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Réalisme/Historique
MissNode : Vieille carne [concours]
 Publié le 13/01/15  -  19 commentaires  -  7393 caractères  -  144 lectures    Autres textes du même auteur

Suggérer mon absence, voilà mon rôle.


Vieille carne [concours]


Ce texte est une participation au concours n°18 : Le soutien-gorge de Mlle Lili (informations sur ce concours).




Je ne m'habille que de dentelles et de satin ; par moments seulement de matières élastiques proches de la peau. Mon univers est de lumières et textures, ambiances feutrées, parfumées ; mes alcôves sont douces, aux coussins douillets.

Je vis, d'une patience rare, depuis presque ma naissance dans cet écrin de papier de soie, dans l'attente d'une odeur intime, une rencontre au long cours, un grain d'épiderme – je suis classé « gourmand » sur toutes les étiquettes : je suis conçu pour généreuses natures, offrant avantageusement à mes paniers des opulences délicieuses.

Ce jour précieux pour mon destin est arrivé soudain, depuis quelques minutes que la Dame Bonnetière a soulevé le couvercle de la boîte délicate qui m'abrite. J'en frétille des frous-frous, je vais me frotter de près aux aréoles rebondies de l'élue !


Oh, la merveille ! C'est une toute jeune fille, boucles brunes, visage lisse, regard pur de celles qui savent afficher l'innocence pour dissimuler les coquineries qu'elles explorent déjà – c'est qu'elle est accompagnée d'une dame plus âgée (je parie pour sa mère) qui porte avec elle le maintien d'une grande bourgeoisie.


– Ma fille, prenez toute la mesure de cet instant de rendez-vous privilégié avec votre féminité.


Pari gagné : la dame est bien la maman de la beauté qui étincelle des yeux sur mes fils et dentelles, et nous avons affaire, mes coussinets et moi, à du raffinement à la hauteur de mes prétentions affichées. Mais voilà que la dame s'adresse à la bonnetière :


– Mademoiselle Lili a besoin pour ses dessous de toute la délicatesse que vous possédez, en même temps qu'une longévité à toute épreuve. En effet, en ce jour crucial où ma fille acquiert sa première brassière de femme, loin des petits soutien-gorges qui ont jalonné son adolescence, en ce jour disais-je, je me déplace en personne : il faut à ma fille un vêtement qui l'accompagne au long de sa vie de femme, pour tous les événements d'exception. C'est une démarche qui fait tradition dans notre famille.

– J'ai bien compris votre souhait, c'est la raison pour laquelle je vous propose ce modèle en particulier, répond la vendeuse de mon haut quartier.

Il est conçu tout spécialement pour les belles poitrines, comme celle que vous avez léguée à mademoiselle Lili – compliments pour votre ligne, mademoiselle. Ainsi, tous les assemblages sont inaltérables, façonnés de manière à épouser les mouvements de la jeune femme, quelle que soit la densité des seins qu'ils soutiennent à la perfection, dans une totale invisibilité sous le vêtement. Surtout, la beauté de mademoiselle Lili mérite en effet d'être sertie dans un écrin aussi splendide que celle qui le portera. Ici, avec ce soutien-gorge, tout a été fait pour célébrer la finesse…


La Dame Bonnetière poursuit son article sur mes avantages, me décrivant point par point (le cas de le dire) à une jeune fille qui me tient pourtant sous son regard fasciné et possède apparemment toutes facultés pour m'admirer à hauteur de mes mérites.

Sous ce regard, et le boniment de la vendeuse m'éclaboussant l'ego, l'échancrure de mes bonnets se creuse et le volant qui souligne le galbe, lui, trépigne en agitant sa mousseline. J'aime être accompagné d'une robe au décolleté plongeant, car j'aime être là quand les autres croient à mon absence.

Suggérer mon absence, voilà mon rôle.

Et demeurer là, protecteur des merveilles de rondeurs blanches à tétons. Non, elles ne sont pas nues sous la robe : je veille !

Je ne suis pas allé jusqu'à les calfeutrer sous des rembourrages : je suis conçu pour une poitrine qui n'a pas besoin de faire illusion. Mais j'ai du satin recouvert d'un patchwork de dentelles, en dégradés de beige à coquille d'œuf.

La voix de la Dame Bonnetière interrompt mon cabotinage intérieur.


– Ce magnifique travail dispose aussi de bretelles amovibles, regardez…


Elle me sépare de mon papier de soie, et m'élève à la lumière des yeux de la jeune fille, jouant de ses doigts avec les frises de fils noués qui se prolongent dans les bretelles, et pétillent de leur fil doré en filigrane, à l'idée de se poser sur ces épaules et descendre caresser ce dos.


C'est à cet instant magique que la beauté va pour tendre sa main et m'effleurer… quand celles de sa matrone aristocrate s'interposent brusquement et m'attrapent sans ménagement, tiraillant sur mes textures élastiques, étirant mes dentelles, in fine m'examinant sous toutes mes coutures. Puis, elle m'étale devant son regard sévère et vide de toute flamme :


– Certes mademoiselle Lili mérite pour son entrée dans sa vie de femme une brassière du même raffinement que celle-ci ; mais ce soutien-gorge, ma fille, manque à mes yeux de légèreté pour une jeune femme : il est conçu pour une femme mûre. Veuillez, je vous prie, montrer à mademoiselle Lili un autre de vos modèles, pendant que je m'attarde sur celui-ci.


Je la vois venir. Je suis outré, froissé de tous mes frous-frous : je suis fait pour le pétillant du regard, comme celui de la jeune fille, non pour les yeux froids. Et pourtant, tout se déroule comme l'a souhaité la mère abusive : je suis remballé dans ma boîte fine, et je chemine à présent sous le bras de la dame, tandis que la belle de mon rêve éteint marche à ses côtés, le vide sous ses paupières à son tour, un autre soutien-gorge empaqueté dans un vulgaire papier de couleur à la main.


***

La boîte est éventrée – ce n'est qu'un vulgaire emballage de boutique pour la dame redoutable. Je trône sur la coiffeuse enrobée de nuit. Les ampoules douces qui entourent le miroir sont éteintes. Le silence règne, scandé par la respiration bruyante de la dormeuse de cette chambre. J'ai, moi aussi, éteint toutes mes lumières satinées, désespéré que je suis à l'idée d'épouser désormais cette peau rêche plutôt que les promesses du grain de la jeune fille.


Soudain, grincements sur le bois de l'escalier, puis devant la chambre. La porte s'ouvre, un filet de lumière lunaire s'immisce jusque sur la coiffeuse et je m'allume à nouveau : c'est elle ! Elle est tout de noir vêtue, une capuche sur la tête ; elle s'approche, me saisit avec délicatesse et nous extirpe de la chambre aussi discrètement qu'elle y est entrée.

En bas, dans le hall gigantesque et sombre, elle ouvre un énorme sac et prend soin de me replier, un coussinet sur l'autre, puis les bretelles et les élastiques à l'intérieur, avant de me glisser dans une pochette intérieure de son bagage. Je me réjouis d'entendre la porte s'ouvrir, de sentir le sac se soulever sur son épaule ; il accompagne de sursauts sa démarche ondulante mais déterminée :


– Tu es à moi. Cette fois-ci, elle ne me prendra plus rien, ne me volera plus ma jeunesse enviée ; quand je serai loin, tu vas comprendre, vieille carne, que ma vie de femme m'appartient désormais ! Ce soutien-gorge ne me quittera plus, c'est certain, et pas seulement « pour les événements d'exception », dit-elle en singeant madame sa mère. Tu pourras te réjouir sur ce point : la tradition sera maintenue avec grand zèle ! Tous les jours je me souviendrai, en portant ce magnifique dessous, de la liberté que tu m'as offerte aujourd'hui, sans le vouloir !


 
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   Anonyme   
14/12/2014
 a aimé ce texte 
Pas
Autant le dire sans ambages, je n'apprécie guère votre style qui m'apparait assez laborieux et pesant. Surtout dans les dialogues, qui sont à mille lieues d'un véritable langage parlé, même s'ils sont censés provenir d'une époque révolue :"En effet, en ce jour crucial où ma fille acquiert sa première brassière de femme, loin des petits soutien-gorges qui ont jalonné son adolescence, en ce jour disais-je, je me déplace en personne". Je trouve qu'il n'y a rien de naturel dans les réparties de la mère, de la vendeuse ou de la fille. Plus de simplicité aurait été bienvenue.

Le thème du concours est respecté, cependant donner des pensées au soutien-gorge, idem à la lourdeur du style que j'évoquais, me semble peu subtil. Difficile de s'intéresser à une pièce de tissu qui fait des commentaires.

   Bidis   
15/12/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Très jolie écriture pour un texte plaisant, à la fois plein d’humour et de poésie et qui ne manque pas de piquer la curiosité jusqu’au bout.

   Asrya   
29/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"regard pur de celles qui savent afficher l'innocence pour dissimuler les coquineries qu'elles explorent déjà"
--> dites m'en plus, j'en frémis ! Belle tournure.

"Suggérer mon absence, voilà mon rôle."
--> et comment !

Ah, un bien beau texte fort inspiré.
Élégant, raffiné, alliant coquinerie et sentiments ; bravo, je trouve l'idée très astucieuse et, surtout, très bien menée.
Cette personnification du soutien-gorge de Mademoiselle Lily est développée parfaitement, avec charme et sensualité. Finesse et précision ; j'ai réellement apprécié.
J'ai même compati à la situation désastreuse dans laquelle votre soutien-gorge allait être embarquée. Comble de joie, il n'en est rien ! Mademoiselle Lily s'est rebellée.
Je ne saurais quoi ajouter d'autre, ce raffinement si bien dosé, cette luxure délicate ; comme une caresse qu'on sait faire languir ... hum... j'en reprendrais bien encore un peu.

J'ai adoré.
S'il est nécessaire d'émettre une petite remarque négative, ce serait sur la fin. Le "discours" de Mademoiselle Lily n'est peut-être pas assez pêchu, peut-être qu'il manque de sincérité et de vraisemblance. Un peu trop artificiel ? Peut-être. Ou pas.

Merci beaucoup pour cette aventure coquette,
Ce fut un plaisir de vous lire,
A bientôt.

   caillouq   
18/12/2014
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Le style a ce petit accent suranné bien en accord avec le milieu décrit. Je regrette que la psychologie des personnages ne soit qu'effleurée (la mère est assez caricaturale et la fille n'est qu'un visage). Du coup, l'intérêt du texte est plutôt de voir où l'auteur va nous balader avec son soutien-gorge. Au final, une lecture plutôt distrayante pour un texte sans prétention (contrairement à la plus âgée de ses héroïnes :D)

Je trouve pas très joli :
- le "d'une patience rare" du début
- le "porte avec elle le maintien" ---> on PORTE un maintien ? Ca sonne bizarre
- les parenthèses
- La tirade finale de la fille, trop artificielle. Mais changer d'option pour faire passer le message obligerait, forcément, à beaucoup d'acrobaties.

Aspect technique :
- le mot "brassière" réfère, pour moi, à quelque chose qui tient plus du mini-débardeur ajusté que du soutien-gorge
- je ne peux m'empêcher d'avoir des doutes sur le fait qu'un soutien-gorge du type "invisible" ("Suggérer mon absence, voilà mon rôle" ----> très bon !) soit aussi travaillé que ce qui est décrit (patchwork de dentelles + satin + volants). Les surépaisseurs risquent d'être visibles sous plusieurs couches de vêtements, non ? Du coup, j'ai du mal à me représenter l'objet.

   Anonyme   
13/1/2015
Bonjour MisNode

L'idée est belle, c'est symbolique un soutif, pour nombre d'entre nos grand-mères ça a même représenté pas mal. J'aime bien l'idée, j'aime bien le ton, l'écriture - parfois un chouïa trop poussée - mais bon, je suis en train de lire les Rois Maudits alors forcément, je suis rodée... mais quand même c'est un poil trop... il me semble. Ce n'est pas ça vraiment qui me perturbe. C'est qu'on parle encore de brassière, brassière qui n'est pas sportive, donc brassière reculée dans le temps. Et c'est là à mon avis qu'est le problème. De si jolis soutien gorge pour ce temps là quand on faisait plus usage de corsets ? Vous parlez de coussinets, de dentelles, de bretelles... J'ai du mal à me situer. Est-ce que c'est important ? Juste et essentiellement parce que quelque part dans mon esprit ça fait anachronique. J'aime bien la fin, encore que... à quelle époque sommes nous vraiment pour que cette jeune donzelle affirme de la sorte son indépendance ?
Sinon, ça m'a plut et l'idée est plus que sympathique.
Je ne note pas. A moins que l'absence de note ne contraigne à l'abstinence de vote.
Bonne chance.

   macaron   
13/1/2015
 a aimé ce texte 
Bien
Pas facile avec ce soutien-gorge narrateur, mais vous vous en sortez plutôt pas mal. Une écriture, précise dans la description, affichant malgré tout un érotisme léger, permet de ne pas tomber dans l'ennui. Que dire du final? il fallait une fin...

   Robot   
13/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Vous avez choisi de nous parlez du soutien gorge sous un angle original. Plus que de mademoiselle lili d'ailleurs. Mais c'est bien le sujet."LE SOUTIEN GORGE de Mlle lili.
Une jeune fille bien sage qui se rebelle envers cette "vieille carne" qui y croit encore - avec raison ? - à sa propre jeunesse. ou bien n'est-elle que ridicule ?
Le galbe des bonnets trouvera donc les jolis fruits qui conviennent à sa délicatesse.
Probablement toute une scène passéiste que vous nous décrivez, les jeunes filles d'aujourd'hui vont plutôt faire leurs achats coquins avec les copines plutôt qu'avec leur maman... quoique dans quelques milieux ça puisse demeurer encore possible dêtre chaperonné.
En tout cas, si j'ai quelque réticence sur les dialogues trop vieux jeux, je ne me suis pas ennuyé à la lecture, et même je me suis amusé.

   Automnale   
13/1/2015
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour, MissNode ! Ce n'est pas très facile de commenter votre récit. Il ne m'a pas charmée. Il ne m'a pas, non plus, déplu. L'idée de faire parler un soutien-gorge est originale. Dans ce cas, pourquoi ai-je eu du mal à m'intéresser à cette histoire ? Peut-être parce qu'elle manque d'humour... Et puis, c'est terrible de traiter sa mère de "vieille carne"... J'aurais préféré, alors, que l'accompagnatrice - la duègne - ne soit pas, par le sang, aussi proche de mademoiselle Lili.

Au fil du récit, j'ai noté, un peu sceptique, que l'article devrait avoir "une longévité à toute épreuve"... Comment un seul soutien-gorge, quand bien même d'excellente qualité, peut-il accompagner une femme tout au long de sa vie ?... Par ailleurs, j'ai remarqué, en souriant, que la vendeuse savait y faire (la mère ayant légué, à sa fille, une belle poitrine !)... J'ai, un tout petit peu, tiqué devant le terme "matrone aristocrate". N'est-ce pas antinomique ?

Juste un petit détail : ne serait-ce pas mieux d'écrire "un autre soutien-gorge empaqueté, à la main, dans un vulgaire papier de couleur" ?

En réfléchissant à votre récit, MissNode, il y a quelque chose, de positif, qui me frappe. Bien après la lecture, on voit encore, exactement comme on le ferait en regardant un tableau de maître, la mère acariâtre, la jeune fille en fleurs, la vendeuse genre soubrette plus ou moins guillerette. Ce qui me fait dire, en définitive, que votre style ne manque pas de caractère. Et, pour cela, bravo ! C'est avec curiosité et amitié - j'allais écrire tendresse - que je lirai un autre de vos écrits. A bientôt, MissNode !

P.S. - Pour la marguerite, j'hésite vraiment entre "bien" et "un peu"...

re-P.S. - J'ai oublié de dire que je vous imaginais fort bien, pour les besoins du texte, consultant, ici ou là, les caractéristiques des modèles de soutiens-gorge !

Automnale

   Acratopege   
13/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Eh bien j'ai bien aimé ce texte. Le soutien-gorge s'exprime dans un langage un tantinet surchargé, tout en dentelles et broderie, avec un rythme un peu heurté qui lui sied. De même, les dialogues humains semblent venir d'un autre monde, disparu ou peut-être jamais advenu. Un monde de fiction où les accessoires vestimentaires ont une âme. Qui peut savoir comment on s'exprime là-bas?
Par contre, j'ai moins aimé le glissement vers le conflit classique mère/fille et la problématique de l'autonomie d'une adolescente. Avec regret, j'ai vu s'éteindre l'ambiance gentiment érotique du début de l'histoire pour laisser la place à quelque chose de moins plaisant, comme le soutien-gorge de remplacement échu à la jeune fille dans la boutique n'avait sans doute pas grand chose à voir avec la merveille parlante du début, devenue symbole de liberté quand elle n'était qu'ornement subtil.
Merci pour ce texte original. On en a l'habitude avec vous.
Pierre

   in-flight   
13/1/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Le premier paragraphe sonne un peu comme une devinette ou l animateur d un célèbre jeu télévisé crie: "je suis? Je suis?"

Texte sympathique, mais pas évident de rentrer dans la psyché d un soutien-gorge. A la limite, je m'attendais à ce que vous alliez plus loin en nous détaillant encore plus les sentiments de l objet en question.
La difficulté réside également dans le fait que nous suivons deux "héros": Vous terminez l histoire avec les pensées de la jeune fille.

J ai passé un moment sympa même si je ne noterai pas en bonnet M.
Ok je sors...

   Lulu   
14/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime beaucoup ce texte dont je trouve qu'il a été écrit avec beaucoup de délicatesse et de sensualité. Je le trouve drôle au moment où la jeune fille se rebelle en secret avec son "Vieille carne". Elle n'y va pas de main morte...
J'ai trouvé le point de vue intéressant : il offre à la fois objectivité et subjectivité sur les deux personnages que sont la jeune fille et la "Vieille carne".

   Perle-Hingaud   
14/1/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Une idée plaisante, mais quelques broutilles :

- je trouve la première phrase trompeuse, un soutien-gorge ne s'habille pas: peut-être une autre formulation ?

- plusieurs choses me gênent dans ce récit, dont :

-> la mère qui affirme : "il faut à ma fille un vêtement qui l'accompagne au long de sa vie de femme, pour tous les événements d'exception." Hum. Comment dire... les seins varient dans la vie, le soutien-gorge s'use: âge ou grossesse pour eux, mode et usage pour le vêtement, tout simplement. J'ai tiqué à cette phrase, comme s'il était écrit: c'est une voiture qu'elle gardera toute sa vie. Ou c'est un caleçon qu'il gardera toute sa vie (les élastiques ne tiendront pas, non non non^^...)
-> le deuxième point qui m’ennuie, c’est le fait que le soutien-gorge convienne aux deux : Je vois mal un modèle aller aussi bien à la mère qu'à la fille, même en imaginant que la taille soit la même.

Le rythme est bon, on ne s’ennuie pas, mais le style est assez daté. Il peut convenir pour le soutien-gorge (après tout…), mais je trouve que si les propos de la mère sont assez caricaturaux, ceux de la fille sont encore plus décalés (sauf si l’action se déroule le siècle dernier…).

Sinon, je trouve l'idée très intéressante: la rivalité mère-fille, le refus de vieillir, de passer la main de l'une, l'envie d'être femme de l'autre, qui passe par la possession, le vol, de ce qui fait la femme séductrice chez sa mère. Je suis sûre qu'il y a de la psychanalyse la-dessous, ou un mythe à retrouver...

   molitec   
15/1/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Tout d’abord j’ai apprécié l’écriture du texte, les descriptions précises et de belles phrases :« Je suis conçu pour une poitrine qui n’a pas besoin de faire illusion. », et beaucoup d’autres encore dans le texte.
J’apprécie aussi l’imagination développée dans ce texte, et j’aime beaucoup ce genre d’idées créatives.
Cependant, j’ai ressenti comme un léger décalage entre la réaction de Lilli et le langage du soutien-gorge d’un coté et celui de la bonnetière et de la dame d’un autre coté. Je ne sais pas si s’était voulu ou pas, ce n’était pas très gênant, c’est surtout pour se positionner dans le temps, peut être que quelques détails sur Lilli ou son implication au début du texte, m’auraient apporté plus de clarté sur ce point.
Aussi, je n’ai pas pu soupçonner une probable frustration grandissante chez Lilli au début du texte qui pouvait engendrer une réaction rebelle et franche à la fin de l’histoire. Certes la fin n’était pas prévisible ; par contre, il n y’avait pas seulement l’événement inattendu mais aussi le personnage de Lilli qui enfin commence à s’exprimer en même temps, j’ai senti qu’il y avait deux événements inattendus en quelques sorte.
Merci pour cette lecture. Au plaisir de vous relire bientôt j’espère.

   Neojamin   
15/1/2015
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour,

Un très bel effort dans l'écriture...beaucoup de froideur aussi mais c'était peut-être voulu. Un détachement entre les personnages qui surprend mais qui sied aussi à la situation. Je m'imagine très bien la fille et la mère.

C'est un beau pari que d'avoir tenté la personnification du soutien-gorge et la meilleure manière pour répondre aux contraintes du concours. Ça possède ses dangers aussi...Quel peut-être le ressenti d'un soutien-gorge et, surtout, quel peut-être son histoire ?
Je trouve que c'est ce qu'il manque à cette nouvelle, une vraie histoire du personnage principal, d'où vient-il ? Est-ce qu'il se demande pourquoi il pense ? Communique-t-il avec ses pairs ? Quel est son but dans la vie ?
C'est un exercice difficile mais il serait intéressant d'approfondir la personnalité de ce soutien-gorge!

La fin m'a paru un peu rapide, emballée rapidement, presque télescopé. Un bémol donc.
Merci et bonne chance!

   MissNode   
19/1/2015

   Agueev   
19/1/2015
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
J'ai eu beaucoup de mal à être embarqué dans cette histoire. Le style ne me parait pas très fluide. On comprends assez vite que le soutien gorge est le narrateur, ce qui est une bonne idée, mais l'histoire de piquant et d'humour.

   aldenor   
19/1/2015
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Astucieuse idée de mettre en scène le soutien-gorge.
L’humour de la situation passe pourtant difficilement.
C’est dû je crois à l’écriture – qu’elle soit un peu surannée ne me dérange pas du tout – qui manque d’une certaine vivacité.

   VinceB   
22/1/2015
Bonjour MissNode,
J'ai bien aimé le soutien-gorge narrateur, c'est original, j'ai beaucoup aimé la délicatesse et la sensualité du début "Mon univers est de lumières et textures, ambiances feutrées, parfumées ; mes alcôves sont douces, aux coussins douillets..."
Malheureusement je trouve que les dialogues ne sont pas à la hauteur de ces évocations voluptueuses. Il est clair que vous avez voulu les utiliser pour donner un ton suranné et raide au personnage de la mère ce qui est une bonne idée, les dialogues apportent de l'énergie au texte, mais ils ne sont pas suffisamment maîtrisés ici,
– "Ma fille, prenez toute la mesure de cet instant de rendez-vous privilégié avec votre féminité".
C'est trop raide, même en tant que caricature d'une femme hautaine et sévère et surtout ce n'est pas dans le ton léger qui précède. Je pense que le ton doit rester homogène, cela n'empêche nullement de se moquer de la raideur de cette femme et de mettre le lecteur du côté de sa fille.
On le voit dans les commentaires, des lecteurs ont été captés par les très jolies choses de ce texte ou au contraire arrêtés par des maladresses. Pour ma part j'ai été tiraillé mais j'ai fini par me laisser capter par la rivalité féminine sur l'accessoire. La chute est sympathique, le thème du concours abondamment exploité.
Au plaisir de vous lire prochainement.

   Janam   
30/1/2015
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Une écriture vive, dynamique, qui coule bien. Une lecture vraiment agréable !
Vous me faites vraiment partager, avec une belle langue, les émotions si délicates de cette "pièce" de lingerie. Merci.
Même si j'ai bien compris la haute distinction qui habite la mère et la vendeuse, je trouve leur dialogue beaucoup trop "écrit", et là, j'adhère moins. J'ai un peu l'impression de lire la pub sur le catalogue de lingerie.
Je me suis par contre régalé du soliloque de ce soutien-gorge, à la fois si orgueilleux et si réaliste.
Le titre : Je trouve qu'il ne sert pas ce texte plutôt léger et surtout qu'il n'est pas dans le ton du texte.
Une écriture cependant impeccable et que j'ai beaucoup aimée.


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