidez en Australie ? Vacances ?

- J'ai pris un congé de plusieurs semaines afin de poursuivre des recherches généalogiques. Ici, je peux consulter des registres de naissance dans les mairies. Je suis remonté jusqu’au XVIIe siècle. J’en profite pour revoir des amis et certains endroits que je fréquentais avant mon départ en 1987. Montmartre, le bois de Vincennes, Rueil-Malmaison, les jardins du Lux...

- Rueil-Malmaison ? Mais j'y ai moi-même habité avec ma mère. Oh mon Dieu, ‘87 ! Ne me dites pas que votre nouvelle « Éjecté » est biographique... s'exclama-t-elle en joignant les deux mains devant sa bouche

- Si ! Tout s'est passé ainsi. Désolé de vous apprendre la vérité de cette manière brutale. La femme qui m'a éjecté s'appelait Maria Kowalski. Comment va-t-elle ?

- Attendez ! Mais si vous êtes... Oh non ! Quelle coïncidence incroyable que j'aie ramassé votre calepin ! Quel coup du destin quand même ! objecta-t-elle, la voix empreinte d'émotion.

- Il faut parfois donner un petit coup de pouce au hasard.


Il déposa sur la table trois moleskines identiques et continua :


- J'avais préparé quelques duplicata au cas où j'aurais aperçu de loin quelqu'un d'autre que vous s'emparer du carnet. Voyez-vous, je ne savais pas très bien comment m'y prendre. J'appréhendais le choc pour vous. Je ne voulais pas m'imposer.


 
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   florilange   
20/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Cette nouvelle bien construite me plaît beaucoup, je l'ai lue avec plaisir. Cette façon de reprendre contact me paraît tarabiscotée mais pourquoi pas? En tout cas originale et poétique.
Le dialogue avec la copine de palier en revanche, à part le fait qu'il aide à cerner le caractère de Nadya, me semble plutôt inutile.
L'ensemble est bien écrit. Mais je croyais que la moleskine était une matière (un faux cuir) pas un carnet?

   Selenim   
21/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Une histoire simple et efficace.

L'écriture est un modèle de fluidité. Tout est dit en très peu de mot. J'aime cet art de la concision.

Le récit est parfaitement équilibré, et ce à tous les niveaux. Descriptions discrètes, personnages bien croqués et dialogues dynamiques.

Je regrette un peu le côté artificiel du dernier dialogue et la chute qui me semble un brin forcée. Il me semble que cette fin est améliorable sur le plan de la mise en scène.

Le titre est superbe, en plus d'être intriguant et accrocheur.

En tout cas, une réussite. Légère et divertissante. Merci

   jaimme   
25/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Une belle histoire. J'apprécie particulièrement le rythme enlevé et le style car je ne me suis jamais ennuyé. Un petit excès de rapidité à la fin à mon goût. Mais une fin abrupte comme celle-ci oblige à s'arrêter et à goûter les suites possibles, alors pourquoi pas.
Merci pour cette lecture. J'en prendrai volontiers une autre. Je reste assis et j'attends.

   Myriam   
25/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai beaucoup aimé ce texte vivant et surprenant.

Une histoire romanesque à souhait, et pourtant bien ancrée dans la réalité.

Une plume alerte et assurée, à l'image de son héroïne, qui suggère autant qu'elle en dit.

Un seul petit bémol: le dialogue final manque un peu de force à mon goût.

Merci de cette jolie lecture!

   silene   
29/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Le moleskine ? Je veux bien qu'on dise le cuir pour les grands maroquins du 19ème, mais là, le terme me gêne un peu.
Pour la forme, impeccable, mais ce n'est pas une découverte : vous écrivez comme un ange, je m'en étais déjà aperçu. Et le fait n'est pas si commun qu'on doive se priver de le relever.
Sur le fond, pour moi, ça roule ; original, inventif, amusant, vous ne vous êtes pas perdu en digressions inutiles, tout en donnant une cohérence et une vraisemblance à la situation, tout au moins pour moi : je m'y voyais, quoique quinqua.
A mes yeux, une indiscutable réussite.

   doianM   
29/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ton alerte, une histoire très bien menée.
J'avais des doutes sur le final "extraordinaire", les coïncidences trop fabriquées nuisent.
Cependant dans le cas présent il y avait préméditation.
Et un lien avec le fameux carnet.
Les détails de fabrication sont estompés avec habilité
J'ai apprécié la sobriété du style.

   Anonyme   
29/7/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour Flupke

Toujours gourmande de tes nouvelles. Un brin déçue cependant. Le titre d’abord. Je m’attendais à autre chose mais c’est parce que c’est du Flupke, donc rien de grave. Disons que Are you bono, Rituel territorial d’un primate, fréquents coups d’œil par-dessus l’épaule et Rachid… me préparaient, dès que j’ai su que le kangourou accordéoniste c’était du Flupke a un truc vraiment spécial.
Ceci dit, c’est un bon texte. Sauf que.

Patrick est quelqu’un d’organisé. S’il confie du boulot au hasard, il bétonne les retombées éventuelles : mail, nom, prénom, adresse… Logique. Alors il y a ce poème, seule pièce non raturée de la moleskine. Il ne peut pas être là par hasard. Est-ce qu’il y avait un message à comprendre ? L’a-t-elle ou aurait-elle pu le capter ? D'autant que le prénom, Nadya ainsi orthographié est plus Indien (il me semble) que Russe, mais là sans doute je cherche des poils aux oeufs.

Dans l’alinéa qui commence par « Patrick avait téléphoné à Nadya » il y a un autre Nadya derrière qui aurait put aisément sauter.

Lorsqu’ils sont assis à la terrasse, le -… me gêne un peu à cause du « Mais il ne saisit pas la perche », je l’aurais carrément pas mis ce -... ( ?). Ou alors enlever le « Mais » ?

Oui vraiment, ce « probablement le seul texte sans rature… » aguiche, fait se poser des questions.

« Il semblait posséder une réelle maîtrise de lui-même » ne suffit pas, à mon sens, à ce qu’il soit aussi imperturbable. C’est pas possible. Il a fait toutes ces recherches, il attend quelque chose. Je l’imagine curieux, nerveux, attentif, aux aguets, avec des questions plein les poches et au lieu de ça ils parlent des oiseaux, de la faune. Ce qui ne cadre pas vraiment avec les vues de Nadya de toute façon. Une fille qui drague et qui sait apparemment draguer, fait parler l’homme assis en face. Et pas seulement des oiseaux.

C’était de la haute voltige mais c’était aussi tout l’intérêt du texte. Je trouve qu’il manque de part et d’autre des sensations, du feeling, des regards, des questions même pas formulées. Un certain malaise. Venant d’elle ou de lui peu importe. Elle aurait pu être gênée par l’intensité de son regard, une fébrilité bien cachée. Se poser tout un tas de questions. Et inversement.
Et moi, j’aurais tiré la langue en attendant la suite.

J’aime bien la façon dont est agencé LE truc qui va faire tilt tout de suite. Rueuil-Malmaison. Tout de suite ou presque (stratégique) et après, plus loin.

Et à partir du moment où Nadya fait le lien entre « éjecté » et Patrick, c’est vraiment trop rapide. Et trop froid.

Je comprends pas trop cette précision « la femme qui m’a éjecté s’appelait Maria Kowalski » et la réponse : « mais attendez si vous êtes… » car tout est dit dans la phrase précédente. Quoi qu’il en soit, tout cela me fait m’imaginer à la place de Nadya et me demander quelles auraient été mes réactions.

« Je ne voulais pas m’imposer »… je trouve cette précision un peu malheureuse. Il ne s’est pas, par le passé, beaucoup imposé et elle, visiblement, dixit la voisine et amie, en a quelque peu souffert.

Un texte très agréable à lire mais trop court. Pas assez fouillé dans la psychologie des personnages.

Il est fort possible que je sois à côté de la plaque et que je n'ai pas vu ce que tu voulais seulement dire, ce ne serait pas la première fois. Si c'est le cas, toutes mes excuses.

Au plaisir de te lire de toute façon.

   Anonyme   
30/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Flupke ! J'ai beaucoup apprécié cette histoire, somme toute plausible et plus particulièrement la chute vraiment inattendue...
Un très bon moment de lecture ! Que demander de plus si ce n'est un prochain texte d'un auteur qui ne déçoit jamais... quitte à passer pour un "bêlant thuriféraire", une expression que j'adore ! Encore merci l'Ami Flupke, c'est toujours un plaisir de te lire... Amicalement... Alex

   Anonyme   
30/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
J'm l'histoire, machiavélisme positif, style fluide, narration agréable, rythme soutenu. C'est assez bien écrit. Je regrette néanmoins les dialogues légèrement en-deçà. L'échange entre les deux amies, peu animé. Celui des "retrouvailles", plus familier au contraire, en décalage par rapport au premier.
Un texte simple, dans une forme adéquate.
La fin : j'aurais savouré plus de maitrise du suspense. Ce qui m'aurait permis de ressentir la surprise de Nadya, au lieu de la deviner.

   brabant   
30/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Flupke,

Comme de nombreux lecteurs je crois, j'ai buté sur le "moleskine": idiotisme ? (et tu sais, toi, qu'un "idiotisme" n'a rien d'idiot) particularisme bruxellois ?
Je sais que tu sais à quoi t'en tenir.
Tu as le trait incisif pour décrire et détailler tes personnages. Personnages portraits... et pas de chez Harcourt. Pas de vaporeux, pas de flou artistique. Mais personnages de roman et de film, films romancés en noir et blanc tout de même, quand la pellicule tremblait. Peut-être trop typés cependant, trop rigides psychologiquement malgré le bombardement neutronique de l'écran, pas forcément HD. Epoque oblige. Malgré la
remastérisation. Ton héroïne me fait penser à Helen Bacall.
Le héros, lui, est inexistant. Père tremblé de tous les brouillards. Condensation du froid et mirage caniculaire.
Pourquoi Nadya s'intéresserait-elle à lui ?
A moins d'être nymphomane, et sans doute l'est-elle. Car il n'y a rien dans le carnet d'affriolant. L'Australie ? Est-il encore des femmes pour rêver de l'Australie ?
...
Ainsi celle-ci s'apprêtait-elle à séduire son père. De l'Australie à l'Europe tu fais ici, mon cher Flupke, un bond kangouroueste ...

Mais pourquoi te l'interdire quand on a et ton style et ta verve, j'ai bien aimé finalement cette diane chasseresse (un peu trop masculine à mon goût...) qui chasse et chasse sans cesse elle ne sait trop quoi...
Nous savons, nous, qu'elle est à la recherche de ses origines, quand nous-mêmes, bipèdes encyclopédiques, en sommes également à la recherche de la nôtre, au singulier, qui représente un pluriel communautaire, principe fondateur au même titre que le Livre. Biblos, le bois, la Bible.

Merci, Flupke, pour tes textes. Verve et fraîcheur.

   Marite   
31/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai failli ne pas lire cette nouvelle à cause du titre. C'est le classement en catégorie "sentimental/romanesque" qui m'a finalement décidée à le faire et je ne regrette pas.
J'aime cette façon de raconter, sans longueurs indisgestes, juste ce qu'il faut de mots pour nous entraîner et nous accrocher à l'histoire. La chute surprend et amuse car c'est à cet instant qu'on prend la pleine mesure de la différence de caractère entre Nadia et Patrick. L'une, qui se veut libre et maîtresse de la situation et l'autre, calme, qui suit son chemin soigneusement balisé. Merci Flupke c'était très agréable.

   widjet   
1/8/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
On retrouve le Flupke farceur, celui qui comme dans "Rachid" nous cueille à la toute fin. Alors, certes, le final va un peu vite, nous coupant l'herbe (et l'émotion des retrouvailles) sous le pied, mais la lecture est si plaisante qu'on en tiendra pas rigueur à l'auteur. Je retiens surtout le rythme assez tonitruant, la qualité de la verve (et du verbe) et les personnages bien campés (en peu de lignes, c'est assez fort - d'ailleurs florilange, le dialogue avec la voisine n'est pas anodin car il donne surtout une indication sur le personnage de Nadya, sûre d'elle, toujours prête et gentiment calculatrice et qui finalement se fait surprendre aussi... y'a un côté arroseur arrosé dans cette histoire).

Une seconde lecture donnerait même un caractère assez "grave" au récit (ce qu'il y a d'inscrit sur la carnet résume la mésaventure du type et donne aussi une indication sur la mère...qui semblait être aussi séductrice que sa fille et ne semblait chercher qu'un géniteur). Mais l'auteur a décidé de traiter l'histoire sur un ton plus léger.

Pas le meilleur texte de son auteur, mais frais et poétique, c'est un petit récit qui se boit comme du petit lait.

Widjet

PS : je pense qu'il aurait fallu faire plus long pour donner une personnalité plus touchante à Nadya (le côté "en manque d'affection" est écrasé sous la réputation de "mangeuse d'hommes", c'est d'ailleurs pourquoi le final et l'émotion qu'elle ressent n'est pas assez convaincante)

   wancyrs   
1/8/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quelle chute!!!

Je n'ai rien vu venir... original, assez original. Bon, si original que même les oiseaux font les ablutions Lol !(m'a fait rire cette image)

Merci Flupke

Wan

   alvinabec   
6/8/2010
Rapide, traitement souriant du sujet, un bémol au dialogue avec la voisine, une chute concise bien amenée. Lecture plaisante


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