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Sentimental/Romanesque
Pepito : Qui va à la chasse…
 Publié le 22/06/14  -  20 commentaires  -  15909 caractères  -  347 lectures    Autres textes du même auteur

Maintenant, n’importe quoi pouvait arriver et un grand nombre de gens s’y attendaient.
Fredric Brown (à qui, sur ce coup, je dois beaucoup…)


Qui va à la chasse…


On se fait souvent des idées sur les gens que l’on ne connaît pas. J’avais imaginé les membres de la famille Bâtières de Lobarde comme de riches bourgeois pincés de l’arrière-train. Riches et bourgeois, ils le sont sans aucun doute, pour le reste, ils n’ont juste pas les mêmes jeux que tout le monde… Voilà pourquoi, pour la toute première fois de ma vie, je me retrouve invité à une chasse à courre.


Je suis arrivé aux aurores sur la propriété familiale et, passé l’appréhension du premier contact, je sens que la journée va être inoubliable. L’ambiance chaleureuse et bruyante régnant dans la cour du château de Siboulhète est un vrai régal. À la meute de chiens aboyant à s’en éclater les poumons, s’ajoutent les piaffements des chevaux rendus nerveux par les préparatifs de la journée, le tout couronné par les expériences musicales de trois jeunes membres de la famille s’entraînant au cor de chasse dans un coin.


Un peu perturbé par le tintamarre ambiant, j’essaie de me concentrer. Amélie poursuit ma formation commencée dans les vestiaires du château et j’ai un peu de mal à suivre. Si j’ai bien compris, je suis ce que l’on appelle un "invité occasionnel" et, pour un gars qui a toujours monté en jeans et camarguaises, je suis attifé comme une star de concours hippique. Rien ne manque, gilet, bombe, gants blancs et… cravate. Comme d’ailleurs tous les "boutons" de l’équipage familial, à part que ceux-ci portent une redingote bleu azur et moi une veste noire. L’intégration a tout de même ses limites…


J’ai connu Amélie sur les bancs de la fac. Dès que son nom a circulé, les filles de notre groupe de TD l’ont immédiatement classée BB. Bourgeoise-bêcheuse peut-être, mais alors, vachement canon. Aussi, un jour où nous nous sommes trouvés seuls dans un coin du campus, enhardi par un soleil quasi printanier, je me suis lancé. Après tout, prendre un râteau n’a jamais tué personne…


En fait cela s’est plutôt bien passé. Amélie s’est avérée être une fille charmante et cet air hautain affiché en permanence est plus une défense qu’un réel dédain pour les types du commun dans mon genre. En discutant de choses et d’autres, nous en sommes arrivés à parler chevaux et quand elle a su que je ne me débrouillais pas trop mal sur un canasson, elle m’a proposé cette originale invitation. J’ai d’abord cru à une blague, mais elle m’a expliqué qu’il était de tradition, en vénerie, d’accepter tout cavalier désirant participer à une chasse à courre.


Voilà, je suis habillé de pied en cap, briefé sur les "kiéki et kifékoi", fin prêt à attaquer mes hommages à la compagnie. Ma première présentation est pour le patriarche de la famille, Ernest-Antoine Bâtières, baron de Lobarde. Le personnage est truculent, droit sur son cheval comme un major des Indes, il monte avec une aisance stupéfiante. Allant de-ci de-là, il houspille et moque avec bonhomie toute la horde de ses enfants et petits-enfants trop lents à son goût. Je m’approche, m’attendant à être apostrophé d’un condescendant : "Alors mon brave…", mais tout au contraire, il se montre courtois et me demande de prendre grand soin de sa petite-fille. Dont acte.


C’est ensuite au tour de la maman d’Amélie, une dame très élégante qui, ne participant pas à la course, reste debout sur le perron du château. Je vais pour balancer quelques compliments savamment préparés quand j’entends dans mon dos :


– Tu devrais lui expliquer que l’on se découvre en présence d’une dame.


Je me retourne, un homme d’une cinquantaine d’années monté sur un magnifique alezan me toise, un sourcil dédaigneusement froncé. Celui-là je ne sais pas qui c’est, mais je n’aime pas du tout son air hautain. Amélie vient à mon secours.


– Père, arrêtez de le taquiner. Il n’est pas au fait de nos usages.


Bon, tout compte fait, il va peut-être falloir que je sois aimable avec ce gars, aussi. Je n’ai pas le temps de trouver une réponse appropriée, qu’une formidable claque dans le dos me fait dégringoler les poumons dans la cage thoracique. Je me retourne sur un gars qui doit avoisiner les deux mètres de haut avec des épaules de rugbyman. Sa face joviale et sa corpulence manifestement à l’étroit dans sa redingote bleu ciel me le rendent immédiatement sympathique.


– Bon c’est pas tout, mais faudrait penser à monter à cheval. Vous n’entendez pas la sonnerie d’appel ? Un cerf vient d’être lancé ! clame le Hulk azuré.

– Joseph, je te présente mon cousin Louis-Émile, Louis-Émile, Joseph, un copain de la fac.

– Ben ils les font vachement gringalets les étudiants cette année ! Enchanté et en route !


Deux secondes plus tard, nous voilà tous à cheval, en train de rattraper une dizaine de cavaliers et la meute de chiens d’ordre. Trop heureux d’avoir écourté les fastidieuses présentations familiales, j’en profite pour faire connaissance avec la jument que m’a prêtée Amélie. Monter une bête de cette classe ne m’est pas souvent arrivé, j’anticipe un vrai plaisir.


Même avec les explications de ma guide, j’ai un peu de mal à comprendre les circonvolutions de la chasse à courre. De mon point de vue, je passe une grande partie de la journée à poursuivre un animal mystérieux sans jamais en voir le bout de la queue. Les galopades se succèdent dans toutes les directions, guidées par des sonneries de cor semblables les unes aux autres, l’impression de jouer à une gigantesque partie de colin-maillard.


Petit à petit je ralentis l’allure, Amélie s’en aperçoit et vient me rejoindre tandis que les autres se précipitent une nouvelle fois dans le couvert d’un petit bois.


Nous longeons un large ruisseau, presque au pas, tout en gardant le silence. Sur une courte section, la berge s’incline en pente douce vers un fond de galets. Amélie y fait descendre sa monture, je la suis, sans trop savoir où elle me mène. Bercé par la beauté du lieu et par sa présence à mes côtés, je vais pour engager la conversation sur un sujet plus romantique. Au moment d’ouvrir la bouche, je remarque qu’elle est très concentrée. Ses yeux scrutent le sol de l’autre berge, avec insistance.


– Regarde, là, sur le sable humide… me dit-elle, des traces de cerf toutes fraîches ! L’animal a rusé. Il faut vite prévenir l’équipage !


L’interlude romantique s’éloigne au triple galop, poursuivi par une armée de diablotins en redingotes azurées…


– Tu comptes les avertir comment ? On n’a pas de cor de chasse…

– Cela s’appelle une trompe, dit-elle en sortant son téléphone portable d’une poche de sa redingote, et je trouve cela excessivement bruyant… Allô, Père ? C’est Amélie, la bête a fait une double voie, les chiens n’ont rien vu. Nous sommes au gué du Touch, ses traces continuent de l’autre côté… Il faut vite ramener la meute avant que le cerf ne forlonge…


Elle range son téléphone, défait sa mentonnière et retire sa bombe. Ses cheveux se répandent en cascade sur ses épaules. D’un gracieux mouvement de la tête, elle ramène sa chevelure d’un seul côté et me regarde droit dans les yeux.


– Nous avons quelques minutes avant qu’ils n’arrivent, me dit-elle avec un petit sourire.


Je reste sans voix, tentant d’interpréter ses paroles… Et puis crotte, au diable les interprétations ! Je m’approche, pose mes mains sur sa taille et tente de déposer un baiser sur ses lèvres goulues. Après tout, une baffe n’a jamais tué personne…


Tentative couronnée de succès ! À tel point que bientôt, je ne sais plus exactement qui a tenté quoi…


Tout se passe donc pour le mieux, quand retentissent aboiements de chiens, cavalcade et cris d’encouragement.


Qui va à la chasse…


En tête des cavaliers, arrive Paul-Marie Bâtières de Lobarde, le père d’Amélie, je prends donc l’air le plus innocent possible. Au moment de passer devant moi, il tourne la tête et me jette son délicat regard au sourcil froncé. Je ne savais pas qu’il était possible de se faire botter les fesses de cette manière-là. De toute façon virtuel ou pas, un coup de pied dans le postérieur n’a jamais tué personne. M’ignorant la seconde suivante, il interroge sa fille.


– Quelle direction, ces traces ?

– En direction du bois de Saint-Esthèbe, il risque de sortir du périmètre.

– Diable, encore du côté de cet énergumène, à croire qu’il les attire. Mais, aujourd’hui, je lui conseille fortement de rester chez lui…


Je n’ai pas le temps de demander de quoi ou de qui ils discutent. Le reste des cavaliers défile déjà devant nous.

Au milieu de chiens aboyant à tout va, le grand-père Ernest-Antoine ferme la marche. Il se fraie un passage à travers la meute et s’arrête à mon niveau. S’accrochant au pommeau de la selle, il se penche vers moi et me tend un mouchoir d’un blanc immaculé.


– Tout va comme vous voulez, jeune homme ?


Par réflexe, je saisis le mouchoir du bout de mes doigts gantés. Sans attendre de réponse il s’éloigne, un grand sourire sur les lèvres. Je reste interdit quelques secondes, avant de comprendre et d’essuyer les traces que le rouge à lèvres d’Amélie a laissé sur les miennes.


La chasse reprend. Après la traversée du gué, nous nous retrouvons de nouveau en queue du cortège, mais pour moi, cela n’a plus la même importance. Au moment où nous traversons un sous-bois plus dense, je sens soudain que les choses s’accélèrent.


D’abord une nouvelle sonnerie retentit à l’avant, tandis que les aboiements des chiens changent de registre, deviennent un rien plus agressifs.


– Je sens que l’hallali est proche, me souffle Amélie.


Puisse-t-elle dire vrai…


Nous débouchons sur une petite clairière bordée par une haie d’épineux, un mur de croupes chevalines et de redingotes azur me barrent la vue. Je m’insère au milieu des cavaliers faisant cercle autour du spectacle.

Un cerf immense est acculé contre la barrière végétale par la meute de courants. L’animal est manifestement épuisé, ses pattes arrière tremblent tandis que des traînées de sueur sales dégoulinent sur ses flancs. La tête baissée, il présente ses bois magnifiques à la meute. Cherchant une ouverture dans sa défense, un chien plus aventureux que ses camarades s’approche un peu trop. Un époi se plante aussitôt dans son flanc et d’un puissant coup de rein, le cerf l’envoie s’écraser dans les buissons. Loin de calmer les autres, ses cris de douleur semblent au contraire galvaniser la meute. Plusieurs courants attaquent simultanément, les moins rapides sont balayés, mais deux d’entre eux arrivent à planter leurs crocs dans les jarrets du cerf. L’animal se débat avec vaillance, mais son regard affolé et son souffle court ne laissent guère de place aux illusions.


Je vais pour détourner la tête d’un spectacle tournant au carnage, quand j’aperçois un chasseur s’approcher à pied de l’animal. C’est le père d’Amélie, un couteau de veneur à la main, il s’apprête à porter le coup de grâce à l’animal.


Je ne peux m’empêcher de regarder la suite… Pire même, je confie les rênes à mon voisin, descends de cheval et m’approche, à la fois horrifié et subjugué.


Paul-Marie Bâtières de Lobarde va atteindre l’animal quand soudain, surgie de nulle part, une silhouette s’interpose devant le cerf en hurlant par-dessus le bruit de la meute.


– Nooon !


Les chiens, désorientés par le cri, lâchent leur prise une fraction de seconde. La bête, qui en reprend du poil, profite de l’occasion et d’un coup de rein se dégage pour s’échapper par l’ouverture dans la haie.


Tout rouge et échevelé, le nouvel arrivant porte des jeans retroussés sur des sabots en plastique kaki, un tee-shirt informe sur lequel disparaît le nom d’un groupe de rock. Manifestement sorti d’un jardin en limite de forêt, il a encore en main une binette dont le fer pendouille vers le bas, tandis qu’il en agite le manche comme un goupillon.


Paul-Marie, ne semble pas bien apprécier l’interruption de programme, il bifurque vers l’importun, le couteau de veneur toujours fermement serré dans la main droite.


– Encore vous ! De quel droit monsieur, vous permettez-vous de venir nous faire la leçon sur nos terres ? Cet animal a été honorablement coursé et nous appartient de droit !


L’autre, pas très rassuré par son attitude vindicative, recule en bafouillant.


– Vous vous croyez tout permis, vous autres richards. Mais les lois ne sont pas faites que pour les…


Il se passe alors une chose incroyable. Paul-Marie, qui a continué d’avancer d’un pas décidé vers le bonhomme, trébuche sur un obstacle caché par les herbes. Pour retrouver son équilibre, il fait deux pas précipités vers l’avant les bras tendus et vient, dans le même mouvement, planter son couteau dans la poitrine du rockeur jardinier. Incrédule, celui-ci regarde un instant le manche d’ivoire ouvragé dépasser de sa poitrine et s’écroule en arrière sans ajouter un mot.


Le groupe de cavaliers, dont bon nombre a mis pied à terre, reste stupéfait. Quant à moi, déjà ébranlé à l’idée d’assister à la mort d’un cervidé, me voilà maintenant confronté à la mort d’un homme. J’ai un haut-le-cœur et déverse le pique-nique de midi sur l’extrémité de mes bottes.


De nouveau le mouchoir du grand-père s’avère utile. Tout en m’essuyant la bouche, par un curieux réflexe, je cherche dans l’herbe ce qui a bien pu faire trébucher Paul-Marie… et ne vois rien de particulier.


Soudain la voix du patriarche Ernest-Antoine s’élève dans le silence retenu.


– C’est un accident, nous l’avons tous vu !


Je ne dois pas paraître convaincu, car, tandis que tous les autres opinent du chef, le doyen se tourne vers moi.


– N’est-ce pas Joseph ? Vous qui étiez si bien placé, vous n’avez pas pu ne pas le voir…

– Heu…


Quelque chose me dit que la réponse que je viens de donner n’est pas la bonne. Je commence à me sentir plutôt mal à l’aise sous les regards inquisiteurs de la famille et cherche un soutien du côté d’Amélie. Son regard fixé vers un point très intéressant quelque part à la pointe d’une de ses chaussures ne me dit rien qui vaille.


Curieusement, Paul-Marie vient alors à ma rescousse.


– Laissez Père, de toute façon j’ai déjà eu plusieurs accrochages en public avec ce jardinier d’opérette.


Il se penche alors vers le cadavre, ramasse dédaigneusement la binette de ses mains gantées et continue.


– Il sera difficile de faire admettre à un juge que ce n’était qu’un accident. De plus, il vaut mieux que notre nom ne soit pas mêlé à une histoire si sordide. L’idéal serait que l’altercation se soit passée entre deux personnes étrangères à notre famille… dit-il en me regardant fixement.


Je ne sais pas s’il a fait un signe discret ou si c’est de leur propre initiative, mais me voilà soudain entouré par le cousin Louis-Émile et un autre membre de la famille tout aussi baraqué. Les possibilités de m’éclipser se sont envolées. Tandis qu’ils m’immobilisent les bras, le père d’Amélie, d’un mouvement fluide des épaules, effectue un moulinet à vide avec la binette pour s’assurer de sa maniabilité. Je commence à trembler, si c’est une blague, elle est de très mauvais goût.


– Arrêtez !


Le ton impérieux a immobilisé tout le monde. Ce n’est pourtant pas le patriarche qui vient ainsi de s’imposer, mais Amélie. Elle se dirige vers moi et m’attrape par le poignet. Tandis qu’elle m’entraîne vers le cadavre, mes deux sbires suivent le mouvement sans me lâcher pour autant. Personne d’autre ne bouge. Je recommence à respirer. Amélie a l’air de prendre, enfin, la mesure de ce qui m’arrive.


Arrivée tout près du corps, elle lâche mon bras et se retourne vers Paul-Marie Bâtières de Lobarde.


– Père, vous pourriez au moins réfléchir avant de commettre l’irréparable. Jamais la police ne croira à la thèse de l’altercation si Joseph s’écroule trop loin du premier cadavre.


Elle recule alors de quelques pas, se retourne vers moi et mime un délicat baiser d’adieu. Complètement abasourdi, je n’arrive plus à détacher mes yeux de ses lèvres charnues. Ce n’est pas plus mal, ainsi je ne vois pas venir le coup de binette mortel.


 
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   Anonyme   
19/5/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Alors là, chapeau. Franchement, je n'avais pas vu venir la fin ; je pensais que le narrateur allait se faire bouffer par les chiens, mais c'est beaucoup plus subtil que ça ! Très bien vu, pour moi, que l'assassinat de l'étranger à la famille ne soit pas du tout prémédité, mais que les riches sachent faire feu de tout bois et retrouvent instantanément leurs réflexes de classe après s'être un peu amusés avec le manant...

J'ai beaucoup apprécié le ton, aussi, le regard mi-effaré mi-amusé que le narrateur promène sur ce milieu étrange en se sentant en pleine sécurité, voire fier de chasser sur des terres inconnues ! Rétrospectivement, ce n'en est que plus drôle. Vraiment très chouette.

   Anonyme   
1/6/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

La fin me semble un peu tirée par les cheveux - pas du tout aimé la description de "l'accident" il me manque ici quelque chose, peut-être est-ce un peu trop "fortuit" ou "forcé" ?
Azur, azurés, trois fois dans le texte, lourd.
Si je pars du principe qu'Amélie avait une idée bien précise dans la tête en invitant Joseph, je trouve l'idée délicieusement machiavélique.
Bien aimé le ton (concernant les interprétations de Joseph, bcp moins mais le reste me va tout à fait).
Bien aimé Amélie, un bien sympathique personnage, très bien campé.
Bien aimé les descriptions.
J'ai lu avec intérêt. Sourire permanent, un poil de tristesse pour le cerf et grosse surprise à la fin.
Merci pour cette lecture

   Anonyme   
6/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Catégorie "Sentimental / Romanesque"... nous n'avons pas la même conception de ce qui est sentimental... Je plaisante.

Lue d'une traite, cette passionnante nouvelle, très cohérente dans la psychologie et l'humour de son narrateur, aurait pu être un réquisitoire de plus, une accusation plate de ce genre de chasse.

L'auteur réussit ici, d'une façon bien plus fine mais magistrale, à nous en dégoûter tout à fait.

Merci pour les cervidés, renards et autres gibiers, potentielles victimes de ces pratiques.
A son auteur : respect et bravo.

   Pimpette   
22/6/2014
 a aimé ce texte 
Passionnément
Pepitoche

Excellent!
A plusieurs titres....

La description de la chasse est précise mais pas ennuyeuse
les personnages ont tous une présence très forte
la chute est géniale!!!

Si tu pouvais te priver de quelques adjectifs vraiment inutiles, ce serait farpait!

   Anonyme   
22/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Alors là, Pepito, j'en suis encore tout tremblant ! Superbe écriture pour une chasse à courre qui va jusqu'à la mise à mort du rocker et de ce pauvre Joseph qui nous écrit donc du ciel... Après tout, pourquoi pas ? Un genre lutte des classes qui ne donne pas le beau rôle à la petite noblesse qui finit quand même par occire les représentants du Tiers-état... Les deux serfs de service valent bien le cerf qui sauve sa peau, non mais !
Tout ceci est très bien mené ! Méfions nous quand même des "Amélie de..." Bravo et merci pour ce bol d'air !

   Bidis   
22/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Je n’ai pas vu venir la chute de cette nouvelle que j’aurais lue d’un bout à l’autre sans m’accorder de répit si la commentatrice en moi n’avait par moments freiné mon élan. C’est donc un très bon texte, malgré les quelques remarques je me suis permise de faire au passage. Quelques « bravos » particuliers ont aussi par ailleurs ponctué ma lecture.

- « château de Siboulhète » : très bien trouvé. J’adore.
- « À la meute de chiens aboyant à s’en éclater les poumons, s’ajoutent les piaffements des chevaux…» : je regrette dans ce passage de ne pas être assourdie du tout. Déjà mis au présent, les verbes « aboyer » et « piaffer » sont plus sonores que leurs participes présents, le « s’ajoutent » est bien lourd et pour le son des cors qui s’accordent, il y aurait peut-être moyen de trouver mieux qu’ « expériences musicales ». On est en tout cas fort loin de la cacophonie que ce genre de scène devrait évoquer.
- « elle m’a expliqué qu’il était de tradition, en vénerie, d’accepter tout cavalier désirant participer à une chasse à courre. » : non seulement, ce texte est bien documenté mais il apporte également matière à élargir la culture générale du lecteur par quelques informations curieuses et donc très bienvenues.
- « une formidable claque dans le dos me fait dégringoler les poumons » : Pepito a le chic des images choc. Ici, j’en ai presqu’avalé ma prothèse dentaire…
- « De mon point de vue, je passe une grande partie de la journée à poursuivre» : mais on est dans le point de vue du personnage ! Inutile donc de le préciser lourdement. Et le lecteur se doute aussi que cela se passe dans tout le temps de la chasse à courre. Or c’est un passage qui devrait caracoler, de façon d’ailleurs à mieux évoquer la lenteur de ce qui va suivre.
- « Ses cheveux se répandent en cascade sur ses épaules. D’un gracieux mouvement de la tête, elle ramène sa chevelure d’un seul côté et me regarde droit dans les yeux. » : très jolie image et amenée simplement.
-« Au milieu de chiens aboyant à tout va, le grand-père Ernest-Antoine ferme la marche. Il se fraie un passage à travers la meute et s’arrête à mon niveau. » : j’aurais trouvé plus léger de dire : « le grand-père Ernest-Antoine se fraie un passage à travers la meute et les abois des chiens et s’arrête à mon niveau. » Surtout qu’on a un deuxième participe présent qui arrive tout de suite après (« s’accrochant au pommeau… »).
- « tandis que les aboiements des chiens changent de registre, deviennent un rien plus agressifs. » : encore un passage où l’écriture assourdit un niveau sonore qui devrait au contraire se ressentir comme au bord de l’intolérable.

Nonobstant quoi, je voudrais aussi ajouter qu’il y a comme une dimension socio-philosophique à cette petite histoire : réflexion douce amère sur le triste sort des boucs émissaires.

   Alice   
22/6/2014
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Pepito,

Un texte à la chute terrible, écrit en alternance de description et de dialogue, ce qui permet de ne pas nous ennuyer et de rester dans l'histoire.
Vos richards psychopathes sont plutôt attachants, et la façon dont la naïveté de Joseph est parfois contrebalancée par un grand réalisme donne une bonne profondeur au personnage.

En revanche, bien que je sois consciente que c'est une façon de bien représenter l'archétype des richards, je trouve que les dialogues manquent de naturel. Le cas le plus flagrant est pour moi: "Il n'est pas au fait de nos usages". Un "au courant" aurait déjà allégé le tout.

Dans l'ensemble, une bien charmante histoire, qui équilibre à merveille cruauté pure et humour bon enfant.

   Anonyme   
22/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Pepito,

On sent que Joseph a vite intégré les codes familiaux. Il parle et raisonne comme un hobereau en phase d’être adoubé par les Bâtières de Lobarde, qui n’ont rien à voir avec les Bâtards de Lobières.

Cette partie de chasse à l’homme est racontée par un jeune étudiant, sur un ton assez badin qui camoufle bien les horreurs claniques et royales sanguines qui se profilent. C’est très très bien écrit pour ce que ça raconte, l’humour est distillé à la mode des « sang bleu », point trop n’en faut, des fois qu’on se fasse virer du groupe…

Les personnages sont décrits rapidement, comme le nécessite le format nouvelle, mais je trouve malin d’avoir utilisé les clichés en les passant à la moulinette de la dérision : « Si j’ai bien compris, je suis ce que l’on appelle un "invité occasionnel" et, pour un gars qui a toujours monté en jeans et camarguaises, je suis attifé comme une star de concours hippique. »

Le mode narratif est donc très plaisant. Le parallèle entre la mort programmée du cerf et celle de Joseph est très bien orchestré. Chacun avance à son pas vers l’abattage final, les chiens n’étant pas mieux dressés que les fils, les filles, les cousins et les neveux. Jouissif.

Comme récemment à propos d’un autre auteur du site, je ferai juste une remarque concernant le narrateur et le souci de vraisemblance. Le narrateur meurt à la fin… ce qui ne semble absolument pas le gêner pour raconter lui-même l’histoire. En plus, il la raconte au présent, donc il ne peut pas voir venir le coup mortel frappé par derrière, et encore moins le raconter. C’est peut-être une pichenette à la Fredric Brown, mais on peut s’en passer en choisissant un narrateur extérieur. Le texte n’y perdrait rien. Au contraire, je pense que l’histoire y gagnerait en cruauté. Ce narrateur extérieur pourrait être le Destin, qui jouerait ainsi davantage sur la naïveté de Joseph et la perversité du clan. Je regrette d’ailleurs que le jeu sensuel entre Amélie et Joseph ne soit pas un peu plus développé, et que le Destin, justement, ne nous envoie pas quelques signes trompeurs que Joseph ne peut pas voir lui-même. Amélie est un peu trop effacée, elle n’occupe pas suffisamment le terrain avant la fin, par rapport aux autres personnages, et notamment par rapport à son père. C’est bien elle pourtant l’ennemi le plus machiavélique de Joseph. Je pense que cette excellente histoire mérite tout simplement quelques chapitres de plus.


Ludi
en manque

   Anonyme   
23/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Pepito,

Une écriture alerte et enlevée pour l’histoire de Joseph chez les BB bleus du Château de la Siboul.. Ciboulette.

Ça lui apprendra ! Ne savait-il donc qu’il ne faut jamais mélanger les torchons avec les serviettes ? Et puis il faut toujours se méfier d’une fille aux lèvres goulues et charnues ! Elles ne présagent jamais rien de bon. ^^

Ces riches bourgeois, à l’arrière-train pas si pincé, n’ont pas les mêmes jeux que tout le monde, c’est le moins que l’on puisse dire ! J’ai bien aimé le ton narquois et légèrement détaché du narrateur, mené jusqu’au bout. La chute du coup, paraît plus inattendue.

S’il faut trouver un moins, ce sera que j’ai trouvé l’histoire trop courte.

Maintenant il ne te reste qu’à écrire la suite, pour que je puisse encore jubiler en voyant les vilains payer leur méfait rubis sur l’ongle. J’ai horreur de cette injustice qui met toujours à l’abri les nantis de ce monde.

Un bon moment passé à te lire.
Merci

Cat

   chVlu   
23/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bin bon, bin bon, bin bon,
encore un bravo à toi.

Tout d'abord pour le tableau, de chasse, réaliste qui est magnifiquement brossé. Je supposais, et sais, à l'heure de ces cliquetis de claviers, que tu avais fourni un méticuleux travail de documentation sur ton sujet. Pour avoir fréquenté ce milieu, pour des raisons professionnelles, je ne puis que te féliciter de la précision de la description. Tu es même aller jusqu'à glisser un faux amis en début (au son du cor) pour mieux le dénoncer en fin (à la trompe qui détrompe). Effectivement, un ami sonneur m'a toujours soutenu qu'il avait un cor de rêve et une trompe de chasse mais pas le contraire. Je souris encore en me remémorant ma lecture, au passage sur le cor, je me voyais déjà te titillant de la petite bête, à hallali c'est moi qui suis marron.
J'ai bien aimé la petite intrigue amoureuse qui a ce qu'il faut de présence et de mystère pour donner du suspens.
Sur le fond tu m'as là encore conduit sur une double piste et pris à contre pieds. En ouverture je pensais débouler dans un pamphlet anti préjugé. En sortie la réalité est plus sordide que la pensée pré conçue et se retourne contre celui qui a voulu la dépasser. J'aurais préféré la mise à mort du jugement prémâché.
Sur la dénonciation de la barbarie des jeux humains mettant en scène la mort, là encore je ne te suis pas. Je ne conteste pas le droit d'être choqué ou révulsé mais pour ma part n'en éprouve nul besoin de le dénoncer.
Malgré ma non adhésion au fond, la qualité de la mise en phrase, la construction subtile de l'histoire, la précision dans l’approche de l'univers de cette nouvelle, les petits plaisirs de mots glissés ça et là, m'ont permis parcourir avec délice. J'ai apprécié tes effets malicieux et en deuxième lecture j'ai trouvé la trace de ton cynisme. D'évidence le lecteur ne peut écarter l’hypothèse qu'Amélie est un rabatteur, et que le chasseur occasionnel est chassé, ainsi mon ultime promenade est jubilatoire dans le décryptage cynique :

"-Ben ils les font vachement gringalets les étudiants cette année ! / À tel point que bientôt, je ne sais plus exactement qui a tenté quoi…/ – Tout va comme vous voulez, jeune homme ? / – Je sens que l’hallali est proche, me souffle Amélie ."
Une chasse façon diner de con.
{je sais maintenant pourquoi mon ordinateur ne m'a pas laissé déposer mon commentaire à l'issue de la première lecture ;)}

   Louis   
23/6/2014
Ce récit est conté par un singulier narrateur. Il est mort, en effet, mais parle au présent.
Il ne prend pas de notes pourtant de son vivant et ne peut à la fois raconter ce qu'il vit, et vivre ce qu'il raconte.
Mais voilà, le narrateur est un fantôme, un esprit qui a perdu son corps, mais pas la tête ! Il a le pouvoir, après sa mort, de revivre les événements déjà vécus tout en les racontant.

Le narrateur fantôme se manifeste d'abord à nous par une affirmation générale : «  On se fait souvent des idées sur les gens que l'on ne connaît pas  ». C'est bien vrai. Et qui mieux qu'un fantôme pour nous mettre en garde contre les apparences trompeuses et les préjugés  ?

Ces gens-là, ceux que le fantôme évoque, sont qualifiés  : «  bourgeois  », alors qu'il s'agit d'aristocrates ( peu importe  : dans le même panier, les bourges et les aristos  ! ), mais la remarque suivante, «  ils n'ont juste pas les mêmes jeux que tout le monde  », prend toute sa saveur de dérision et d'ironie, quand on sait avec le narrateur, qui ne peut pas ne pas le savoir quand il parle, qu'il a fait les frais de sa vie d'un jeu « pas comme tout le monde  ».
Le ton est léger, badin, alors que l'histoire sera cruelle. Au fond, le narrateur donne l'impression que ce qui est arrivé n'est pas très grave, confirmé par le fait qu'une fois mort, il peut toujours raconter et écrire comme s'il était vivant. La mort ne fut qu'un jeu, comme un jeu d'enfant, où «  c'est pas pour de vrai  ». Le récit ne prend pas l'allure d'un drame sanglant, mais celle d'une fable.

Invité pour une chasse à courre, le narrateur accourt. Sans méfiance, en toute confiance. Il n'appartient pas pourtant à la classe sociale de ses hôtes. C'est un roturier. Il n'est pas de leur rang, appartient au populo. Mais fièrement, il accepte l'invitation. Il a tout de même un point commun avec ces gens-là : il aime les chevaux.
Mais surtout, il est séduit par Amélie Bâtières de Lobarde, et son but est bien plus de lui faire la cour, que de faire la courre. Sa chasse à lui ne vise par le cerf.

Il faut dire que la jeune fille est belle, «  canon  ». Diablement belle. Eh oui, un mal si beau ! La laideur n'est pas seule à exprimer dans l'imaginaire collectif la méchanceté ; depuis l'antiquité grecque, le mal le plus sournois se cache aussi derrière l'apparence du beau.

C'est elle que le narrateur voudrait « chasser », comme disent les machos, elle qu'il voudrait séduire, et conquérir, lui, sorte de Don Juan qui voudrait faire apparaître une aristo dans son tableau de chasse, mais son aveuglement est total, il se croit séducteur, il est victime d'une séduction ; il se croit chasseur, il est gibier ; il croit en une conquête, il perd la vie ; il croit pouvoir s'intégrer dans un milieu qui n'est pas le sien, il en est chassé, puisque la partie de chasse aboutit à le « chasser » dans un même temps, hors de la vie, et hors de ce « beau » monde auquel il n'appartient pas et avec lequel il n'a pas su se montrer solidaire, partie prenante.
Au fond, il a échoué à son rituel d'entrée dans leur monde. Quel lien plus fort que celui né de la complicité d'un crime, d'un meurtre en commun, réel ou symboique ? Le meurtre est fondateur de ce groupe social, il ne peut s'affirmer qu'en niant ceux qui le nient, or le narrateur ne l'a pas admis, ne l'a pas vu. Il a hésité, il ne s'est pas immédiatement intégré, et la chasse à courre a tourné court...

Le ton de la fable, dans le texte, est accentué par le goût du narrateur pour les adages populaires.
Le titre déjà : qui va à la chasse... perd sa place dans le monde des vivants, mais en gagne une dans celui des fantômes !
« Ça n'a jamais tué personne...  » sentencie souvent le narrateur, avec ironie, lui qui est mort, lui qu'on a tué.
Prendre « un râteau », une baffe , un coup de pied dans le postérieur , « ça n'a jamais tué personne » répète-t-il.
« Il n' y a pas mort d'homme », dans ces petits riens, ces petites audaces ? Pas même la mort du petit cheval...? du cheval, non, en effet, mais du cavalier... Leçon : ne soyons pas trop cavaliers...

Un texte lu avec plaisir. Merci Pepito.

   AhmedElMarsao   
24/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Pepito, tu emmènes ton personnage fouler les bandes d’une race à laquelle il n’appartient point. Alors on ne peut que s’en méfier. Pourtant lui, il croit que c’est pour son bonheur (pour les beaux yeux de cette « canon » d’Amélie, il semble être prêt à tout… cf la phrase qu’il répète tout le temps : « … ça n’a jamais tué personne »). Mais le réveil est très très dur et l’idylle romantique finit en tragédie.
Comme à chaque fois j’ai été enchanté par l’histoire et par son rendu: les personnages bien typés qu’on croirait les avoir connus ou rencontrés (façon de dire, je n'ai jamais fréquenté cette race), la description des scènes de chasse vues à travers les yeux d’un néophyte, le lexique spécifique de la vénerie…
Mais la fin, là, moi sincèrement, j’ai tiqué.
Il y a l’événement qui a lieu d’un côté et le récit qu’on en fait de l’autre. Entre les deux il y a toujours un espace-temps. Sauf si on en fait le récit in-live, ce qui serait dans ce cas un reportage. Tu as choisi la « focalisation interne » Le personnage/narrateur raconte au fur et à mesure que les événements ont lieu : depuis sa rencontre avec Amélie sur le campus jusqu’à la fin tragique où sa dulcinée le prend par la main pour le conduire vers le lieu de son exécution. Et au présent de l’indicatif. A-t-l réussi à ressusciter pour pouvoir nous raconter son histoire ?
Je crois que le récit à la troisième personne du singulier aurait mieux convenu pour la nouvelle. C’est mon impression. Une impression que je ne peux théoriser faute de posséder la culture narratologique nécessaire pour ce faire. Mais c’est une impression qui vaut ce qu’elle vaut.
Sinon, c’est toujours un plaisir exquis de te lire.

P.S: Ce commentaire je l'avais écrit avant de lire les réactions des autres lecteurs. Je me rends compte après coup que mon impression concorde avec le commentaire de Ludi...

   cottington   
25/6/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bravo Pépito, il me semble que quelque chose a changé dans votre écriture, comme si vous ne jouiez plus…

C’est simple mais bien ficelé, vous allez droit au but sans trop en faire, j’ai bien aimé les détails du décor, les personnages bien dessinés, le piaffement des chevaux, le perron du château, le tout soulevé par l'entrain du narrateur.

Le cynisme est bien là comme toujours mais je vous ai trouvé beaucoup plus subtil !
J’aime l’ardeur de Joseph à faire sa "cour", prêt à braver râteaux, coups de pieds et baffes sans imaginer le danger des binettes…

Le cercle se resserrant autour de Joseph à la fin, confère une « inquiétante étrangeté » contrastant délicieusement avec sa naïveté.

Et l’hallali est d’autant plus admirable qu’il sonne ici rétrospectivement !

Cottington

   Pepito   
27/6/2014

   caillouq   
13/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai tout gobé !
Le ton : impec, l'exposition : impec, le déroulé de l'intrigue : impec. Et la chute, qu'on pressent mais que la virevolte d'Amélie rend incertaine : yeah !
J'ai du mal à croire que vous ne vous soyez pas aperçu que votre héros nous parlait de l'au-delà, mais ça ne me gêne pas plus que les premières phrases d'Américan Beauty. Ne passez pas à la troisième personne ! La narration y perdrait une grande partie de son sel.
Je pense que je vais racheter de l'action Pépito...

   widjet   
14/7/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ecriture au cordeau et histoire qui progressivement passe de la bluette sentimental au conte cruel, c'est subtilement amené, j'ai eu l'impression d'être, à l'instar du cerf (et de Joseph), moi aussi victime d'un piège redoutable. Je crois que ce changement de ton est parfaitement voulu. Et réussi.

L'alternance dialogues et narration est également très bonne et dieu sait que la chasse ne me passionne guère, une chasse qui sent le complot machiavélique à plein nez.

Tout ceci est rondement mené et rondement construit.

Bravo Pepito, je m'en vais lire d'autres textes de ta plume.

W

   alvinabec   
13/10/2014
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ah! pepito,
C'est bien balancé, une vraie tranche de vie racontée sans temps mort...même si on se doute un peu que le mort à la fin ne sera pas le cerf.
J'ai beaucoup aimé le personnage d'Amélie, cher ange qui recrute du vilain sur les bancs de la fac, c'est pervers à souhait, un régal fluide.
Le personnage du père, cynique, comme celui du gd-père doté d'une bonhomie de surface doublée d'une sagesse acide de potentat que lui confère son âge m'ont paru tout simplement délicieux. on en redemanderait.
A vous lire...

   Annick   
15/9/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Peut-être aurait-il fallu écrire ce texte à la troisième personne car la dernière phrase "Ce n’est pas plus mal, ainsi je ne vois pas venir le coup de binette mortel" fait penser que c'est le mort qui parle.
L'intérêt de la nouvelle réside surtout dans l'écriture, la verve, le regard et la personnalité du narrateur. Quels beaux portraits "mouillés d'acide" comme dirait Charles Aznavour, dans l'une de ses chansons. Le décor est planté ! Les descriptions précises. On s'y croirait ! Les actions s'enchaînent naturellement.
La chute est souvent saignante, dans tes récits, dans le sens où le lecteur reçoit d'une façon ou d'une autre, au travers des personnages ou des situations, (réellement ou symboliquement), un coup de massue. C'est le cas ici ! Aïe ! Aïe !

   Anonyme   
10/10/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir Pépito

Je découvre bien tardivement cette chasse bien courante.
Visiblement, l’auteur dont la plume est très raffinée aime chasser vers la droite chez « Ernest Antoine Sellières de Laborde marié au château d’Ognon». Remarquez, "si bout l’être" à la plume, je peux comprendre.
J’ai bien aimé cette nouvelle et en tant que patron permettez-moi de féliciter l'écriture d'un mort, tout en chassant une idéologie que je pense un faux-semblant vu le site que vous affichez.

Ceci dit, nous sommes au pays de la liberté d’expression.

Cordialement.

   Anonyme   
10/10/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Excellent, l'histoire monte au fur et à mesure pour un final jouissif. Une grande maitrise le lecteur est happé, possédé, bravo.
Les anglais féru de chasse à cour pratique désormais ce sport avec un leurre, c'est plus amusant et permet à tout un folklore de survivre, pourquoi pas puisqu'on s'amuse bien en ne tuant personne de vivant. Quand le cerf a été acculé j'ai du survoler le passage qui je le sais est parfaitement écrit, c'est bien pour ça que je n'ai pas pu le lire, le système de la curée j'peux déjà pas et quand il s'agit d'un animal ça " me " fait "Conscience-humaine-Psychopathe".
J'ai relevé :
-Piaffement, moyennement élégant : les chevaux rendus nerveux piaffent...
-Tintamarre ambiant, ambiant me semble galvaudé et à éviter.
-Une formidable claque dans le dos " me" fait dégringoler les poumons dans la cage.., le " me" alourdi, fait perdre de la vitesse d'autant plus qu'il se répète à peine plus loin : " me rendent sympathique. "ça peut faire tique d'écriture
- Etudiant gringalet ma fait sourire..
-anticiper un plaisir... J'aurai plutôt vue pressentir que l'action d'anticiper.
- Jaime la répétition de " n'a jamais tué personne.
- Cheveux, chevelure dans la même phrase c'est à éviter.
J'espère que mes remarques intéresserons l'auteur.
Et j'en reviens à ce que je disais au début, j'ai adoré l'histoire et tout ce qu'elle dit en silence, merci Pepito pour ce moment de lecture vivant intense, artistique !


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