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Poésie néo-classique
archibald : Albatros et autres volatiles
 Publié le 22/09/16  -  16 commentaires  -  2621 caractères  -  289 lectures    Autres textes du même auteur

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage, etc.


Albatros et autres volatiles



ALBATROS

Parfois, par pur plaisir, un moussaillon oisif
Saisit un albatros, joli piaf gris ou blanc
Qui suit, bon compagnon, dans son grand vol lascif,
Un fin trois-mâts glissant sur un flot ondulant.

Qu’on vous ait mis au sol, ainsi qu’un roi puni,
Alors on rit voyant vos grands bras, vils moignons,
D’un horizon lointain, las à jamais banni,
Albatros, mon ami, voilà ton dur guignon.

Il planait dans l’azur, lui qui habitait l’air,
Lui, aujourd’hui rampant, jadis il fut un roi ;
Un marin malotru lui taquina son blair
Puis son copain mima l’animal maladroit.

Vous voici Albatros, ô partisans d’Hugo :
Subtils dans l’ouragan, gardant toujours bon cap ;
Si l’on vous voit contraints, gisant sur un cargo,
Vos trop grands abattis vous sont un handicap.


STERNES

De pervers gens de mer, et ce de temps en temps,
Prennent expressément des sternes ; ces rebelles
Précèdent cette pêche en tête des gréements,
Mêmes en les temps secs et les tempêtes belles.

Cette bête descend de l’Éden en Enfer
Et de l’Everest vers les sévères géhennes.
Elfe svelte et léger, expert en vents de mer,
Ses segments empennés entremêlés le gênent.

L’être désespéré déverse ses regrets ;
L’exemple d’excellence est certes éphémère !
Des mecs écervelés l’énervent en secret
Et vexent bêtement ce blême ver de terre.

L’esthète de ce texte, élève de Perec,
Est merle de ce genre : éthéré et céleste.
Près de terre, blessé, hébété, c’est l’échec :
Le membre est empesé et empêche le geste.




En préparation :

Aras
Ibis
Hoccos
Urubus


 
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   Johannes   
4/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien
Poésie contemporaine ? Ces deux textes ne seraient-ils pas plus proches, selon les définitions d'Oniris, de la poésie néo-classique ?
Il s'agit de variations sur un célèbre poème. Et pourquoi pas ? De tous temps, les compositeurs ont écrit des variations sur des thèmes de leurs confrères. Les auteurs ont bien le droit de les imiter.
L'allusion à Perec est, me semble-t-il, une profession de foi esthétique de l'auteur.
Je suis un peu embarrassé par le vers suivant qui me semble une tautologie : "Il planait dans l'azur, lui qui habitait l'air".
Mais j'ai pris du plaisir à lire ces poèmes bien écrits.

   dom1   
7/9/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Les histoires d'oiseaux finissent mal, en général... Tout ça pour dire que parler des oiseaux sous forme poétique et d'en faire une réussite est une gageure à manier avec précaution. Ici, vous n'avez pas réussi à donner du " corps " à ces volatiles.

domi

   Vincendix   
22/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Votre albatros ressemble évidemment à celui de Baudelaire.
Le danger de ce genre de pastiche, c’est qu’il a du mal à plaire autant que l’original, même s’il est bien écrit. Pour se démarquer, il faut à mon avis, tout en gardant le même thème, écrire le contraire et de préférence de façon humoristique.

NB Je n'avais remarqué la particularité de ces textes, un exercice difficile et réussi, dommage que la base soit une œuvre connue!

   Annick   
22/9/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
C'est une très jolie performance. L'albatros en a perdu de sa superbe, certes, mais n'était-ce pas le but ?
Les deux poèmes ont une même résonance : comparaison entre les poètes et les oiseaux, des personnalités toujours "perchées", à l'aise dans leur condition, mais inadaptées, voire handicapées aussitôt qu'elles sont dans un autre registre que le leur.
Sans me croire poète, je me retrouve bien dans ces portraits.
Quelle maîtrise, quelle technique qu'on oublie volontiers, tant ces poèmes m'ont emportée !

   Anonyme   
22/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Voilà de beaux textes, très bien écrits, la lecture se fait aisément, cependant cela ne procure aucun ressenti, les images sont là, comme distantes et froides.

J'ai trouvé un petit côté "spectaculaire" en sa forme au deuxième écrit, où vous n'avez utilisé que la voyelle "e", voyelle d'ailleurs qui n'est pas présente dans le premier écrit. Cela donne un effet intéressant tant visuellement qu'à la lecture, surtout faite à voix haute, la voix se pose dans une même tonalité, un peu perdue.

Je salue cette performance d'écriture réalisée dans le premier poème mais surtout dans le second, je me suis prise au jeu de relire plusieurs fois ce second texte, qui je l'avoue m'a un perturbé en sa forme.

   Anonyme   
22/9/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai apprécié ces deux lipogrammes.
Bien sûr le premier poème n'est pas sans rappeler celui de Baudelaire mais les images sont belles et le fond intéressant.

   Anonyme   
23/9/2016
Bonjour Archibald

Même si le célèbre prince des nuées de Baudelaire reste une référence, le vôtre est différent, il est vivipare puisqu’il nous arrive sans avoir cassé une coquille, et les sternes ne semblent pas des As des Airs.
Parfois, on appelle ce genre d’exercice de l’artisanat, or sous votre plume, ça ne voit pas au premier coup d’œil et c’est poétique.
Une belle gageure!
Pour les prochains, ibis sans « i », hoccos sans « o », urubus, vous devinez la voyelle...

Félicitations.

EDIT
J’avais lu vite, trop vite sans aucun doute. Grâce à Papipoète et Wall –E, je découvre la prouesse des "Sternes". Je me souviens d’avoir joué avec des lipogrammes avec d’autres amateurs de technique, mais c’est le premier poème que je lis avec une seule voyelle employée.

Chapeau bas, très sincèrement.

PS : Je ne mets jamais de notes, je ne me sens pas érudit pour cela.

Cordialement

   MissNeko   
22/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Rien que le fait que cela soit des lipogrammed, je vous dis bravo ! C est une sacrée performance.
Le premier poème m a trop fait penser à Baudelaire et je n ai pu m empêcher de comparer.
Merci pour ce partage !

   luciole   
23/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème ludique et drôle. Je l'avais lu et j'en avais deviné l'auteur.
J'ai beaucoup aimé.

   Cristale   
23/9/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonjour,

Excellent ! du vrai néo-classique comme je l'entends et de bout en bout.

Un choix affirmé pour une écriture fluide et colorée mais ce qui vaut son pesant de lauriers est le travail phénoménal de ces deux lipogrammes. Quant à la parodie, c'est du grand art.

Un soupçon de consonances, une pincée d’allitérations, délicatement incorporés dans ce délicieux menu poétique renforce l'idée positive que j'ai de la subtilité de ta plume.

J'aime plus que passionnément. A la folie ? Peut-être pas mais presque.

Merci Archibald !
Cristale

   papipoete   
23/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour archibald,
2 poèmes à la suite pour évoquer le " gauche" albatros et " l'adroite " sterne aussi spectaculaire l'un que l'autre dans ce qui les différencie ; mais non content de le faire de belle manière, l'auteur assurément acrobate, le fait sans jamais écrire le " e " d'une part, et tout le contraire d'autre part avec cette voyelle omniprésente !
Chapeau bas poète funambule !

   Anonyme   
23/9/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonsoir,

Les commentaires qui se sont succédés m'ont permis de comprendre plus en détails ce poème, ainsi que la contrainte inimaginable d'écrire les quatre premières strophes sans le moindre "e". Mais ce que je trouve de plus extraordinaire, c'est l'incroyable difficulté d'écrire les quatre dernières strophes sans autre voyelle que ce fameux "e".

Or, la véritable prouesse est d'avoir su rendre ces vers tout à fait naturels, de sorte que je n'y ai vu que du feu, car s'il n'y avait pas eu le commentaire de papipoete, ma lanterne serait restée définitivement terne, sans jeu de mots.

Je comprends mieux aussi la touche finale, à savoir :

En préparation :

Aras
Ibis
Hoccos
Urubus

J'inscris ce poème au panthéon de mes lectures classiques.

Bien à vous,

Wall-E

   Proseuse   
23/9/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Chapeau bas M. Le Poète !!
Autant de contraintes sans perdre une seule miette de sens, vraiment Bravo ! et comme le dit si bien Wall-E tout cela sans que les contraintes ne se remarquent !
Merci pour ces deux magnifiques partages et cette prouesse !

   LenineBosquet   
23/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Hé bé ! J'avais lu ces deux poèmes en espace lecture et j'avais même pas vu le "truc"...
Je fais bien de m'abstenir de trop commenter en EL.

C'est superbe. Quel travail.
Raconter deux fois la même histoire, avec de telles contraintes, c'est bluffant.
Merci à vous.

   Raoul   
24/9/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce bestiaire plumeux est réjouissant - je suis d'ailleurs fort impatient de lire l'improbable accouplement de l'ibis et de l'urubu - !
C'est fin, joyeux, spirituel, on ne sent presque pas les contractions et le travail - qui a la même racine que torture - des méninges de l'auteur.
Moi qui suis adepte de la poésie en tant que jeu, acte gratuit, marotte de toqué, je suis servi, j'apprécie et me délecte.
Joli !!!

   Anonyme   
6/10/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est un peu bête de saluer la performance félicite-t-on Untel d'avoir écrit des doubles croches et je voudrais dire que j'aime ce qui dépasse le jeu, cette série apaisante de e, cette reformulation, je ne peux pas utiliser le mot superficiel de pastiche. On se dit avec une telle technicité il pourrait écrire des choses magnifiques ça l'est déjà pourtant. Merci archibald


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