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| Myndie
7/12/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
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J’aime le choix du thème traité, le pessimisme avec lequel l'auteur nous plonge dans cet univers de désolation et la véhémence de sa dénonciation mais ne suis pas totalement convaincue par la prose.
Je commence par ce qui m'a le plus séduite : D'abord, c'est la réflexion induite par cette description d'une friche sinistrée comme il en existe tellement, l'anathème lancé contre les responsables de ces espaces de désolation, les hommes, le progrès, l'exploitation toujours plus poussée de l'environnement et le désastre écologique. Cette vision d'apocalypse se veut prophétique pour le « dernier reste d'humanité à dilapider ». J'ai aussi beaucoup aimé la conclusion, poignante parce que pleine de désespérance. Ce texte pourrait être une vraie descente aux enfers, au gré de l' inspiration de son auteur. J'ai cependant été perturbée par la recherche d'effets stylistiques un peu trop appuyée : - le jeu sur les sonorités : b, bs, ch, f, pléthorique, plus contraint que suggestif ; - des phrases longues et grandiloquentes qui finissent faire perdre le rythme et provoquent l'essoufflement : « Cathédrales obsolètes qu'une époque obscène avait bradées sur l'autel du progrès » « Des milliers de langues, buses, ventouses fouissaient, fourrageaient, foraient, refluaient, là, juste sous les pieds. » - le deuxième paragraphe, par sa profusion d'images effroyables et percutantes, mène aux limites de la congestion, tel un tableau sursaturé de couleurs. En résumé, j'ai bien saisi le propos de l 'auteur et perçu l'émotion qu'il fait passer dans son texte ; elle est palpable. Mais à l'avocat qui a pris la plume pour dénoncer, j'ai envie de dire que trop d'effets de manche peut parfois nuire au réquisitoire et au poète que trop de manipulations de sonorités et d'expressions amphigouriques peut desservir le texte. |
| Donaldo75
28/11/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime un peu
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C'est bien écrit, avec de la recherche, que ce soit dans les sonorités ("Tout était chiche et chétif.") ou dans la profusion d'images. Le champ lexical explique les phrases longues qui ne sont pas pour me déplaire dans du très court. La tonalité elle-même donne de la couleur, grise, au texte.
Le fond est compréhensible. La forme tient la route. Pourtant, je ne suis pas sorti enthousiasmé par ma lecture. Je ne saurais expliquer pourquoi. Dans la catégorie des brèves littéraires, j'attends plus d'impact. Là, je vois plus une miniature exposée au musée d'Orsay. |
| Cyrill
28/11/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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Friche no 5, ça suppose qu’il y en a d’autres et qu’elles sont cartographiées. On se trouve dans une ambiance post apocalyptique. Pas beaucoup de détails sur comment c’est advenu mais Le progrès est épinglé, un certain progrès. Description superbe. Il faut dire que j’aime le genre, très fouillé, précis, quasi poétique dans la forme qui fait la part belle, ici, aux allitérations et à la rythmique : «Tout était chiche et chétif. Friche et fétide. La terre était veuve et vorace ». Non mais quel tableau saisissant ! Une peinture à la Breughel.
J’ai l’impression que la Terre, notre petite Terre chérie, se mange elle-même, dans un dernier sursaut de réalisme morbide, ou d’esprit de survie, au choix. Ça m’évoque l’univers dit de post-exotisme d’Antoine Volodine ("Nuit blanche en Balkhyrie"). Bravo ! |
| ANIMAL
7/12/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
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J'aime beaucoup la façon dont est traitée cette ambiance de fin du monde. Je note en particulier l'excellent "C'était un ciel à l'abandon" et le non moins parlant "La couleur abdiquait, vaincue.". Il y a en d'autres.
Polluée à mort, cette friche engloutit les derniers reliefs qu'on laissé les exploiteurs. Mais des hommes sont toujours là, laissés pour compte, sombrant dans le cloaque résultant de ceux qui ont tout saccagé en exploitant l'endroit sans souci du lendemain. J'espère que cette scène de chaos se passe ailleurs, sur un monde de boue et de déchets, mais j'ai des doutes. On peut déjà trouver des endroits aussi irrémédiablement abimés sur notre belle planète. Je vois dans ce texte une fable écologique dure et réaliste traitée dans un style qui peut paraître parfois lourd mais nécessaire pour enfoncer le clou dans les consciences. Peut être n'est il pas trop tard pour réhabiliter cette friche ou sauver le reste ? Mais il faut le vouloir. |
| papipoete
7/12/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
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bonjour Ornicar
Peu à peu, toute trace de l'homme disparaissait de la surface de la Terre, comme si on l'eut aspirée de l'intérieur ; seuls les arbres survivaient même morts, tendant leurs branches, aux cieux comme implorant une ultime faveur. Une poignée d'humains survivait là, mais pour combien de temps... NB quel apocalypse en vos lignes, qui fait songer à tant d'images de notre planète, en lutte avec les éléments ! lors de la dévastation de Saint Martin Vésubie, cette maison au milieu du fleuve en furie, avec la lumière et des visages aux fenêtres...la maison qui soudain se fait avaler, cette friche m'a beaucoup plu ! |




