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Poésie libre
Castelmore : Comment ?
 Publié le 11/02/19  -  16 commentaires  -  1355 caractères  -  218 lectures    Autres textes du même auteur

Aux oubliés de la haine.


Comment ?



Comment ?
Éclairer le noir
sans le rendre moins sombre,
pleurer le sang des uns
sans offenser les autres,
vous parler de la mort
pour honorer la vie,

dire l'indicible ?

Comment vous dire les camps
les maisons de torture,
de l'Asie, l'Amérique, l'Europe et du monde,
où murs et lits des chambres sont barbelés rouillés
où votre frère est là
pour vous frapper.

Vous montrer ces pendus
par la corde d'un piano
qui hier résonnait Mozart et Beethoven,
penchant leurs têtes caves vers le jour qui se lève
sur la mer, le mont, la fleur,
le rocher du bourreau.

Comment ?
Vous peindre les allées
de glace et de pierres,
qui, d'hommes, de femmes et d'enfants guenillés,
des boulets de leurs races pieds et mains entravés,
déchirent les maigres chairs,
sous d’immenses bûchers.

Comment laver le sang
et les entrailles
sur les murs des écoles, des églises, des mosquées,
vitrifiés par les bombes chues d'un ciel étoilé
ou posées par l’esclave
de versets assassins.

Comment dire l’amour à côté de ces tombes
sans blasphémer les dieux qui nous ont oubliés ?

Comment dire l'espoir sans saluer les Ombres
ni blesser les mémoires ?


 
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   Eki   
19/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Comment décortiquer un texte, en extraire l'essence sans rien casser de l'émotion qu'il m'a offert ?

Voici un poème de résistance qui nous parle de la souffrance des êtres mais encore de folie, de cruauté.
La poésie n'est pas un petit cercle fermé où tout doit tourner bien rien.

Pas d'éparpillement ici, il n'y a rien à fuir...l'auteur donne un état de conscience, les mots/maux brûlent avec leur volonté d'être utiles...

Là est le questionnement et la dénonciation de toute l'inhumaine condition que vous pointez avec vos "comment".

Un beau coup de poing...

   Vincente   
26/1/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Que de questions !
Mais la cause est juste et le ton est bon.
Dès les 3 premiers vers on imagine une lecture intéressante. Des concepts qui s'opposent adroitement, pas pour dévoiler une quelconque solution miracle, non pour écarteler une bien-pensance simpliste.
Le processus fonctionne bien jusqu'à la fin qui m'a laissé un peu sur ma faim (désolé pour l’homonymie un peu facile). Dans une ultime question, on cherche avec vous l'espoir "sans saluer les Ombres", n'y aurait-il si peu d'espoir...?

   lucilius   
27/1/2019
 a aimé ce texte 
Un peu
Ce texte me rappelle un peu la ballade des pendus de François Villon sur l'expression lyrique.
Le point d'interrogation directement après le mot "Comment" d'introduction, qui pourrait aussi bien être adverbe qu'interjection, et repris plus loin, me gêne.
Blasphémer les dieux est pour moi incorrect : on blasphème contre une religion, contre les dieux…

Mon impression générale reste très mitigée.

   Donaldo75   
11/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Castelmore,

Je vais faire synthétique:
Un thème fort,
traité avec finesse.
Pas d'outrance gratuite.
La poésie est là.

Bravo !

Don

   Corto   
11/2/2019
Poème coup de tonnerre, qui à coups d'éclairs foudroyants nous montre ce qu'on voudrait vite oublier.

Où commence l'inhumanité et "l'indicible" ?

Comment reconstruire l'espoir ?

Un texte courageux et provocant.

Bravo

   Cristale   
11/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Les oubliés de la haine.
Comment fait l'auteur pour le dire ?
Il l'écrit. Je le lis. Ça fait mal. L'espoir fait mal quand la réalité éclate sous nos yeux.

Un texte fort d'une conscience ouverte sur la cruauté des uns, la souffrance des autres, l'abomination des guerres, les sentences des extrémistes, les exactions des tortionnaires qui ne sont que des humains, les pires prédateurs de leur propre espèce.

Belle écriture.

Cristale

   papipoete   
11/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Castelmore
Comment ne pas songer à ces images, ces témoignages de torture, de barbarie infligées parfois par nos propres frères ! comment sourire après cette image du JT , il faut bien continuer à vivre, ne serait-ce que pour montrer à nos enfants, que l'homme n'est pas cela ! que ses mains sont capables de caresses, de les tendre vers qui perd pied !
NB un coup de poing pour commencer la journée en lecture ! et ça continuera à midi, quand les infos nous parleront de cet incendie criminel où 3 innocents périrent...mais une carte postale des Seychelles viendra à point, avant que ce soir la télé nous montre du sang !
La 3e strophe est particulièrement démonstrative, et Mozart joue...

   Pouet   
11/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bjr,

Les trois premiers vers donnent le "ton" du texte, je les aime beaucoup ces trois premiers vers, comme le reste au demeurant.

Bien simple, j'ai trouvé l'ensemble superbement écrit:

"penchant leurs têtes caves vers le jour qui se lève
sur la mer, le mont, la fleur,
le rocher du bourreau."

ou encore

"Comment dire l'espoir sans saluer les Ombres
ni blesser les mémoires ?"

qui clôt impeccablement le poème.

J'ai pensé à "L'écriture ou la vie" de Jorge Semprùn en vous lisant, au devoir d'indicible, aux écorchures de la raison, au parloir du cœur.

Un texte qui n'en fait pas trop, qui va à l'essentiel sans s'embarrasser de métaphores surfaites et superfétatoires; écueil dans lequel je tombe moi-même trop souvent.

Finesse, intelligence et poésie, simplement.

Bravo.

   Anonyme   
11/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
" Comment ? " Eh oui, comment...
Depuis des millénaires, L'Humain n'a pas encore trouvé la façon d'éradiquer son côté obscur et néfaste, et ne conserver que son aptitude à réaliser des belles oeuvres dans beaucoup de domaines. Dommage ...

" Vous montrer ces pendus
par la corde d'un piano
qui hier résonnait Mozart et Beethoven,
penchant leurs têtes caves vers le jour qui se lève
sur la mer, le mont, la fleur,
le rocher du bourreau. " Superbe strophe qui montre bien cette dualité.

Très bon texte.

   senglar   
11/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Castelmore,,


Ce texte est fort, très fort, intense ! Il prend à la gorge, descend aux tripes ; il en fout plein la gueule, c'est un cri, un hurlement.

La haine parcourt le monde jusqu'à étouffer l'expression même des (supposés ? fantasmés ?) bonheurs passés et transformer les instruments de paix, d'universelle concorde (mais il y a toujours eu et il y a toujours des guerres quelque part), en instruments de mort.

Mais derrière les dieux il y a les hommes, influents à la tête de leurs peuples, et il y a les idéologies, l'argent, les profits, une soif de domination. Et à mon avis ce sont eux les responsables de tout ça, pas les dieux. Contrairement (?) à votre thèse je pense que ce ne sont pas les dieux qui se cachent derrière les hommes mais les hommes qui se cachent derrière les dieux. C'est bien commode.

J'ai souscrit à votre véhémence, il est de saines colères. Merci pour ce salutaire emportement.


Senglar

   Anonyme   
11/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Castelmore,

J’ai tendance à fuir les textes où Dieu est trop présent. Pour moi qui ne crois pas en lui, l’éternelle question de son existence a peu d’intérêt, mais voilà que maintenant on en est même à se demander de quel côté il est :
« Comment dire l’amour à côté de ces tombes
sans blasphémer les dieux qui nous ont oubliés ? »

Bon courage.

Vous évoquez des thèmes dramatiques et universels, les prisons, les camps, la torture, le fanatisme, la religion, qui ne peuvent que vous attirer des lecteurs.
Votre subtilité est de les aborder, non pas par la rhétorique mais par le questionnement.
Comment ? Dire l’indicible ? Comment ?
Vous restez en retrait des réponses et ne risquez donc pas vraiment la contestation. Mon thème préféré est celui des pendus, parce que c’est le plus beau poétiquement, et celui dans lequel vous restez le plus neutre.

Vous montrer ces pendus
par la corde d'un piano
qui hier résonnait Mozart et Beethoven,
penchant leurs têtes caves vers le jour qui se lève
sur la mer, le mont, la fleur,
le rocher du bourreau.


Seule l’expression « la corde d'un piano qui hier résonnait Mozart et Beethoven » m’a chiffonné l’oreille, puisque le verbe résonner est intransitif et ne peut avoir de COD, même prestigieux comme Mozart ou Beethoven.

D’ailleurs je dois reconnaître que j’ai globalement eu un peu de mal à toujours lier correctement les vers entre eux. Par exemple :
« Comment vous dire les camps
les maisons de torture,
de l'Asie, l'Amérique, l'Europe et du monde


Pourquoi préposition+article : de l’Asie ? puis uniquement l’article pour l’Amérique et l’Europe, suivi d’un retour à la préposition+article pour « du monde » ?
Il me semble qu’il serait plus correct, plus audible et surtout plus harmonieux de garder toujours la même structure :
Soit : « d’Asie, d’Amérique, d'Europe et du monde »
Soit : « de l’Asie, de l’Amérique, de l’Europe et du monde »

Je n’ai pas aimé la strophe :
« Comment laver le sang
et les entrailles sur les murs des écoles, des églises, des mosquées,
vitrifiés par les bombes chues d'un ciel étoilé
ou posées par l’esclave
de versets assassins. »


parce que vous commencez sur un ton œcuménique (écoles, église, mosquées) et poursuivez par des bombes précisément « posées par l’esclave de versets assassins. » J’imagine que le vers « vitrifiés par les bombes chues d'un ciel étoilé » lui fait écho d’un autre bord, mais il semble moins évident à la compréhension.

C’est cette intrusion de la politique et de la religion dans la poésie, qui personnellement me dérange, même s’il est clair que vous parlez d’extrémistes ou de guerres. Il me semble évident, dès qu’on aborde ces sujets en poésie, de ne pas s’exprimer au premier degré mais plutôt de convoquer des figures de style. C’est ma conviction profonde, mais je comprends qu’elle ne soit pas forcément partagée.

J’ai aimé le reste de votre texte, pour ses images fortes et ses différents oxymores.

FrenchKiss
Œcuménique de la gastronomie planétaire

   VictorO   
11/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un sujet difficile à traiter sans tomber dans le déjà-vu. Ici, c'est fait avec délicatesse, sous forme de questionnement, par des images fortes.
"Comment (…) dire l'indicible?"
Et cette question qui nous taraude : comment être heureux malgré les malheurs du monde? :
"Comment dire l'amour à côté de ces tombes"

   Anonyme   
12/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour

Un terrible et joli texte libre qui débusque la violence
partout où elle se trouve.
Vous parler de la mort
Pour honorer la Vie ( j'aurais mis une majuscule).
Ces 2 vers à eux seuls résument l'ensemble de ce fort joli texte.

Beaucoup de questionnement sans réponses, évidemment car
les réponses n'existent pas.

   emilia   
12/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Confronté à la vilenie humaine, à l’obscurantisme de « versets assassins » de ceux qui ne pensent qu’à détruire, torturer, exterminer, priver de la beauté de la vie dans « ce jour qui se lève sur la mer, le mont, la fleur, le rocher du bourreau… », comment dire l’indicible, l’amour et l’espoir qui honorent la vie ? Votre méditation interrogative semble l’exprimer avec respect en évitant le constat d’une vision manichéenne simpliste, mais, au contraire, en faisant percevoir la complexité relationnelle qui sous-tend les luttes fratricides et le fameux devoir de mémoire pour ne pas les occulter ni les oublier, comme une piqûre de rappel…

   DianeSrd   
12/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Poème poignant qui sonne comme un cri de révolte et qui touche.
C'est beau et révoltant en meme temps
J'ai un tout petit peu moins aimé la dernière strophe...
Bravo

   BlaseSaintLuc   
15/2/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
La question est posée, ou est le blasphème ?

On n'accuse pas dieu des misères du monde, mais s'il existe, de ne pas les empêcher.

Douter de l'existence d'un dieu ce n'est pas le blasphème, c'est être
Agnostique.

Le doute est dans la pomme.

Pour la réponse à la question de Castelmore, moi je dis que l'on peut !
Il vient de le faire !


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