Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Humour/Détente
Sebastien : Les Aventuriers de l'Amérion - Chapitre 26 : Apéro avec les Finfoniens
 Publié le 03/08/08  -  3 commentaires  -  7329 caractères  -  9 lectures    Autres textes du même auteur

L'équipage de la Calüpsauh s'avère finalement plutôt cool. Et ça tourne à l'apéro...
Épisode précédent
Épisode suivant


Les Aventuriers de l'Amérion - Chapitre 26 : Apéro avec les Finfoniens


Sur ces entrefaites, Koostauh et Tipek décidèrent d'un commun accord que les deux équipages avaient bien mérité une petite cannette, et cela permettrait de sceller l'amitié entre les peuples et tout ça. Pchitt et glouglou, donc. Skofüld voulut prendre Bronkokodh au sirop pour la toux, et se fit copieusement sécher. Ledit Bronkokodh n'était pas un débutant, comme il l'apprit à ses dépens. Good-Dog circulait, alternant bons coups de queue frénétiques dans les bouteilles posées sur la tableubass et glissades sur le plancher thermoformé du carré de l'Amérion. Faudra tout de même que je pense à lui ajouter des coussinets antidérapants, songea Klebz en voyant le robot se bouffer un coin de sas.


- Et alors donc *crouc crouc* vous venez d'un autre monde, questionna Tipek en mangeant des graugrau'ouettes, fort mondain.

- Hmoui, en quelque sorte. Nous venons d'une autre dimension, en fait. Je vais vous expliquer quelquechose, tenez. Normalement vous ne devriez découvrir ça que d'ici... hmm deux ou trois millénaires, mais d'une part votre civilisation a probablement été détruite, et d'autre part ce sera plus commode pour la bonne compréhension de ce qui va suivre, expliqua Steinbock d'un ton docte.


Lumi tendit l'oreille et constata du même coup que Pulup reluquait ses gros nibards d'un œil intéressé. Les différents convives du sympathique apéro se penchèrent sur la tableubass. Les verres et autres récipients s'écartèrent spontanément du centre dans un mouvement fluide et amorti, et la table prit une couleur sombre.


- Regardez, poursuivit Steinbock en dessinant de ses pseudopodes des lignes claires sur la tableubass. Vous imaginez que votre monde et les autres dimensions ne sont en fait qu'un réseau de possibilités, chacune résultant d'un certain nombre – potentiellement infini – de choix, de cheminements. Ces dimensions sont censées, d'après votre modèle, se recouper lors de certains évènements. Elles n'en restent pas moins parallèles, et c'est là que vous faites erreur. Les différentes dimensions, peu importe leur nombre, et vous verrez d'ailleurs que ce nombre est fini et calculable, les différentes dimensions donc, ne sont pas parallèles mais PERPENDICULAIRES les unes aux autres. Elles forment un inextricable réseau de réalités orchestrées et rythmées par le schéma global des possibles.


Une vague de stupeur parcourut l'assemblée. Enfin, pas toute l'assemblée. Skofüld et Klebz semblaient visiblement beaucoup plus absorbés par les étranges victuailles apportées en guise de présents par l'équipage de la Kalüpsauh. De surprenants morceaux de viande séchée et fumée pendouillaient çà et là, emplissant l'atmosphère d'une doucereuse odeur de gras fumé. Bref.


Des mondes perpendiculaires, songea Lumi, fascinée. Incroyable...


Hal Yababoua se renfonça dans son fauteuil en méditant aux extraordinaires révélations de Steinbock. Les conséquences d'une telle découverte étaient indescriptibles : depuis les voyages d'une dimension à l'autre jusqu'aux différentes façons de produire de l'énergie, le monde scientifique entier s'en trouverait chamboulé. Une pensée vint toutefois assombrir l'optimisme grandissant du télépathe : il n'y avait probablement plus de monde scientifique. Il conviendrait de tirer cette histoire au clair rapidement, se dit-il. L'absence de toute communication en provenance de la Terre ou d'un quelconque monde connu ne présageait vraiment rien de bon, et l'hypothèse de la destruction de la civilisation, quoiqu'un peu alarmiste, lui semblait désormais tout à fait plausible. Il tourna la tête vers Brossard en essayant de capter ses pensées. Le problème avec Brossard, c'est qu'il alternait les périodes d'intense activité intellectuelle lors de la réalisation de tâches nécessitant une attention accrue, comme par exemple peler des pommes de terre ou nettoyer son fusil, et les périodes de vide sidéral entre les oreilles le reste du temps. Et là... Yababoua ne capta que quelques surcroîts d'activité neuronales lorsque Lumi balada son postérieur juste sous son nez pour aller chercher des scrips'n'scraps (qui sont de succulentes petites confiseries à base de gras et de sucre).


Le reste de l'apéro se poursuivit de façon tout à fait sympathique, et les relations entre les deux équipages se détendirent du même coup. Au début un peu austère voire dédaigneux, le commandant Koostauh entonna gaiement une version a capella du célèbre tube "Pose ta mite sur mon épaule", bien vite rejoint par le reste de l'assemblée. Wall-ID, amusé par le spectacle, ponctuait les contretemps de joyeux tüt tüt.


- Mais vous savez, reprit Steinbock à l'attention de Lumi, les dimensions *euarp* - pardon - les dimensions perpendiculaires ne sont pas aussi perpendiculaires qu'elles peuvent l'apparaître au premier abord.


Allons bon, pensa immédiatement le caporal aux gros attributs.


- Que voulez-vous dire ? questionna Koostauh qui ne voyait pas très bien où son subalterne voulait en venir.

- Et bien si l'on part du postulat que *broooooo* - pardon - que les dimensions sont perpendiculaires mais qu'elles sont toutefois linéaires, on suppose que deux dimensions ne pourront se couper qu'une fois (deux selon la théorie d'Akloup Alelz, mais elle n'est pas vérifiée). Finalement ce n'est que *reuuuuaeuuuu* - il était balèze çui-là - que de la géométrie euclidienne. Bon. Eh bien en fait, on s'aperçoit expérimentalement, à l'échelle du micron cependant, que ces dimensions se recoupent plus d'une fois, mais pas deux. Le nombre de recoupements n'est pas entier, amusant n'est-ce pas ?

- Je ne vois pas très bien en quoi cela prouve qu'elles ne sont pas perpendiculaires, trancha Lumi qui résistait beaucoup mieux aux alcools de Gruik que son homologue finfonien.

- Moi non plus, mais quand on voit que deux lignes peuvent se couper 1,5 fois par exemple, on n'est plus sûr de rien, vous comprenez ?

- Euh...


Brossard tourna la tête vers Grauzart et constata que celui-ci était en train de démonter et de remonter frénétiquement son are de service, en se retenant visiblement de brailler "FINI" à chaque fois. Voilà un gusse qui m'a l'air bien sympathique, se dit Brossard. Hal observait la scène, et ne fut pas surpris quand il vit les deux compères se donner des claques dans le dos en parlant gros calibres. Seul Tipek paraissait songeur : Lumi parlait dimensions perpendiculaires avec Steinbock, Koostauh picolait sévère à présent, Maïkeule et lui entamaient le registre des chansons intergalactiques n°412. Von Dutch préparait des Touptürütauh' pour Bulk et Bronkokodh, très contents de goûter à cette spécialité terrienne. En lisant les pensées de Von Dutch, Hal perçut un net amusement qu'il comprit vite : le lendemain matin serait difficile pour les deux gaillards.


Yababoua changea de graunapé pour venir s'asseoir aux côtés de son commandant de bord qui semblait perdu dans ses pensées. Il se retint d'y lire pour privilégier un contact vocal bien plus révélateur. Tipek n'était pas homme à se laisser télépather comme ça sans protester.


- Pensif, capitaine ?

- Eh bien… oui.

- Et puis-je me hasarder à vous demander la teneur de ces pensées ? poursuivit Hal en se retenant d’aller y voir par lui-même.


Tipek se leva discrètement et fit un petit signe à Hal :


- Suivez-moi, Hal. Il faut qu’on parle.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette nouvelle sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Olivier   
8/8/2008
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Moi, je suis un matheux... alors quand je lis ça:

" - Moi non plus, mais quand on voit que deux lignes peuvent se couper 1,5 fois par exemple, on n'est
plus sûr de rien, vous comprenez ?"

Ben je suis mort de rire !!!

Excellent, comme pour les 26 autres chapitres !

   nico84   
20/9/2008
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Oui je rejoins OLivier, les théories loufoquement sérieusement me plaisent et ce n'est qu'une des innombrables raisons que j'aime cette nouvelles.

Le titre de la chanson aussi m'a fait sourire, bravo pour votre dosage parfait dans cette partie.

   jaimme   
26/8/2009
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Episode de qualité. Vous excellez dans le sérieux/pas sérieux.
Que dire de plus... rien. Un peu de scrips'n'scraps peut-être?
Hop au suivant!


Oniris Copyright © 2007-2023