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Poésie classique
Damy : La musique s'est tue
 Publié le 12/03/16  -  17 commentaires  -  1019 caractères  -  458 lectures    Autres textes du même auteur

Suite au "Sonnet à la déesse Achlys".
Effets et causes (peut-être).


La musique s'est tue



Vous m’avez laissé là, sur le bord du chemin,
Pantelant, hébété, nu de toute origine,
Égaré dans l’espace où meurt le lendemain
De tout espoir secret : le vide, j’imagine.

Une lande tourbeuse étend à l’horizon
La grise molinie et la pâle lagune
D’où fleure sous le vent, putride exhalaison,
La mort dans l’âme insane où grimace la Lune.

C’est sur Terre pourtant et non dans quelque enfer
Mais je ne perçois plus qu’un bruit constant qui siffle.
Les rafales du monde aux phalanges de fer
Ont claqué la musique en une immense gifle.

Vous m’avez laissé là, je ne vous entends plus !
Ma main paralysée en se figeant écrase
Votre calligraphie où vous êtes reclus
Comme un esquif en mer ou l’amour dans la vase.

Vous, mes mots, couronnés jadis de fleurs de lys,
Vous mourez dans ma bouche et séchez sous ma plume.
Jouissant dans le lit de la déesse Achlys
Votre ardeur agonise et, moi, je me consume.


 
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   Mauron   
23/2/2016
 a aimé ce texte 
Pas ↑
Un poème... Bien bavard pour parler de l'absence des mots... On ne peut y croire. Quoi, des alexandrins, si bien tournés, des rimes où le masculin succède au féminin, des mots savants, techniques, rares, et tout cela pour parler de quoi?... de l'absence soudaine des mots?... Non, il y a inadéquation criante entre ce que vous dites et la façon dont vous le dites. On ne vous croira point. Ou alors, il faudra apprendre à le dire autrement, avec des vers qui trébuchent, des mots qui tâtonnent, moins de science d'éloquence, plus de vrais tremblements. Parfois, en littérature, le moins savant est le plus habile.

   Anonyme   
24/2/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonsoir... Ca serait fort dommage que la musique se taise après ces mots qui méritent bien d'être couronnés... de lys ou de lauriers.
Une belle écriture classique où seul ce bruit constant qui siffle m'a un peu étonné.
Peut-être n'ai-je pas bien compris ce que véhicule ce poème mais il me semble que l'auteur ne fait plus confiance à la portée de ses mots dont l'ardeur agonise tandis que lui-même se consume...
Qu'il se rassure, sa plume est de qualité !

   Anonyme   
25/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,
Afin de suivre votre sujet, je suis allée lire votre sonnet à la déesse Achlys.
Je n'ai pas suffisamment creusé le sujet pour bien comprendre votre poème mais ce que je peux vous dire simplement, c'est qu'il est beau et agréable à lire.

   Arielle   
12/3/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Je crois que je préfèrerais vos mots couronnés de fleurs des champs. Ces fleurs de lys me semblent bien pompeuses et bien artificielles pour illustrer la défaillance d'une calligraphie que je trouve froide et qui ne m'émeut pas.
Un poème dont la perfection plaira sans aucun doute aux inconditionnels du bel alexandrin mais qui, pour moi, revêt les atours et les accents d'un acteur surjouant son rôle.

Il me semble en outre difficile pour un esquif en mer d'être qualifié de "reclus", terme qui évoque plutôt l'enfermement dans un endroit clos

   StayinOliv   
27/2/2016
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour,

Poème bien tourné, même si je n'ai pas compris de trop nombreux termes qui auraient mérité à mon humble avis d'être plus simples. Je perçois bien la détresse du narrateur face à la rupture ou la déception amoureuse (car c'est de cela qu'il s'agit n''est ce pas ? ).

Par contre je ne sais pas si toutes les rêgles sont bien respectées pour pouvoir figurer en poésie classique. Les rimes sont parfois suffisantes et non riches ( écrase - vase, plume - consume ); mais je laisse décider de meilleurs experts que moi à ce sujet.

   Lulu   
12/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Damy,

en ce qui me concerne, j'ai beaucoup aimé votre poème. Je l'ai aimé tout de suite, dès la première strophe que je trouve particulièrement bien faite. Elle pose un rythme, un ton, et une belle esquisse.

Ce que j'aime aussi, c'est la discrétion du "je". Le poème aurait pu être lourd avec un "je" plus prégnant.

Personnellement, j'ai beaucoup de mal à écrire quand je fais face au vide. Jamais je n'aurais pu écrire un tel poème en ces circonstances... Alors, bravo.

Bonne continuation.

   Cristale   
12/3/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour,

J'entends, là, le sursaut d'un poète prisonnier d'une profonde mélancolie, qui tente de s'accrocher aux mots et d'accrocher les mots de la poésie au pinacle qu'elle mérite, cette poésie qu'il a tant chérie et qui l'a tant chéri, jusqu'à ce grand plongeon aux abysses des possibilités d'écrire :

En s'adressant au mots :
"Ma main paralysée en se figeant écrase
Votre calligraphie où vous êtes reclus"

J'entends la sincérité du désespoir vécu :
"C’est sur Terre pourtant et non dans quelque enfer"
résonne comme l'écho d'un cri dans un puits sans fond.

"Ce bruit constant qui siffle"
m'évoque des acouphènes, ce bruit incessant insupportable qui perdure nuit et jour dans les oreilles.

Vous nous présentez un ensemble vêtu de modestie et ce que j'aime, entre autres, est la richesse de votre vocabulaire naturelle chez vous dans toutes vos oeuvres.

Le "Sonnet à la déesse Achlys" en était les prémisses mais le talent est plus fort que tout, quelle que soit cette "langue tourbeuse, sa grise molinie et sa pâle lagune", l'auteur ne peut échapper, malgré ses doutes, à sa disposition intrinsèque à versifier avec la plus grande élégance et dans le respect absolu de la prosodie.

La meilleure thérapie, vous l'avez entre vos mains, au bout de vos doigts Damy : continuer d'écrire pour nous abreuver de votre plume délicate et talentueuse.

Au plaisir de vous lire avec du soleil sur vos lignes :)
Demain il fera jour.

Bien à vous,
Cristale

   framato   
12/3/2016
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
Bonjour Damy,

je suis bien embêté pour faire ce commentaire : votre premier quatrain est tout simplement somptueux ! Après le premier vers très convenu, je m'attendais au pire, mais le nu de toute origine et l'espace où meurt le lendemain lui donnent un terrible coup de fouet, ponctué par ce : le vide j'imagine.

Et ensuite ?

Plus rien. Du moins plus rien qui me touche. Plus de surprise, juste des utilisations classiques de fleurer pour sentir, de quelque pour arriver au bon nombre de syllabe... bref les tics habituels dont le moindre n'est pas le changement de place des mots (putride exhalaison, et c'est d'autant plus dommage que c'est une des rares inversions si pas la seule). Je me demande d'ailleurs si ce n'est pas cette strophe qui m'a éjecté du texte...

Il y a cependant un autre vers que j'ai vraiment aimé. Ses sonorités sont superbes, il est vraiment bien rythmé : "Mais je ne perçois plus qu’un bruit constant qui siffle"

Une question : à quoi se rapporte le DE du quatrième vers ?

   Mourmansk   
13/3/2016
 a aimé ce texte 
Pas
Certains vers sont beaux mais sonnent creux.
D'autres gâchent la mélodie d'ensemble:
"La mort dans l’âme insane où grimace la Lune."
Le thème manque d'originalité ou alors vous na l'avez pas traité de façon originale.

   Raoul   
13/3/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
J'aime beaucoup le premier quatrain, mais ensuite…
L'écriture est d'une certaine richesse, pas de doutes, d'une assez belle élégance dans l'ensemble, le vocabulaire choisi, précis, mais pour dire peu, somme toute.
Trop de nature en tableautin, trop de symbolique, trop de maniérisme - "ardeur" -, trop de…
Je dresse un peu l'oreille à "La mort dans l’âme insane où grimace la Lune." et au quatrain suivant dont la violence ne me laisse pas indifférent - quoique la question de la Terre/enfer m'apparaisse un peu simple - par ses sifflantes.
Mon avis reste très mitigé.

   Robot   
13/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
A la relecture il m'est apparu que ce n'est pas tant le regret de ne plus posséder les mots qui taraudent le narrateur mais l'impossibilité de les faire accéder au sublime, de les hisser à l'inatteignable.
Comme une douleur de n'avoir pas su dépasser l'indicible.
Voilà comme j'ai lu ce beau texte dont cependant je regrette parfois qu'il ne se fasse pas plus contemporain non dans sa rédaction ou sa forme mais dans le choix de ses mots et de son expression.

   Anonyme   
13/3/2016
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bien que je n'arrive pas à saisir le sens exact de ce fabuleux poème, malgré les nombreux commentaires déposés et le titre lui-même, j'y vois une écriture aboutie et recherchée. Du reste, j'aime bien cette déesse Achlys.

Wall-E

   emilia   
13/3/2016
Dans l’angoisse du vide et de l’abandon, sous la lune qui grimace et la gifle cinglante du monde, le poison du doute s’insinue et apporte sa part de souffrance symbolisée par cette déesse de la mythologie grecque qui aime voir les gens souffrir et les rendre malheureux…
Les mots semblent avoir perdu leur bannière fleurdelisée de jadis et vous dites ne plus entendre leur musique ; celle de la prosodie classique est en tout cas bien présente dans votre poème avec le ton et l’emphase dignes d’une déesse, « cette reine des nuits » à laquelle (précisez-vous pour de rire) vous souhaitez vous offrir et dont le pouvoir d’inspiration est toujours aussi vivace et stimulant…

   Anonyme   
14/3/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Il y a des poèmes qui m'embrasent, je me laisse consumer complètement, je n'ai pas de raison bien particulière, je suis séduite par ce quelque chose d'incompréhensible qui me trouble, ce "vous m'avez laissé là", claque, interpelle, mais impose un certain respect, un certain silence, laissant les mots s'exprimer, et puis en fait, je ne veux pas trop savoir, je veux juste être là ...

C'est vraiment étrange l'effet que peut vous faire un poème, plus vous cherchez et moins la réponse se fait évidente. C'est une rencontre émotionnelle, qui ne demande rien, juste être ...

   Anonyme   
16/3/2016
 a aimé ce texte 
Pas
Bonsoir,

Je trouve qu'il y a dans votre poème un paradoxe déplaisant entre le thème et sa forme.
Il manque de silence dans vos vers...

Dans ce brouhaha verbeux, de jolies choses ressortent :

...nu de toute origine,
Égaré dans l’espace où meurt le lendemain

Les rafales du monde aux phalanges de fer
Ont claqué la musique en une immense gifle.

Vous mourez dans ma bouche et séchez sous ma plume.


J'aurais aimé que l'ensemble y ressemble plus... au lieu de s'en éloigner, à l'image du deuxième et du quatrième quatrain qui me grattent à l'oreille de manière assez désagréable, et sorti des vers que j'ai cité juste au-dessus, c'est un peu l'impression générale que me laisse le poème dans son entièreté.
Du coup, malgré les alexandrins, le rythme est dissonant et manque de fluidité. Les images me semblent approximatives (surtout sur la fin)...

Dommage, car ce qui est joli est vraiment très joli...

Bonne continuation !

   harrycover   
23/3/2016
 a aimé ce texte 
Un peu
il y a du paradoxe à décrire aussi savamment la dérobade des mots.
Aussi, j'admire ici l'élégance, le classicisme, le rythme, le vocabulaire, mais n'adhère pas au fond parce que non cohérent avec la forme : un feu d'artifice avec des pétards mouillés, on y croit pas.

   Vincente   
25/5/2016
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Bonsoir Damy,
Bigre !... C'est le petit mot qui m'est venu quand j'ai touché la fin du dernier vers, impressionné par la tenue de votre poème, sûrement rehaussée par la souffrance devinée par son final. J'utilise ce qualificatif "tenue" en considérant la complétude de votre expression : un émoi narratif très attachant, l'ampleur du champ philosophique, un rythme appuyé inscrit dans une durée courte, l'inspiration dans le choix des mots, des expressions. Et puis une facture classique portée par ses élégances, dont la rigueur n'affecte en rien l'empathie du lecteur, inquiet comme vous de ces encarts de disgrâces.
Mon problème derrière ce très joli texte est de me demander comment je vais pouvoir encore écrire, demain, tant vous me montrez ce que j'aimerais produire, mais dont je me sens incapable. Un peu comme quand jeune homme, en entendant les Gymnopédies d'Eric Satie, j'étais amené à comprendre que je ne pourrais jamais produire de si belles choses. J'ai pourtant, et malgré tout appris à jouer de la guitare (laissant le piano à d'autres) et y ai pris beaucoup de plaisir. Pour la poésie, je vais profiter du plaisir de vous lire pour compléter mon plaisir d'écrire sur d'autres traces. J'imagine que vous avez dû opiniâtrement travailler pour accoucher de ce petit bijou, parce que sinon, je vais trouver cela un peu blessant !?!


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