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Sentimental/Romanesque
Solal : Le cri [Sélection GL]
 Publié le 25/07/17  -  13 commentaires  -  11774 caractères  -  98 lectures    Autres textes du même auteur

Ce soir, le passé de Christian sort de son silence.


Le cri [Sélection GL]


Christian s’est levé tard aujourd’hui, dix-neuf heures. La journée a été magnifique. Ciel bleu et température estivale. Pourtant, dans ses draps, Christian se répétait : à quoi bon.

Il ne dort quasiment plus depuis longtemps. Pourtant, il préfère rester allongé, volets clos, la tête vide.

Maintenant il prend le dîner frugal qu’il s’impose tous les soirs, seul dans sa cuisine. Une banane, une mandarine, un yaourt à la vanille et un thé noir. Il préfère manger léger avant de se rendre au travail. De toute manière, le plaisir n’y est plus.

Il commence par éplucher la banane, la dépose sur son assiette ; puis s’empare d’un couteau et entaille la peau de la mandarine. Quatre parts égales qu’il retire d’un morceau. Il apprécie la netteté. Il jette ensuite les épluchures à la poubelle et s’attable à nouveau ; commence à manger, toujours dans le même ordre, la banane, puis la mandarine, qu’il veille bien à séparer en quartiers propres et ensuite le yaourt. À la fin il boit son thé qui a refroidi en silence.

Le bruit de sa mastication le gêne, il pousse donc le bouton de sa radio. Le son grésille mais il ne règle pas la fréquence. Il ne veut pas entendre qu’il mange seul, voilà tout.

Il termine son repas, nettoie son assiette et ses couverts, les essuie et les range dans leurs placards respectifs. Il ne peut plus laisser traîner quoi que ce soit dans son appartement. Et, de toute façon, il n’a tout simplement rien d’autre à faire…

Une fois cette pressante tâche achevée, il attrape son portable. Vingt heures trente, l’heure de se rendre au travail. Il aime la ponctualité, la rigueur. À cette idée il sourit : comme si les voitures ne pouvaient pas attendre. Il enfile son blouson et ses tennis. En traversant son salon, il ne s’attarde pas devant le cadre photo posé sur la commode d’entrée. Pour être plus précis, il ne s’y attarde plus…


Le bâtiment se dresse, menaçant, de toute sa hauteur. Épuré, il domine les structures alentour. D’épaisses veines bleues cisaillent les étages ouverts. Christian pénètre par sa gueule béante qui attend, sur le bord de la rue, son régime quotidien de voitures. Il descend sans crainte, sans toutefois négliger l’appréhension vaporeuse qui naît en même temps que la nuit.

Il rejoint les vestiaires. Sur son casier, on remarque une affiche. Vraisemblablement celle d’un film : Champ large, un type, beau gosse affreusement mal fagoté, gobe les mouches devant une paire de jambes interminables. Sur le haut du papier on peut lire en lettres rouges : Trente ans, toujours puceau.

Christian ne sourcille pas devant cette nouveauté incongrue. Peut-être se force-t-il à l’ignorer. Il ouvre son placard, se change, plie méticuleusement ses vêtements avant de les ranger.

De loin, Christian aperçoit ses deux collègues. Debout devant la guérite, sur le départ. Ils rient avec fracas, sans remarquer son arrivée, si bien qu’il saisit la fin de leur discussion.


– Ouais tu verras ! Une soirée d’enfer qu’on lui a préparé. Avec stripteaseuse et tout…

– Normal attends ! Il va quand même se faire passer la bague au doigt. Faut bien lui montrer ce qu’il perd le con.

– Tu l’as dit.


Sur ces paroles, les deux vigiles s’esclaffent de plus belle. Leur rire est lourd, fracassant. Christian les rejoint d’un pas résigné, se contentant d’observer leurs visages congestionnés. Il lui semble aller à la rencontre d’animaux en plein rut.

Soudain, l’un d’eux, un épais barbu à la queue-de-cheval grisonnante, se tourne vers lui.


– Tiens, regarde, vl’à le meilleur. Salut TIC ! Alors il est où TAC, toujours à la bourre.


Des rictus se dessinent à nouveau sur les lèvres mais cette fois-ci les ricanements se font plus incisifs. Christian ne s’émeut pas, essaie de gonfler sa gorge. Mais, comme d’habitude, il n’en sort qu’un filet de voix, à peine audible.


– Alors les gars, vous préparez une fiesta ?

– Qu’est-ce que ça peut bien te foutre ? C’est pas pour les gamins dans ton genre. Y aura des nanas à poil. T’as déjà vu ça, je veux dire à part ta mère.


À ces paroles, le deuxième homme, un Noir, pas très haut mais large d’autant, étale son rire à travers tout le rez-de-chaussée du parking. Son collègue observe sa victime, la fierté du dominant inscrite sur son visage.

Christian patiente, il faudra bien qu’ils cessent de rire… Derrière lui, Tarik fait son apparition. Il halète, entraîné par sa chienne, une rottweiler puissante. Son corps adipeux se déhanche en manquant de s’effondrer à chaque pas. Quand il rejoint le groupe, sa tête glabre ruisselle du haut du crâne jusqu’au bas de son menton.

Les rires s’accentuent puis baissent en intensité pour finalement s’éteindre. La queue-de-cheval s’adresse à Christian qui a baissé les yeux.


– Eh bien voilà, la dream team est au complet. Allez TIC et TAC on vous laisse la boutique. Pas de bêtises hein !



Christian regagne la guérite après sa première tournée. Tarik a disparu. Il n’y porte aucune attention, s’empare de son sac à dos. Il en extrait un paquet de lingettes nettoyantes, commence à briquer le bureau, les consoles et le moniteur. Comme à chacune de ses veilles, il rendra un poste de travail impeccable.

Il n’a pas toujours été obnubilé par la propreté. C’était son truc à elle, il essaie juste de conserver quelque chose. Ne pas tout perdre et bizarrement il se raccroche au trait de caractère qui l’agaçait le plus.

Alors qu’il s’attaque aux vitres, Tarik apparaît dans la descente du parking, toujours soumis au rythme de son intimidant molosse. Il tient dans sa main un sac plastique.

Quand il pénètre le local, une odeur âcre le suit. Mélange de poulet trop cuit et de transpiration.

Gaïa, la chienne, une fois détachée, part s’étendre avec nonchalance dans son coin. Son maître, enfin libre, affale le surplus de lui-même sur l’une des chaises de bureau. Il déballe ensuite de son sachet un kebab flétri et une bouteille de Coca en regardant Christian de ses gros yeux bovins.


– Tu m’excuses, j’ai pas eu le temps de manger. Je finis la boxe à vingt heures, et le temps de me doucher, tout ça… Tu diras rien, hein ?


Plus que l’insignifiance de la faute, Christian s’étonne de découvrir un boxeur en la personne de Tarik. Il s’imagine mal son inoffensif collègue en train de martyriser un sparring partner. Doit-il aussi s’arrêter toutes les cinq minutes pour inhaler de la Ventoline comme lorsqu’il court après son chien ?

Il a du mal à comprendre pourquoi un mec comme Tarik chercherait à s’endurcir. Sa silhouette de bonhomme de neige, sa voix douce, presque enfantine, le prédestinent plutôt à un job d’animateur de colo ou d’assistant maternel. Pourquoi s’échine-t-il à jouer les gros durs, à subir la course d’un chien énorme ou à accepter un job de gardien de nuit ? Juste pour paraître quelqu’un d’autre ? Il n’a sans doute pas d’insomnies, lui, n’est pas arraché de son sommeil par un cri qu’il n’a pourtant jamais entendu…

Christian examine cet hominidé qui refuse l’évidence. Qui lutte contre sa nature.


– T’en fais pas. Je ne dirai rien. Préviens-moi juste avant.

– T’es chouette. Tu sais tu devrais venir avec moi. À la boxe, je veux dire. Ils sont sympas au club, et puis histoire aussi de se voir en dehors du boulot.


Tarik débute alors un intense travail de broyage pour venir à bout de son sandwich. Christian ne lui répond pas, comme souvent, poursuivant son ménage. Il se focalise uniquement sur les miettes de pain qui se répandent sur la moquette.



Quatre heures dix. Christian poursuit sa sixième tournée. Il déambule à travers les étages. Du bas vers le haut, dans les sens des aiguilles d’une montre.

Il ne presse pas son allure. La nuit est douce, elle dilue l’air chaud de l’été ; un léger souffle s’infiltre entre les poteaux aux peintures vertes et froides. À cette heure-ci les échos de la ville se taisent, leur absence donne de l’écho à sa solitude.

Christian ne songe à rien, se contente de mettre un pied devant l’autre. Le sol en résine amortit le bruit de ses pas. Il hante le lieu, il est le fantôme du parking de la place de la Bourse.

Puis une déchirure dans les fibres de la nuit. Un cri. Bref, strident. Christian se redresse. Ce cri lui semble familier sans qu’il saisisse vraiment pourquoi.

Il court vers la colonne vertébrale du bâtiment. La double ellipse centrale qui ingurgite ou régurgite le flux des véhicules. Il se penche au-dessus du parapet, recherche un signe.

À nouveau, un cri. Il s’élève de l’antre du parking.

Christian s’élance, parcourt la travée jusqu’à l’étage inférieur. Il s’immobilise, rien, le silence…

Puis de nouveau, le cri, mélange de terreur et de surprise. Un cri féminin… Christian a peur de comprendre, il hurle :


– Il y a quelqu’un ?


Il sillonne l’étage, rien d’inhabituel. Il parcourt alors les niveaux, rien. Puis le cri, encore, une troisième fois, une quatrième fois… toujours aussi intense.

Il n’a pas peur, il comprend. En réalité, ce hurlement, il le connaît bien, du plus profond de son corps. Tant de fois il se l’est imaginé, l’a entendu dans son sommeil. Son cri à elle, avant le choc…

Il arrête sa course, se plie en attrapant ses genoux. Sa bouche le brûle, d’épaisses gouttes, attirées inexorablement vers le sol, lézardent son visage. Il cherche de l’air, veut l’emprisonner à nouveau dans ses poumons. Une boule est apparue, là dans son abdomen.

Le cri s’est évanoui, seuls ses halètements frénétiques parasitent encore la domination du silence.

Il tourne la tête. Sur son côté droit, il remarque une BMW série 5 noire. Il se souvient alors des paroles des policiers : « Un témoin a signalé une berline allemande série 5 de couleur noire avec une immatriculation comprenant deux quatre et commençant par un A. »

Christian écarquille les yeux. Sur la plaque on peut lire AR-442-HG.


Dans le coin de la guérite, Gaïa, couchée sur son tapis, dresse la tête. Elle tend son museau et bande ses muscles. Un grognement menaçant s’échappe de sa gueule.

Assis, un casque audio sur les oreilles, Tarik ne réagit pas. Son thorax se soulève avec régularité. La lumière émise par sa tablette tactile se reflète sur son visage rond, serein. Quelques miettes de chips parsèment son uniforme. On entend à peine sa respiration poussive mêlée au son ouaté d’un film qui ne le captive plus.

Il ne verra pas la scène qui défile sur le moniteur de contrôle.

Un homme grand et maigre, une tonfa à la main, qui décharge une rage folle sur la carrosserie d’une berline de luxe.


Évidemment Christian n’a pas attendu la fin de son poste pour rentrer chez lui. Et, évidemment, il n’a pas dérangé son collègue. Quand il pénètre dans son appartement immaculé, la lumière du soleil matinal se dilue déjà dans le ciel.

Il jette son uniforme sur le canapé, en boule. Nu, il se glisse dans sa douche, s’accroupit et laisse l’eau ruisseler le long de son dos. Il ne tire pas le rideau, si bien que le sol de la salle de bain se transforme vite en pataugeoire. Dix minutes s’écoulent, puis vingt. Le téléphone sonne, cela faisait longtemps. Il ne réagit pas.

Finalement il sort, se sèche, laisse tomber la serviette par terre.

Dans sa chambre, il s’arrête devant l’urne puis cherche de nouveaux vêtements. Le téléphone, à nouveau, il se rend dans son salon, trouve son portable, le projette contre le mur.

Cette fois-ci, il porte son attention sur le cadre photo, s’en saisit. Elle est belle, avec son grand sourire, sa lèvre supérieure plus fine, ses longs cheveux noirs où le soleil dessine des rayons argentés. Il se souvient de ce voyage en Silice, six ans déjà. Il sait qu’elle a adoré cette île.

Christian relève la tête, regarde par la fenêtre. Il pense à l’urne. Au loin, un avion trace un sillage blanc dans le ciel virginal. Comme une flèche.


 
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   plumette   
5/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien
La nouvelle est centré sur Christian et son univers.

une solitude rythmée par des rituels, un travail de nuit, on devine très vite la perte d'un être cher et une forme de résignation.

en fait Christian est déjà un peu mort, il est dans le fonctionnel et l'indifférence.

J'ai bien aimé sa maniaquerie, en hommage à la disparue. Sauf qu'il est forcément un peu obsessionnel si l'on en croit la description de son repas du soir.

Christian n'est pas sympathique parce que son univers ne l'est pas. Entouré de gros lourdauds( ça c'est un peu lourd d'ailleurs car trop attendu)

Et puis, il est réveillé de son semi coma parun cri, qu'il entend peut-être simplement dans sa tête et qui va entraîner un geste de grande violence et , on peut l'imaginer, un abandon de son boulot et le démarrage d'une vie nouvelle?

Un bon savoir faire de l'auteur, une bonne écriture, un peu fonctionnelle , elle aussi.

il manque un je ne sais quoi pour provoquer un peu d'étonnement chez le lecteur.

Plumette

   Anonyme   
7/7/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un récit d'ambiance, très bien mené, noir comme un blouson de rocker (5 occurrences du mot "noir"). Les descriptions sont très imagées.
J'ai pris du plaisir à lire cette histoire qui, d'une certaine manière, finit bien. Sauf si Christian s'est trompé de bagnole... mais non.
Bien vue la scène de la douche à la fin. Souvent utilisée après une vengeance, mais je suis client.
"Le téléphone sonne, cela faisait longtemps." Bien vu, pour dire que Christian aura des comptes à rendre mais que c'est bien dérisoire à côté de sa "libération". Mais je peux me tromper. L'auteur, qui ajoute "cela faisait longtemps", veut peut-être distiller un parfum d'optimisme pour augmenter l'idée de fin heureuse. La solitude s'arrêterait avec cette libération... pas sûr... partagé.

J'ai buté :
"Il a du mal à comprendre pourquoi un mec comme Tarik chercherait à s’endurcir." La réponse est dans la question. Un mou a toutes les raisons de vouloir s'endurcir.
"Il n’a sans doute pas d’insomnies, lui, n’est pas arraché de son sommeil par un cri qu’il n’a pourtant jamais entendu…" J'aurais bien vu un point, avant ou après "lui".

Merci pour ce texte.

   widjet   
25/7/2017
 a aimé ce texte 
Pas
Une écriture plate (scolaire), verbeuse, très très lourde qui rend la lecture assez fastidieuse.
La narration est monotone.

Les efforts de l'auteur pour donner une densité psychologique au personnage principal sont trop maladroits, ça manque de subtilité pour rendre palpable le désespoir de quelqu'un.
L'auteur n'est pas assez armé (stylistiquement parlant) pour réussir cet exercice difficile d'intériorité.

Petite inversion de mot : "il n’a dérangé pas son collègue"
Faudrait un "?" à "A quoi bon".

W

   placebo   
7/7/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bien aimé ce texte, je suis sensible à l'atmosphère de la veille de nuit, ici ce n'est pas trop glauque, plutôt "lourd". La structure : des descriptions et des actions bien séparées en blocs, y fait pour beaucoup.

Bonne progression du texte qui n'en dit pas trop mais laisse le lecteur comprendre. Une fin qui n'apporte pas la rédemption : après l'avoir perdu elle, avoir perdu sa vie, il est prêt à perdre le reste et pas à regagner, en tout cas pas pour le moment.

Bonne continuation,
placebo

   toc-art   
7/7/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

Le côté positif de ma lecture, c'est que je trouve que l'écriture se tient. Vous créez une atmosphère et savez retranscrire la psychologie de cet homme brisé par un événement tragique. J'aime aussi la fin qui laisse à chacun le loisir de poursuivre le récit dans sa tête.

Le côté moins positif, c'est que l'épisode central de votre texte, la découverte de la voiture et sa destruction, ne m'a pas convaincu en l'état et je m'interroge :

- d'une part, j'ai du mal avec cette découverte providentielle de la voiture en "suivant" les cris fantasmés de sa femme. Il m'aurait paru plus logique qu'il sillonne volontairement le parking de long en large en vue de retrouver cette voiture.

- d'autre part, je me pose la question : est-ce la voiture criminelle ou une simple similitude qui lui fait péter un plomb et se défouler sur elle ? Dans cette dernière hypothèse, je trouve que le détail de l'immatriculation est de trop et de plus, 6 ans avant de partir en vrille sans autre élément déclencheur qu'une voiture comparable à l'autre et semblable à des centaines qu'il a dû croiser au cours de ses rondes, j'y crois pas trop.

Si, en revanche, il s'agit bien de la voiture criminelle, là encore, je reste sceptique. D'abord parce qu'avec les informations assez précises recueillies par la police, je me dis que celle-ci aurait recherché et trouvé la voiture depuis longtemps. Ensuite parce que si vraiment c'est la bonne voiture, le personnage se contenterait simplement de la casser, sans chercher à retrouver le propriétaire ? Tel que vous le décrivez, pour moi, ça ne colle pas.

Voilà pourquoi je n'ai pas adhéré à votre scenario, quelle que soit l'hypothèse retenue, mais ce sont des éléments qui peuvent facilement être corrigés. Et peut-être apporterez-vous des informations qui dissiperont mes réticences.

Bonne continuation

   Anonyme   
25/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai trouvé le récit bien conduit pour nous emmener, au fur et à mesure, vers la raison de la léthargie psychologique de " Christian " qui ne réagit même pas aux sarcasmes de ses collègues de travail.

Je suis un peu perplexe quand à la vengeance sur une voiture comme si cette " rage folle " allait changer quoi que ce soit à sa détresse.
Mais peut être que ça lui aura apporté une nouvelle façon d'appréhender sa vie devenue médiocre suite à la disparition de l'être cher.

   Grifon   
25/7/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Bonjour,
je reste sur ma faim après avoir lu cette nouvelle. En fait je ne suis pas sûr d'avoir tout saisi dans cette nouvelle, le lien entre l'histoire personnelle du personnage principal et ce qui arrive ce soir là, dans ce parking. Ce cri entendu plusieurs fois lui laisse imaginer d'autres cris, d'autres hurlements poussés par cette personne qui lui était cher. Et puis, cette voiture à la plaque d'immatriculation rappelant également cette ancienne histoire personnelle. Tout cela lui a fait "péter les plombs".
Pourquoi pas bien sûr, mais je reste quand-même un peu à côté de l'histoire, sans y croire vraiment. Pas trop emballé quoi...
Ensuite, l'écriture me va bien, sans lourdeur et assez aérée.
Merci pour ce temps de lecture

   Anonyme   
25/7/2017
 a aimé ce texte 
Pas
Histoire: 2/5 Un homme en dépression suite à l'accident mortel de sa compagne. C'aurait pu être sa chienne ou sa mère... On ne sent pas l'amour qu'il a pu avoir pour elle. La rage qu'il est censée déverser sur la voiture ne transparaît aucunement.

Personnages: 2/5 Galerie de personnages secondaires légèrement caricaturaux. Personnage central transparent.

Style: 1/5 Mélange d'un style scolaire et de beaucoup de lourdeurs façon "je suis écrivain":
"Il descend sans crainte, sans toutefois négliger l’appréhension vaporeuse qui naît en même temps que la nuit."
"pas très haut mais large d’autant"
"cet hominidé qui refuse l'évidence"
"seuls ses halètements frénétiques parasitent encore la domination du silence"

Ressenti global: ennui

Avis éminemment subjectif d'un lecteur lambda

   Jean-Claude   
25/7/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Solal.
Le personnage crispé sur des rituels est intéressant. Il évolue dans un univers pas très sympathique.
Je ne suis pas certain que la discussion relative à l'enterrement de vie de garçon soit utile.
La fin est un peu comprimée.
Comme je suis joueur, je trouve le thé fort poli : il a eu le bon goût de refroidir en silence avant d'être bu.
A une prochaine lecture.

   Anonyme   
26/7/2017
Bonjour,

J'ai un peu honte de dire que je n'ai strictement rien compris à cette nouvelle et ce d'autant que si j'en crois les commentaires qui précèdent tout le monde a compris de quoi il s'agit dans cette histoire.
De ce fait je m'interroge sur mes capacités d'entendement bien plus que sur le texte lui-même et ce n'est pas de l'humour, c'est réel !

Je passe mon tour en ce qui concerne la notation pour ne pas mettre n'importe quoi.

Merci pour ce partage ; à vous relire une autre fois dans de meilleures dispositions.

   Marite   
26/7/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Les chocs psychologiques et affectifs importants laissent toujours des marques qui se manifestent de différentes façons selon les individus. Ici, cela nous est dit par ce paragraphe :
- " Il n’a pas toujours été obnubilé par la propreté. C’était son truc à elle, il essaie juste de conserver quelque chose. Ne pas tout perdre et bizarrement il se raccroche au trait de caractère qui l’agaçait le plus."
L' exigence que Christian s'imposait à lui-même pour l'ordre, la ponctualité, la rigueur était le seul moyen trouvé pour canaliser la révolte et l'horreur d'une situation dramatique vécue et injuste. Il réussissait à contenir tout cela jusqu'à cette nuit où ...
- " En réalité, ce hurlement, il le connaît bien, du plus profond de son corps. Tant de fois il se l’est imaginé, l’a entendu dans son sommeil. Son cri à elle, avant le choc… "
Tout est dit dans ces trois phrases pour que le lecteur comprenne la puissance du flot de violence qui émerge des profondeurs de son subconscient et l'engloutit.
Captivée par l'histoire dont la progression est réaliste, j'aurais aimé qu'elle se poursuive ...

   Anonyme   
26/7/2017
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Pas de lourdeur dans l’écriture, le noir envahit l’espace au fur et à mesure que se bâtit l’histoire.
L’atmosphère où le soleil s’est éteint est bien rendue.
La psychologie du personnage dans l’évolution de son désespoir bien cernée.

J’aime que l’auteur me laisse déployer les ailes, mais dans cette histoire, il me manque un maillon de taille.
Quelques bribes pour matérialiser la dimension du drame.
On ne sait rien de celle qui se trouve sur la photo.
Deux, trois détails la concernant auraient été les bienvenus.

Lorsque le cri survient et que tout s’emballe, il règne un moment de flou où j’ai perdu les pédales.
Recouper les informations trop chichement distribuées m’a fait sortir de l’histoire.
C’est frustrant.

Aurons nous droit aux intentions de l'auteur ?

   Tadiou   
1/8/2017
 a aimé ce texte 
Bien
(Commentaire tardif, commentaires précédents non lus)

Ca se met en place lentement, méticuleusement, avec des précisions matérielles : j'aime cette mise en place progressive et soignée. Cela continue de la même façon, pas à pas.

Ambiance glauque, de souffrance, de solitude, de désamour de la vie. De grossières moqueries.

Beaucoup d'ellipses dans le récit. Une photo d'un bonheur passé, un cri( appel au secours d'une femme) : réminiscence du drame de sa vie.
Il pense reconnaître la voiture meurtrière.

Le désespoir continue et le dégoût de vivre s'accentue.

J'aime l'écriture sobre, délicate, comme détachée, qui donne, par contraste, un grand poids à toute cette noirceur. J'apprécie aussi que tout ne soit pas dit.

Mais cette uniformité, qui n'est que noire (à part un contact un peu humain avec Tarik) me gêne : un peu de nuance aurait sans doute donné davantage de corps au récit.

Tadiou


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