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Fantastique/Merveilleux
Jemabi : L'importance de trouver sa voie
 Publié le 25/01/23  -  8 commentaires  -  15212 caractères  -  63 lectures    Autres textes du même auteur

Qu'il est long et sinueux le chemin pour accéder à la connaissance de soi.


L'importance de trouver sa voie


Entrée principale, Hall F, Escalier n° 6, 4e étage, couloir à droite, porte 408. Sur le papier, tout paraissait simple. Les lettres et les chiffres correspondant au bureau que je devais désormais occuper m'avaient été indiqués le jour de mon embauche avec la plus grande précision. Pour le trouver, il ne me restait plus qu'à localiser le hall et l'escalier en question. J'étais tellement certain de me débrouiller sans le moindre problème que je n'avais pas effectué de repérage, contrairement à mon habitude. Quant au travail proprement dit, il ne me paraissait guère compliqué et, même si je n'avais pas suivi de formation de documentaliste, j'étais certain de pouvoir m'imposer comme l'un des meilleurs parmi tous ceux qui s'activaient dans la grande bibliothèque municipale. L'architecture très ancienne de ce bâtiment avait plus d'une fois attiré mon regard. Par ailleurs, j'y avais quelquefois mis les pieds à une certaine période, sans pour autant avoir l'espoir d'y travailler. Eh bien c'était fait. J'étais engagé.

À l'heure H du jour J, j'étais sur place. Mon bout de papier à la main, avec ses indications que je connaissais par cœur à force de les lire, je pénétrai dans ce Hall A, hall principal. J'avançais, croyant très vite découvrir un Hall B, mais j'avais beau avancer je ne découvrais rien. Tout juste si je tombai sur un Escalier n° 3 dont je n'avais rien à faire pour le moment. Revenant sur mes pas, je repassai par le Hall A en étant persuadé de trouver le Hall B juste après, dans la direction opposée de celle que j'avais d'abord prise. En fait de Hall, c'était le A'. Je savais cette bibliothèque gigantesque, mais, compte tenu des précisions que l'on m'avait données, je ne pensais pas avoir tant de mal à m'y retrouver. Pris par le temps, je décidai d'emprunter n'importe quel escalier, en l'occurrence le n° 1, et de me renseigner à la première occasion. En même temps, je cherchais un indice, une flèche qui me mettrait sur la voie. En vain. Voilà un sujet de discussion que je mettrai sur la table dès ma première réunion de travail, pensai-je en commençant à presser le pas, il est inadmissible qu'un visiteur puisse se perdre dans ces couloirs comme moi aujourd'hui. L'ancienneté n'excuse pas tout.

Par chance se tenait, en haut de cet escalier, un fonctionnaire assis sur une chaise qui rêvassait en nettoyant ses lunettes avec un petit chiffon. À son uniforme bleu foncé, je compris qu'il faisait partie du personnel. Sans doute chargé de renseigner les visiteurs, il ne fut guère surpris lorsque, papier à l'appui, je m'enquis auprès de lui du chemin à prendre. Il me conseilla de retourner dans le Hall A et, une fois là-bas, de ne pas hésiter à pousser une grande porte vitrée située juste en face. Celle-ci devait me donner accès aux différents halls ainsi qu'aux escaliers. Grâce à lui, tout me parut plus clair. Tandis que je le remerciais, il chaussa ses lunettes, fit un large sourire en m'examinant de haut en bas, puis me tendit sa carte de visite. Considérant qu'il n'y avait aucun mal à prendre les coordonnées d'un futur collègue, et supposant que c'était une tradition ici, je l'acceptai volontiers et la mis dans ma poche.


– Je m'appelle Siritsky avec deux i et un y à la fin ! me précisa-t-il. Mon téléphone est inscrit en bas à gauche. Ne l'oubliez pas !

– En bas à gauche, j'ai bien compris.


En le quittant, et après nous être chaleureusement serré la main, j'en vins tout de même à me demander comment il avait fait pour comprendre que j'étais, tout comme lui, un employé de la bibliothèque. Rien, ni dans mon attitude ni dans mes propos, n'avait pu le laisser penser. Je me conduisais au contraire comme n'importe quel visiteur égaré. Mais j'étais trop pressé pour me poser longtemps ce genre de question. Le temps passait à une vitesse folle. Déjà, j'étais en retard sur mon horaire et donc certain de me faire mal voir dès mon premier jour. Au pas de course, je rejoignis le Hall A, poussai la porte vitrée qui se trouvait bien là où il me l'avait indiqué et me mis à emprunter un long couloir qui devait me mener au hall suivant. Après avoir beaucoup marché, je trouvai en effet le Hall B. Restait à savoir si le fait de continuer à marcher dans cet interminable couloir allait me conduire au Hall C, et ainsi de suite jusqu'au F, ou si les autres halls se trouvaient en réalité dans un autre couloir. Il devait forcément y avoir d'autres couloirs comme celui-ci, cachés derrière une autre grande porte. D'autre part, je n'étais pas bien sûr de trouver l'Escalier n° 6 juste après le Hall F.

Ma première demande de renseignements m'ayant plutôt bien servi, à peine aperçus-je un second fonctionnaire que je me précipitai vers lui. Tout aussi aimable que le premier, il m'apprit que j'étais sur la bonne voie, qu'il ne me restait plus qu'à aller tout droit. Quant aux escaliers, il me fit remarquer qu'à chaque hall correspondait un escalier numéroté situé juste en face. Par conséquent, l'Escalier n° 6 ferait face, selon toute logique, au Hall F. Pour ce qui est de l'étage, je saurai me débrouiller seul. Enfin je voyais le bout du tunnel. Je le remerciai en vitesse mais, à ce moment-là, et tout comme le précédent collègue, il me retint afin que je prenne sa carte de visite. Je m'exécutai de bonne grâce et relus le tout afin d'éviter tout malentendu.


– M. Guifas, c'est bien cela ? dis-je.

– Oui ! fit-il plein de gratitude, Guifas avec à la fin un s qui se prononce. Mon numéro est noté juste en dessous. Merci pour tout.

– Mais je vous en prie, c'est normal.


Et je le quittai afin de reprendre ma route. Une fois dépassés les Halls C, D et E, je parvins enfin au F. Bien qu'essoufflé, je pris aussitôt l'escalier situé en face, c'est-à-dire le n° 6. Au 4e étage, le couloir de droite me mena aux portes 400, 402, 404, 406, puis enfin devant la 408. Je m'empressai de frapper. Comme aucune réponse ne vint, et que j'avais par ailleurs une dizaine de minutes de retard, je n'hésitai pas à entrer. À l'intérieur, je ne trouvai qu'un bureau sur lequel étaient disposés plusieurs dossiers. L'idée de m'y installer me vint aussitôt à l'esprit, d'abord parce que le 408 était bel et bien le mien désormais, et ensuite parce qu'avec un peu de chance la personne censée m'accueillir était peut-être elle aussi en retard et qu'elle ne s'apercevrait donc pas du mien. J'accrochai mon manteau et m'assis d'une façon toute naturelle. Je me sentais bien, chez moi en quelque sorte. Histoire de m'occuper malgré tout, je m'emparai du premier dossier en haut de la pile et l'ouvris. J'avais tout juste commencé à le lire, sans rien comprendre, que quelqu'un entra, ce qui me surprit un peu. Un homme assez grand, quoiqu'un peu trapu, le sourire déjà aux lèvres, apparut. Comme tout le monde ici, il portait un uniforme bleu foncé. Il faisait montre d'une telle assurance que je me levai pour me présenter, pressentant son importance hiérarchique.


– Bonjour monsieur ! dis-je. Je suis…

– Je sais, je sais… me coupa-t-il sans quitter son sourire.


Tandis que je me rasseyais, il se planta devant moi, semblant attendre autre chose. L'air de rien, je plongeai le nez dans mon dossier et n'y comprenais toujours pas grand-chose, ce que je mis sur le compte de la présence de cet intrus. À partir d'un moment, et comme il ne disait toujours rien, ne pensant même pas à me tendre sa carte de visite, je levai les yeux vers lui.


– Vous avez besoin de quelque chose ? demandai-je d'un ton sec.

– Vous me faites rire, me dit-il avec ce sourire qu'il n'avait pas quitté depuis son entrée. Je sais bien que vous êtes le nouvel annuaire mais ce n'est pas une raison pour tout foutre en l'air dès aujourd'hui.

– Je ne fous rien en l'air ! Je consulte mes dossiers, et croyez bien que j'y mettrai plus d'ordre que de désordre.

– Moi, je veux bien, mais ces dossiers sont les miens…

– Ah bon ? fis-je en refermant aussitôt celui que je consultais. Dans ce cas, prenez-les, je ne vois pas ce qu'ils font sur mon bureau.

– Désolé, c'est aussi mon bureau.

– Non ? fis-je en me levant précipitamment. Écoutez, il doit y avoir un malentendu. Je suis nouveau ici et on m'a indiqué ce bureau comme étant le mien. Toutes mes excuses. C'est qu'en plus je suis arrivé en retard, alors je me suis assis sans attendre d'en être certain. J'avais pourtant bien suivi les indications…

– Dois-je comprendre que vous étiez en retard dès votre premier jour de travail ici ? me dit-il comme s'il était mon chef. Vous avez vu l'heure ? ajouta-t-il sans plus sourire.

– Je n'étais pas en retard, monsieur, précisai-je avec respect au cas où il serait effectivement mon chef. Seulement, je me suis perdu dans tous ces couloirs. Il a fallu que je demande mon chemin plusieurs fois avant de me retrouver enfin en face du 408. C'est trop mal indiqué, il y a de gros efforts à faire de ce côté.

– Ce n'est pas à vous de juger ce qui doit être amélioré. Nous ne vous avons pas attendu pour faire tourner la machine.


Il se mit à arranger la pile de dossiers comme si le simple fait que j'y avais touché les avait dérangés. Je repris mon manteau et, à petits pas, m'éloignai du bureau que j'avais cru mien. Dommage, il était tout à fait à ma taille et il m'aurait plu d'y passer plus de temps.


– Savez-vous qu'un annuaire ne doit jamais arriver en retard ? ajouta-t-il tout à coup.

– Peut-être, fis-je en m'arrêtant, je ne sais pas…

– Comment ça, vous ne savez pas ? Ah, je serai inflexible sur ce point ! On peut avoir besoin de vous à n'importe quel moment. Permettez-moi de vous dire que vous commencez mal. Vous vous êtes fait remarquer deux fois ce matin, d'abord en vous installant à mon bureau comme si c'était le vôtre, ensuite en arrivant en retard et en ne sachant même pas que, quand on est annuaire, on se doit d'arriver à l'heure précise. C'est impératif, bon sang !

– Je m'excuse, monsieur, je vous entends parler d'annuaire depuis tout à l'heure… Il doit y avoir confusion. Je ne suis pas… un annuaire !

– Comment cela ? fit-il en stoppant net son occupation.

– Oui, je suis le nouveau documentaliste… La méprise vient de là.

– Mais nous n'avons pas besoin de nouveau documentaliste, il y en a déjà tellement. Allez jeter un œil en salle de lecture et vous verrez. Regardez maintenant ce bureau : pas un seul annuaire, à part vous bien sûr. C'est vrai qu'il y en a un vieux dans le tiroir mais il est dépassé, tout miteux en plus, il ne me sert plus à rien vu que la numérotation a changé. Non, non, c'est vous qui vous méprenez. Maintenant, si ce job ne vous plaît pas…

– Une minute, je vous prie… Qu'est-ce que vous appelez annuaire, au juste ?

– Quelle question !

– J'aimerais simplement m'assurer que nous désignons le même objet par ce terme d'annuaire.

– Comme vous y allez ! Qui vous parle d'objet ? Tout de suite les grands mots ! Il y a des annuaires très bien, vous savez. Et puis, on commence annuaire et après on évolue, on fait carrière. J'en ai même vu qui finissaient parmi les livres d'une bibliothèque…

– C'est possible, mais je n'en suis pas un.

– Pourquoi vous buter ? Des fois, on en est un et on ne s'en doute même pas. La preuve, dès que je vous ai vu, au premier coup d'œil j'ai dit : voici notre nouvel annuaire ! Robuste comme pas deux et prêt à partager la tonne d'informations qu'il contient, aucun doute n'est possible. Demandez autour de vous, vous verrez…

– Écoutez, je ne mets pas en doute votre besoin d'annuaire mais, en ce qui me concerne, je suis certain d'avoir été engagé pour être documentaliste. C'est quand même que, quelque part, le besoin d'un documentaliste s'est fait sentir.

– Ça ne veut rien dire. Tout est une question de libellé, vous savez. Des fois, on se présente pour tel poste alors que c'est tel autre que l'employeur recherche. Le jour de l'entretien, on se rend compte que vous faites l'affaire, alors on vous engage sans trop préciser le poste que vous serez amené à occuper. J'ai été confronté maintes fois à ce genre de situation. Finalement, ça arrange bien tout le monde. Et puis en admettant – je dis bien : en admettant – qu'on vous ait engagé comme documentaliste, pourquoi est-ce qu'on vous aurait attribué un bureau, et celui-ci en particulier ? Ce n'est pas logique, votre histoire ! Les documentalistes ne passent pas leur vie entre quatre murs, alors que les annuaires… ben oui !

– On a dû se tromper en me remettant ma convocation, c'est la seule explication. Bien, je vous laisse maintenant, et encore pardon pour le dérangement, conclus-je en actionnant la poignée de la porte.

– Attendez, ne partez pas ! cria-t-il soudain. Je vous préviens : ne venez pas pleurer dans mes pattes quand ils vous auront jeté, là-bas. Si vous sortez, ce sera définitif. Que cela soit clair ! J'en ai mis au panier pour moins que ça.

– Ce n'est pas de la mauvaise volonté, dis-je tout de même un peu touché par une telle envie de me garder. Je ne m'imagine pas pouvoir devenir un annuaire du jour au lendemain, c'est tout. Vous m'avez bien regardé ?

– Ah, c'est ça ! soupira-t-il en même temps que réapparaissait sur ses lèvres un grand sourire. Il ne faut pas vous sous-estimer comme cela, je suis certain que vous pouvez y arriver. J'ai vraiment besoin d'un nouvel annuaire, alors je serai plus indulgent qu'en temps normal. N'ayez crainte ! Approchez ! On va faire un test, d'accord ? Il faut vous donner votre chance, après tout… Heu… Si je vous dis Siritsky…

– Siritsky ? répétai-je en fouillant aussitôt dans ma poche afin de retrouver la carte de visite de mon collègue. Deux i et un y, c'est bien cela… Ce ne serait pas le 6786-3933 ?

– Bravo ! Vous voyez, quand vous voulez… Et Guifas ?

– Guifas avec un s à la fin… 8664-3897 ! dis-je en lisant la seconde carte de visite.

– Mais vous êtes génial ! s'exclama-t-il en faisant un hourra avec ses bras. Vous avez déjà des fiches sur tout le monde, et cela dès votre premier jour.

– Pas du tout ! Ces numéros… Je n'ai aucun mérite, je voulais juste rendre service.

– Modeste avec ça ! ajouta-t-il tandis qu'il saisissait mon manteau pour le mettre sur le dossier du fauteuil. Vous étiez fait pour ce boulot et vous ne le saviez pas. Allez, installez-vous, il y a plein de place sur ce bureau. Ce serait trop bête de partir maintenant que vous avez découvert votre vocation. Ici, vous serez consulté jour après jour, reconnu et apprécié. Là-bas, vous ne serez qu'un exemplaire parmi d'autres.


Il me guida jusqu'au fauteuil.


– Allez ! insistait-il avec tendresse. Ne soyez pas timide, puisque je vous dis que ce bureau est aussi le vôtre.

– Je peux m'y asseoir, alors ? demandai-je à la fois tenté et incrédule.

– S'il y en a pour un, il y en a pour deux ! conclut-il en un sourire plus large encore. Je vous l'ai dit, l'autre est poussiéreux, mais il vous sera de bon conseil. Vous vous entendrez très bien.


Plein d'hésitation, je repris la place que j'avais épisodiquement occupée et, une fois assis, je m'y sentis si bien que l'idée de partir ne m'effleura plus. L'important n'était-il pas d'avoir été engagé ? Au visage radieux de mon chef s'accordait ma volonté de faire enfin mes preuves.


– Posez-moi une autre colle, juste pour voir… demandai-je, piqué au jeu des devinettes.


 
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   Asrya   
25/1/2023
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
L'histoire débute bien, dans cette bibliothèque décrite comme un dédale.
L'idée est bonne et prend le lecteur. Cela manque peut-être d'intensité ceci-dit pour qu'on y croit réellement. A vrai dire, votre personnage aurait pu trouver le Hall B de lui même s'il avait vraiment pris la peine de chercher à priori. Ce Hall, comme les autres, n'était pas non plus complètement caché.
Cela rompt un peu avec le côté pressé, oppressant donné dès le début. Le rythme s'estompe rapidement dès la fin de la première conversation avec Siristky.
Cette conversation reste intéressante et commence à se placer réellement l'intrigue, en insistant sur le numéro de téléphone. Ce n'est pas anodin, cela se sent, et cela se confirme par la suite.
De même avec Guifas, qui le souligne à nouveau.
Bon, cela manque peut-être de subtilité, mais cela a le mérite de porter l'histoire.

Arrive ensuite le passage dans le bureau, où le sujet de l'annuaire est mis sur le tapis. Bon, de mon côté ça n'a pas pris. Je conçois le concept, j'y adhère, je trouve l'idée très intéressante, mais cela n'a pas été suffisamment étoffé pour que j'y crois.
Pourquoi la bibliothèque aurait-elle besoin d'un annuaire ? S'agit-il d'un annuaire propre à la bibliothèque ? Au reste du monde ?
Trop de non-dits, soulevés qui plus est par le personnage (incohérence avec l'embauche, autres annuaires, bureau partagé avec le personnage dans le bureau, c'est donc également un annuaire ?), un ensemble qui m'a laissé perplexe en somme.

Au niveau de l'écriture, j'ai trouvé que les dialogues manquaient de spontanéité et relevaient davantage d'une recherche pour immiscer certains faits, cela manque de fluidité à mon sens ; j'ai trouvé le début très alléchant, et cela s'est vite estompé par la suite.
Dans mon jugement, je ne suis pas "indifférent", puisque j'ai aimé l'idée, je n'ai ceci-dit pas été suffisamment emporté par la forme et le fond qui manque d'incohérence pour avoir apprécié.

La chute, si l'on peut considérer qu'il s'agit d'une chute, m'a laissé de marbre, complètement indifférent pour le coup, je n'y ai pas été sensible.

Au plaisir de vous lire à nouveau,
(Lu et commenté en EL)

   Anonyme   
3/1/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
J'ai plutôt aimé cette plongée dans l'absurde quotidien, de ton j'ai pensé à Raymond Devos. Toutefois, même si l'écriture m'a paru alerte, les dialogues pas trop pesants bien qu'omniprésents, j'ai eu le sentiment d'une progression trop lente, d'un manque de percutant dans le développement des situations, surtout au début. J'estime que votre texte pourrait gagner nettement en impact, en rythme, si vous le resserriez d'environ un tiers. Naturellement ce n'est que mon impression de lectrice.

Ah oui, et comme j'ai envié le narrateur en lisant ceci :
même si je n'avais pas suivi de formation de documentaliste, j'étais certain de pouvoir m'imposer comme l'un des meilleurs parmi tous ceux qui s'activaient dans la grande bibliothèque municipale.
Moi qui ai éprouvé le fameux syndrome d'imposture pendant l'essentiel de ma vie professionnelle ! Une histoire grinçante, somme toute, parce qu'elle finit bien ; j'apprécie le paradoxe.

   Angieblue   
7/1/2023
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Et bien c'est assez déstabilisant. On est en quelque sorte dans le registre de l'absurde au-delà de toute logique.
C'est assez bien amené avec ce labyrinthe de couloirs où l'on peut facilement se perdre avant de trouver sa voie. C'est même angoissant et hypnotique, et vous préparez bien la chute avec les deux rencontres que fait le narrateur.
je pense qu'il ne faut pas y chercher de sens profond mais se laisser emporter dans cette atmosphère digne de la quatrième dimension.
je conclurai en disant que ça ne m'a pas laissé indifférente.

   Tadiou   
9/1/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Lu et commenté en EL.

J'ai été emballé de bout en bout par ce récit étrange.

Il y a une part de Kafka dans ces couloirs et numéros. Des hommes bienveillants et bizarres rebattent les cartes.

Le dialogue annuaire-documentaliste est très drôle et je ne sais pas où le situer : dans quel monde sommes-nous ?

L'écriture est fluide, coule de source, légère, agréable et simple.

Le titre, sérieux, austère, raisonnable, apparaît, en contrepoint de ce texte loufoque, tout aussi loufoque et apporte sa pierre à l'excellence.

Humour, bienveillance et loufoquerie : une belle lecture. Merci.

Tadiou

   Catelena   
28/1/2023
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Je me suis régalée à suivre les aventures du héros dans le dédale infernal des lettres et des chiffres.

C'est totalement loufoque et drôlement bien écrit. Un beau brin de surréalisme apporte sa plus value au suspens. L'aiguillon qui tient en haleine du début à la fin doit tout à une écriture magistrale qui coule sans heurt pour aller là où elle veut emporter son lecteur.

Le secret de cette totale réussite se trouve, selon moi, du côté du mix entre une réalité en tous points plausible et le côté déjanté des personnages et de la situation.

J'ai apprécié aussi la fin ouverte qui met l'eau à la bouche.

Bravo, Jemabi !


Elena,
piquée aussi au jeu des devinettes

   Corto   
27/1/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
J'ai lu ce texte comme un 'traité' sur la déshumanisation.
Tout part de l'embauche comme "Documentaliste", poste que l'on imagine exigeant en qualités de rigueur, de connaissances multiples, de précision dans le travail.
Or ce milieu du travail commence par une expédition dans des halls, des escaliers, où manifestement la signalisation n'a pas été conçue pour faciliter l'accueil.
Puis intervient ce douloureux épisode où le travailleur n'est pas reconnu pour ce qu'il est, ce qu'il croyait être, mais se retrouve dégradé au niveau de l'objet "annuaire". A un tel point que testé sur sa perception et sa mémoire il est classé désormais dans ce niveau objet qu'il finit par accepter vu la complexité de l'entreprise non prévue pour accueillir (encore).

Il y a un côté désespérant dans cette vision, mais qui n'a pas vécu de tels épisodes frustrants voire dégradants ? Ici la situation s'appliquant à un jeune embauché est encore plus inadmissible.

Jusqu'où peut aller cette déshumanisation, à l'heure où l'accès aux services publics ou privés se joue à travers l'informatisation qui semble avoir parmi ses rôles celui de couper la relation avec l'usager/client que l'on invite à prendre contact par internet, ou au pire par un numéro de téléphone...qui ne répond jamais.

Ce texte est bien construit, on suit sans problème le jeune embauché, les formulations sont simples et précises. L'ambiance étouffante est bien rendue.
Bravo.

   Jemabi   
31/1/2023

   Cyrill   
26/2/2023
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Jemabi,
Je reviens vers ce texte sur lequel j’ai voulu laisser une trace, mais me suis probablement perdu dans le temps et l’espace depuis. J’ai aimé cette logique d’un narrateur qui se heurte à la rigidité de la hiérarchie et finalement à cet absurde qui me réjouit.
Comme on le comprend de s’offusquer de n’être qu’un objet ... Pour finalement accepter cette rétrogradation personnelle dès lors qu’elle lui permet de faire valoir ses qualités. J’y vois une puissante allégorie de l’adaptation. Un thème que j’affectionne.
Les dialogues sont vivants, la narration pince-sans-rire et bien menée m’a plu. Les petits travers de l’administration sont tout à fait bien rendus. J’ai passé un très bon moment avec cet annuaire et compati à ses misères tout en me révoltant de sa docilité obtenue comme en un habile tournemain. Un bon titre aussi, qui englobe l’ensemble des péripéties.
Merci pour le partage.


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