Quand le permafrost se fâche ça chauffe pour les bipèdes !

« Je ne vous aime pas. Mais je fonds, lentement.
Libérant dans vos airs d’anciens souffles toxiques,
Je rends ce que j'ai pris, sans bruit ni mouvement,
Archiviste zélé des humeurs archaïques.»

L’un des quatrains que je préfère, entre autres d’aussi bonne facture.
Le discours est animé, riche en verbes et en images, des vers fluides, des rimes soignées et variées, que demander de plus ?

Bonne chance pour le concours !

Ce poème aborde le sujet du concours avec un récit très ciblé et même réducteur, sur les mouvements insidieusement destructeurs de la surface de terre résultant de la fonte du "permafrost" qui, par décongélation des sols, rend à la pourriture "Les restes...d'humains, bêtes, prairies "figés dans les glaces, libère des gaz toxiques emprisonnés (le méthane notamment), désorganise les fondations des constructions humaines qui se fissurent, modifie les habitudes de cultures et au bout du compte fait redouter des problèmes majeurs pour les populations, auxquels les humains ne seraient pas étrangers dit-on.
"Je creuse vos demains. J’étouffe votre empire."
Ce dernier vers résume l'idée directrice et aussi rappelle (drill) peut être le titre.


Le propos qui fait appel à des figures mythologiques terrestres , mérite une lecture attentive pour se laisser découvrir et appréhender. Il peut aussi repousser le lecteur par sa spécificité géologique et climatologique ...

Mais pourquoi pas?...passée cette difficulté, son originalité et les dangers environnementaux graves qu'il évoque, peuvent intéresser et séduire...

Oui pourquoi pas?... mais n'est-il pas trop réducteur pour répondre au thème, certes bien large et ouvert du concours? Les lecteurs jugeront.

En revanche, la forme classique a priori irréprochable du poème est louable et l'écriture imagée d'une belle et vivante fluidité poétique me convient bien.

Le titre, même traduit, reste quand même pour moi assez énigmatique,( Pourquoi ce slogan d'élection présidentielle ?).
Ce sera ma réserve.

Bonne chance pour la suite.

Il a franchement de la tenue, ce poème. J'aime déjà bien le titre, que je trouve franchement rock, et pas du Gérard Blanchard.

"Je ne vous aime pas. Mais je fonds, lentement."
C'est de la tonalité, ça !

"Quand vous gesticulez, bâtissant sur mon dos,
Je craque. Je fissure et tout se désaccorde."
Le rythme, le ton, le réaction, tout va dans le sens de ce thème et de comment j'adore le voir traité.

"Je creuse vos demains. J’étouffe votre empire."
C'est puissant comme message. Et bien mérité.

Bravo !


Je mets une petite pièce dessus pour le concours.

Quand le permafrost se révolte.
Enfin un poème qui "claque" ! Un titre rock n' roll suivi d'une colère froide que souligne et accentue le choix d'une prosodie des plus classiques et parfaitement maîtrisée à mes yeux pour un résultat "chaud et froid" des plus glaçants . Très réussi. Perso, je le verrais bien sur le podium, celui-là.

Bonjour,

"Quand vous gesticulez, bâtissant sur mon dos,
Je craque. Je fissure et tout se désaccorde.
Le blanc ne soutient plus le la des albédos,
Déméter se lamente en un chant monocorde."

Très admirative et de la construction de ce quatrain: le choix des verbes usités, et du rythme donné.
Brillante écriture. Titre accrocheur.

Je vous souhaite le meilleur dans le classement.

Au plaisir de vous lire ,
Cordialement

Ce poème m'a laissé une forte impression. Du titre, qui interpelle, forcément, à son rythme et sa composition, du thème au traitement, tout me séduit. J'ai pensé aux tourbières du Danemark dans les "vieilles barbaries", évidemment au méthane relâché par la fonte du pergélisol et aux glissements de terrain. La Terre s'effondre sur elle-même, le sol cède sous nos pas, pour paraphraser Latour. J'ai aimé aussi cette colère froide, qui dans un registre poétique fait résonner le tout comme un lent Ragnarök, un destin funeste en marche. Bravo !

bonjour concurrent
" Vous me faites de l'effet, alors je fond mais ne vous aime pas, je vous hais plutôt ! "
Un texte empli de mots savants, et pourtant moi l'inculte, je comprend tout ce que l'auteur narre ici, et de façon si poétique !
On aurait pu songer, " il va parler géographie et histoire des fluides... PERMAFROST "
qui pourrait traduire en alexandrins, le ciment de notre planète ? c'est tellement technique !
Eh bien le résultat est là !
NB les Grands de la Terre se réunissent, pour voir comment réparer les outrages, empêcher la récidive contre Gaïa et le Blond Peroxydé s'en balance et en remet une couche, et le fond des océans se mourra encore plus vite !
des montagnes se détachent de leur aplomb, glissent et engloutissent un village en Suisse...
une fois encore, je vois un héros dénué de l'usage de la parole...parler, s'épancher, agonir sans geindre ; et j'aime ça ( si l'auteur me connait, il n'en sera pas surpris )
je voudrais choisir une strophe, particulière mais elles ont toutes une telle grandeur, somptueuses dans leur tragédie !
la dernière peut-être quand ce pauvre supplicié dit qu'il va nous étouffer.
la déclaration de " non amour " de la seconde et cette version en dodécasyllabes classiques ( je ne pense pas que l'auteur soit un Débutant en la matière !!!

La qualité de l'écriture est une évidence, elle fait de ce poème un plaisir de lecture et elle a déjà été saluée à juste titre par les commentateurs précédents.
J'ai beaucoup apprécié l'angle d'attaque choisi pour traiter le thème, le ton du propos et surtout, j'adore tout ce que j'ai perçu de colère froide et vengeresse, de sarcasme, de détestation des humains et ce petit rire sardonique qui semble résonner en même temps que se creusent nos demains et que nos empires étouffent.

Tout ça me correspond très bien !
Franchement bravo, c'est une belle réussite.

Un texte vraiment très expressif, qui laissera son empreinte dans mon baromètre poétique.
Le propos est taillé à l'essentiel, sans bavardage. Des phrases claires et concises, des métaphores dont j'applaudis la justesse. Un beau champ lexical autour de la mythologie et de la musique, ces dernières auxquelles je suis particulièrement sensible.
La menace est réelle, qui en doute encore ? Le poème est à la mesure de la catastrophe à venir. Panthéiste ce qu'il faut, sans verser dans la sensiblerie. La forme s'efface totalement au profit du message.
Merci pour le partage.

Tout d’abord il fallait trouver l’idée, dans le cadre du concours, de cette personnification allégorique du permafrost, dont la dégradation est sans doute, avec les incendies de forêt, un des phénomènes les plus alarmants de notre planète en détresse. Parce qu’il est à la fois révélateur et accélérateur de la catastrophe.

Ensuite, il importait d’avoir une connaissance suffisamment experte du fait : ses manifestions (fuite de GES, perte de réverbération, diffusions bactériennes etc.) et ses causes (réchauffement par combustion des fossiles carbonés issus de « drillages »forcenés). Avec un verdict définitif : l’enfer est en Sibérie et Charron nous attend. Le pergélisol s’enfonce comme s’enfoncent nos « demains ».

Enfin il convenait de disposer de suffisamment de talent et de technique d’écriture pour versifier avec élégance sur ce thème sans amoindrir la teneur du message. Tout en étant agréable à lire par le rythme de ses alexandrins « aérés ». Les références mythologiques donnent de la puissance littéraire et une coloration prophétique conférant au texte beaucoup de classe.

Très enthousiasmé par ce poème, je pense qu’il mériterait que sa diffusion dépasse le cadre du cercle onirien

Ah ! Évidemment, on devine là , un ou une spécialiste du classique, ça réduit les suspects ...
Peu importe, dans le registre, c'est réussi, on colle au thème, c'est très poétique, lisible, intelligent.

Vraiment agréable à lire !

quatrainb final qui sent le politique...

"Je n’espère entre nous plus trace de lien,
Ni trône de charbon, ni mirage à prédire,
Nulle soif de sermon, Charon sibérien.
Je creuse vos demains. J’étouffe votre empire."


Ps : le commentateur ne concourt pas, préservant son entière objectivité !

Je n’espère entre nous plus trace de lien,
Ni trône de charbon, ni mirage à prédire,
Nulle soif de sermon, Charon sibérien.
Je creuse vos demains. J’étouffe votre empire.

Ma préférence va pour cet ultime quatrain même si les autres sont de très bonne facture. Le thème proposé est évidemment respecté.

" Je ne vous aime pas."

La messe est dite. Très bel écrit