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Sentimental/Romanesque
lala : Tes yeux et le soleil [concours]
 Publié le 16/09/15  -  18 commentaires  -  12477 caractères  -  134 lectures    Autres textes du même auteur

L'été des surprises, l'été des vacances, l'été de l'amour.


Tes yeux et le soleil [concours]


Ce texte est une participation au concours n°19 : T'as de beaux yeux, tu sais ! (informations sur ce concours).



L'année universitaire est enfin terminée ! Depuis plusieurs jours, les conversations n’abordent plus que les projets de l’été. On sent un besoin de rupture, de frivolité, de liberté. Certains partent découvrir des cultures et des paysages lointains, avec un sac à dos et les bons plans de leurs amis ou des communautés de globe-trotters sur Internet. D’autres retrouvent famille et amis éloignés par leurs choix d’études. La plupart ont juste envie de « faire la fête », de retrouver le soleil, la plage, les copains, les filles, les soirées arrosées, les bains de minuit, les crises de rire… Se laisser vivre au jour le jour, disponibles pour des rencontres, des activités, des plaisirs inédits.

Simon est inscrit en master d’histoire. Il se sent universitaire et rien d’autre. Il rêve de poursuivre en doctorat, de remplir sa vie de recherches. Son univers familier et protecteur est la bibliothèque. Il y retrouve quasiment sa place attitrée, entre les ouvrages encyclopédiques et les rayonnages sur la préhistoire, dans cet espace confiné à l’écart des passages fréquentés.

C'est un solitaire qui n’a pour amis que ses livres, et toujours célibataire, il se demande parfois s’il trouvera un jour une compagne de vie. De temps en temps il prend un café avec un étudiant qui vient lui emprunter ses cours ou avec un lointain cousin qui est inscrit dans la même université. Il ressent ces contacts comme des efforts et s’empresse de prétexter une urgence, un rendez-vous, un devoir à terminer. Alors, il tend sa main avec aplomb, articule à peu près les mêmes mots, « désolé, c’était un plaisir de te revoir » et s’éloigne dans une jubilation intérieure victorieuse.

Son père est mort quand il avait onze ans, à la suite d'un cancer du poumon et d'une vingtaine d'années de tabagisme intense. Sa mère a rencontré un collègue de travail d'une filiale canadienne qu'elle a suivi à Montréal quand Simon est entré en seconde. Au début, sa tante l’hébergeait, mais la cohabitation ne leur convenait pas, et l’année suivante, il a pu être admis en internat. Ses années de lycée ont été très difficiles, il a subi bon nombre de moqueries sur son physique disgracieux et a préféré se replier sur lui-même. Parfois, le manque de contacts, de relations, lui procurent un désarroi existentiel, le plongent dans une mélancolie presque dépressive, puis il cherche le positif de sa situation, et se plaît alors dans sa vie d’ermite sans contrainte.

Sa mère lui téléphone de temps en temps, mais n'est jamais revenue en France. Il a découvert ses deux sœurs en photo, des jumelles adorables et malicieuses. Il n'est pas jaloux, même s'il regrette l'ambiance familiale de ses premières années.


Ce soir, l’université ferme ses portes pour une trêve nécessaire, autant pour les étudiants que pour les enseignants et l’ensemble du personnel. Elle ressemble presque à un lieu de vacances, à une aire d’autoroute, avec son ambiance joyeuse et colorée. Les filles portent des polos sans manches aux couleurs acidulées et les garçons, gênés d'exhiber leurs jambes blanches, osent parfois un bermuda long. En début d’après-midi, les couloirs intérieurs et les allées des espaces verts deviennent vite clairsemés. Certains s’y retrouvent encore pour un dernier baiser, d’autres pour remettre un formulaire, une photo, un chèque tardif. Le gardien fait retentir longuement la sonnerie. Quelques étudiants se pressent et le saluent d’un geste amical. Le campus désormais déserté ressemble à un terrain vague.


Simon fait sa valise. Il n'aime pas trop cette période mais il ne va pas rester dans sa chambre minuscule du dernier étage alors que sa tante met à sa disposition un appartement confortable à la mer.

Pour se rendre sur son lieu de vacances, Simon prend un train qu'il a réservé de longue date, puis poursuit à pied le long d'une plage très fréquentée d'où lui parviennent rires et cris d'enfants. Il apprécie ce changement d'environnement, il vient ici chaque été chez sa tante, mais la voit rarement. Elle passe les vacances chez ses enfants à la montagne, loin des touristes. C'est la sœur de sa mère. Elle s'est toujours montrée présente pour Simon, à la fois par devoir, avec un sens aiguisé de la famille, mais aussi par estime pour lui. Après une année d’efforts réciproques sous le même toit, ils ont choisi de séparer leurs vies, mais en restant disponibles l’un pour l’autre, au moins par des échanges téléphoniques fréquents et amicaux.


La promenade en bord de mer se transforme en marche forcée pénible. Le soleil est au zénith, et la sueur perle sur ses tempes. Il a gardé sur lui une veste épaisse, sa valise étant pleine comme un œuf. Son manque d'exercice lui provoque un essoufflement, des douleurs dans les mollets, et des ampoules se forment sous ses pieds. Il se sent aussi déshydraté, avec cette chaleur inattendue qu'il n'a pas comblée par un apport d'eau, ayant négligé d'acheter une petite bouteille à la gare. Il parvient enfin à proximité d'une brasserie bienfaitrice. Il n'hésite pas une seconde, tant le besoin d'une pause, d'un léger repas et d'une boisson fraîche se fait sentir.


Alors qu'il approche de la terrasse, il remarque une jeune femme élégante et souriante, assise devant une orangeade. Ses lunettes de soleil larges et noires contrastent avec son abondante chevelure blonde. Elle porte un délicat chemisier blanc qui met en valeur son teint lumineux et doré. À cette heure, toutes les tables sont déjà occupées. Il lui demande alors timidement s'il peut s'asseoir sur la chaise qui lui fait face juste pour un court instant.


Elle lui offre avec enthousiasme un coin de table et un charmant sourire. Il commande un soda et un sandwich. Il n'ose pas la regarder, troublé. Il mange avec appétit, un peu trop vite, craignant l'arrivée probable de l'amant de la dame. Il ne l'imagine pas comme lui, isolée, introvertie, se cherchant toujours une contenance en groupe. Il aimerait tant lui aussi se sentir bien dans sa peau, oublier ses complexes, ressembler aux autres jeunes gens insouciants de son âge.


C'est alors qu'elle interrompt ses réflexions en lui proposant un café. Elle engage avec lui une conversation enjouée. Elle s'intéresse à ses études, à sa famille, à ses projets de vacances… Au début, il bafouille, surpris et intrigué. Il se demande où cette conversation les mènera, il n'a pas l'habitude d'être questionné, comme si sa vie pouvait présenter un quelconque intérêt. Puis, il se sent en confiance, il n'a encore jamais vécu un échange aussi simple et plaisant avec une femme. Il parle de lui, de ses études, de son voyage en train. Il découvre qu’elle habite à l’année dans la ville voisine, qu’elle vient d’obtenir son diplôme de kinésithérapeute, et qu’elle est embauchée dès septembre par l’hôpital local. Tout comme lui, elle vient se reposer et se distraire dans cette charmante station balnéaire.


D’épais nuages gris se sont regroupés, annonçant un orage prochain, après la chaleur moite de la journée. En quelques secondes, le soleil disparaît, chassé par des vents tourbillonnants. La pluie imminente crée un moment d’agitation, la terrasse abandonnée s’offre aux deux nouveaux complices qui ne semblent pas pressés de chercher un abri. Simon se demande quelle est la couleur des yeux de sa voisine de table, car Manuela a gardé ses lunettes de soleil. Il imagine des yeux profonds et langoureux, très foncés, presque noirs, ou bien des iris mauves, comme ceux des jardins de poètes, ou encore, des éclats de noisettes malicieux, ou simplement des yeux bleus comme la mer qui les observe, changeante, azuréenne sous le soleil, hautaine et inquiétante, aux reflets vert sombre, quand les éléments se déchaînent.

Des gouttes lourdes s’écrasent à leurs pieds et sortent soudain Simon de sa rêverie.


– Je crois que nous n’avons plus le choix ! À moins de souhaiter une sérieuse douche, il va nous falloir quitter les lieux ! annonce Manuela avec une pointe de regret dans la voix.

– Je viens d’arriver par le train. Il faut que je dépose mes bagages mais je n’ai pas d’autre obligation pour la fin de la journée.

– Il y a un festival « musiques du monde » pendant quelques jours. Des groupes d’amateurs se produisent dans différents lieux, pas seulement en plein air ! L’ambiance est conviviale, ce sont des concerts intimes et les échanges sont favorisés. Vous êtes intéressé ?

– Avec grand plaisir ! Débarrassé de ma valise et de ma veste, je serai vraiment disponible pour un moment musical !

– Alors, retrouvez-moi un peu avant 19 heures devant le grand café du port. C’est un « émoi vénitien » qui est au programme avec flûte et mandoline.

Ouf, l’averse semble s’atténuer, le petit parasol nous a protégés, mais je vais devoir rentrer maintenant. Je loge entre le port et le centre. Et vous ? Nous pourrions nous tutoyer ?

– Bien sûr ! Je peux t’accompagner jusqu’au carrefour des plages si tu es d’accord.


Elle se lève prestement, entraînant sa chevelure épaisse et souple dans le même élan. Il est ravi, traversé par des émotions inattendues, impatient de marcher puis de poursuivre la soirée avec cette inconnue devenue familière, qui le trouble et l’attire.


Alors, elle déplie sa canne et lui prend le bras. Ses lunettes noires n’occultent que la pénombre nuageuse. Il est surpris bien sûr, mais ni déçu ni gêné. Elle ne verra pas les défauts de son visage, il en est soulagé. Il effleure sa main, se surprend à sourire, et l'emmène d'autorité vers un horizon complice, son regard bien au-delà du carrefour, sa démarche alerte et ses sens en éveil. Ils avancent d’abord dans une quiétude palpable, mais elle veut s’assurer de son état d’esprit, lever un léger voile d’incertitude. Elle aborde alors sa différence et le prévient qu’elle peut comprendre qu’il décline le concert du soir. Il s’arrête brusquement, secoué par ses propos, bafouille, cherche les mots… Il s’aperçoit que son silence a pu être perçu comme un embarras pesant. Il libère ses mains chargées, lui fait face et étreint la jeune femme complaisante avec vigueur, posant son visage dans le creux de son épaule. Il balbutie à son oreille que la complicité de leur rencontre doit perdurer. Il veut la rassurer, s’avoue un peu désemparé sans doute, mais ni hautain ni contrarié. Il est juste heureux. Un instant paisible scelle leur entente. Ils se font face, ils sourient. Ils reprennent leur marche jusqu’au carrefour et se rappellent leur rendez-vous tout proche.


Simon retrouve ses rêveries. Manuela est apparue dans sa vie comme un coquelicot croît dans un champ jauni. Il craint de ne pas la mériter, de ne pas savoir comment partager ses richesses. Son regard éteint a embrasé sa vie. Il devine à présent ses yeux gris comme le velours des étoffes précieuses. Il sait sa sensualité exacerbée, sa vue perdue transférée dans ses doigts raffinés, dans son toucher délicat, dans ses émotions subtiles. Il se souvient de son cœur frappant sous son oreille l’émoi de leur étreinte, de son cou gracile dévoilant un parfum d’embruns fleuris. Il imagine alors poursuivre son exploration, glisser sa main puissante dans son corsage blanc, effleurer son sein ferme et rebelle, le cambrer de caresses, l’amadouer de douceur. C’est alors qu’un klaxon énergique l’extrait de ses pensées… Des reproches furibonds lui parviennent en bribes ! Il a bien failli ne jamais connaître la suite des instants merveilleux qu’il commence déjà à entrevoir.


Il dépose ses bagages, ouvre les fenêtres, se rafraîchit sous la douche, enfile un polo clair et un bermuda propre, des sandales de vacancier, et le cœur léger se dirige vers le grand café. Il aperçoit Manuela qui arrive elle aussi en avance et la rejoint. Il veut encore se justifier, lui expliquer sa réaction silencieuse, mais quand il ouvre la bouche, les mots hésitent, se cachent, se dispersent… Il craint d’être confus et de compliquer une situation ordinaire. Elle le sait, et lui prend simplement la main. « Tu as mis du sourire sur mes lèvres. » Il serre sa main et lui murmure : « Tes yeux et le soleil ». Des sons de mandoline papillonnent dans l’air adouci d’un été prometteur. Venise est venue à eux, mélodieuse, masquée, poudreuse. Ce jour d’orage met de la couleur dans leurs mains, un coup de foudre inattendu les unit.


 
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   Bidis   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Le personnage de Simon ne m’a pas accrochée. Je pense qu’un fait ponctuel rend un personnage plus vivant que de donner plein de détails sur sa vie, avec un tas de personnages (l’ami, le cousin, le père, la mère, le collègue de la mère, la tante, les deux sœurs jumelles...) L’on se demande si ces détails sont vraiment importants dans une nouvelle forcément courte.
L’auteur pourrait juste parler de la tante, parce que la question de l’hébergement est importante. Il s’agit de l’environnement du personnage. Et en fait, au moment où la mère téléphone, je ne sais plus très bien où il habite exactement. Non seulement, il y a trop de détails mais en finale, rien n’est très clair quand on arrive aux vacances.
Là on reparle de la tante et tout ce qui en est dit pendant les vacances aurait avantageusement pu être dit précédemment, en balayant le reste de la famille qui ne semble pas avoir d’importance dans l’histoire.
Le narrateur dit « Manuela » comme si ce prénom coulait de source sans que ni l’auteur-narrateur, ni la jeune femme elle-même, n’aient eu besoin de la présenter.
L’histoire, elle, est jolie, bien que trop fleur bleue pour moi. Si j’avais pu m’attacher aux personnages, ce « défaut » ne m’aurait pas dérangée. Mais cela n’a pas été le cas. Et l’écriture ne me semble pas assez remarquable pour y remédier.
Edit 16/9
En ce qui concerne l'écriture, à la relecture, j'ai trouvé certaines phrases très jolies ou évocatrices et donc revu mon opinion sur ce point.

   Shepard   
26/8/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour,

Une histoire ou un conte je ne suis pas sûr. Je n'ai pas trop l'habitude de commenter du Sentimental mais voilà, votre pitch du geek et de l'aveugle m'y a poussé. Je dois dire que ça change un peu...

Le style est simple, mais un peu lent. Surtout le début qui met longtemps à démarrer, est-ce que toute les précisions sur qui fait quoi pendant les vacances, comment le campus se vide, etc sont-elles nécessaires ? De même que les histoires de famille finalement (la mort du père par exemple). La simple précision que Simon est timide, pas très beau, et passionné par son travail/étude suffit à poser le décor pour moi.

J'aurais préféré un peu plus de texte sur la rencontre, et les mots échangés entre Simon et Manuela. Finalement il n y a un dialogue qui ne dit pas grand chose. L'aspect vouvoiement m'a aussi déstabilisé en premier lieu bien que cela finisse par changer.

Également, j'ai trouvé étrange qu'une personne solitaire esquivant le contact en publique comme Simon étreigne Manuela. J'aurais imaginé l'inverse.

"Il devine à présent ses yeux gris comme le velours"

Je n'ai pu m'empêcher de penser à la possibilité qu'elle pourrait très bien avoir un œil qui m--- à l'autre. Bon certes, bien moins romantique mais ça aurait était beaucoup plus drôle pour l'histoire !

Le dernier paragraphe sombre un peu trop dans la mélasse amoureuse pour moi, mais je sais qu'on dit souvent des truc mielleux du genre quand on est amoureux donc ça reste crédible, et puis le texte n'en abuse pas trop non plus.

Pour conclure, plus de dialogues auraient rendus le récit plus vivant (et surtout, auraient peut-être rendus le personnage de Manuela plus présent), ainsi qu'un démarrage un peu plus rapide. Mais une bonne idée avec l'opposition de l'handicap social vs l'handicap physique.

   Anonyme   
28/8/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Bon, très vite j'ai deviné le handicap de la jeune fille, c'est un peu gros comme une maison. Mais ça n'enlève rien à la qualité du texte que j'ai trouvé fort bien rédigé et qui m'a rappelé mes années - lointaines - de fac. Il y a juste cette phrase qui ne colle pas à la personnalité du narrateur : "Il libère ses mains chargées, lui fait face et étreint la jeune femme complaisante avec vigueur." Vachement entreprenant pour un type soi-disant timide !
En définitive c'est un texte qui dégage beaucoup de romantisme. Le thème du concours est traité d'une façon plutôt original.

   Anonyme   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
S'il s'était agi d'un roman, j'aurais lu tout le début jusqu'à l'apparition de la jeune femme avec plaisir, car l'écriture ne présente aucun écueil qui freine la lecture. S'agissant d'une nouvelle, qui plus est, avec une consigne précise, je n'ai cessé de me demander quand on entrerait enfin dans le vif du sujet.

J'ai bien aimé le passage où Simon s'interroge sur la couleur des yeux de la jeune femme. Ce passage-là répond à merveille au thème du concours.

En résumé, j'ai trouvé cette nouvelle fleur-bleue agréable à lire pour son écriture parfaite. Et malgré certaines longueurs, j'ai tout de même trouvé mon compte dans l'attente du thème.

   wancyrs   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien
L'écriture est prometteuse et l'intrigue amoureuse entrainante. Il vous suffira de vous débarrasser de certaines fioritures pour que votre style ait plus d'impact ; "La promenade en bord de mer se transforme en marche forcée pénible" Une marche forcée est déjà pénible non ?
"... et s’éloigne dans une jubilation intérieure victorieuse..." Jubiler est déjà synonyme de victoire non ?

Wan

   Automnale   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Simon, jeune homme solitaire plein de complexes, est inscrit en master d’histoire. L’année universitaire achevée, il prend le train pour se rendre sur son lieu de vacances. A peine arrivé, il fait la connaissance d’une charmante jeune femme blonde portant des lunettes de soleil. La conversation s’engage… Le coup de foudre naît…

Le personnage de Simon est plutôt bien campé, à une ou deux exceptions près. Il est toujours célibataire, lit-on… Il doit y avoir beaucoup de jeunes étudiants dans ce cas, non ? Je me permets donc de proposer de supprimer le « toujours »… Par ailleurs, mais pourquoi pas, il est quand même de faible constitution ce Simon… Un peu de marche, et le voilà déjà, à son âge, essoufflé, déshydraté, souffrant de douleurs dans les mollets, d’ampoules aux pieds ! Ce qui ne l’empêche pas, ceci dit entre parenthèse et avec le sourire, de devenir soudainement, pour un garçon gauche et timide, entreprenant… A peine a-t-il fait connaissance de la dame que le tutoiement est de rigueur, la sensualité exacerbée, qu’il songe à des caresses susceptibles de cambrer les seins… Pour un rat de bibliothèque, il va vite en besogne !

L’auteur prend la peine - c’est bien - d’esquisser le contexte familial de l’intéressé : père mort d’un cancer du poumon, mère remariée et expatriée au Canada qui lui téléphone de temps en temps, sœurs jumelles vues en photo. Et une tante...

Mais installons-nous à la terrasse du café… Pourquoi penser (certes, nous ne pouvons guère contrôler nos pensées et encore moins celles d'autrui) à l’arrivée probable de l’amant de la jeune femme (qui pourrait attendre tout simplement une amie, ou n’attendre personne…) ! A ce propos, « Il ne l’imagine pas comme lui, isolée, introvertie… ». De qui est-il question ? Tel que c’est exprimé, il semblerait qu’il soit question de l’amant (alors qu’il s’agit de la jeune femme)… Simon vient d’évoquer son voyage en train. Peu après, il répète qu’il vient d’arriver par le train… Et, enfin, le prénom « Manuela » surgit dans le récit alors qu'aucune présentation n'a été faite...

C’est avec beaucoup de délicatesse et de pudeur que l’auteur évoque la canne dépliée, et l’handicap qui en découle. Et puis, ceci est bien joli : « Son regard éteint a embrasé sa vie »… Et : « Tu as mis du sourire sur mes lèvres »… Ou encore : « Tes yeux et le soleil »…

En conclusion, ce texte travaillé, détaillé à ce point que rien ne semble être laissé au hasard, se lit avec plaisir. Avec un personnage féminin dans la lignée de celui de « La Symphonie pastorale » d’André Gide, je croise les doigts pour que Lala obtienne, dans le cadre du présent concours, un certain succès.

   Pascal31   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Deux éléments sont venus contrarier ma lecture : le début est assez laborieux à mon goût. On met du temps à entrer dans l'histoire et à s'intéresser au personnage principal. Heureusement, la fin de la nouvelle offre plus d'émotion et est, à mon sens, mieux écrite.
Le second élément qui gâche un peu le plaisir, c'est qu'on comprend, au vu du thème, que Manuela est aveugle dès les premiers mots de sa description ("Ses lunettes de soleil larges et noires"). L'effet de surprise en est fortement émoussé.
En résumé, la fin, plutôt réussie, n'est pas parvenue à elle seule à emporter mon adhésion dans la lecture de ce récit.

   papipoete   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour lala; je ne viens jamais lire les nouvelles, car les "rédactions" que j'ai soumis aux lecteurs n'ont pas retenu leur attention; mais je vois une poétesse qui a l'honneur de ces colonnes, aussi vais-je essayer de donner mon humble avis.
je me suis vu dans la peau de Simon, timide, mal dans sa peau, et si maladroit quand un minois lui fait face; comme lui, j'ai bredouillé, sûrement rosi lorsqu'une "inconnue" croisa mon regard, me sourit..." elle m'enverra sans doute promener ! pensai-je " Au contraire, telle Manuela, elle prit ma main et parvint à réparer mon coeur meurtri. Derrière ses lunettes de soleil, ne se cachaient point des yeux morts, mais des lacs de larmes que notre rencontre retint.
Je m'égare avec mon histoire personnelle, mais la votre pourrait se superposer à la mienne.
Manuela n'a pas vu les traits du visage de Simon, ni son physique disgracieux, mais elle a vu l'intérieur de cet homme qui ne fuit pas en découvrant le secret de cette "héroïne" à la Morgan qui lui déclare << tu as mis du sourire sur mes lèvres >>. Ses yeux éteints dans une nuit sans fin, brillent de bonheur au son des mandolines; Simon lui susurre << tes yeux et le soleil >> Belle romance...
Arrive-t-il cependant à lui déclarer << t'as de beaux yeux tu sais >>

   hersen   
17/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien
C'est une jolie histoire sentimentale qui colle vraiment bien au thème du concours. C'est original, et bon, je dois être la gourde de service car tout le monde, au lu des commentaires, semble avoir rapidement deviné que la belle est aveugle. Moi, non. Quand j'ai lu qu'elle dépliait sa canne, je me suis dit " Tiens, elle est infirme ". Si on m'avait dit que la canne était blanche, je pense que c'était bon, j'aurais compris tout de suite.
Plus sérieusement, mon avis est qu'on met beaucoup trop de temps avant d'entrer dans le vif du sujet. Ce jeune homme est un solitaire. Les quatre premiers paragraphes n'auraient pu en faire qu'un seul pour l'expliquer.
Quelquefois aussi, vous expliquez trop longuement. Pour dire qu'il a soif, par exemple. ( avec cette chaleur inattendue qu'il n'a pas comblée par un apport d'eau, ayant négligé d'acheté une bouteille d'eau à la gare.) Et je décroche un peu.
Par contre, j'aime bien le déroulement de l'histoire une fois qu'on comprend qu'elle est non-voyante et leurs échanges à partir de là.
La fin est vraiment sirop rose bonbon, mais on les imagine fort bien dans cet état-là. C'est logique, en fait.

Un détail : Il me semble que azuréen n'est pas une couleur, mais une origine. Azur ou azuré est la couleur. ( sauf erreur de ma part).
Edit :Erreur de ma part : azuréen est l'origine ET la couleur. Mes excuses.

Merci pour cette lecture

   Anonyme   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Pas
Bonjour,

Je n'ai pas vraiment accroché. En effet, je trouve cette nouvelle un peu trop à "l'eau de rose", un genre que je n'apprécie pas spécialement. Dommage car c'est une belle histoire.

De plus, j'ai deviné assez tôt de quoi il s'agissait, dommage aussi.

Au final, l'histoire est beaucoup trop plate à mon goût et n'a pas su éveiller en moins cette corde sensible qui est pourtant un trait fort de mon caractère.

Ne m'en veuillez pas pour ma franchise.

Bien à vous,

Wall-E

   Anonyme   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour Lala

Ayant vu récemment un feuilleton de je ne sais plus quelle série télé où un jeune homme pas très sûr de lui et de son physique cherchait à rencontrer des jeunes filles aveugles via Internet, et du coup se retrouvait soupçonné d’en trucider une de temps en temps, alors qu’au final c’était un bon petit gars, du coup l’un des ressorts de votre nouvelle – la cécité de la dame – ne s’est pas détendu pour moi.
À part cela il est vrai que quelques détails sont peut-être un peu superflus pour une histoire courte.

Mais si je n’avais pas vu cet épisode télé récemment alors j’aurais sans doute trouvé de l’originalité à votre histoire, par ailleurs bien écrite.

À vous relire.

C.

   ameliamo   
16/9/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un rêve romantique entre deux personnes ayant chacune son handicap.
Trop détails inutiles en ce qui concerne le personnage Simon et pour ça l’introduction est devenue longue pour une prose courte.
Très bien écrit ce texte. Le style, la construction, la narration. Mais, son sujet reste un rêve romantique, pareil aux anciens films d’époque. Même si ayant un sujet édulcoré, c’est un plaisir de lire ce texte.

   Blacksad   
17/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
La première partie est assez difficile à lire. On apprend tout de Samuel en quelques paragraphes et cette biographie condensée en début de texte est un peu lourde à mon sens. Le personnage de Samuel pourrait être dépeint par petites touches, avec quelques anecdotes (vous en avez d'ailleurs utilisé quelques unes).

Pour le reste, l'écriture est agréable et la rencontre romantique à souhait. J'ai volontairement fermé les yeux sur le thème du concours pour me laisser prendre à l'effet de surprise, et ça fonctionne. Quelques maladresses par-ci par là (notamment " il étreint la jeune femme complaisante avec vigueur" qui casse véritablement ce passage qui est peut-être le plus émouvant pour moi).

Un texte agréable donc, gentiment romantique et avec un petit effet de surprise qui fonctionne assez bien si on reste objectif. Il manque cependant une sorte de force, de conviction dans les émotions. C'est très contenu.

   Acratopege   
17/9/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↑
D'abord intrigué par l'écriture plate et élégante de cette histoire au contenu banal, je l'ai été encore plus de ne pas m'ennuyer en poursuivant ma lecture. Et la chute, douce, m'a charmé. Pas révolutionnaire, cette nouvelle, mais toute de charme et de délicatesse. Un regard clair sur le monde, malgré le thème abordé.

   AlexC   
17/9/2015
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Bonjour lala,

Une femme aveugle, je ne m’y attendais vraiment pas. Bravo ! Mais au-delà de cette surprise, je n’ai pas trouvé votre texte d’un grand intérêt. Qu'un introverti un peu ermite tombe par chance sur une ravissante aveugle, c’est déjà gros, mais qu’il la “séduise” l’espace d’une conversation, cela devient énorme. Les personnes asociales n’étant pas réputées pour leurs talents d’orateurs. Il aurait donc fallu pour me convaincre de la crédibilité de cette rencontre insister sur l’alchimie qui s’est développée entre les deux, en me donnant des éléments concrets, en exacerbant leur complicité naissante, en soulignant leurs intérêts mutuels… Bref, j’attendais que vous me fassiez rêver et pourquoi pas d’avoir moi aussi un coup de foudre pour Manuela. Or, ici rien. Vous effleurez le sujet. La profondeur de leur interaction étant évoquée timidement. C’est flou et sans force, impossible de s’enthousiasmer de cette rencontre. Sans compter que le seul dialogue que vous nous fournissez est plat ; comme si deux collègues universitaires se donnaient rendez-vous après le boulot.

Sur la forme, l’ensemble est très carré, propre sur soi. Peut-être un peu trop par moments, où les clichés littéraires pleuvent. Cela se lit bien en tout cas.

Quelques remarques :
-Vous utilisez le nom Manuela la première fois comme si vous l’aviez introduit auparavant, ce qui est un peu abrupt
-Toute la partie initiale sur Simon prend trop de place par rapport à la rencontre qui est le cœur du sujet

Je tique :
“Il ressent ces contacts comme des efforts et s’empresse de prétexter une urgence, un rendez-vous à terminer.”
“Il se sent aussi déshydraté, avec cette chaleur inattendue qu’il n’a pas comblée par un apport d’eau”
“délicat chemisier”


Bonne continuation

Alex

   Perle-Hingaud   
19/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour !

Un avis mitigé: votre écriture est agréable à lire, mais je n'ai pas été emportée.

Au fil de ma lecture:
- le premier paragraphe est trop long et général (le "on" n'est pas vraiment adapté)
- la description détaillée de Simon lors de son entrée en scène est maladroite: mieux vaut le faire vivre, et laisser le lecteur se forger une opinion en l'observant. On n'a pas besoin de tout savoir non plus...
- De jolies trouvailles, comme par exemple: " Les filles portent des polos sans manches aux couleurs acidulées et les garçons, gênés d'exhiber leurs jambes blanches, osent parfois un bermuda long.": j'aime bien cette phrase, elle donne de la réalité à la description (le sentiment de gêne).

D'une manière générale, vous employez beaucoup de vocabulaire descriptif des sentiments, (sentir, ressentir, apprécier...) au lieu de laisser au lecteur le soin d'interpréter l'action.
C'est dommage.
Sinon, le rythme de votre écriture est lent mais agréable. Le fond de l'histoire est très doux, peut-être un peu lisse.

Merci pour cette lecture.

   carbona   
19/9/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,

L'idée est bonne mais je trouve que le texte n'est pas harmonieux car les différentes parties ne sont pas bien proportionnées. La présentation de Simon est trop longue, insistante et répétitive sur son caractère, que l'on saisirait correctement en moins de lignes, avec des passages qui ne sont pas indispensables tels que les détails de sa relation avec sa tante (les coups de fil amicaux...).

J'aurais bien vu en revanche plus de lignes sur la rencontre avec Manuela, faire un peu traîner la révélation, et mettre plus de pep's dans ce passage (les infos sur ses études de kiné par exemple n'ont pas un grand intérêt) qui est pour moi, le coeur du récit. Le dialogue entre les deux personnages se révèle aussi assez plat et ne colle pas trop à un vrai dialogue je trouve (ex : "et les échanges sont favorisés").

La fin manque également de piquant. On assiste à un rapprochement banal entre deux personnes. Je me suis demandée quel était l'intérêt de poursuivre après la révélation.

En conclusion, l'idée est sympa mais je trouve que le récit gagnerait en intensité et en intérêt si vous accordiez une place plus importante à la rencontre en réduisant les informations qui ne servent pas l'intrigue. Par ailleurs, votre écriture est agréable à lire.

Merci pour ce texte.

   lala   
24/9/2015


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