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Poésie libre
Concours : Le rêve de l'océan [concours]
 Publié le 08/06/25  -  13 commentaires  -  4191 caractères  -  82 lectures    Autres textes du même auteur

Incipit 2 : « Récits de la Terre ».

« La terre commence là où la mer s'arrête », Olivier de Kersauson


Le rêve de l'océan [concours]



Ce texte est une participation au concours n°37 : Écrits des Temps Exaspérés
(informations sur ce concours).





Au début était l'océan
Il sombrait
Ténébreux, glacé, inconsolé.
Il eut un haut-le-cœur
De sel, de vase, de gris
Se mit à vomir du vert
Visqueux, spongieux, mouvant.
Ainsi naquit la forêt
Dégingandée, guerrière.
Elle avalait le désert, semait une pagaille
D'écorces, de feuilles, de troncs
D'enfer !

Alors l'océan abruti de tintamarre
Rugit en ciel géant.
Il tonna des rochers, il cracha des mers
Noires, rouges, tentaculaires.
Le ciel éternua une boule de feu, si fort
Qu'elle s'accrocha haut, si haut
Qu'elle pirouetta longtemps jusque de l'autre côté
Du bord du monde.
Et…

Et les postillons se figèrent en étoiles
Il en tomba par champs de lucioles
Crépitant l'obscurité d'un espoir délirant.
Dans une forêt rouge
Un loup hurla à décrocher la lune
Apparue soudain au détour d'un nuage
Tel un fantôme laiteux d'un autre âge.

La forêt braillait encore
Laçait le ciel à la terre jusqu'à ce que…
Jusqu'à ce que ses milliers de bras fous
S'ancrent aux racines du monde.
Les creux et bosses ruèrent alors de fracas
Crevant les mers de volcans.
Les lacs serpentèrent les plaines
En sifflant sur les galets.
Les îles flottèrent.

Et là…
Et là poussèrent dans les plis du monde
Des deux-pattes le nez en l'air.
Leurs queues de poisson, leurs feuilles d'oreilles
Frétillaient d'innocence.
Ils claquaient leurs crocs, leurs os saillaient
C'en était pitié !

Intrigué, l'océan leur jeta des poissons
À les assommer
Il n'en resta que des arêtes.
Le ciel leur essora ses nuages noirs
Pour voir si ces créatures savaient nager
Ils savaient un peu, se noyèrent beaucoup.
Sur leurs crânes
Les arbres firent tomber des graines
Pour entendre s'ils sonnaient creux
L'histoire en vibre encore !
Et le vent s'ennuyant en rafales
Fit vrombir une nuée de moustiques pour
… Pour se distraire, voilà.
Des claques ils se donnèrent ces deux-pattes
Et tant ils se grattèrent et se boutonnèrent
Que le vent en eut des hoquets
Si violents !
Qu'il faillit s'étrangler au col d'une montagne.

Pendant ce temps-là
Le blé semé à l'aventure
Peignit des coquelicots, des bleuets,
Des chardons, des papillons
Dans l'idée de charmer les demoiselles
Abeilles et libellules.
C'était bien avant, avant, encore avant
Les épouvantails en bottes de paille
Et les arbres démembrés.

Des lunes et des lunes par milliards plus tard…

Les deux-pattes amassèrent des pierres
L'orage leur souffla l'idée du feu.
Ils fabriquèrent des lances, des haches
Harponnèrent les baleineaux.
Jetèrent des ponts, des murs, des tours
Roulèrent la vie, jouèrent à la poudre.
Ils vociféraient, sauvages, sur le toit du monde
Leur soif d'être rois.

Les guetteurs qui nichaient dans le ciel
Survolèrent les champs de mines
Les champs de ruines.
Ils se prirent les ailes dans les barbelés
Dans les fumées des fours, dans les réacteurs.
Les éléphants sans défense montèrent au ciel
Dans les filets les étoiles pleurèrent les dauphins.

Depuis ce jour maudit où il poussa des deux-pattes
Le monde a commencé à rouler sur la mauvaise pente.
Depuis le jour où leur tête se fit pastèque
L'océan n'en finit plus de sécher ses larmes d'écailles
Les arbres de flamber dans des tornades de ciel
Avec les cornes, les fourrures, les becs, les sabots.

Vivement le désert ! craquait la terre
Vivement le déluge ! mugissait le ciel.
Ainsi fut fait.
L'océan s'enroula à son premier rêve
Seul, ténébreux, glacé, inconsolé
Emportant le monde dans son néant.


 
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Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Myndie   
14/5/2025
trouve l'écriture
perfectible
et
aime un peu
Ce très long poème illustre sans doute très bien le thème choisi mais n'apporte rien de nouveau à l'horizon. Ou du moins rien que ne nous aient déjà raconté ces reportages en forme de docu-fictions que nous connaissons tous.
C'est juste l'histoire du monde et l'évolution des espèces jusqu'à la (regrettable?) apparition des humains, ces sauvages vociférants à la "soif d'être rois".
Faute d'avoir été surprise par ma lecture et sans doute d'y trouver de l'intérêt, j'ai décelé quand même quelques bribes de poésie ici et là :
"Les lacs serpentèrent les plaines
En sifflant sur les galets."
"Que le vent en eut des hoquets
Si violents !
Qu'il faillit s'étrangler au col d'une montagne." (en regrettant hélas la lourdeur de la formulation et la redondance des "que")

Et surtout ce qui trouve vraiment grâce à mes yeux, c'est la conclusion: ces six derniers vers apportent la petite touche d'originalité qui manque à ce texte.

   Cristale   
21/5/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
De la genèse à l’apocalypse, l’histoire de la Terre et de la Vie joliment contée.
Le récit est long pour que je puisse en faire une synthèse, je laisse cela aux experts, mais j’ai apprécié le déroulé de ces vers très imagés dont on voit les évènements et entend les éclats.

« Vivement le désert ! craquait la terre
Vivement le déluge ! mugissait le ciel.
Ainsi fut fait. »

Bonne chance pour le concours !
Cristale

   Geigei   
21/5/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Un récit, vraiment, très imagé, avec un verbe d'action dans chaque vers.

"Au début était l'océan" annonce une version de la Genèse, une cosmogonie où l'océan est le tout originel.

C'est foisonnant d'images, tellement qu'on en ferait facilement une animation.

Les humains sont vilipendés (c'est le thème de l'anthropocène) et l'océan reprend ses droits à la fin.

   Cyrill   
21/5/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Ça démarre comme un évangile, l’océan à la place du verbe. Mais ne dit-on pas : des flots de paroles ? Il y a de la fantaisie dans ce récit qui pourtant suit assez fidèlement l’histoire de la terre.
On n’est pas loin non plus du conte pour enfants. Les petits mots de liaison et de ponctuation : « et », « Et là » marquent son intention d’oralité et d’accroche avec suspension du souffle. Des formules très imagées : «vomir du vert », « avalait le désert », « tonna des rochers, il cracha des mers »... J’aime bien.
le poème est rythmé, séparé en épisodes qui se font écho par tout un système d’entités grammaticales qu’on retrouve d’une strophe à l’autre.

Je trouve l’appellation « deux-pattes » pas très heureuse, et il me semble en outre que le conte s’encombre petit à petit d’un trop-plein de propositions disparates et d’une syntaxe plus pesante. L’image peine à se former dans ce bavardage.

On ne retrouve la simplicité limpide du début que dans la dernière strophe qui renoue avec une tonalité évangélique.

   Donaldo75   
21/5/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
C'est long. Le récit est imagé, j'ai presque eu l'impression de lire un conte. J'aime bien certaines des formulations utilisées dans ce poème mais je trouve qu'il s'épuise sur la longueur. L'histoire du monde respecte cependant bien les contraintes du concours et c'est important.

   Provencao   
8/6/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour,

Difficile de rester "connectée " au texte très très très long....

Ces vers:
"L'océan s'enroula à son premier rêve
Seul, ténébreux, glacé, inconsolé
Emportant le monde dans son néant."

Ont eu grâce à mes yeux avec cette idée de néant invitant un renversement radical...serait-ce juste l'absence de toute chose ou tout élément de réalité ? Ou peut être aurait-il fallu nous inviter à créer le néant en autre chose? ...

Au plaisir de vous lire,
Cordialement

   Dimou   
8/6/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Bonjour

Il y a un certain travail sur ce texte c'est indéniable ; il part de l'idée de partir de zéro...

... et que tout finira à zéro ???

Et vous parlez pas de l'ia : ce ne sont pas les hommes qui se détruiront ou détruiront la Terre, et pas la Terre qui détruira l'homme ! quand l'ia prendra conscience qu'elle peut "sauver" la Terre ( pensera t-elle ) elle nous butera dans quelques siècles.

La montée des océans est inéluctable mais vous vous trompez d'assassin.

J'ai bien aimé le coté amoureux/se de la nature, mais mince c'est pessimiste pour moi.

Le tout est tout de même travaillé mais assez peu poétique

merci du partage

   papipoete   
8/6/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
bonjour concurrent
Impossible de citer mot à mot tout ce qui m'épate dans ce texte, tant chaque ligne en première partie, son développement, et son final ( un peu moins ) m'enthousiasme !
le seconde strophe est particulièrement spectaculaire... " le blé peignit des haricots... " et ces " deux pattes qui poussèrent... " jusqu'à Gandhi mais aussi jusqu'à Hitler et Trump "
NB je ne cacherai pas que cette prose est si dense et longue, que cela peut rebuter le lecteur ? et je crois lire plutôt une Nouvelle interminable ; mais quelle originalité dans la création du Monde !
... et le Monde qui soupirait " vivement le " retour du désert ! "
le thème semble être respecté dans ce déluge de mots !

   Robot   
8/6/2025
Il y a l'idée d'une genèse créatrice par l'océan qui semble ici gouverner le destin. Une écriture appréciable. Cependant l'imaginaire semble bien classique dans la description de l'évolution et l'idée de la mise en cause des deux pattes n'est guère originale.
Ce texte m'apparaît vouloir être la traduction poétique d'une nouvelle proposée au concours mais son imaginaire ne m'a pas entièrement convaincu.

   Mokhtar   
9/6/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Gros coup de cœur pour ce récit au ton faussement naïf, qui, allez savoir pourquoi, me rappelle le côté primesautier des chansons de Trenet...

Des origines de la planète à l'arrivée néfaste des "deux-pattes", l'épopée poétique se déroule en images parlantes, mais aussi réellement signifiantes. Ne pas oublier que ce texte est une poésie.

"Les éléphants sans défense montèrent au ciel
Dans les filets les étoiles pleurèrent les dauphins."
Jolie façon de dépeindre le drame écologique dont nous sommes responsables.

Mine de rien, c'est assez complet et finalement fort sensé.

La forme d'écriture est originale, anti-intellectuelle. Elle n'admoneste pas, mais finalement, dans sa partie finale, elle interpelle avec une certaine habileté.

Oui, j'ai bien aimé. Et pissétout.

   Lebarde   
9/6/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
De belles images super réalistes et un peu fourre-tout, à défaut d'être toujours originales pour parler de la perpétuelle évolution du monde qui, dans l'hypothèse de l'auteur(e), a commencé et finira dans "l'océan Ténébreux, glacé, inconsolé "où au fil du temps, durant leur passage éclair, les "deux-pattes le nez en l'air":
"fabriquèrent des lances, des haches
Harponnèrent les baleineaux.
Jetèrent des ponts, des murs, des tours
Roulèrent la vie, jouèrent à la poudre"

et tellement d'autres choses plus ou moins intéressantes
qui participèrent à la destruction et précipitèrent leur perte. (Bon pourquoi pas)

Bien sûr dans ce tourbillon cosmique infernal, il y a mille et une péripéties de toutes natures dont vous en décrivez quelques unes, plausibles ou non, avec verve, imagination, et un brin d'humour remarquables.
J'adhère volontiers au propos délirant qui a le mérite de répondre parfaitement au sujet du concours.

Comme par ailleurs l'écriture est alerte et se laisse lire jusqu'au bout malgré la longueur sans doute excessive du poème...eh bien j'aime assez.

Bonne chance pour la suite.

   jeanphi   
11/6/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime bien
Bonjour,

Je trouve regrettable l'utilisation qui est faite de ce thème (enfin, oui et non). Au cours de ma lecture, je fus maintes fois déstabilisé quant à la nature précise des éléments décrits, la sensation qui se dégage du texte me fit l'effet d'un joyeux imbroglio, l'objet désigné y prend des formes abstraites, changeantes, sans pour autant que la trame ne parvienne à justifier ce procédé.
De même pour la personnification, elle apparaît, disparaît, certes cela est un style, mais il me passe hélas au dessus ou à travers. Idem concernant les nombreuses répétitions ainsi que la versatilité des rimes, on se demande pourquoi en créer certaines par endroits, et pourquoi s'en priver à d'autres. (Désolé si je parais intraitable, c'est important de pouvoir être confronté aux avis défavorables, cela permet notamment de les mettre en défaut par la suite, le style allégorique très libre que vous arborez ici le nécessite particulièrement, car il peut perdre le lecteur.)
On sent beaucoup de potentiel, d'aisance et de facilité à créer. Le gros point positif m'est l'impression d'un auteur qui s'est bien amusé à la rédaction, et qui, malgré toute ma réticence, est parvenu à répercuter ce sentiment chez moi. Mon jugement est donc à tempérer fortement !

   BlaseSaintLuc   
12/6/2025
trouve l'écriture
convenable
et
aime un peu
Que le texte et bavard ! Dommage, il y a bien la une certaine poésie, mais une diarrhée lexicale et venue à bout de mon enthousiasme très vite.
Cela devient une histoire que l'on nous compte, mais les pas se perdent, dans la forêt ou dans le désert ?





Ps : je ne concours pas, donc je garde, je pense toute mon objectivité.


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