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Poésie contemporaine
Cyrill : La griffe
 Publié le 30/08/25  -  10 commentaires  -  679 caractères  -  333 lectures    Autres textes du même auteur

Digitus impudicus.


La griffe



Ton escarpin subtil bat le pavé sonore.
L’aube débroie du noir et charge ses accus
Au joyeux sex-appeal émanant de tes pores,
Lanterne au nonchaloir syncopé de ton cul.

J’imagine un péril en ce théâtre, gore :
La charogne à venir d’un rapace, vaincu,
Qui laisse son gréement sur le coaltar déclore.
La lune au mal conspire en misant son écu

Sur les linéaments anodins de la brume.
Lors, tes talons aigus dilacèrent la plume
De l’infâme escogriffe agonisant ses vers.

Mimodrame ambigu, médaille et son avers,
Façon de testament paraphant le bitume,
Il adresse une griffe à la diable Vauvert.


 
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   Ornicar   
25/8/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
J'aime vraiment les images de ce tableau nocturne, urbain, contemporain.
Les rimes dures et sonores des quatrains m'ont tout de suite plu et convaincu. Elles claquent à l'oreille comme un escarpin métallique dans la nuit maléfique. Qu'ils me bottent tous ces "accus" voisinant avec ce "cul" à la rime et cet "écu" que, comme la lune, je mise sur ce poème. Un poème qui projette et propulse les fantasmes d'un narrateur en mal de vivre, peu amène avec lui-même : "infâme escogriffe agonisant ses vers" qui suit une femme dans la ville.

Ambiance délétère et menaçante mais pourtant esthétiquement réussie. Dans mon petit "théâtre" à moi, je l'imagine en noir et blanc, toute en contrastes, façon "La nuit du chasseur", ou Jack l'éventreur, ou encore polar dans sa scène d'exposition, sauf qu'il n'y a pas, ici, de passage à l'acte. Tout se passe dans la tête. ("J’imagine un péril en ce théâtre, gore") et se termine par une pichenette ("Il adresse une griffe à la diable Vauvert"). Le lexique, recherché, brille aussi par son large éventail : termes d'extraction populaire voisinent en bonne harmonie avec d'autres, tombés en désuétude ou peu usités, mais d'essence plus aristocratique.

Un texte qui réveille le lecteur de sa léthargie et lui donne un bon coup de fouet. Un coup de griffe dans le vide pour le narrateur mais un coup de plume dans le mille pour l'auteur.

   Provencao   
30/8/2025
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très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Cyrill,

Belle élégance noble, distinguée sans qui cette griffe ne serait pas ce qu'elle est, c'est-à-dire ne serait pas; à vous seul Cyrill convient certainement le terme " minodrame ambigu " ; où tout du moins l'usage aristocratique, musardant, rocambolesque, cartel effréné, de cette griffe.

Au plaisir de vous lire,
Cordialement

   Pouet   
31/8/2025
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Slt,

le premier vers a résonné en moi
comme celui de Genet :
"Le vent qui roule un cœur sur le pavé des cours" . L'ensemble est dans cette veine.
Mais je trouve aussi du Ferré ou pourquoi pas du "C'est beau une ville la nuit" ou du Cavanna peut-être dans le parler, dans la gouaille cynique et tendre - et ça me cause.
Y a du mystère dans cette diablesse que le bas blesse.
Une apparition en CinemaScope.
Je me dis que c'est peut-être un texte sur le pressentiment - quel malheur pourrait il arriver à cet ange bariolé de nuit avec ses escarpins qui martèlent le corps tout autant que l'esprit?
Sur le "à venir", donc, le destin, peut-être.
J'y vois enfin une histoire d'œil, de traces ou de malédiction.
La griffe est une signature saignante.
C'est bien rythmé, énergique, malicieusement (dans le sens de détachement) désespéré.

   Myndie   
1/9/2025
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Bonjour Cyrill,
Images colorées de rouge et de noir, le rouge de la semelle des escarpins dont je tairai la marque, le rouge provocant d'une bouche que je me plais à imaginer, dans ce qu'elle aurait de plus "impudicus", le noir de la rue et de son « pavé sonore », le noir de l'ambiance elle-même dans cette aube qui « débroie » (magnifique), voilà un poème très cinématograhique dont j'ai eu plaisir à découvrir chaque scène.
J'y retouve l'audace d'écriture, la crudité jamais vulgaire mais parfaitement appropriée au sujet qui m'avait enchantée dans cette chanson de L (Raphaelle Lannadère) « Petite ».
« Aristocratique », le mot a été lâché, c'est exactement ainsi que je qualifierais cette poésie qui se distingue par sa finesse et sa distinction, notamment dans le soin porté au choix des termes.
Et puis, pour ne pas faire mentir ce style qui est le tien, ta « griffe », ce voile sibyllin que tu éploies ne manque pas de titiller agréablement les sens par ses ambiguités.
Même si la construction du vers 7 m'a un peu perturbée (le nombre de pieds casse le rythme), j'ai beaucoup aimé déambuler sur ces pavés de brume, même sans talons aiguilles^^.

Edit : je me dois de revenir sur ce fameux v7. A la réflexion (et à la relecture), mon impression était faussée, juste parce que j'ai bloqué sur le "gréement" qu'on ne doit évidemment pas prononcer "gré-e-ment"! C'était bête de ma part, au temps pour moi
(pas de doigt d'honneur donc ;-D)

   Zeste   
30/8/2025
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Un texte accrocheur...
Les reflets de l'aube enlaçant la lumière blafarde des réverbères battent le pavé. En marge de la ville inaccessible, déchirant la brume, la déchéance assumée, un mirage, un masque sorti de nulle part.
La dépravation ou l'impasse du masochisme, une seconde nature!
Lanterne au nonchaloir syncopé de ton cul; cela ne va pas sans me rappeler l'immense Léo Ferré!

   A2L9   
31/8/2025
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Je l'entends aussitôt cet escarpin qui claque sur un trottoir asphalté de la nuit chaloupé.
Puis le décor prend l'aspect d'un homme louche qui lacère les femmes à l'écu. Mais qui est-il ?

Un choix de mots que je n'utilise pas qui font ouvrir le dictionnaire et qui racontent à souhait.

Merci pour ce poème.

   Lebarde   
31/8/2025
Un champ lexical ambitieux et pédant et le propos parfois obscur ouvrant la porte à toutes les interprétations sont faits pour "sélectionner son public"...pourquoi pas.
Ce n'est guère mon style, moi qui recherche plus de simplicité et de clarté dans le discours et n'en suis resté qu'aux exercices d'atelier.

Je ne verserai donc pas nécessairement dans l'ambiance élitiste que ce poème peut susciter.

Je n'irai pas non plus jusqu'au "doigt d'honneur", mais pour ne pas nuire à l'auteur et ternir sa couronne, je ne noterai pas.

   Dimou   
31/8/2025
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Bonjour Cyrill,

L'on retrouve ton goût de l'achevé sur ce poème, inutile de me répéter sur la technicité je te l'ai déjà servie à toutes les sauces et tu n'es pas du genre à vouloir du rab'.

De prime abord froid ( dirais-je ), ce poème recèle en son rythme émotionnel, puis en l'application de son auteur à nous rendre un contemporain de belle tenue, toujours de cette affection ( à coté du propos ou pas m'en branle ) dont j'ai parlé sur l'un de tes fils de remerciements, et qui finit, si besoin réel était, de nous séduire de ce coeur en or massif qui bat dans ta poitrine.

Une franche partie de plaisir que cette lecture. Tu nous régales.

Bon dimanche.

   Ramana   
31/8/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
Même si je trouve réussie l'harmonie d'ensemble de votre texte et ne lui conteste pas une agréable musique verbale, je reste souvent perplexe à la lecture de ce type de poésie qu'il faut relire à plusieurs reprises pour en saisir le possible sens, aidé d'un dictionnaire. Si je compare cette conception de la poésie à celle de grands auteurs que j'apprécie plus particulièrement, du fait que leur accessibilité n'empêche pas leur valeur poétique, je trouve donc le texte ci-dessus particulièrement abstrus et paraissant relever d'un certain esprit d'élitisme littéraire. Je dis bien "paraissant", car je ne suis pas dans votre mental !
Et ceci n'est bien sûr que mon impression de lecteur un peu rustique...
Mais ayant néanmoins pris plaisir à vous lire, je consens, dans ma grande mansuétude, à vous évaluer positivement.

   Lariviere   
31/8/2025
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et
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Bonjour Cyrill,

Un poème mallarméen à la sauce moderne assurément !

Je n'ai rien compris et après plusieurs essais je n'ai pas insisté à violer le code de ta machine énigma... Je retiens juste que ton texte m'a procuré de belles sensations. Je le trouve réussi car la violence de la forme est en écho à ce que je perçois sur le fond. L'impact assez brut et brutal crée par le rythme, la sémantique et les sonorité me contente amplement... N'étant pas un fanatique du sens en poésie, je ne repars donc pas frustré mais comblé !

Merci pour cette lecture et bonne continuation !


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