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Poésie en prose
Concours : Le temps oublie tout [concours]
 Publié le 09/06/25  -  8 commentaires  -  2319 caractères  -  59 lectures    Autres textes du même auteur

Thème : récits de la Terre.


Le temps oublie tout [concours]



Ce texte est une participation au concours n°37 : Écrits des Temps Exaspérés
(informations sur ce concours).





Les arbres bruissent lentement. Les vers de terre se trémoussent sur le sol. La forêt se remet de ses plaies infligées par le tueur à deux pattes. Il n’est plus. Il n’existe plus. Son souvenir s’évapore d’une génération de papillons à une autre. Le temps oublie tout.

Plus à l’ouest, dans la plaine désertique, les crotales font l’amour avec les cactus, les araignées dansent autour des scorpions. Le soleil illumine le ciel de ses feux éternels. Il prend son tour avant que sa compagne sélène ne le remplace, n’habille la voûte de sa robe gris clair. Tous deux sont loin et pourtant si près. Ils sont le père et la mère des cailloux, des feux follets, des chiens de prairie, du vent poussiéreux.

Encore plus à l’ouest, les nuages pleurent de se retrouver entre masses cotonneuses. Leurs larmes remplissent les lacs, les mers, les océans. Cette eau miraculeuse dilue le poison si longtemps dispersé par des blocs de métal. Les méduses réapprennent leur chorégraphie ancestrale, celle des temps éloignés où elles coloraient les vastes étendues aquatiques. Les coraux eux-mêmes tentent une forme de résurrection cathartique.

Les arbres se racontent des histoires millénaires. Ils n’ont pas oublié. Leur patience a permis aux vers de terre, aux crotales, aux araignées et aux scorpions de reprendre leur cycle de vie et de mort, de danse et d’amour, de nuit et de jour. Le père a continué de pourvoir la chaleur et la lumière à d’innombrables bêtes polymorphes, de par le ciel, la terre et les eaux. La mère ne leur a jamais tourné la face, prodiguant ses marées et ses reflux jusque dans les tréfonds de leur monde.

Sont-ils seuls dans un ensemble plus grand où des fragments de pierre s’assemblent au gré de rotations et de révolutions, de chocs et d’attraction ? Ils ne le savent pas et la question importe peu désormais. Ils sont libres. Libres de s’accoupler, de se reproduire, de se dévorer, de se dissoudre dans les cieux, dans les airs, dans les eaux, dans la terre, dans le feu. Le temps ne leur est plus compté.


 
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   Cristale   
21/5/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Une jolie prose sur "l'après", quand tout recommencera sans ce "tueur à deux pattes".

" les nuages pleurent de se retrouver entre masses cotonneuses. Leurs larmes remplissent les lacs, les mers, les océans."

"Les arbres se racontent des histoires millénaires."

De belles images.

Le récit dit que la nature est plus forte et ce n'est pas le passage éphémère de quelques bipèdes destructeurs qui vont l'empêcher de continuer sa vie en toute liberté.

Bonne chance pour le concours !

   Cyrill   
27/5/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Soleil et lune : un papa, une maman ! Il semblerait que l’homme ait fait son temps. Pas de « résurrection cathartique » pour lui. Il ne reprendra pas son « cycle de vie et de mort, de danse et d’amour, de nuit et de jour » ni sa « chorégraphie ancestrale ». Il était pourtant beau et prometteur, non ? Et c’est tout de même de mon espèce qu’il est question, celle qui crée. Et détruit. S’éclate en musique ou s’échine à bâtir...
J’ai eu envie pour un moment de me faire l’avocat du diable, ou du moins de ce « tueur à deux pattes » auquel le procureur n’accorde aucune circonstance atténuante. Il a ma sympathie. Mais thème du concours oblige, je me dédis. Faut bien le reconnaître, on est en train de saborder notre vaisseau.
Quoi qu’il en soit, je trouve cette prose un brin candide et convenue : le père, la mère, et les tueurs. Très descriptive, joliment descriptive, les images ne manquent pas. Mais au détriment peut-être de la musicalité et du rythme auxquels je m’attends s’agissant de poésie, fût-elle en prose.
Merci pour la lecture.

   Provencao   
9/6/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Bonjour,

Le titre est très accrocheur..

Quoi qu'il se passe ..tout s'oublie. Les coraux eux-mêmes tentent une forme de résurrection cathartique.


Belle prise sur le temps qui passe. Et les arbres seront toujours là pour nous raconter...

   papipoete   
9/6/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour concurrent
L'homme depuis longtemps, a disparu de la surface de la Terre, les arbres s'en rappellent et se racontent ce que leurs aieuls disaient.
à l'ouest, là où rien ne pousse mais survit crotales et scorpions, le Soleil brille à rôtir même les cailloux...
encore plus loin, la forêt exulte sous les larmes de joie des nuages, sans la moindre trace de pollution
la vie reprend sur Terre...
NB comme un dessin animé en cinémascope, l'auteur nous présente une production en technicolor du grand spectacle de la renaissance, après la mort de tout ce qui vécut...et de son destructeur sur 2 pieds.
fort bien imagé, et empli de sensations, ce texte qui ne s'éternise point, traite du thème à la perfection !
le seconde strophe est particulièrement jolie et touchante.
et le final... " ils peuvent s'accoupler, se dévorrer, ils ont tout leur temps... "

   Lebarde   
9/6/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
"Le tueur à deux pattes" (décidément la formule fait des émules) a disparu depuis longtemps mais son passage éphémère aurait laissé des traces et "les arbres" s'en souviennent, pour combien de temps encore.

Pour autant le monde sans tenir compte de la perpétuité, continue à tourner, copuler, se dévorer, "de se dissoudre dans les cieux, dans les airs, dans les eaux, dans la terre, dans le feu."

Vous êtes dans le sujet avec ces histoires terrestres universelles; l'écriture est plaisante agréable à lire...
alors j'applaudis cette prose poétique.

Bonne chance pour la suite

   Mokhtar   
10/6/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Décidément, la RAZ (remise à zéro) est à la mode. Qu'elle est belle et apaisée notre planète re-virginisée et débarrassée du monstre à deux pattes. Le père est la merveille. Plus d'ouragans, de raz de marée, d'éruptions...
Il s'agit de poésie bien sûr. Et c'est la belle écriture qui fait que l'on prend plaisir à se laisser porter par l'auteur vers son monde idyllique.
Même si les crotales, les scorpions et les araignées du désert ne doivent pas grand chose à la patience des arbres (je taquine).
"ils sont libres....le temps ne leur est plus compté". L'ordre est rétabli. Belle conclusion...poétique

   Robot   
10/6/2025
La prose poétique va bien au delà de cette représentation d'un monde différent.
Peu convaincu par la profondeur poétique de ce texte que j'assimile plus à une brève littéraire dont je salue la qualité d'écriture.
Pour moi, le choix de la catégorie n'est pas judicieux.

   BlaseSaintLuc   
12/6/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
C'est poétique, clairement optimiste, au moins, c'est limpide l'idée est compréhensible, elle pourrait être possible, le texte fait du bien.

l'écriture est agréable, c'est intelligent !

l'homme prépare sa fin , RIP l'erectus est tombé!


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