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Poésie libre
BAK : Gibraltar et autres
 Publié le 07/04/10  -  12 commentaires  -  1677 caractères  -  144 lectures    Autres textes du même auteur

La barque à Caron est percée...


Gibraltar et autres



Ce soir, la nuit a boulotté la lune…
Avec mes guenilles culottant mon squelette,
Je fais un peu gaupe, guenipe ou gourgandine.
Vient l’heure des motus et autres sourdines,
J’aligne au passeur la thune
Puis on s’entasse dans le rafiot, à l’aveuglette.

Ce n’est pas la Croisière s’amuse
Avec Captain Stubing et Gopher,
Ni même le Radeau de la Méduse.

L’onde est bourrue, s’emmêle vite les pinceaux.
Les vagues ont l’âme d’une fossoyeuse
Et culbutent bientôt la barque d’un coup de rouleau :
La mort n’a plus qu’à se mettre en danseuse.
Pour les mânes ce n’est pas la mer à boire,
Nul besoin de racler les fonds de tiroirs.

Nous rêvions d’édens, d’élysées ou d’eldorados,
On se piquait de mirages et de chimères.
Las, on se retrouve assez vite le bec dans l’eau,
Comme les turlutaines d’une commère.
Nos reliques pagent sur le lit de Gibraltar,
Paonnant sur l’eau, nénuphars.

Ce n’est pas la Croisière s’amuse
Avec Captain Stubing et Gopher,
Ni même le Radeau de la Méduse.
On préfère les Nymphéas de Monet
Avec nos ventres ballonnés…

Dépotoir de dépouilles, De Profundis.
Quelques miraculés, espaldas mohadas,
S’échineront à se serrer la vis
Dans des déserts de serres,
Travaillant jusqu’à boire la tasse
De leurs toquades perverties en ulcères.

Ce n’est pas la Croisière s’amuse
Avec Captain Stubing et Gopher,
Ni même le Radeau de la Méduse.
Je flotte comme un manche
Sans ma bouée canard.
Alors, la camarde m’endimanche
Et me mène à l’abattoir.


 
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   LeopoldPartisan   
17/3/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Ce texte est vraiment bien écrit mais comme il oscille sans cesse entre humour noir et cynisme désabusé, je ne sais pas trop quoi penser quant à la motivation profonde de l'auteur. En fait ce poème me fait un peu penser à ce qu'un réalisateur comme Terry Gillian a réalisé après ce qui pour moi reste son grand oeuvre : "Brasil". Lui aussi oscille sans cesse entre comédie surréaliste et drame au point que l'on ne sait plus du tout où l'on se situe. Est-ce de la parodie est-ce la réalité. Désolé dès lors pour mon manque d'accroche.

   pieralun   
7/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai bien aimé ce texte dont le ton goguenard et presque humoristique, dédramatise une situation pourtant terrible; l'opposition est succulente, on ne s'ennuie jamais dans ce texte assez long et j'adore le parallèle avec " la croisière s'amuse".
De plus, nous avons quelques très bons vers:
- "Avec mes guenilles culottant mon squelette,"
- "Les vagues ont l’âme d’une fossoyeuse"
- "Dépotoir de dépouilles, De Profundis."
- "Alors, la camarde m’endimanche"
Cela me fait un peu penser à un texte de Renaud sur une dramatique cause perdue, et je félicite l'auteur d'avoir trouvé les mots, les idées qui, grâce à ce ton humoristique, nous fait prendre pleinement conscience de la tristesse de ce problème.

   Anonyme   
23/3/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte fort je trouve et prenant. J'aime ce travail autour des naufragés involontaires de l'entre deux terres. Le style est bon avec cette trouvaille de la ritournelle qui ressemble à une chansonnette.

Il y a aussi des phrases qui marquent: "Dépotoir de dépouilles, De Profundis.
Quelques miraculés, espaldas mohadas,
S’échineront à se serrer la vis
Dans des déserts de serres,
Travaillant jusqu’à boire la tasse
De leurs toquades perverties en ulcères."

Bref, rien qui ne me plaise pas.
Un très bon texte en tout cas.

   David   
25/3/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

J'ai lu des histoires de corps d'imigrants noyés, plutôt aux canaries qu'à Gibraltar, l'espagne à dresser des murs bien avant la plage, à Ceuta, enfin, l'Europe. Il y a l'Italie aussi qui peut "accueillir" ce genre de drâme je crois. C'est pas vraiment le sujet la fidélité à une réalité particulière, Gibraltar a bien l'image d'un bastion, d'un repère entre l'europe et l'afrique.

L'humour noir est bien à sa place, autant que la compassion ou la révolte le seraient, j'aurais peut-être préféré un équilibre entre ces trois émotions.

   Lariviere   
28/3/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Un texte qui me séduit par son thème et son contenu.

Ce poème à un rythme propre qui palie parfois au manque de poésie ou aux rimes faciles : "Pour les mânes ce n’est pas la mer à boire/
Nul besoin de racler les fonds de tiroirs [...] "On préfère les Nymphéas de Monet/Avec nos ventres ballonnés…"

Le traitement est légèrement sarcastique et on évite ainsi le pathos et le lyrisme de mauvais grain. C'est un choix que j'ai apprécié.

En dehors du thème, j'ai aimé ce texte pour ces références et la richesse audacieuse de son vocabulaire et de ses termes.

J'aurais bien vu la séparation entre le refrain :

"Ce n’est pas la Croisière s’amuse
Avec Captain Stubing et Gopher,
Ni même le Radeau de la Méduse."

Laisser tel quel après la première strophe et les rajouts de phrases qui font suite dans les strophes suivantes. D'ailleurs, je n'ai pas trouver la cohérence qui répartissait le refrain dans le texte. Il apparait après la première strophe, puis après la troisième, puis après la cinquième, faisant alors fonction de strophe finale... Est ce l'effet des flots et de l'engloutissement ?...

Je trouve les deux derniers vers de fin améliorable...

En espérant que ce commentaire puisse aider l'auteur, je lui souhaite une bonne continuation.

   Anonyme   
7/4/2010
 a aimé ce texte 
Un peu
Texte douloureux à l'écriture maîtrisée mais qui n'évite pas certaines facilités comme :"la mer à boire, les fonds de tiroir, le bec dans l'eau, à se serrer la vis, boire la tasse, je flotte comme un manche (peu heureux)". Bref un ressenti un peu mitigé.

   Anonyme   
8/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Tit détail, pourquoi "La barque à Caron" et non "La barque de Caron" dans la phrase d'intro en italique, ça fait plus "peuple"?

J'aime la première strophe, le "ton" du texte dans son ensemble.

Des "inégalités" à mon sens.

J'aime beaucoup moins par exemple le "refrain" en mode "La croisière s'amuse", pas adhéré.

Au final, aigre-doux dans l'expression et un message qui passe.

Au plaisir de vous lire.

   xuanvincent   
11/4/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce poème m'a plu, comme Lariviere, pour son thème et son contenu.

J'ai apprécié d'une part l'imaginaire de ce texte, également la recherche de vocabulaire pour certains termes.

Bonne continuation à l'auteur.

PS : détail : il m'a semblé qu'un un terme manque ("qui" ?) dans ce vers (à moins que ce ne soit volontaire de la part de l'auteur ?) :
"Ce n’est pas la Croisière s’amuse"

   Raoul   
13/4/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un thème difficile (le risque de tomber dans l'emphase ou le pathos moralisateur n’étant jamais bien loin…) mais traité ici avec justesse en mode docu-fiction poétique.

Particulièrement sensible à:

“Ce soir, la nuit a boulotté la lune…
Avec mes guenilles culottant mon squelette,
Je fais un peu gaupe, guenipe ou gourgandine.”

“ J’aligne au passeur la thune”

“Les vagues ont l’âme d’une fossoyeuse
Et culbutent bientôt la barque d’un coup de rouleau :
La mort n’a plus qu’à se mettre en danseuse.”

“Comme les turlutaines d’une commère.”

“Nos reliques pagent sur le lit de Gibraltar,
Paonnant sur l’eau, nénuphars.”

“Dépotoir de dépouilles, De Profundis.”

“Alors, la camarde m’endimanche”

Ce que j'aime dans l'écriture, c'est que se mixent et s’harmonisent –parfois dans quelques grincements, grimaces ou rires jaunes- et avec beaucoup de subtilité différents registres : des mots rares, voir précieux, des expressions populaires ou idiomatiques, des références à la série TV Love Boat très seventies (audace un rien provoc';-)), ou à la peinture du XIXième, du vocabulaire espagnol… et que tout prend sans pesanteurs dans les entrelacs de rimes.

C’est un poème qui, non content d’avoir un point de vue, a un style, un ton inimitable et une rigueur bien à lui.
Beaucoup aimé.

   Anonyme   
24/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien
Un texte bizarre, qui relève du grotesque, où se mêlent détails très amusants (la bouée canard notamment) et sinistres (squelette, De Profundis etc.)
Belle trouvaille du premier vers.
J'aurais aimé une structure plus pensée, des stophes qu'on aurait senties plus en adéquation avec les étapes du poème.
Il n'en reste pas moins que le fond me séduit (alexandrin)

   Lunastrelle   
13/5/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Hum, un avis plus que mitigé ici...
Autant j'ai aimé les jeux de son, de mots, l'univers un peu surréaliste dans lequel j'ai été entraînée, autant c'est le "refrain" qui me gêne et que je trouve hors propos... Je décroche à chaque fois:

"Ce n’est pas la Croisière s’amuse
Avec Captain Stubing et Gopher,
Ni même le Radeau de la Méduse."

Je le trouve trop léger par rapport au reste du texte... Et j'ai beau essayer de relire plusieurs fois le texte pour faire disparaître cette impression, il n'y a pas moyen...

Autrement il y a certaines choses qui me gênent vraiment, autant dans la compréhension que dans les sons:

"Je fais un peu gaupe, guenipe ou gourgandine." je ressens un léger déséquilibre, après je ne suis pas assez expert pour préciser où.
"Pour les mânes ce n’est pas la mer à boire,
Nul besoin de racler les fonds de tiroirs.": bof bof par rapport au reste de la strophe, je n'ai pas compris où tu voulais en venir en fait... C'est assez maladroit le mélange de la mythologie avec le thème de la piraterie, ou du marin et de la marine tout simplement... Mais ce n'est que mon avis, et ça se trouve j'ai très mal compris le texte dès le départ...

"Las, on se retrouve assez vite le bec dans l’eau,
Comme les turlutaines d’une commère."

Là ce ne sont pas les vers en eux-même qui me gênent, mais la tournure que je trouve maladroite et mal imagée en fait... C'en est un peu grotesque...

Quant à la fin du poème, je la trouve déséquilibrée par rapport au reste, bref... Voilà mon ressenti...

Bonne continuation, et à une prochaine fois.

   Anonyme   
5/8/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
Ce texte est un curieux mélange, qui déstabilise, j'oscille, tantôt j'aime, tantôt je n'aime pas. Je n'arrive pas tout à fait à trancher.

Certaines parties ont un côté pittoresque, qui fait sourire, tout comme dans la première strophe, "ce soir, la nuit a boulotté la lune", la deuxième a aussi son petit côté couleur locale " l'onde est bourrue, s'emmêle vite les pinceaux, les vaques ont l'âme d'une fossoyeuse, la mort n'a plus qu'à se mettre en danseuse.

C'est vraiment un texte qui ne manque pas d'originalité, dans ces deux premières strophes, après les différents refrains et les strophes suivantes ne me paraissent pas du même acabit, c'est déjà moins savoureux. J'ai l'impression qu'il y a essoufflement dans l'imaginaire créative, c'est beaucoup moins "pétillant", on tombe dans le "blabla", le soufflet est retombé.


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