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Réalisme/Historique
lala : Déments songes
 Publié le 14/03/16  -  9 commentaires  -  14813 caractères  -  103 lectures    Autres textes du même auteur

Qui suis-je ? Qui es-tu ?
Et qui est-il ?
Sans doute un peu lui-même, sans doute un autre, un peu différent de ce qu'il espère.
Dialogue avec sa conscience, en "toute" sincérité…


Déments songes


Depuis mes trente ans, je voulais écrire un livre, ou plutôt publier un recueil de bons mots, d'anecdotes. J'avais pris l'habitude de noter sur un carnet des instantanés souvent drôles, mais aussi des phrases fortes, des moments importants… Partager tous ces textes représentait un témoignage quotidien, historique, sur une période et un lieu.

Ma conscience, « ELLE » dit que je me prenais au sérieux, que je me sentais quelqu'un d'important et que j'estimais qu'une publication me ferait atteindre la réussite, surtout aux yeux des autres.

Cette idée se développait en moi, j'y pensais tous les jours, je remettais en forme mes notes, j'ajoutais d'autres anecdotes. Je me renseignais sur Internet et auprès d'amis sur les différentes options d'édition. Je réfléchissais à un titre, à une mise en page.

« ELLE », encore « ELLE », ma conscience loyale, croit que pendant cette longue période j'avais des sérieux doutes sur mon talent, que je n'étais pas pressé de débourser des frais pour être édité à compte d'auteur, et que je reculais le moment de me confronter à un éditeur.

Un jour, j'ai évoqué ce projet avec un ami qui m'a confié envisager lui aussi de sortir un livre, une étude et des propositions sur la motivation des jeunes générations, un sujet sur lequel il travaillait dans le cadre d'un doctorat qu'il menait en parallèle de son emploi d'enseignant. J'ai tout de suite été admiratif et complice.

« ELLE » dit que j'étais surtout vexé parce que l'annonce de mon projet n'avait pas reçu l'écho que j'en attendais, et que cet auteur sans doute plus solide que moi m'avait volé mon petit effet. « ELLE » précise aussi que ce n'était pas mon ami, mais une relation, le frère d'une collègue de mon épouse, que nous avions rencontré lors d'une présentation professionnelle, et auprès duquel j'avais tenté de briller.

François, le doctorant, prit l'habitude de m'appeler régulièrement pour prendre des nouvelles de mon recueil. Je lui expliquais que je commençais une phase de structuration et d'approfondissement, que je planifiais la publication dans deux ans.

« ELLE » rectifie, François m'a croisé un jour devant les locaux de l'entreprise et a poliment lancé la conversation sur mon recueil. Pris au dépourvu, j'ai évité de répondre en lui proposant de lui téléphoner pour que nous prenions le temps d'échanger sur nos deux projets.

François m'a expliqué qu'il avait pris des engagements pour son doctorat, des dates de relecture, de corrections, de soutien. Il menait de front l'écriture du livre, le doctorat et l'enseignement. Il voulait publier juste après l'obtention du diplôme, pouvoir le faire avec le titre de docteur pour de meilleures retombées et une crédibilité manifeste, mais juste après, pour clore ce projet envahissant. Il redoutait de ne pas réussir à respecter son planning. Alors il m'a demandé, en tant que confrère de l'écriture, si je pouvais l'aider. J'ai longuement hésité, j'ai reporté ma décision, souhaité des précisions, des garanties, et j'ai fini par accepter, je comprenais ses enjeux, et je disposais d'un peu de temps libre à lui offrir.

« ELLE » est plus nuancée, elle sait que j'ai été flatté, aveuglé par la flagornerie de François, que j'ai tout de suite imaginé les bénéfices que je pourrais retirer de l'opération en profitant de son nom et bientôt de son titre prestigieux.

Nous avons fixé une heure d'échanges hebdomadaires qui se déroulaient chez lui. Je lui exposais mes recherches, mes propositions, mes corrections, je prenais en charge les aspects administratifs de sa relation avec l'éditeur et avec l'université, je le déchargeais des tâches qui lui auraient demandé trop de temps d'investissement, dans une totale confiance.

« ELLE » résume en disant que j'étais devenu son secrétaire, son homme à tout faire, mais qu'il n'y avait pas de coparticipation entre nous, il était le chef et j'exécutais ses ordres.

Près de François, je devenais important, j'acquérais un statut, une reconnaissance de ses proches et de ses relations d'intellectuels. Je comprenais son étude, son analyse de la jeunesse du monde occidental, l'évolution de cette génération dans le temps et en fonction de ses caractéristiques socio-culturelles, ses attentes, ses manques. Je connaissais presque par cœur le programme de propositions élaboré par François, et je sentais que mûrissait en lui l'idée d'en faire un socle politique. J'admirais ses connaissances, sa détermination et sa force de travail.

« ELLE » assure que je ne progressais pas dans son ombre, que tout au plus je me faisais respecter à travers lui, et que j'espérais discrètement continuer de profiter de ma situation de « proche de ».

Comme prévu, François réussit brillamment son examen et obtint la plus haute mention, « très honorable avec félicitations » à l'issue de la soutenance de sa thèse. Je crois que j'étais le premier à le congratuler, à lui témoigner mon admiration la plus fervente, ma fierté d'être devenu son ami, et à lui garantir qu'il pouvait compter sur moi plus que jamais. Il m'a chaleureusement remercié de l'aide précieuse que je lui avais apportée et qui lui avait permis d'aborder sereinement l'épreuve.

Nous avons marqué une courte pause avant la publication de son ouvrage pour lui permettre de s'offrir quelques jours de vacances. Il avait vraiment besoin de repos et de détente, ce qu'il partit chercher en Tunisie, dans un club confortable en bord de mer.

« ELLE » précise que les succès de François me rendaient de plus en plus jaloux. Mon projet de recueil était oublié, ma vie privée ronronnait, sans objectif, sans rêve. « ELLE » est convaincue que dans la cour qui se pressait autour de François, je n'avais pas plus de valeur ou de complicité que tout autre individu.

François m'avait signé un mandat pour m'autoriser à signer les contrats avec son éditeur. Il avait donc confiance en moi. Ainsi, j'ai pu négocier pendant ses vacances la date de sortie de son livre et les conditions financières. J'ai également obtenu une participation à une table ronde à la télé, une interview radio et un projet de documentaire. Il m'avait laissé les coordonnées de ses relations, nombreuses et décisionnaires, ce qui simplifiait grandement ma tâche. Il m'avait conseillé de me présenter comme son associé dans la mise au point du programme.

« ELLE » estime que la confiance est un joli mot mais elle croit que François avait besoin d'un larbin et que j'assumais très bien la fonction. Il était d'accord pour que je le remplace pendant son absence sur les actions déjà entreprises, et il ne m'avait pas donné de consigne m'interdisant de me présenter comme son associé. Il n'avait jamais dû imaginer que j'en serais capable !

François fut rapatrié de Tunis en avion sanitaire dans un coma profond. Il avait pris des cours de planche à voile, puis s'était enhardi seul, mais un violent courant et une rafale de vent l'avaient propulsé sur un massif rocheux, qu'il n'avait pas su éviter. Son crâne avait violemment percuté un rocher, et c'est par hasard qu'un autre plaisancier l'avait aperçu puis ramené inconscient sur la plage. Je ne me souviens plus comment et par qui j'ai été prévenu. Il fallait que je gère de toute urgence la sortie du livre et l'interview radio. J'étais effondré par la nouvelle, j'ai appelé l'hôpital dans lequel se trouvait François, mais aucune nouvelle ne serait donnée à distance. Il fallait que je me déplace et que je justifie de mon identité et d'un lien de parenté ou de proximité importante pour être admis à le voir. Il m'avait signé plusieurs procurations. Bien sûr que je pouvais justifier d'une « proximité importante » !

« ELLE » sait que je suis en train de trahir la maigre confiance que François me reconnaissait. Elle dit que mes silences et mes approximations sont des mensonges, que je ne suis pas un proche, encore moins un intime.

Je file à l'hôpital. La situation est gravissime. Un scanner du cerveau montre des lésions cérébrales sévères. Le neurologue qui me reçoit ne cache pas son pessimisme sur l'évolution probable de l'état de François. Il me fait confirmer que je suis sa « personne de confiance ». J'opine.

« ELLE » se montre horrifiée par ce nouveau mensonge, ne comprend pas à quoi « je joue ».

L'éditeur me demande de passer pour une ultime vérification de couverture avant publication. Il comprend tout de suite à mon air catastrophé qu'il y a un problème. Je lui expose la situation en essuyant une larme. Je lui exprime combien je suis envahi de tristesse en pensant que François ne connaîtra sans doute jamais notre publication, après tout notre travail, nos recherches, nos nuits blanches…

« ELLE » se rebelle, François est le seul auteur !

L'éditeur comprend mon désarroi. Il ne veut pas prendre la décision de publier dans l'urgence, il me rappellera pour prendre des nouvelles et pour me faire des propositions.

L'assistante de l'animateur radio veut me voir d'urgence pour finaliser les thématiques qui seront abordées.

Mon petit ciel gris se lève, l'horizon s'éclaircit, s'agrandit, l'adrénaline libérée dans mon sang me procure des sensations intenses, des instants trépidants. Je suis le point de passage obligé. Je suis puissant.

Une pensée pour François, un SMS à ma douce.

« ELLE » est écœurée maintenant, me trouve indécent.

Mon smartphone vibre et sonne toute la journée. « Non, je n'exigerai pas de soins de maintien artificiel en vie, il était très opposé à tout acharnement thérapeutique, nous en avions discuté très sérieusement »… « Je participerai à l'interview, j'ai co-écrit ce livre avec François Bonval, nous étions très proches, nous partagions les mêmes convictions, ce qui nous a permis de bâtir ensemble ces propositions »… « Je ne serai pas disponible, vous m'en voyez désolé, rappelez-moi »… « Entendu, nos deux noms figureront en co-auteurs, et je participerai à la séquence de dédicaces le jour de la sortie »… « Non, chérie, désolé, je suis encore pris pour une bonne partie de la nuit, je t'aime, dors-bien »…

« ELLE » est médusée par les tissus de mensonges qui sortent maintenant de ma bouche avec beaucoup de naturel. Elle dit que je vis par procuration, que j'ai saisi au vol un destin qui n'est pas le mien. Je fais semblant, toujours, même avec mon épouse que je remplace volontiers par des jeunes filles libertines.

Ce soir, je suis attendu à la radio, l'émission se déroulera en direct. J'ai expliqué que monsieur Bonval était hospitalisé dans un état grave, que j'étais très affecté, que je craignais d'être perturbé par les insomnies et l'angoisse, que mon pouvoir de concentration et mon éloquence pourraient être affaiblis. Une voix bienveillante m'a rassuré.

« ELLE » me prévient que je m'enfonce tout seul dans une spirale négative. Personne ne m'a obligé à usurper la capacité que je n'ai pas. Il n'est pas trop tard pour faire marche arrière, pour expliquer que seul François est le père de ce livre, résultat de travaux de recherche longs et rigoureux.

L'émission de radio s'est très bien déroulée. L'animateur m'a posé peu de questions de fond. Nous avons tristement évoqué la mémoire de François, salué son immense travail ainsi que sa personnalité attachante, espéré une amélioration de son état, et annoncé la sortie du livre et ma séance de dédicaces. L'animateur m'a remercié et m'a souhaité du courage et du succès.

« ELLE » ne sait plus quoi dire. Je suis devenu un auteur reconnu pour son œuvre et apprécié pour lui-même. Je suis MOI et je n'ai pas besoin d' « ELLE », je ne veux plus l'écouter.

Je me prépare pour ma séance de dédicaces qui se tiendra dans une grande librairie toute proche de l'université. On attend beaucoup de monde, la couverture médiatique a été stimulée par l'hospitalisation de François qui a ému une large population de lecteurs, pas seulement un milieu d'intellectuels. Je suis allé chez le coiffeur pour balayer ma chevelure d'un vent de modernité, j'ai changé mes lunettes, j'ai opté pour une monture rouge, visible et assumée, j'ai enfilé un polo manches longues noir sur un pantalon de coton rouge, un ensemble original, à la fois élégant par son audace et classique par ses formes et ses matières. Je m'entraîne à dégainer des sourires charmeurs, ou resplendissants, ou malicieux. Je dois conquérir.

« ELLE » veut prendre la parole mais je lui cloue le bec.

Une hôtesse très séduisante vient m'accueillir et me dirige vers une table burinée où s'empile un grand nombre d'exemplaires du livre, de notre livre, de mon livre, cosigné par François Bonval. Ma photo a été insérée en médaillon sur la couverture. J'ai encore quelques minutes devant moi avant l'ouverture officielle du lieu, un sas précieux pour sortir mon stylo, me rappeler les formules à utiliser pour saluer les clients et celles à écrire avant de signer, observer les lieux pour m'y installer comme un caméléon.

« ELLE » sait que je ne suis pas serein malgré mon orgueil courtisé, que je ne saurai pas gérer mon imposture bien longtemps, que je me trahirai tout seul, dépourvu du talent, du charisme de François.

Une petite file d'attente s'est formée sur le trottoir. Les employés se dirigent vers la porte au-devant des clients et badauds. Un rayon de soleil se faufile, tout droit jailli d'un ciel sans nuages. Je respire profondément, je souris à la vie, à la considération que me témoignent tous ces inconnus.

La sonnerie de mon téléphone me soustrait à ma rêverie, je vais répondre mais ensuite je basculerai en mode répondeur. C'est l'hôpital, « nous sommes heureux de vous informer que monsieur Bonval est sorti du coma, les séquelles seront moins importantes que nous le craignions, il est déjà en mesure de supporter une courte visite… ».

« ELLE » comprend que je ne répondrai pas, elle essaie de me raisonner, mais c'est trop tard. J'ai perdu la partie, je suis devenu un misérable petit bonhomme couvert de honte.

Je sors de la librairie hébété, des flots de larmes me submergent, ma tête me fait souffrir, je ne réfléchis plus, je cours, je ne sais même pas si je suis capable de respirer.

« ELLE » reste lucide et froide, elle a rempli sa fonction et je ne l'ai pas écoutée.

Je me réveille alité dans une chambre blanche d'hôpital. Des pansements, des attelles, des tuyaux décorent mon corps meurtri. Je suis épuisé. François Bonval me regarde avec bienveillance et me sourit. « Tu nous as fait peur, tu as été percuté par un chauffard près de la librairie le jour des dédicaces. Merci d'avoir permis la sortie du livre. Merci de tout ce que tu as fait pour moi, je ne l'oublierai jamais. J'ai trouvé en toi un véritable ami. »

« ELLE » me laisse esquisser un sourire. Elle dit que j'ai le droit de vouloir vivre maintenant, que je pourrai enfin arrêter de faire semblant.


 
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   hersen   
14/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Le jeu de mot du titre n'a pas réussi à effacer un incipit peu engageant, à mon avis; j'ai donc traîné pour entamer la nouvelle.

A tort, je dois dire.

Car j'ai aimé le traitement par ELLE de la conscience. C'est très bien mené. Comment, par des évènements favorables s'enchaînant, un auteur lamba va usurper l'oeuvre d'un autre. Je pense qu'il y a beaucoup de réalisme : se laisser aller à une reconnaissance insignifiante et s'y complaire, au lieu de mener ses propres projets, fussent-ils plus qu'incertains.

Je ne suis par contre pas trop convaincue par la fin, et puis pour finir, ça fait quand même beaucoup d'accidents qui arrivent à point nommé. Et je pense qu'il y avait matière à davantage continuer sur la lancée de la conscience. Ceci dit, c'est l'auteur qui est aux manettes !

   placebo   
15/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Un peu curieux a cause du titre.

J'ai bien aime moi aussi ces interventions de la conscience, tres lucide - mais que fait-elle pour ameliorer la situation, a part critiquer ?

Le theme du suiveur est bien mene, je pense qu'il a deja ete frequemment traite en politique, j'ai bien aime le lire ici a propos de la publication d'un livre, meme si d'habitude les textes en rapport avec l'ecriture ne me passionnent pas, je les trouve un peu nombrilistes :)

La forme donne un texte assez lineaire, les accidents ne provoquent pas plus d'emotion que l'accomplissement des taches administratives, difficile de s'identifier aux personnages.

Bonne continuation,
placebo

   vendularge   
16/3/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

Moi aussi j'ai hésité à lire ce texte: "qui suis-je?..où? et.. dieu dans tout ça? m'ont fait craindre un texte complètement intimiste autocentré et sinueux..et rien n'est dément dans cette histoire ou presque...

Le "ELLE" me gêne un peu et j'aurais préféré une intervention en italique par exemple.

L'histoire me paraît être celle de notre propension à dire et finalement faire le contraire de ce que l'on pense dans le but de servir nos intérêts où d'éviter le conflit direct. Ici, la dissociation est très tranchée ce qui aboutit à un aspect un peu schizophrénique de ce personnage. Je crois que dans la réalité de "nos intérieurs" les choses sont moins complètement antinomiques, on peut trouver tout un tas de qualités à un autre écrivain "sincèrement" et être un peu jaloux (on a tous envie d'être beau, brillant et unique) sans que l'un ne ternisse l'autre, je veux dire que la sincérité est la même et concerne deux objets différents "soi" et "l'autre".

Le hasard littéraire à point nommé de deux accidents est le choix de l'auteur.

Bref, je dirais que les ficelles sont un peu visibles.

Merci
Vendularge

   lala   
18/3/2016

   amethystev   
21/3/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
Ce texte est pour le moins... freudien.
Le découpage entre la "conscience" et le moi m'est apparu trop simpliste. J'ai vraiment eu l'impression d'avoir ouvert un livre de psycho et d'entendre un dialogue de sourd entre le "surmoi" et le "ça".

Votre style est correct, mais peut-être un peu plat. Je trouve qu'il y manquait une certaine charge émotive. Comme par exemple lorsque vous décrivez l'accident de François...

Cependant, l'intrigue en elle-même est bonne. L'envie ressentie par le narrateur et les actes qui en découlent me sont apparus comme très vraisemblable.

Bonne continuation!

   Lulu   
21/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Lala,

si je n'ai pas aimé le titre, allez savoir pourquoi... le jeu de mots, sans doute, j'ai bien aimé votre récit dont je n'ai pas cherché à savoir s'il était crédible ou non. Je l'ai pris pour ce qu'il était, soit une fiction où le narrateur se laisse à dialoguer avec lui-même...

On y retrouve le fantasme de vouloir se faire publier. Et je trouve que vous le rendez bien, notamment avec ces fameuses séances de dédicaces qui n'ont pas toujours lieu, mais qui font partie du jeu dans le rapport que l'on souhaite avoir avec ses lecteurs.

J'ai bien aimé la forme de votre texte, qui précise ces "Elle" qui porte un regard avec recul.

Enfin, j'ai bien aimé la chute à laquelle je ne m'attendais pas ; le narrateur jaloux est alité... Il fallait y songer...

Bonne continuation, Lala.

   carbona   
21/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Lala,

J'aime beaucoup la construction de votre récit avec la confrontation systématique des actions du personnage et le partage de sa conscience. Un double point de vue mis en relief par ce "Elle" que je trouve très bien choisi. Le texte est de fait très bien rythmé. Plongé dans les coulisses de la morale du narrateur, le lecteur est de suite intéressé.

J'aurais aimé que le sujet de l'ouvrage à publier soit plus concret pour m'intéresser davantage, je trouve ici que c'est assez vague. Et je tique quand personne ne s'aperçoit de la supercherie. Cela aurait davantage fonctionné avec un inconnu (or, il s'agit ici du frère d'une collègue de l'épouse) et un narrateur célibataire et solitaire (son épouse doit bien être un tantinet au courant de ses travaux).

J'apprécie la fin : la conscience n'a pas toujours raison. François semble avoir apprécié les initiatives du narrateur, ça laisse songeur...

Merci

   Anonyme   
31/3/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

J'ai eu du mal à me plonger dedans, j'ai eu du mal à m'en imprégner, parce que la conscience est assez éloignée de l'idée que je m'en fais, même si j'avoue avoir particulièrement goûté l'exercice.

Le style est agréable, l'alternance des deux points de vue est une bonne trouvaille - pas originale certes, mais maîtrisée juste ce qu'il faut pour être fluide - malgré tout.

L'histoire en soi est un rien tirée par les cheveux, mais c'est un choix que je respecte, puisqu'il se tient. Je parle notamment des accidents successifs et du manque de conscience du narrateur, entre autres.

Les personnages, dommage qu'ils soient aussi survolés, surtout François qui semble assez naïf et crédule malgré son profil.

En soi, j'ai manqué de profondeur à la lecture, et je pense que c'est réellement ce qui me manque pour que l'expérience soit aboutie dans mon esprit de lecteur, dans ma conception de l'appréciation d'une nouvelle.

Cependant, j'ai trouvé qu'il était agréable de me laisser porter par votre alternance narrative, et c'est une bonne chose.

Merci pour la lecture, bonne continuation !

   Blitz   
17/4/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
J'ai bien aimé la construction de l'histoire, c'est une bonne progression qui se lit facilement. Le titre pourrait être revu, un jeu de mots n'est pas ici opportun. Le "ELLE" m'a un peu gêné au début puis l'on s'y fait. Toutefois, une autre expression faisant plus clairement référence à sa conscience aurait peut-être amené de la profondeur au texte.
Un moment agréable de lecture.


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