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Poésie classique
Anje : Au ventre du ruisseau
 Publié le 14/02/21  -  17 commentaires  -  947 caractères  -  446 lectures    Autres textes du même auteur

Il n'est pas de fleur plus précieuse que celle que l'on sème.


Au ventre du ruisseau



Le soleil disparaît, un ciel de neige rôde
Et dans le fond sableux, s'enlisent les goujons.
Un subtil friselis fait frissonner les joncs,
Au ventre du ruisseau fleurit une émeraude.

La pierre au lit de l'eau se pare des reflets
Dérobés au croissant quand la lune décline
Et cache, au petit jour, sa beauté cristalline
Dans un voile brumeux qui passe en camouflets*.

La flèche de Phébus darde alors la surface,
Fait de fétus flottant un lumineux brandon
Qui dévoile la couche où le rêve s'efface,
Et chauffe jusqu'au cœur le jeune corindon.

Derrière le miroir, la gemme boit sans fraude
Le doux vert des pleureurs penchés sur le roseau
Comme des grands-parents au-dessus du berceau.
Au creux de la rivière éclot une émeraude.


* Espièglerie consistant à souffler, avec un cornet de papier allumé, la fumée au nez d'un dormeur.


 
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   Anonyme   
31/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Eh bien je me retrouve chez les parnassiens, là. Une beauté formelle intense, appliquée. Beaucoup d'allure, je trouve, et un clin d'œil amusant à Hernani et son
(...) escalier
Dérobé.
Les rimes du premier quatrain, ouahou ! Rôde/émeraude, je me prosterne. Pourquoi le troisième quatrain se présente-t-il tout seul en rimes croisées dans l'ensemble des rimes embrassées ? Petite faille formelle à mes yeux.
Autre bémol : une pointe de préciosité que je trouve un poil dommageable. La flèche de Phébus, depuis la mort de Louis XIV, on a eu tendance à la remettre au carquois. Le voile brumeux me semble au bord du pléonasme, et le subtil friselis, euh, bon. Carte-du-tendresque à mon goût. Mon goût, bien sûr.

Mon vers préféré :
Le doux vert des pleureurs penchés sur le roseau
d'où justement se dégage selon moi une vraie douceur discrète.

Bref, du classique accompli pour moi mais, si j'ose dire, ce n'est "que" cela, du classique accompli. La forme certes importe, j'ai l'impression (et le regrette) que ce poème s'y résume.

   Miguel   
31/1/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
De beaux vers très mélodieux. Une atmosphère toute de douceur, de calme, de couleurs ; le kaléidoscope des rayons de soleil sur l'eau. Les poissons, les arbres, la pierre, l'eau, la lumière, tout s'unit en une harmonie apaisante. Un plaisir de lecture. Vive la nature.

   Lebarde   
1/2/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Superbe poème:
Un bijou, une pierre précieuse comme celle, "une émeraude", que le poète voit "Au ventre du ruisseau" sous les reflets du croissant de lune, ou cette autre, "le corindon", dévoilé par " La flèche de Phébus", encore brut mais peut être "rubis" en devenir, comme l'est le jeune enfant du berceau sur lequel les grands-parents se penchent.

Magnifiques images, étonnantes métaphores et subtile description d'une poésie délicate et touchante.

La prosodie classique est sans faille ou presque ( dommage pour le changement de rimes du troisième quatrain) , le rythme est lent et fluide.
C'est très beau. J'admire et j'aime.

Bravo à l'auteur(e) qui fait preuve ici, d'une incontestable maitrise dans l'art d'écrire.

En EL

Lebarde comblé

   Anonyme   
1/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,

Une nuit, au chevet du dormeur, puis un jour naissant, plein de promesses...

J'ai apprécié les nombreuses analogies entre le ruisseau et son lit, avec une eau qui dort.

Mais, ne dit-on pas 'il n'est pire eau que l'eau qui dort' ? Et quel effet aura t'elle sur cette gemme qui y sommeille ?

Quel réveil impétueux de ce "jeune corindon" faut-il espérer ? Cette naissance d'une émeraude m'évoque un destin grandiose du dormeur, après un long sommeil...

Une évocation forte.

   inconnu1   
11/3/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Classique ô classique quand tu nous tiens. Pas un petit hiatus, pas une diérèse fautive. Une prosodie impeccable que peu savent faire chanter. Seul petit bémol. A t-on le droit de passer de rimes embrassées à des rimes croisées au sein d'un même poème (cf 3eme strophe)? Je laisse la réponse aux puristes, Sorgel ne dit rien là dessus. Enfin, 5 rimes sur 8 se font au sein de la même classe grammaticale. Petit détail! Le choix de boire sans fraude pour émeraude est-il judicieux ou pour la rime? Encore petit détail

Sur le plan du ressenti, à mon avis, le poème souffre parfois des défauts liés au classique, avec l'utilisation de périphrases (la flèche de Phoebus pour les rayons du soleil) qui peuvent donner un côté pompeux voire désuet qui peut en agacer certains. Le classique doit-il obligatoirement faire référence aux grecs et aux latins?

Mais il faut saluer ce travail d'orfèvre.

   Myo   
2/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un joli moment de pure poésie.
De belles images comme ce ciel de neige qui rôde et le doux vert des pleureurs pour conter la genèse de cette pierre précieuse.

Pour la forme, tout me semble bien en place pour la catégorie classique.
J'ai juste une petite interrogation sur le 3e quatrain où les rimes sont alternées alors qu'elles sont embrassées dans les autres quatrains, mais j'imagine que cela est permis.

Merci du partage

   Queribus   
4/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour, un poème étonnant par sa rigueur d'écriture où la prosodie, la ponctuation, la grammaire et orthographe sont parfaitement respectée. Le sujet, sans être très original, est fort bien traité; les images sont simples et parlent tout de suite à l'imagination sans grandes envolées lyriques; en outre, on ne compte plus les très belles images poétiques: "un ciel de neige rôde", "un subtil friselis fait frissonner les joncs", "au ventre du ruisseau fleurit une émeraude", "la flèche de Phébus", etc.
J'ai bien aimé aussi pour la sonorité: "La pierre au lit de l'eau" pour son côté "tyrolienne"

En un mot, j'ai été ravi de vous lire et je démarre la matinée de bonne humeur grâce à votre écrit.

Bien à vous.

   Anonyme   
14/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
A part ces quelques expressions

-qui passe en camouflets*.
-Fait de Fétus Flottant
-la gemme boit sans fraude
Et -fétus flottant(S)-

qui déparent un si beau texte, j'ai eu plaisir à découvrir une plume. Un Poète qui, à ce jour vient compléter le "club des 5"(je les répertorie car ils sont rares). Merci pour le partage de ce poème qui a nécessité de l'application, du travail et un talent certain.

   Corto   
14/2/2021
A lire ce poème on a le sentiment que tout est en place.
Dans l'ordre d'entrée en scène: "Le soleil disparaît", "le fond sableux", "les joncs", "une émeraude", "des reflets", "lune décline", "beauté cristalline", etc.
Je comprends donc pourquoi j'ai l'impression d'avoir déjà lu dix mille fois un texte de même style.

Aux dires des amateurs toutes les normes du classique sont en place.

Par contre je cherche où se trouvent l'émotion, l'originalité, le sentiment à partager.
Je relève toutefois ces deux vers qui sortent de l'ordinaire:
"Le doux vert des pleureurs penchés sur le roseau
Comme des grands-parents au-dessus du berceau"


A vous relire.

   papipoete   
14/2/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
bonjour Anje
Comme c'est beau !
Une rivière bien humble, que la nature a préservée derrière ses joncs, où ne naviguent point de yatch mais quelques brandons.
Sur elle se penchent gaiement les branches du saule pleureur ; il pleure de joie à caresser ainsi celle qu'inspire poètes et peintres.
Promeneur, si tu passes ici, regarde ce ruisseau ; tu peux même lui dire qu'il te plaît ; d'une vaguelette il frémira d'un limpide sursaut...
NB quand les trésors de Dame Nature nous invitent à marquer le pas, comme on le ferait devant une vitrine attirante !
Et l'on peut s'en mettre plein ( pas les poches ) les mirettes, de ces trésors qui nous crèvent les yeux, mais que seuls les contemplateurs savent voir...
Mes alentours jurassiens sont merveilleux, amis je peux les revoir chaque jour sans me lasser, et les remercier pour ce plaisir " essentiel " du spectacle vivant !
L'auteur lui aussi, nous en met plein la vue, avec ses vers découpés dans de la dentelle de Calais, et voici notre poème si joli pour aller danser...
De fort beaux vers dans cette famille d'alexandrins, où nul ne jalouse l'autre comme disant " et puis ça, tu peux le faire ? "
la seconde strophe a un petit plus cependant...
et dans la dernière " comme des grands-parents au-dessus du berceau "
12 pieds à chaque vers posés là tel sur un coussin de vair...

   dream   
14/2/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Oui, un bien beau poème, sans doute ; avec des alexandrins qui ont ma préférence, tels que :

« Et dans le fond sableux, s’enlisent les goujons. (J’aurais mis un point virgule à la place du point)
Un subtil friselis fait frissonner les joncs, »

Et puis encore ces deux vers que je trouve superbes :

« Le doux vert des pleureurs penchés sur le roseau
Comme des grands-parents au-dessus du berceau. »

Quelques bémols pourtant :

« La flèche de Phébus darde alors la surface ».

Curieusement, après plusieurs lectures de ce vers, j’entends « darda », et je ne trouve pas ça très heureux. Mais comme je constate que personne à part moi n’a été gêné par cela, je suis assez perplexe. Et toujours à propos de ce 3ème quatrain, je m’étonne du changement soudain de rimes. Mais n’étant pas un grand spécialiste du « classique », je me dis que cela est peut-être possible..

« Derrière le miroir, la gemme boit sans fraude »

Je me demande également ce que le mot « fraude » dans la dernière strophe, peut bien vouloir signifier à part faire une belle rime à « émeraude ».

Merci pour cette lecture bucolique.
dream

   Hec4   
14/2/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Il y a une douce mélodie dans ces vers. Un sens du rythme certain, des sonorités qui glissent comme l'eau du ruisseau.

C'est un joli tableau qui nous est dépeint et ça donnerait presque envie de s'étendre dans l'herbe pour en profiter s'il n'y avait pas ce petit arrière-goût de nuit d'hiver.

Au plaisir de te lire à nouveau

   Cristale   
14/2/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Du ruisseau à la rivière qui sait combien de temps l'eau caressa la gemme avant de lui donner tout son éclat? Mais dans le merveilleux tableau sonore et coloré que je viens de relire, le temps n'est qu'une image vivante où la nature se décline dans ses plus intimes nuances.
La voici notre gemme qui fleurit discrètement lorsque le soleil disparaît, puis qui prend (en douce^-^) des reflets à la lune, bien sûr la brume n'y est pour rien la coquine...et tout ce petit monde s'embrasse en vers, mais voilà, en un retournement brusque, les rimes ont cessé les embrassades pour s'entrecroiser et se réveiller soudainement sous les rayons, chauds et lumineux, de son altesse Soleil qui ose pénétrer l'enceinte liquide et nourricière.
Et la voici éclose, l'émeraude, magnifique dans son berceau cristallin que les pleureurs émus caressent doucement.

Ce n'est pas de l'émotion que je cherche dans ces vers, d'ailleurs je n'avais rien anticipé tant il est d'autres ressentis, mais ici c'est du plaisir et de la sérénité.
Réel et fantastique s'accordent dans ce récit de contemplateur et de conteur.

Comme il m'en reste dans ma besace, que je ne suis pas égoïste, ni radine ^-^, je sors le ticket gagnant pour l'offrir à l'auteur de ce petit bijou poétique.

Si on parlait prosodie ? Non ? Moi je dis oui en félicitant Anje sa pour technique appliquée, ainsi que pour la "jolitude" de son poème et son écriture sertie d'élégance.
J'en profite pour préciser que le changement d'alternance des rimes d'un quatrain à l'autre est parfaitement autorisé en classique : rimes embrassées, rimes croisées, rimes suivies peuvent figurer dans le même poème tant que l'alternance des finales féminines-masculines est respectée.
L'effet est en principe voulu dans le but de surprendre le lecteur lors d'une situation exprimant un changement, une variation dans le discours.

Et puis c'est tout. Là au moins, je n'ai plus mal pour la poésie
Cristale
P.S.; j'ai oublié d'ajouter la flèche de Phébus à ma note...voilà qui est réparé.

   Edgard   
15/2/2021
Prenons-en de la graine ! Vous en faites une fleur…
On parle ici et là de virtuosité. Je crois bien que c’est l’effet produit par votre poème.
J’aime beaucoup la trouvaille « camouflet », et celle des grands parents au-dessus du berceau.
Un peu moins la strophe « Le flèche de Phébus…corindon». L’ensemble est presque entièrement visuel cependant. Ce qui me frustre un peu, mais c’est le parti-pris de peindre un tableau végétal et minéral.
J’ai un peu de mal à situer le tableau (Le soleil disparaît…quand la lune décline…au petit jour…)
Bravo l’orfèvre.

   Quidonc   
15/2/2021
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Anje,

Je n'y connais fichtre rien en pierre précieuse, mais votre poème est pour moi un petit bijoux. Que l'on ou pas force est de constater la maîtrise de l'art poétique dans ce sonnet que j'estime sans faille.
Et moi j'aime quand c'est beau tout simplement. Ici je me suis senti serein et rêveur en fin de lecture et ça fait du bien de s'évader ainsi.

Merci pour ce partage

   LeMat   
16/2/2021
Il n'est pas de pierre plus précieuse que celle que l'on taille. Anje, voilà ce qu'il aurait fallu dire en exergue à votre poème.

Un texte qui manque cruellement de poésie, parce que je n'arrive pas, par celui-ci, à visualiser une pierre précieuse en fleur. L'objet inanimé devenir un être vivant.
" Fleurit une émeraude " ou " éclot une émeraude ", ne m'aide pas. Et je trouve même cela puéril. L'alchimie ne fonctionne pas. Transformer le plomb en or, par la magie des mots, est encore de nos jours irréalisable. La tentative n'a pas fonctionnée. Peut-être parce que vous n'êtes pas allé jusqu'au bout de l'essai.
Et puis ce demi-vers me gêne : " ...un ciel de neige rode. " Un ciel est statique. Mais dans son champ peuvent se mouvoir oiseaux, nuages, ballons, avions... Un nuage rode dans le ciel.
De ces faits, je n'ai pas trouvé l'oeuvre que vous nous proposez... aboutie. Malgré un travail de grande qualité pour le reste, il ne m'a pas convaincu.
Vous n'auriez pas dû ajouter cet exergue, car il nous mène vers une zone d'inconfort, après lecture de votre texte, lorsque l'on s'y reporte. " Il n'est pas de fleur plus précieuse que celle que l'on sème. " Mais quel est le rapport avec une pierre, quand bien même précieuse ? A-t'on déjà vu naître puis grandir une émeraude pour s'en prendre ensuite d'affection ? Hi hi hi ! Du grand n'importe quoi !
???
" Il n'est pas de fleur plus précieuse que celle que l'on sème.
" Hummm ???
" ... que l'on sème. "
???
Ou alors, par ce préambule, avez-vous voulu nous suggérer subtilement que cette émeraude, ait été déposée dans la rivière ? Délibérément ? Quelle espièglerie ! Là, serait toute la poésie. Alors là, ce serait magistral ! Si ce poème ne se transforme pas en or... au moins, il pourrait valoir de l'or. Mais n'aurait-il pas mieux valu que cet exergue fasse partie intégrante du poème, et donc placé après le titre ? S'il est la clé pour ouvrir ce poème, il serait dommage qu'elle se perde en chemin. L'émeraude ne se changera toujours pas en fleur, mais la poésie de ce poème nait grâce à cette intention, de le vouloir. Ou plutôt d'y penser.
Alors cet autre vers : " derrière le miroir, la gemme boit sans fraude ", prend tout son sens en renforçant et en précisant l'idée d' " intentionnalité ". Disons que l'émeraude n'est pas là en infraction. La gemme ne serait plus là par hasard. Elle n'aurait pas volé sa place, ni son eau. Cela aurait été décidé. Comme le déciderait un enfant croyant encore à la magie. Parce qu'il imagine, cela peut exister... qu'une pierre fleurisse dans l'eau, surtout lorsqu'elle est " précieuse ". L'imaginaire fait loi, dans l'esprit d'un enfant.
Tout compte fait, sous le filtre de cet exergue, se réalise un tour de magie d'où surgit une douce poésie, au fil de l'eau. C'est un poème précieux.
Merci du partage, Anje !

   Anje   
17/2/2021


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