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Poésie contemporaine
archibald : Le temps qui passe et le temps qu'il fait
 Publié le 06/02/17  -  22 commentaires  -  1608 caractères  -  494 lectures    Autres textes du même auteur


Le temps qui passe et le temps qu'il fait



Quand je croise dans la glace
Les aspects de mon reflet,
Je contemple à la surface
Un tableau qui me déplaît.
Je me fais une grimace,
Regard terne et teint mauvais.
Est-ce dû au temps qui passe ?
Est-ce dû au temps qu’il fait ?

Dans cette image fallace,
Je vois, comme chacun sait,
De faux airs de lovelace
Ou de vrais airs de fausset.
Faut-il que le temps efface
La justesse de mes traits ?
Que le temps qu’il fait me fasse
Cet exécrable portrait ?

Jadis, je tenais ma place
Au bal d’un printemps si gai
Que les filles qu’on enlace
En ont l’odeur du muguet.
Se put-il donc que j’aimasse
Jupes, bandeaux et corsets ?
Feuilles mortes qu’on ramasse,
Comme poète disait.

Neige, vent, soleil et glace,
Janviers, avrils et juillets,
M’ont laissé d’étranges traces,
À moi qui ne me méfiais.
J’ai vécu de guerre lasse
Et me voilà stupéfait :
Le passé est une impasse,
Le futur, un imparfait.

Car le temps est une nasse
Dont on ne se sort jamais,
Et toujours le temps menace
Qu’un nuage compromet.
Temps qu'il fait ou temps qui passe,
Time or weather en anglais,
M’ont prodigué la disgrâce
D’un visage triste et laid.

Temps qu’il fait et temps qui passe,
Temps qui passe et temps qu’il fait,
Comme le temps et l’espace,
Comme la cause et l’effet,
Deux pièces pour une face,
Une face sans attraits,
Mon faciès est la préface

De l’ultime couperet.


 
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   Michel64   
23/1/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bravo pour ce poème très plaisant à lire, mélangeant avec bonheur temps (qui passe) et temps (météo). Ce pourrait être un chanson aussi. De la nostalgie, de l'humour en filigrane.

Pour le dernier vers, j'aurais bien vu : "De ce futur macchabée." même si la rime est moins riche.

Merci pour ce bon moment

   Ramana   
24/1/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément
Super, ça balance sur un rythme à deux temps, temps qui passe et temps qu'il fait, c'est vraiment agréable à lire ; c'est long mais on ne se lasse pas.
Les vers de 7 syllabes, par leur constitution impaire, appellent le vers suivant comme le mouvement de balancier d'une pendule...
En même temps que ça danse, c'est léger et plein de bonnes trouvailles, et je trouve très forte la dernière strophe en particulier.
Sentiment global sincèrement admiratif.

   Donaldo75   
24/1/2017
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Bonjour,

Ce poème est long, presqu'une litanie, avec des vers pas toujours bien rythmés, des images un peu surchargées et un thème qui finit par agacer à la fin.

Il y a de bonnes trouvailles mais elle ne m'ont pas réconcilié avec l'ensemble.

Je ne peux pas dire que je n'ai pas du tout aimé.

Une autre fois,

Donaldo

   silvieta   
25/1/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Ce poème sur le temps qui passe avec sa succession de saisons et qui "prodigue la disgrâce /d'un visage triste et laid" est sublime et parfait.

On songe au portrait de Dorian Gray même si c'est Lovelace,
sinistre séducteur de la littérature, qui est nommé.

Divinement agréable à lire malgré l'aspect tragiquement inéluctable du sujet abordé,
un choix de mots et d'expressions qui font mouche, tous plus appropriés au sujet les uns que les autres; même le discret recours à l'anglais va de soi , car l'anglais différencie "time" et "weather", ce que ne fait pas le français.

Des images charmantes de printemps enfuis.
Un rythme alerte.
Un style qui aurait pu être celui d'un auteur de la Renaissance "comme poète disait" , mais un style intemporel.

Une immense maîtrise du français de la part de cet auteur et une grande culture perceptible, mais jamais appuyée.

Un chef d'oeuvre comme on en lit rarement, y compris chez les auteurs classiques qui figurent dans les anthologies.

   Francis   
6/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Le "je" présent croise le "je" passé dans le miroir devenu écran. Sans complaisance, la glace renvoie l'image du "je" présent que le temps (pluie, soleil, tourments...) a modelé, blessé. Deux images pour un visage à deux faces, deux pièces pour un puzzle : la vie. Le rythme du poème procure une réelle musicalité. J'aurais peut-être changé le dernier vers.

   Zorino   
6/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Archibald,
Je trouve votre poème d'une grande beauté et ne peux que saluer votre travail d’orfèvrerie. Paradoxalement vos mots ont soulevé en moi 2 sentiments profonds :
- La triste réalité d'une vérité irrévocable sur l’existence
- La joie d’être bercé par des heptasyllabes parfaitement ciselés, n'utilisant que 2 rimes tout au long des 6 strophes, donnant ainsi une musicalité à l'ensemble de votre ouvrage plutôt plaisant puisqu'il résonne encore moi.
De belles images ont également suscité en moi de belles sensations.
Bravo et merci beaucoup pour ce beau partage matinal

   Annick   
6/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un poème bien construit, bien tourné, presque une chanson sur deux notes en "ace et é" comme pour reprendre en écho le temps qui passe et le temps qu'il fait. Astucieux, judicieux !

Le son en ace, asse n'est guère musical, plutôt dissonant, d'ailleurs. Mais n'est-ce pas voulu car le portrait croqué y est plutôt négatif.
Le fond et la forme se servent mutuellement.

J'aurais écrit : "S'est-il pu" au lieu de "se put-il" puisque vous employez le passé composé dans la strophe qui suit. Mais musicalement parlant, je préfère "Se put-il".

Le narrateur se trouve laid, et moi, je le trouve beau, car le charme de ses vers compense largement "un visage triste et laid...", "Une face sans attraits..."

   Robot   
6/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Les vers impairs de 7 donne un rythme musical très plaisant à ce poème contemporain. Tempo mélodique accentué par le choix de travailler sur deux assonances tout au long du texte.

   HadrienM   
6/2/2017
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Je trouve à cette poésie des motifs bien éculés ; on y entend la foudre de l'âge, le vieux soleil inquiet du temps, la jolie femme du rêve. L'ancien temps, "l'impasse" fabuleuse de la jeunesse, a bien sa douleur dans la conscience du narrateur.

Cette foudre, néanmoins, est de tous les lecteurs que trop bien connue. La littérature médiévale, si ce n'est près d'Athènes, interroge l'évolution de l'individu au travers du temps. L'apparence comme la marque terrible du temps.

Quand je croise dans la glace
Les aspects de mon reflet,
Je contemple à la surface
Un tableau qui me déplaît.

Ces quatre vers n'ont rien d'exceptionnel, en toute objectivité. Je ne me suis pas du tout senti enchanté par l'écriture qui pourtant, on le sent, a un certain potentiel. Le poème est une plainte somme toute maladroite.

Le faciès comme la misère du temps : c'est bien éculé.

On ne regrette cependant pas la lecture de ce poème ; il a une très plaisante musicalité. Mais comme à l'habitude, j'aime moins produire un jugement stylistique.

Bien à toi,

   Cristale   
7/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Archibald,

Je ne ferai pas l'impasse sur ce texte où tout me plaît.
Oui, j'en admire la grâce, les mots, l'élégant ballet, la musique dans l'espace où le joli corselet de chaque vers se délace sur une rime en replay.
Dans le tain clair de la glace de ce poème en reflet, le charme est de grande classe.

Cristale

Edit : un petit soulier de plus pour un hepta bien chaussé :)
et 1 plume de + ne serait pas de trop

   plumette   
6/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
là je suis à mon affaire et cela me fait du bien!
Du bien de comprendre le propos sans me prendre la tête,
Du bien de goûter l'alternance de ces rimes en ace et en ait / et.
Du bien de lire ce texte avec cette petite distance humouristique qui permet d'accepter ce que le miroir nous renvoie au fil des années.

le "se put-il que j'aimasse" est vraiment laid!! mais il m'a fait rire. J'y ai vu la concentration d'une certaine dérision du poète qui utilise les vieilles tournures moches du passé pour faire écho à son sujet.

Merci pour cette lecture,

Plumette

   Anonyme   
6/2/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce temps qui passe, comme il nous persécute !

" Je contemple à la surface
Un tableau qui me déplaît."
" Est-ce dû au temps qui passe ?
Est-ce dû au temps qu’il fait ? " Je pense qu'à un certain moment de la vie nous savons donner la véritable raison,sans compromis aucun.

Ce thème éternel est traité ici avec originalité ; l'humour côtoie la nostalgie.

   papipoete   
6/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour archibald,
Ah, ce miroir muet qui en dit si long, quand chaque matin nos traits s'y reflètent !
Il ne se trouve plus beau celui qui le fut !
Il ne se trouve pas beau celui qui ne le sera jamais !
Mais, songeant à l'acné des 16 ans ( à 1 heure d'aller au bal ), on se rassure et l'on songe que l'égalité d'aspect approche pour les 2 visages cités, avec rides, cernes et cheveux gris quand il en reste !
NB des huitains aux vers de sept pieds, exercice original avec aussi ces rimes en " et ", puis en " asse " périlleuses car fins de mot souvent guère poétiques !
" Se put-il donc que j'aimasse " , il fallait l'oser !
Le 1er vers me chagrine, car " croise " me semble inadapté .
Le dernier vers du 3e huitain sans l'article put s'accommoder de " comme /un/ poète disait "

   luciole   
6/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Élégance, clarté du style. Ici tout coule, tout est musical. Pas besoin de relire cent fois pour comprendre.
C'est appréciable !
J'aime aussi que la noirceur du propos soit tenue à distance par un humour - mélancolique- auquel je suis sensible. Bien vu ce passage en anglais.
Merci.

   klint   
6/2/2017
 a aimé ce texte 
Un peu
Ce poème me parle - un peu, pas trop. Le thème de la vieillesse est -par bonheur- mêlé au théme de la météo pour éviter de s'enfoncer dans les ornières des sentiers battus

Il y manque pour vraiment me plaire une petite pointe de "nostalgie heureuse"... Car il faut la pluie pour apprécier le soleil et l'âge pour apprécier les dons que nous a prodigué la vie.

Un peu trop long aussi

Sur la forme un poème qui se laisse lire (je ne commenterais pas la technique car je n'y suis pas très à l'aise), mais sans vraiment de reliefs qui puissent "m'accrocher"

   vendularge   
6/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir,

J'aime beaucoup cette "intemporalité" justement née du temps qui passe. Ecrit il y a 100 ans ou aujourd'hui, il est moderne puisque le thème est universel et traverse les époques...sans une ride :)

L'amour, le temps qui passe, l'amitié, la trahison, l'espérance sont des sujets qui ne se lassent pas forcément parce qu'ils sont au delà de la révolution du net et de la mondialisation. On peut les souhaiter éternels et y mettre ses propres mots me semble à moi, un bon et bel exercice.

Je trouve celui-ci réussi

vendularge

   Anonyme   
6/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Je trouve le poème fort bien écrit, avec des rimes riches et souvent originales. Sur le fond, cette réflexion sur le temps qui passe est belle et profonde, bien que fort pessimiste.... Merci pour cette évocation interpellante.

   Anonyme   
7/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Le temps dans tous ses états (du faciès à l'âme)... Qu'il fasse ou qui passe, nous devons faire avec, hélas !

Des vers composés avec talent, comme toujours.

Bravo !

Wall-E

   emilia   
8/2/2017
Une prouesse sur deux rimes que l’auteur a pris plaisir à composer avec cette autodérision plaisante qui se joue des sonorités en écho pour brosser son portrait et le reflet de sa grimace face au temps qui passe et se conjugue, martelé et scandé inéluctablement par le balancier obsessionnel de l’horloge et ses éternelles variations emphatiques, interrogatives, nostalgiques et dramatiques… ; bravo à vous et merci pour ce partage…

   Proseuse   
17/2/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Archibald,

Moi qui ne suis pas très férue de rimes ( quand trop souvent elles mènent la danse et que le poète suit ! .. ) Je sais bien, que ce n' est pas toujours le cas, mais à chaque lecture de poème classique, je n' y peux rien, j' appréhende !
Ici, au moins je n' ai pas appréhendé, puisque c' était votre intention délibérée ! Du coup c' est avec plaisir que je vous ai lu et apprécié
Tout" glisse" merveilleusement bien , aussi bien le temps qui passe que celui qu' il fait !
Merci pour ce partage et à vous relire

   jfmoods   
11/3/2017
Le poème est composé de six huitains en heptasyllabes (avec un dernier vers significativement séparé de sa strophe), à rimes croisées, suffisantes et riches, alternativement féminines et masculines.

Le vers, bancal, épouse la sensation de dysharmonie qui innerve le texte. Des groupes nominaux dépréciatifs avalisent la traversée régulière, insistante ("Je contemple", "Je vois"), déceptive, du miroir ("Regard terne et teint mauvais", "cette image fallace", "faux airs de lovelace", "vrais airs de fausset", "Cet exécrable portrait", "la disgrâce / D’un visage triste et laid", "Une face sans attrait", "Mon faciès"). Le vieillissement est en marche (procédé d'accumulation : "Neige, vent, soleil et glace, / Janviers, avrils et juillets", parallélisme signalant le point d'appui diffus du présent : "Le passé est une impasse, / Le futur, un imparfait", métaphore : "le temps est une nasse"). Pris en tenaille par la double acception du mot "temps" (questions fermées, gradation anaphorique des vers 7 et 8, 13-14 et 15-16, alternative du vers 37, antithèse des vers 41-42, paradoxes des vers 39 : "M'ont prodigué la disgrâce" et 45 : "Deux pièces pour une face"), le poète rappelle à lui les éblouissements du passé (marqueur temporel : "Jadis", métaphore : "au bal d'un printemps", subordonnée de conséquence assortie d'un rejet : "si gai / Que", prégnance des sens : "les filles qu'on enlace", "l'odeur du muguet", énumération fascinée : "que j'aimasse / Jupes, bandeaux et corsets") et conserve forcément en ligne de mire l'échéance fatale à venir (métonymie désignant une toute métaphorique guillotine : "l'ultime couperet").

Merci pour ce partage !

   BeL13ver   
15/3/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'aime vraiment passionnément la première strophe. Je trouve malheureusement le reste du poème assez inégal. Des formulations peu heureuses à côté de passages magnifiques. J'ai beaucoup été touché par ces deux vers : "Le passé est une impasse,/ le futur un imparfait."


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