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Réalisme/Historique
hersen : À la guerre comme à la guerre
 Publié le 20/04/16  -  27 commentaires  -  16929 caractères  -  209 lectures    Autres textes du même auteur

Comment un père de famille fera comme il peut, avec les moyens qu'il a, pour rester en accord avec sa conscience.


À la guerre comme à la guerre


1944. J'avais dix ans.


Nous tous, une famille nombreuse, vivions de notre ferme. Mon père n'était pas un tendre, il fallait travailler dur et les punitions pleuvaient souvent. Dans un sens, toute la fratrie était habituée à cette vie, nous ne pensions pas à nous en plaindre.

Les privations alimentaires de cette époque ne nous touchaient guère car nous produisions à peu près tout ce dont nous avions besoin.


Nos journées étaient rythmées par les tâches agricoles à accomplir. Chacun avait sa part, déterminée en fonction de son âge. Les plus grands travaillaient souvent jusqu'au « gros noir » avec mon père. C'était ainsi qu'on disait dans la région, au gros noir. Moi, j'étais trop petite, on me donnait des tâches physiquement faciles mais on me faisait bien comprendre que ma responsabilité était engagée, quelle que soit ma tâche. Ce que j'aimais le plus, c'était m'occuper des oies. Parce que c'est pas bête, une oie. Pendant que je les surveillais pour qu'aucune n'allât se servir dans le potager, j'adorais leur raconter des histoires. J'en avais toujours plein la tête et mon auditoire était patient. Elles se pavanaient, cancanant probablement pour me prouver qu'elles voulaient participer à mes récits. Je les aimais beaucoup.


Le seul jour de la semaine où nous sortions, c'était le dimanche pour aller à la messe. Avant la guerre, nous allions ensuite visiter une tante ou un cousin. Mais à l'époque dont je parle, nous rentrions groupés, les petits accrochés aux plus grands, en marchant vite. Notre père n'aurait admis aucun manquement à cette discipline dominicale en cette période tourmentée.


J'étais très impressionnée par la messe dans son entier, mais le summum de mon admiration se situait invariablement au moment du sermon. Je ne comprenais pas tout, loin s'en faut, mais le ton du curé, onctueux, gentil, passait soudain à une vindicte tonitruante qui me pétrifiait, mais en même temps me ravissait. Nous n'étions pas bons, disait-il, en tout cas pas assez bons, nous n'aimions pas assez Dieu. Et il faut aimer son prochain encore plus, toujours plus, plus que nous-mêmes, c'est cela qui rend Dieu heureux. Et, mes Frères, rendre Dieu heureux est l'apothéose de la foi.


Ces sermons, qui à la fois me terrorisaient et me faisaient aimer cette terreur que je ressentais, me duraient largement la semaine. Ils alimentaient mon imaginaire, j'inventais des histoires dans lesquelles les personnages, des gens du village, n'aimaient pas assez Dieu et donc forcément, il leur arrivait plein d'événements terribles. Les oies ont toujours été un bon auditoire.


Je ne parlais jamais de ces histoires que je m'inventais à quiconque, même un frère ou une sœur. Je sentais confusément que cela aurait été dangereux pour moi si mon père l'avait appris. Au retour de la messe, jamais nous ne parlions du sermon, c'était un sujet tabou. C'est aussi une des raisons qui me faisait voir mon père comme quelqu'un de très dur car justement, j'avais plein de questions qui restaient sans réponses. Et les oies ne m'y aidaient guère.


C'est pourquoi j'ai été tellement surprise quand notre père, un dimanche, juste après le déjeuner, nous a intimé l'ordre de rester assis et de l'écouter. C'était un peu superflu, ai-je alors pensé, de nous dire de l'écouter car ça allait de soi. Il ne nous serait pas venu à l'idée de ne pas le faire, avec ou sans ordre. La ferme tournait ainsi, il nous donnait des ordres, nous indiquait nos tâches et nous obéissions.


– Mes enfants, commença-t-il, il ne faut pas s'imaginer que parce que nous vivons dans notre ferme et que nous ne manquons de rien c'est la même chose ailleurs. Je ne vous répéterai pas qu'il faut travailler dur si on veut manger parce que vous le savez déjà. Je veux vous parler d'un autre sujet, aux petits comme aux grands.

Annick, fais attention à ta petite sœur, elle va tomber. Bon, je ne vous parle pas souvent de votre mère. À quoi bon, puisqu'elle n'est plus là. Mais je sais qu'elle voudrait aujourd'hui que je vous parle d'autre chose que de la ferme. Elle n'aurait pas voulu que je vous cache la réalité. Je ne suis pas un grand causeur, vous le savez, mais c'est en pensant à elle que je veux vous parler.


Il nous expliqua alors que dans le village, la guerre avait fait des ravages qui ne se voyaient pas au premier abord. Il n'y avait pas de sang, pas d'armes, pas d'ennemis. Mais voilà, allez savoir pourquoi les gens étaient comme ça, ils profitaient de la pagaille pour se détester, s'insulter et se dénoncer.


– Georges, tu es l'aîné, sais-tu ce que veut dire dénoncer ?


Là, j'ai tremblé pour Georges parce que quand papa posait une question, c'était conseillé de savoir y répondre.


Mais mon grand frère avait l'air de savoir. Il a expliqué que c'était dire à quelqu'un d'autre ce qu'une personne avait fait dans le but de lui nuire.


Mon père nous a tous regardés, il a dit « oui, Georges a raison ». Mais il a dit aussi que ça pouvait être pire que ça, que ce n'était pas seulement les actions qu'on pouvait dénoncer, mais aussi des gens qui n'auraient rien fait de spécial.


– Mais papa, pourquoi on fait ça ?


La question est sortie toute seule de ma bouche, je n'aurais pas dû. Cependant mon père ne m'a pas grondée, ce qui était incroyable. Il a répondu à ma question.


Il nous a expliqué que les gens font ça parce qu'ils ont peur. Ils pensent que si le pire arrive au voisin, ça ne tombera pas sur eux-mêmes, ils pensent que ça fait un effet paratonnerre, en quelque sorte. Gérard a demandé alors :


– C'est vrai que ça fait paratonnerre ?

– Bien sûr que non, on pense ainsi quand on ne réfléchit pas plus loin que le bout de son nez.

– C'est de ça que le curé a parlé à la messe ? insista mon frère.


Moi, j'étais étonnée, parce que je n'avais pas compris ça du tout. Le prêtre avait dit qu'il fallait être un bon Français, mais qu'il fallait bien savoir qui était un bon Français. Et dans le doute, on pouvait dénoncer ceux qui étaient responsables de cette guerre. Il a dit un mot comme juif, ou quelque chose qui y ressemble.


– Oui, le curé a dit qu'il fallait dénoncer.

– Les Juifs, papa ?

– Au moins, Annick, tu écoutes ce que dit le curé !


En disant ça, il a eu un petit sourire en coin, mais un sourire qui ne m'a pas semblé un vrai sourire.


– Ce que j'ai à vous dire de plus grave, aujourd'hui, continua-t-il, c'est qu'il ne faut pas écouter le curé. Il est normalement la personne du village à qui on peut parler de tout. Mais maintenant c'est faux. Ce que je dis passe avant ce que dit le curé.


Madeleine demanda alors s'il fallait arrêter d'aimer les hommes et Dieu. Il faut bien comprendre que dire ça dans ma famille, jusqu'à ce jour, était un blasphème de la plus haute importance. J'étais un peu perdue.

Mon père répondit que non, qu'à cause d'un seul homme on ne devait pas arrêter d'avoir ses propres convictions.


– Papa, qu'est-ce que c'est un Juif ?

– C'est quelqu'un comme toi et moi, il a un travail, il aime ses enfants, il rencontre ses amis pour jouer aux cartes. Mais en ce moment, et je ne sais pas pourquoi, je ne peux donc pas te l'expliquer, en ce moment on veut les chasser.

– Monsieur le curé veut les chasser ! dis-je incrédule. Et pis d'abord, c'est qui les Juifs au village ?

– Cela n'a pas d'importance, ma grande, ils sont des millions partout en Europe, on ne parle pas que du village.


En fermier carré en affaires et sachant mener sa barque, mon père alors a voulu sans doute nous expliquer davantage. Ce serait paraît-il les Allemands qui font tout ça parce qu'ils veulent voler notre pays.


J'étais soufflée ! Alors là, c'est autrement plus grave que les histoires de bon Dieu et de diable.


– Mais alors, les Juifs sont des personnes comme nous mais pas les Allemands ?

– Non, ma grande, fut la réponse de mon père, un Allemand est quelqu'un qui a un travail, qui aime ses enfants et joue aux cartes avec ses amis.


Je ne comprenais plus rien du tout ! J'avais mille questions prêtes à sortir en vrac mais mon père déclara la conversation terminée. Il nous fit promettre de ne parler à personne si quelqu'un venait à la ferme et de nous cacher dans la maison ou dans le foin.


C'est Christiane qui alors posa la question que confusément nous nous posions tous :


– Papa, est-ce qu'on est juifs ?


Il y avait beaucoup d'angoisse dans sa voix.


– Non, Christiane, nous ne sommes pas juifs, mais ça ne change rien. Je vais t'expliquer : nous, tu vois, on habite à Milande, c'est le nom de la ferme. Bien entendu que ça ne veut pas dire qu'on est bons ou méchants, ni bêtes ou intelligents c'est comme ça, c'est tout. Alors si un jour quelqu'un décrète que tous ceux qui habitent à Milande doivent être dénoncés, eh bien ce jour-là on aura très peur et il faudra qu'on se cache. Et peut-être que quelqu'un nous dénoncera, peut-être quelqu'un du village qu'on connaît très bien.


Nous tous, frères et sœurs, étions assez perturbés par la conversation de ce dimanche. En gamins pleins d'imagination, nous nous racontions les histoires les plus folles et les Juifs étaient Dieu et les Allemands le diable. Et l'instant d'après, nous inventions une autre histoire dans laquelle nous inversions les rôles.


Mais ceci mis à part, notre vie à la ferme continuait, ni plus ni moins intéressante qu'avant ce dimanche. Les oies demeuraient imperturbables en écoutant mes récits.


Les choses auraient fort bien pu en rester là, le temps se serait écoulé tant bien que mal jusqu'à la fin de la guerre et peut-être aurions-nous oublié une grande partie de ce qui nous animait alors. Et moi, j'aurais continué à bassiner les oies avec mes histoires.


Sauf qu'un soir, un événement est venu interrompre notre routine.


Il faisait déjà gros noir et nous finissions de dîner. En été, dans une ferme, on travaille tard.


Notre père donnait à chacun de nous les tâches du lendemain tandis que Jeanine et Gérard débarrassaient la table. C'était chacun notre tour et, fille ou garçon, ça ne changeait rien. C'était, paraît-il, une idée de ma mère. Donc, mon père expliquait à Georges que demain on faucherait, quand on entendit deux coups brefs frappés à la porte. C'était, chez nous d'une part, et pendant cette période de l'Histoire d'autre part, quelque chose d'absolument inhabituel. Pour dire à quel point, tout le monde se figea.


Je remarquai que mon père aussi. Je me suis aussitôt sentie très inquiète car je n'avais jamais pensé à mon père comme quelqu'un qui aurait peur, à plus forte raison dans sa propre maison. Il nous fit signe de monter dans les chambres sans faire de bruit.


Les deux coups furent répétés.


Mon père se leva et alla ouvrir. Ou plutôt entr'ouvrir la porte. Nous entendîmes des bruits de voix, mais ne comprenions rien. Mon père dit alors quelque chose et laissa entrer les visiteurs.


Deux hommes en guenilles, maigres, épuisés, entrèrent dans la maison. Ils semblaient extrêmement tendus et restaient soudés l'un à l'autre. Mon père leur fit alors le signe de manger. Ya, ya, oui, ils voulaient bien manger.


De là-haut, nous suivions la scène, pas un de nous n'aurait eu l'idée de se montrer ou de parler. Nous vîmes alors mon père apporter la marmite contenant le reste de soupe et servir les deux Allemands. Il coupa pour chacun une grosse tranche de pain, de ces pains énormes de six livres que l'on faisait à l'époque. Puis il prit le lard sur le buffet et tailla deux beaux morceaux qu'il mit dans les assiettes de soupe. Il s'assit à table avec eux et les regarda manger.


Ils engloutirent plus qu'ils ne mangèrent la soupe, mâchant à peine le lard et le pain. Mon père leur fit signe de manger plus lentement, ce qu'ils firent dès qu'ils se sentirent un peu repus. Mon père leur servit ensuite une deuxième assiette qu'ils mangèrent plus lentement, comme pour faire durer le moment.


Pendant ce temps, on entendait papa, qui s'était levé, farfouiller un peu partout. Il remplissait un sac de nourriture. Il posa le sac sur la table et les Allemands, alors, avec le peu de français qu'ils savaient parler, expliquèrent :


– La guerre, pas bon, nous rentrer chez nous, marcher nuit seulement parce que soldats allemands tuer nous, nous déserteurs, guerre pas bon, nous aussi avoir enfants, avoir grosse ferme avec vaches.


Ils se levèrent de table et serrèrent la main.de mon père.


– Bonne chance, leur dit mon père.


Le temps de répondre « Danke. Vielen Danke », et les voilà avalés par la nuit. Par le gros noir.


Une fois la porte refermée, mon père resta un moment sans bouger, la main encore sur la poignée de la porte. C'est dans cette position, nous tournant le dos, qu'il dit :


– Jamais, jamais vous ne devrez parler de ce qui s'est passé ce soir à personne, vous entendez, ce serait très grave.


Le lendemain matin, mon père prolongea le petit déjeuner pour nous parler.


Nous avions tous mal dormi, en proie à une frayeur qui prenait différentes formes en fonction de notre âge. Seule Éliane, la plus jeune, n'a rien réalisé car elle dormait depuis longtemps déjà quand les déserteurs de l'armée allemande étaient arrivés.


Moi, j'ai fait comme d'habitude, je me suis embarquée dans des histoires extravagantes dans lesquelles tout le monde avait peur de tout le monde. En me réveillant, je ne fus même pas rassurée de voir notre chambre familière, avec son mobilier de bois bien ciré. Même le soleil qui filtrait à travers le rideau ne réussit pas à me ramener à la réalité, j'étais parmi tout un tas de gens qui avaient peur, si peur. Leurs bras, leurs mains, leurs bouches m'emprisonnaient et c'était comme s'ils voulaient tous se débarrasser de cette peur à travers moi.


Il a fallu que mon père me parle, qu'il me dise que tout allait bien.


Peut-être que c'est pour ça qu'il nous a beaucoup parlé au petit déjeuner. Si sa carapace était dure, c'était pour faire face à ses obligations, pour nous donner une vie décente, mais il savait y faire des fêlures quand c'était nécessaire. Il m'a prise sur ses genoux et j'ai agrippé son bras. Un bras fort. Un bras de paysan buriné par le soleil, les muscles saillants à force de travail physique. De mes petites mains, je serrais fort et je sentais les muscles bouger. Seule cette sensation physique m'a réconfortée, j'avais confiance en la force de mon père.


– Hier soir, j'ai donné à manger à deux hommes qui avaient faim, commença-t-il.

– C'était des Allemands ? demanda Georges, très pâle.

– C'était des hommes qui avaient faim, répondit-il, c'était d'abord des hommes qui avaient faim. Ensuite, oui, c'était des Allemands. Mais des Allemands qui fuyaient parce qu'eux non plus, la guerre, ils n'en veulent plus. Ils ont une femme, des enfants, une ferme. Ils ont un Milande, comme nous. Ils veulent y retourner. Mais pour eux, c'est très grave, ils risquent leur vie à chaque pas qu'ils font car ils sont des déserteurs, ça veut dire qu'ils ont refusé de continuer la guerre. Si les Allemands les attrapent, ils seront fusillés. Et ils ne peuvent avoir confiance en personne, des Français peuvent les tuer aussi, les dénoncer.


Il se tut alors un instant, comme si ce qu'il avait à dire maintenant était le plus douloureux. Mais il continua après avoir eu besoin de raffermir sa voix d'un raclement de gorge :


– Moi aussi, je pourrais être fusillé pour ce que j'ai fait, car j'ai aidé des ennemis. C'est pour ça qu'il ne faudra jamais en parler à personne. Ni entre vous, plus jamais.


Je n'étais pas sûre de pouvoir retenir mes larmes encore longtemps. Un sentiment d'injustice s'ajoutait maintenant à ma frayeur. Pourquoi mon père avait-il fait quelque chose de si grave ?


– Annick, ne pleure pas, ce n'est pas encore l'heure et espérons que cette heure ne vienne jamais.


Puis il s'adressa à nous tous :


– Voyez-vous, je veux être quelqu'un qui donne à manger à un homme qui a faim, j'aiderai toujours un homme qui veut rejoindre son Milande.


Et il ajouta :


– Allez, au travail tout le monde, les champs nous attendent.


Puis on a entendu un gros bruit sourd, pas si loin.


Georges dit alors :


– Papa, c'est à Ingrandes. C'est des bombes, papa !


Ingrandes est un village à cinq kilomètres, on savait qu'il y avait déjà eu des problèmes à d'autres endroits. À cause de la Loire.


Notre stupeur fut si grande quand notre père nous dit :


– Oui, les Alliés font sauter le pont pour couper la retraite aux ennemis.


Georges alors a crié :


– Mais comment tu sais ça ?


Toujours assise sur ses genoux, agrippée à son bras costaud, je regardais les oies par la fenêtre en ce magnifique matin d'été. J'étais fascinée par la beauté du lieu. Le blanc immaculé des oies se détachait du vert de l'herbe, le soleil faisait scintiller l'étang. Tout était si beau, si pur. Et tout à coup j'ai eu peur.


Je compris soudain qu'en ce matin si magnifique de soleil, il faisait noir.


Il faisait gros noir.


 
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   Anonyme   
7/4/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour,
Que de beauté dans vos mots, que de beauté dans le cœur de ce père ! Que d'émotions à la lecture de cette histoire d'une grande authenticité ! Est-ce du vécu ?
J'ai tout adoré, le style, pur et direct, imagé simplement, des photos d'époque qui entrent en nous sans difficulté. C'est du beau travail sans qu'on ne voit les coutures, du grand art, et si naturel.
J'ai adoré aussi cette gamine, et je la vois bien raconter ses histoires à son auditoire de volailles.
Et puis ce père, rude, au cœur immense, et au courage sans faille, à l'intelligence fine et discrète, et qui s'est si bien expliqué les choses à ses enfants. Un père qu'on aurait tous aimé avoir, je le suppose.
Cela fait sans doute un peu "petite maison dans la prairie" mais les bonnes valeurs ne se transmettent que par l'amour simple et véritable, comme on peut le lire là, au travers de la vie de cette famille. La vraie vie ne s’embarrasse guère de tape à l’œil et de superflu, et notre présent en est plein, d'où sans doute l'insatisfaction maladive de notre société.
"...notre père, un dimanche, juste après le déjeuner, nous a intimé l'ordre de rester assis et de l'écouter. C'était un peu superflu, ai-je alors pensé, de nous dire de l'écouter car ça allait de soi. Il ne nous serait pas venu à l'idée de ne pas le faire, avec ou sans ordre."
Il n'y a plus guère d'éducation comme cela et c'est peut-être de là que naissent les problèmes de notre monde.
Mille bravos pour votre magnifique nouvelle qui m'a ému, interpellé, fait réfléchir, en un mot émerveillé .
A vous relire avec passion.

Jaseh

   aloccasion   
20/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Il y a beaucoup d'authenticité dans votre nouvelle, ce qui est appréciable. L'histoire est simple, agréablement racontée. J'ai été embarquée, complètement happée par votre nouvelle (et pourtant, je suis actuellement dans un mc do bondé, c'est dire).
Beaucoup d'émotions aussi que vous transmettez au lecteur. C'est vraiment une excellente nouvelle, bravo !

Merci beaucoup pour cette lecture, au plaisir de vous relire.

   Anonyme   
20/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir hersen. J'ai lu votre nouvelle avec plaisir et une certaine émotion pour plusieurs raisons. Tout d'abord c'est une guerre dont j'ai subi les conséquences car en 44 j'avais trois ans et les restrictions alimentaires, et autres cartes d'alimentation, sont restées d'actualité un certain temps.
Je me souviens que ma mère donnait, dans la mesure de ses moyens, des sandwichs aux prisonniers allemands qui refaisaient les routes alors que son propre père était mort des suites de la guerre...
Elle aussi voyait d'abord des hommes qui avaient faim...
Ensuite vous nous parlez d'une époque où la parole paternelle (et maternelle) avait encore un sens.
Enfin, votre écriture va à l'essentiel sans fioritures inutiles...
Mon seul regret ? Que ce texte n'ait pas plus trouvé plus d'écho parmi les lecteurs oniriens à l'heure où je tape ce commentaire...
Merci pour cette page d'histoire familiale qui fait aussi l'Histoire.

   Anonyme   
21/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour hersen

J'ai lu votre nouvelle avec beaucoup d'émotion. Quelle fraîcheur ! Quelle tendresse au travers de vos mots. Ensuite j'ai lu les commentaires précédents celui-ci et je suis particulièrement d'accord avec jaseh. Je le suis complètement. Vive la petite maison dans la prairie, c'est dans les champs que l'amour se promène le mieux.
Juste un bémol. Je suis très étonné que deux soldats allemands déclarent à des français qu'ils sont déserteurs. Mais je ne mettrai pas votre parole en doute, cette histoire sent trop le vécu - et si ce n'est pas le cas, chapeau bas l'artiste (vive les oies, j'aurais aimé en être une, en tout cas dans cette ferme, le gavage en moins) - mais je m'étonne quand même du risque pris. Ils devaient être très jeunes ou alors ils ont vu quelque chose dans ce paysan, ils ont vu l'homme, le même qu'eux-mêmes. Je sais aussi que lors de cette guerre des miracles comme celui-ci et bien d'autres ont eu lieu. C'est réconfortant de les lire, de les voir écrits, vraiment réconfortant.
Bravo et merci. Un véritable plaisir de lecture sans fausse note.
Au plaisir de vous suivre.
Veldar

   Vincendix   
21/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je n’ai plus beaucoup de temps pour lire les nouvelles, mais ce terme de « à la guerre comme à la guerre », ma interpellé, il m’est familier, combien de fois l’ai-je entendu !
Un texte humaniste et qui met en lumière les conditions difficiles vécues par le peuple de France durant l’occupation et le comportement exemplaire de la majorité. Il y avait des salauds et ce sont eux qui ont marqué les esprits mais il y avait des braves gens, comme ce père de famille qui ne voyait aucune différence que le besoin humain.

   hersen   
21/4/2016

   phoebus   
2/5/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je m'interroge sur le type de focalisation :
Le narrateur, au tout début, dit qu'en 1944 il avait 10 ans, on imagine alors qu'on se place dans une narration de type biographique c'est à dire le regard de l'adulte sur son enfance. Lorsqu'on parle de focalisation interne - sachant que la focalisation désigne le mode d'accès au monde raconté- nous accédons à l'information depuis l'intérieur d'une conscience, et interne s'entend alors au sens psychologique. D'où mon interrogation est-ce la conscience de l'adulte faisant un travail biographique ou le champ de représentation d'une enfant de dix ans, c'est à dire comme dans un récit fictif, sans aucun arrière plan biographique ?
C'est comme si on avait affaire à une focalisation interne variable avec des changements de foyer entre justement des passages où le personnage focal est nettement l'enfant et d'autres où c'est un adulte qui se souvient. Cette ambiguïté m'a fortement dérouté.

   Anonyme   
23/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai entamé la lecture de votre texte avant de me coucher, par curiosité, par hasard, en me disant que j'en lirais juste quelques lignes, histoire de voir si j'aurais envie de reprendre cette lecture demain matin. Et je me suis fait avoir. Je veux dire que je l'ai lu jusqu'au bout sans pouvoir le lâcher.

Sur le fond, j'aime que les choses ne soient pas manichéennes et je suis servi. J'ai cru d'abord, s'agissant du père, à un homme plutôt bourru et sévère comme j'imagine certains pères de l'époque. Il est certes strict et à une haute conscience du respect, mais son autorité n'est pas inconditionnelle, elle est méritée par une attitude protectrice et une conscience de la justice qu'il prend la peine de communiquer à ses enfants même s'il n'en explique que le minimum requis. J'ai bien aimé cela.

Sur la forme, la retenue littéraire s'apprécie sur la durée de la lecture et s'apprécierait sûrement davantage encore sur une durée plus grande. Vous avez su dérouler l'histoire de telle sorte qu'un suspense tienne le lecteur curieux de la suite jusqu'à sa fin.
Au sujet de cette forme, l'appréciation d'un commentateur me surprend, mais ce n'est pas le lieu pour en discuter. Je vais voir si vous avez créé un fil consacré à ce texte et, le cas échéant, j'y évoquerai ce qui me surprend.

Un bon texte que voilà !

   Marite   
25/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Hersen !
C'est la lecture du forum ouvert pour ce texte qui m'a amenée à le lire. Bon, il faut que vous sachiez que depuis pas mal de temps je ne venais plus régulièrement sur le site pour des raisons personnelles liées, davantage aux difficultés de connexion qu'à autre chose.
Donc, dès les premières phrases j'ai " accroché " à l'histoire et n'ai nullement été gênée par la variation dans l'utilisation des temps ... De plus, le texte étant très aéré la lecture en a été facilitée.
Une très belle histoire qui nous conforte dans l'idée que, même au pire des évènements, il subsiste toujours une lueur d'humanité dans le coeur et les actions des êtres humains, quoiqu'on puisse en penser.

   Anonyme   
26/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J’aime beaucoup les héros ayant le tempérament du Père, hersen. C’est ainsi que je m’imagine les parents d’avant, de l’époque où le travail à accomplir prenait tout le temps sans en laisser pour s’attendrir plus qu’il ne faut. Rude, pas formé aux paroles affectueuses, mais avec des vraies valeurs morales et foncièrement bon. De cette bonté qui rachète ses défauts.

Vous avez situé l’histoire durant la dernière guerre, elle pourrait être transposée à l’infini, dans d’autres situations toutes aussi sombres, tant les sentiments qu’elle véhicule appartiennent à une beauté de genre humain toujours plaisante à regarder.

En plus la narration est prenante, grâce à votre écriture simple et fluide. Surtout ne vous méprenez pas, simple, ici, est un compliment.


A vous lire encore

   Lulu   
27/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Pardon hersen, de n'avoir pas lu votre nouvelle plus tôt... Je manquais de temps, mais je me rattrape !

J'ai beaucoup aimé lire ce texte qui nous plonge dans des années que je n'aurais pas aimer vivre. C'était une époque effroyable pour tout le monde, comme on peut le ressentir avec la fillette narratrice, et pour quelques-uns en particulier.

La force de ce texte réside dans la simplicité et la beauté des personnages qui nous les rendent familiers. Ces Français sont avant tout des êtres humains qui ne demandent qu'à vivre normalement, mais le contexte est tel que la peur et l'incompréhension surgissent, de manière sourde et claire, comme vous nous le faites bien ressentir. Expliquer à ses enfants ce qui se passait devait être bien compliqué, effectivement.

Dans la forme, j'ai été touchée par la simplicité de l'écriture.
La seule chose que vous pouvez améliorer, à mon sens, c'est une chose que je dis régulièrement à mes élèves, c'est le maniement des temps. Vous jonglez, manifestement, entre le passé composé et le passé simple. Cela n'empêche pas que la lecture soit agréable, notamment du fait que l'histoire est belle, mais pour donner plus de cachet à votre texte, il faudrait que vous choisissiez l'un ou l'autre pour votre récit, et ce, du début à la fin.
Pour ce type de récit, même si la narratrice est toute jeune, je privilégierais le passé simple.

Merci hersen, pour cet agréable moment de lecture. Je suis contente de voir que cette période de l'Histoire inspire encore pour ne pas oublier ce qu'elle fut.

   melvin   
27/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir hersen,
Merci pour ce récit où vous mettez en scène, une nouvelle fois, le regard de l’enfance, mais dans un registre bien plus empreint de gravité qu’avec la bande à GrosJeanJean
La petite Annick nous fait découvrir son monde bien trouble avec un regard d’enfant qui peine à le cerner et son imaginaire pour seul refuge.
Cette approche intimiste, teintée de la naïveté de votre héroïne, met en valeur les choix du père et sa probité alors que les repères les plus traditionnels semblent être tombés.
Les évènements que vous narrez montrent qu’en certaines périodes l’humanisme rime bien souvent avec prise de risques – parfois inconsidérée.
Mes grands-parents qui ont vécu cette période ont parfois évoqué des anecdotes qui se rapprochaient de ce que vous décrivez. Et, c’est une partie de leur « petite musique » que j’ai retrouvée en vous lisant.

   Zoe-Pivers   
28/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Beaucoup d'émotion à la lecture de cette histoire. Les personnages sont vrais et attachants, les choses qui pourraient être dures sont adoucies par ce regard d'enfant, ce qui leur donne encore plus de force, tant et si bien, qu'à la fin, les yeux piquent un peu...
Merci beaucoup
Zoé

   Blitz   
30/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Hersen, j'ai bien aimé cette lecture. Faire une succession de chapitres courts emmène naturellement le lecteur jusqu'au bout sans risque de décrochage; il faudra que j'essaye le truc. Le style est bien maitrisé et le contenu agréable. je regrette un peu de tomber dans les bons sentiments à la fin, j'aurais bien vu une fin beaucoup plus cynique et sombre.

   Donaldo75   
6/5/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour hersen,

Cette nouvelle m'a beaucoup plu. Je l'ai trouvée magnifiquement construite, avec un vrai ton d'enfant, sans sensation d'artifices. J'ai particulièrement aimé la références aux oies, comme un ostinato dans cette narration.

Le sujet est grave. Il n'y a ni blanc ni noir dans ce qu'explique le père, juste plusieurs nuances de gris. C'est très bien raconté dans la nouvelle.

La chute est fort subtile. Elle est à double niveau, celui de la petite fille qui s'aperçoit des ténèbres de l'époque et celui du père qui sait des choses qu'il ne devrait pas savoir.

Le tout est servi par un style impeccable.

Bravo ! Je ne commente pas souvent mais là je ne pouvais pas rester muet.
Merci pour le bon moment de lecture.

Donald

   gaelle078   
8/5/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
J'ai beaucoup aimé cette nouvelle. Ce que je trouve admirable, c'est qu'on sent dans l'écriture la gravité de la situation, la "lourdeur" de la guerre, mais exprimée à travers un regard d'enfant. C'est très touchant. Le personnage du père un peu rude mais avec un bon fond est un peu déjà-vu, mais je n'ai pas trouvé cela gênant puisque l'histoire n'est pas seulement construite autour de ça.
J'ai vraiment passé un bon moment de lecture !

   carbona   
11/5/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Hersen,

Un très bon texte qui nous plonge dans un décor et un contexte très bien retranscrits. Le village, la famille nombreuse, l'église, c'est une promenade très agréable. Partir du point de vue de l'enfant est judicieux. Voir à travers ses yeux apporte beaucoup de tendresse, de délicatesse et d'innocence, un point de vue bien approprié pour traiter ce genre de sujets un peu lourds et très souvent abordés.

La force du texte repose également sur le caractère inattendu du père. Il nous surprend, ça donne vraiment de la consistance et de l'intérêt au récit.

Merci pour la lecture.

   Vincente   
14/5/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Hersen. J'ai apprécié cette douceur présente dans votre style, votre rythme, votre regard. Le séquençage du propos et le suspens doucement (également !) amené marche très bien, j'ai été emporté et ému crescendo tout au long du récit.
Par contre, je suis un peu gêné en final pour déclarer ce texte parfait (j'en aurais pourtant envie !) et je l'ai été crescendo, mais en négatif par rapport à l'accroche émotive pendant toute l'avance du texte, par le fait que la narratrice est une enfant de dix ans, mais qui parle au passé avec la maturité d'une adulte aboutie qui reconditionne sa formulation pour la rendre enfantine. L'expression d'un enfant est par nature plus attendrissante, mais la naïveté enfantine se trouve légèrement gommée par cette distorsion. On ne peut pourtant, bien sûr, imaginer comment vous auriez pu relater cette expérience autrement qu'en utilisant votre recul pour lui donner la profondeur de champ nécessaire. Le fait que vous l'ayez vécue y apporte l'authenticité, et la "propreté" de votre écriture est le fruit de votre âge, mais peut-être aurait-il été justifié d'employer une manière plus dissociée entre l'acteur de 1944 et le narrateur de 2016. Ou alors, il faudrait rendre plus évident que vous êtes encore et toujours cette petite fille de dix ans !
Sur ce plan, je rejoindrais la remarque de Phoebus sur l’ambiguïté de la position du narrateur.

   mimosa   
14/5/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonsoir hersen,

Votre nouvelle m'a touchée, un peu de vécu personnel est passé par là, si bien rendu par les mots et les anecdotes choisies, un style fluide, agréable à lire, des dialogues cousus mains.
Vous avez très bien rendu l'atmosphère de ces temps troublés où parfois on ne devait pas savoir qui croire.

   widjet   
15/5/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Premier texte de hersen pour ma part.

C'est bien raconté, sobrement (phrases courtes bien construites qui vont à l'essentiel), sans étalage, avec sensibilité sans sensiblerie ni surenchère. Un travail sérieux. Une écriture appliquée et un personnage (celui du père, autoritaire dans le bons sens du terme, avec du caractère) crédible. Bien aimé aussi cette prudence et le libre arbitre à laquelle nous invite subtilement l'auteur face à notre foi, à la religion et à ses représentants. Concernant la délation, j'ai aussi aimé l'analogie avec le paratonnerre. Bien vu.

Un parfum d'authenticité qui fait qu'on lit sans encombre et intérêt malgré une absence de tension (pas le temps de trembler pour cette famille) et une atmosphère qui aurait mérité d'être plus prégnante.

La seule "fausse note" si j'ose dire, c'est le titre, plutôt moyen.

En tout cas, ça donne envie de découvrir d'autres textes.

W

   Chicopn34   
17/5/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Une belle histoire vibrante d'humanité et tellement actuelle.

   moschen   
28/5/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,
J'ai apprécié ce texte que j'ai lu d'une traite. La chute mériterait néanmoins d'être travaillé.
A la fin, il y a bien ce sous-entendu "comment tu sais cela ?" On devine que le père fait partie de la résistance. Mais la ficelle est à mon goût trop voyante.
Le lien entre l'arrivée des alliés et l'aide aux déserteurs me semble faible. Je rattacherai plus naturellement l'aide aux déserteurs au sermon du curé, cette injonction à dénoncer.


Voici quelques autres points de détails :
Nos journées étaient rythmées par les tâches agricoles ...à accomplir (inutile)
Le seul jour de la semaine , c'était... (faible)
Je ne parlais jamais de ces histoires que je m'inventais (verbe inventer déjà employé une ligne au dessus)
Il faut bien comprendre... normalement le lecteur devrait comprendre. Ce genre d'apartés reflète une faiblesse, la crainte que le lecteur ne comprenne pas.
On habite Milande, c'est le nom de la ferme (inutile)
En été dans une ferme on travaille tard (explication destinée au lecteur à éviter à mon sens)
Pour dire à quel point... (aparté)

Deux hommes ... des Allemands ... transition trop rapide (pour quelle raison le révéler ainsi)

   matcauth   
18/11/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
je continue mon exploration de vos textes. Le genre d'exploration que j'interdirais à ceux qui souhaitent me lire, en leur disant non, ne faites pas ça ! j'avais la main droite blessée ! c'est mal écrit ! j'avais bu ! j'ai honte !

Au départ j'avais lu un autre texte, et, une fois de plus, je n'ai rien trouvé à dire, j'étais déçu. Je ne voulais pas me rabattre sur un texte plumé, car je savais que je n'aurais que des lauriers à donner. Eh bien c'est le cas.

Ici, le constat reste le même, ces textes épurés, signe d'une maturité qui m'échappe, car, ce n'est pas nouveau, faire simple est compliqué. Ce site n'est pas un terrain d'exploration, pour vous. Vous avez passé ce cap. Vous écrivez, vous aimez écrire, vous aimez vos textes, et cela se sent. Vous n'essayez pas d'en mettre plein les yeux. Vous avez quelque chose à dire, ok. Sinon, eh bien faisons autre chose.
De ma position, je reprocherais volontiers le manque d'originalité, le manque de rebondissements tout à fait improbable, de ceux qui font la fortune d'Hollywood. Mais je ne peux pas, vraiment pas. L'histoire nous parle.

L'originalité est un mot galvaudé. Après tout, tous les sujets du monde ont été explorés mille et mille fois, tous, sans exception ou presque. L'argument ne tient pas.
L'écriture épurée, je l'apprécie vraiment. Toutes ces choses qui sont dites grâces aux silences.
C'est bien écrit, il n'y a pas d'adjectif en trop. Il n'y a pas grand chose, en trop, finalement.
Si, j'ai trouvé... quand on meurt de faim, on n'avale pas sans mâcher, on a trop mal au ventre pour ça. Vous serez peut-être d'accord avec moi ?

L'enquête se poursuit !

à bientôt.

   Anonyme   
12/10/2018
Bonjour Hersen,

C'est un très beau texte. Les oies et le travail des champs servent de fil rouge à ce récit débordant de retenues.

Les réflexions d'une enfant de dix ans et celles du narrateur sont subtilement exposées pour se confondre en une tonalité de justesse.

Merci pour ce texte.

   ninja427   
10/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bravo !

J'ai tout aimé dans ce texte, le rythme, la narration, la description du contexte, et surtout le regard de l'enfant qui ne sait juger qu'en fonction des critères mis à sa disposition. Y a-t-il du vécu dans cette courageuse nouvelle ?

   plumedeplomb   
5/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai lu plusieurs texte de vous et j'adore votre style d'écriture : épuré, poignant, captivant. l'élégance de la simplicité. Mais je reste sur ma faim ( fin ? ). Pour moi, cette nouvelle devrait être le premier chapitre d'un roman, je n'ai pas envie que ça s'arrête. Vous avez du talent, continuez votre lancée : continuez jusqu'en 1945! Pareil pour votre nouvelle libre arbitre, j'ai adoré, mais elle mérite d'être développée : j'en voudrais plus. Surtout en SF, pour que le lecteur puisse rentrer dans votre monde, se l'imaginer et le savourer.
Vous nous servez un super apéro à chaque fois : je veux l'entrée, le plat de résistance et le dessert !

   Anonyme   
6/2/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour hersen,

D'accord pour l'humanisme : un être humain, même envahisseur, même "outre-rhin", reste un être humain.

le discours du curé sur les juifs me semble... en réalité, pas incongru, ces chers religieux étant ( encore à notre époque toujours) un peu longs à la détente.

Mais la réfléxion sur l'époque me semble trop formatée d'un point de vue actuel. Tous les collabos de 41 sont devenus, la plupart, résistants en 44... comme tout le monde l'oublie ! ( la france a la mémoire courte). Là, on assiste à la prise de position d'un père de famille en avance sur son époque à une date où tout les français avaient compris (pays de défaitistes) que les alliés allaient l'emporter... ça éloigne de la réalité historique. Soit cela ne s'est pas passé en 44, mais plus tôt (donc pas de déserteurs allemands), soit la famille vit vraiment coupée du monde...

Bonne nouvelle.

Dugenou.

Edit : je n'ai rien dit. Mes parents sont des gros ****


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