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Poésie libre
hersen : À l'ombre de l'oranger
 Publié le 01/01/20  -  21 commentaires  -  849 caractères  -  466 lectures    Autres textes du même auteur


À l'ombre de l'oranger



sur un muret de pierre sèche
la vieille est assise
elle attend
à l'ombre de l'oranger

deux cageots de fruits
couleur d'un trésor sans valeur
dessinent un air joyeux
se reflètent sur les joues de l'aïeule

tant de rides pour tant de travail
tant de soins pour ces récoltes dépréciées
dont la teinte vive
exacerbe le bleu du ciel

ses vêtements
noirs comme un passé usé
accroché
aux fleurs des amandiers
se confondent
telles les piécettes au fond de sa poche

volettent le blanc des pétales
et le rose
soufflés par un espoir insensé

monsieur
vous qui passez
un kilo d'oranges
pour cinquante centimes


puis dans un murmure hésitant

les deux pour quatre-vingts


 
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   papipoete   
27/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
libre
à l'ombre de l'oranger, elle s'est assise la " Vieille " sans âge, pour vendre ses oranges... Plus ridée que la peau de sa récolte, elle attend le client qui lui prendra, contre quelques pièces, le fruit de son si dur labeur. Un monsieur sur elle alors se penche...
NB sans forcer l'imagination, on voit clairement la silhouette de cette femme, avec son panier plein " d'or " qui ne vaut rien ou si peu !
Quand mémé se fait vendeuse, on entend le son de sa voix, presque honteuse, oser une surenchère ( un kilo... ou deux pour... )
tableau très touchant et si vivant pour cette scène comme " au ralenti )
la 4e strophe a ma préférence !
papipoète

   ANIMAL   
30/11/2019
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un poème très émouvant, une scène de vie poignante.
La différence entre la pauvreté et la misère tiendrait-elle, parfois, à un ou deux kilos d'oranges que l'on parvient à vendre ?

"tant de rides pour tant de travail
tant de soins pour ces récoltes dépréciées
dont la teinte vive
exacerbe le bleu du ciel"

Il y a énormément d'émotion dans ces vers. On sent le drame de ces petites gens, représenté par la marchande d'oranges, qui travaillent dur et n'arrivent pas à vivre de ce travail. Ou alors si difficilement. Quelques kilos d'oranges vendus et elle pourra se nourrir, vivre décemment, peut-être aider un peu ses enfants. Mais si elle ne vend rien ?

Le poème sait nous faire ressentir que cette vieille femme a passé toute sa vie sur le fil du rasoir et s'est usée dans l'attente, oscillant entre l'espoir et la désespérance.

Une vraie réussite sur un thème qui va droit au coeur.

en EL

   pieralun   
30/11/2019
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’aime bien ce petit poème dont le ton colle parfaitement au petit film qu’il évoque
Hormis le terme « dépréciée » qui sort complètement du contexte, j’aime les mots très simples qui, mis bout à bout, font un texte poétique.

   Anonyme   
4/12/2019
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour,

Une image, une impression, un instant de vie croisée par un passant, le narrateur.
Globalement, j'ai bien aimé cette photo, carte postale, avec le son en prime, le son de la voix de cette "aïeule".

Ce qui m'a dérangée, moins plu, c'est que ce narrateur se fait un peu juge de ce qu'il voit, sans que ce soit le thème central du texte.
Les mots "sans valeur", "dépréciées" sont à mon goût de trop dans le poème.

J'ai aimé trouver les paroles de la marchande de rue en italiques. Ces paroles "économes" allant à l’essentiel.
J'ai aimé ce paragraphe :
"ses vêtements
noirs comme un passé usé
accroché
aux fleurs des amandiers
se confondent
telles les piécettes au fond de sa poche".

Merci du partage,
Éclaircie

   natile   
10/12/2019
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Ce texte a du charme et peut même donné l'impression d'être devant une toile. Dans la seconde strophe, j'ai trouvé cependant un peu maladroit la succession des deux derniers vers commençant par un verbe ou alors il aurait peut être fallu mettre "dessinant" au lieu de "dessinent". La fin en forme de dialogue pour proposer les oranges cassent un peu le rythme . J'ai aimé le thème, mais moins la forme, la construction.

   Corto   
1/1/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème simple à l'unisson d'une vie humble.
Il faut savoir regarder pour percevoir ce qui ne brille pas au soleil, ce qui fait la vie quand l'espoir ne donne pas dans le clinquant.

Ici "la vieille est assise" et sa richesse sont "deux cageots de fruits
couleur d'un trésor". Pas de quoi pavoiser mais seulement proposer, juste en se faisant un peu remarquer "monsieur vous qui passez".

La scène est bien rendue, si souvent rencontrée dans les marchés en Afrique ou ailleurs, là où ne fleurissent (pas trop) les 'grandes surfaces'.

Les mots sont très précisément choisis pour décrire la situation:
"ses vêtements
noirs comme un passé usé
accroché
aux fleurs des amandiers
se confondent
telles les piécettes au fond de sa poche".

On adhère sans difficulté à la sensibilité de l'auteur encore renforcée par les deux derniers vers où négociation et misère se conjuguent.

Bravo pour ce poème.

   Cristale   
1/1/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Une femme dans l'attente, celle-ci est âgée : "la vieille est assise" et sa peau "tant de rides pour tant de travail" nous dit la rudesse d'une vie de labeur sans doute en plein soleil, de ce soleil qui fait rougir les oranges et faner la peau des femmes qui les cueillent.
Cette femme ressemble à celle, plus jeune, qui cueille ses pommes pour les mettre au pressoir, quelques bouteilles de cidre pour quelques sous, elle aussi, attend...je les verrais bien ensemble à deviser sur un banc, sous un oranger, un pommier ou un olivier...

Hersen tu sais peindre avec tes mots et la poésie libre ainsi déclinée devient une toile animée sous mes yeux attendris. Dans ton regard "l'insignifiant" devient "l'essentiel".

Pour cette femme, ma note sera bien inutile mais une bonne fée avec sa baguette magique la changera en piécettes d'or qui tomberont "au fond de sa poche"...un jour de l'an, jour de vœux, tout est possible ^ ^

Bravo et merci Hersen

   Luz   
1/1/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Très beau poème, hersen !
C’est un tableau, avec ses couleurs annoncées : bleu, noir, blanc, rose ; et celles, sous-jacentes : les oranges, les pierres sèches (ocres sans doute), l’ombre verte de l’oranger, la couleur du trésor, les reflets, la teinte vive, les fleurs des amandiers…
L’orange est un fruit précieux. Un des plus beaux cadeaux que l’on m’ait offerts est un filet d’oranges sur une piste perdue du Sahara : un trésor que je garde au fond de mon cœur.
Bravo !

Luz

   Pouet   
2/1/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Slt,

un texte d'une infinie justesse, d'une infinie tendresse.

Un instant, un minuscule instant, la "couleur d'un trésor sans valeur"...

On ne sait pourquoi on est touché par un poème (enfin moi je ne sais le définir précisément: des souvenirs, des correspondances, des associations, un ressenti...). Là , je l'ai été.

Chaque mot est à sa place.
L'universel gît sur ce "muret de pierre sèche."

Rien à dire en fait si ce n'est bravo.

   leni   
2/1/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bjr Hersen
Ce texte dit la vie le plus simplement du monde C'est simple et touchantJ'ai l'impression que j'ai acheté des Maltaises à la dame
J'ai eu le rabais sur mes deux Kg
C''est une peinture près du muret de pierres J'ai été très réceptif
aux images Couleur d'un trésor

tant de rides pour tant de travail

comme un passé usé
accroché
aux fleurs des amandiers


puis dans un murmure hésitant

les deux pour quatre-vingts



Pour ces deux vers je dis belle trouvaille



j'ai passé un moment hors du monde dans ce tableau photo

MERCI et mon salut très cordial Lenj

   Stephane   
2/1/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour hersen,

Un poème d'une grande force évocatrice ou l'indifférence d'une vieille femme qui essaie de vendre quelques oranges pour assurer sa subsistance. Et qui se résigne même à baisser le prix - déjà dérisoire - du kilo à un monsieur dont le silence en dit plus long sur lui qu'un long discours. Je trouve d'ailleurs ce silence plus éloquent pour dépeindre ce portrait que n'importe quelle autre description, tant l'indifférence qui s'en dégage est criant.

Une scène fugitive bien triste pour une femme qu'on aimerait secourir, sublimée par un talent d'écriture indéniable.

Bravo hersen

Stéphane

   ours   
2/1/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Hersen

C'est un drame ordinaire qui se joue dans ton poème impressionniste.

Ce sont ces deux vers

'...dont la teinte vive
exacerbe le bleu du ciel'

qui m'offre cette lecture.

Car le verbe 'exacerber' plutôt associé dans mon esprit à une connotation négative, à l'expression d'une douleur, donne cette dimension dramatique à ce ciel si bleu pour les uns et juste bleu pour les autres, mais c'est ce contraste avec les fruits du panier, et l'orange sa couleur complémentaire qui frappe. Comment la couleur du ciel peut être révélée par un détail de la vie ordinaire de cette vieille assise sur son muret ? Simplement par un regard que l'on pose sur les choses. Un poème délicat et juste.

Alors merci de nous le rappeler.

   Davide   
2/1/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour hersen,

J'ai trouvé très touchant le regard qui se pose sur cette vieille dame laborieuse, une scène quotidienne qui en dit beaucoup, oscillant entre tendresse et crudité. Mais malheureusement, le traitement du sujet ne m'a pas vraiment plu.

Dans la première strophe, j'ai été - un peu - gêné par la redondance des compléments circonstanciels de lieu : "sur un muret de pierre sèche" et "à l'ombre de l'orange". J'aurais préféré ainsi :

"sur un muret de pierre sèche
à l'ombre de l'oranger
la vieille est assise
elle attend"

Le "attend" en clôture donne - à mon sens - une force supplémentaire à la scène.

J'ai beaucoup aimé la "couleur d'un trésor dans valeur", oxymore très évocateur des conditions de vie de cette dame, appuyé par cet "air joyeux". En revanche, "de l'aïeule" fait aussi redondance après la "vieille" de la première strophe ; pourquoi pas : "sur ses joues".

Mais surtout, j'ai été déçu par cette troisième strophe, car elle dit trop, elle dit ce que l'on devine (ou sait déjà) et annonce la couleur du dénouement. Pourquoi avoir tout révélé, alors que l'essentiel avait été subtilement suggéré ailleurs ?
Puis, l'expression "tant de rides pour tant de travail" n'est-elle pas contreproductive ? On dirait mieux : "tant de rides pour si peu de …"

Dans la strophe suivante, j'ai plutôt bien aimé les images, mais la double comparaison ("comme...", "telles...") est pesante dans la compréhension, et j'avoue ne pas avoir compris le singulier du verbe "accroché", assurant qu'il s'agit bien du passé - et non des vêtements - qui est accroché aux fleurs des amandiers (?)

La fin (à partir de "volettent", et surtout les passages en italique) est superbe.

   Anonyme   
2/1/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour hersen,

On me parle d'oranger et j'ai déjà le cœur en vrilles.

Cependant, dans mon Éden ils ont toujours été le symbole de la richesse. Je n'ai jamais imaginé que vendre deux kilos d'oranges pouvait arracher à la misère. C'est pourquoi j'ai du mal à accrocher à l'histoire.

Et pourtant. Sous la plume de ton œil plein de tendresse, ton poème est assez évocateur, à condition toutefois que j'échange les oranges contre d'autres fruits, d'autres pays plus exotiques encore, ou alors que je situe le contexte au début du siècle passé...

On pourrait penser que ce n'est qu'un détail, mais pour moi cela me gâche mon emportement dans la lecture. Dommage, car les envolées sont douces, rudes aussi comme peut l'être la vie. C'est d'ailleurs à cette réalité que tu nous fais si bien toucher du doigt que je vais attribuer mon appréciation.

Merci pour le partage.
A te relire.

Cat

   hersen   
2/1/2020

   STEPHANIE90   
2/1/2020
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Hersen,

à l'ombre de l'oranger, la vieille est assise, elle attend...
J'ai bien aimé cette poésie et le fond :
"ses vêtements
noirs comme un passé usé
accroché
aux fleurs des amandiers
se confondent"

Par contre la fin, à partir de "Monsieur... les deux pour quatre-vingt", m'a un peu déstabilisé. On y quitte, je trouve, la forme plus poétique. Pour moi, c'est vraiment dommage...

Merci pour la lecture,
Stéphanie90

   Michel64   
2/1/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
D'abord ce qui m'a moins plu :

"dessinent un air joyeux
se reflètent sur les joues de l'aïeule"

Je ne sais pas si les deux cageots dessinent à eux seuls un "air", un tableau joyeux ou si c'est le reflet sur les joues de l'aïeule qui lui donnent un air joyeux. C'est le problème du choix de non ponctuation. Je ne sais pas si je dois lire
"et se reflètent..." ou
"se reflètant..."

J'ai aussi eu envie de lire "noirs d'un passé usé" mais bon, la je pinaille un peu.

De même "vous qui passez" me paraît peu probable pour une accroche vers un client potentiel. Peut-être le simple "Voulez-vous".

Mais, mais, mais, j'ai adoré :
La simplicité efficace du premier paragraphe.
"tant de rides pour tant de travail"
"les piécettes au fond de sa poche"
ainsi que le cinquième paragraphe "volettent...".

Une belle poésie dans l'ensemble que j'aurai voulu plus peaufinée dans ces vers pour mieux servir la scène par ailleurs très bien présentée.

Et puis l'émotion (l'essentiel) a été au rendez-vous.

Merci pour le partage.

   poldutor   
3/1/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Hersen
je commente avec un peu de retard votre poème qui n'était pas dans ma liste de lecture...
En très peu de vers vous avez exprimé tout le désarroi de cette vieille femme misérable qui bien que vivant en Europe n'a sans doute pas de pension ou si faible qu'elle est obligée de travailler malgré son âge.
On a presque envie de lui acheter tout son panier pour les quelques euros qu'il coûterait.

De beaux vers simples : "couleur d'un trésor sans valeur" et "tant de rides pour tant de travail" et aussi "ses vêtements
noirs comme un passé usé"

Merci pour ce moment de commisération.
Cordialement.
poldutor

   emilia   
3/1/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Cette aïeule assise sur le « muret de pierres sèches » m’évoque aussitôt une grand-mère catalane qui, elle aussi, proposait ses amandes et ses pêches pendant que son mari travaillait à la vigne…, bien que le mot « la vieille » tout nu et dénué de tendresse dans cette première strophe me paraît un peu rude pour parler d’une aïeule ; pour le paysage dépeint, la couleur bleue du ciel associée à celle de l’orange rappelle le célèbre vers d’Éluard : « la terre est bleue comme une orange », (j’ai découvert grâce à vous le lien étroit entre ce fruit et le Portugal via la Chine…) mais , contrairement à l’évocation d’une félicité (les joies d’un rayonnement solaire), ici, il ne s’agit pas d’un fruit riche, symbole de fête, mais d’un fruit dont les récoltes sont « dépréciées », car bradées… Cette réalité économique sensibilise ainsi le lecteur à une fin de vie difficile pour cette femme âgée au visage ridé par le labeur…
Malgré une construction syntaxique un peu bousculée à la fin, j’ai bien aimé les couleurs de ce tableau qui, avec le bleu et l’orange, recentrent les différentes émotions suggérées dans ce portrait retraçant l’âme d’un pays à travers le noir du vêtement et le rose et blanc des fleurs d’amandier dont l’éclosion est d’ailleurs un spectacle magnifique et qui apporte une note d’espoir, comme une promesse aussi de futures récoltes…

   Raoul   
5/1/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Ça commence comme du Pagnol, et puis ça s'envole ailleurs, c'est un portrait poème qui m'a fait penser aux rares toiles de Van Gogh représentant d'humbles modèles d'occasion, garçon de ferme ou facteur, serveuse d'auberge... Il y a une infinie bonté, ou une candeur -pas si candide... le "déprécié" est bien là - dans ces lignes au ton mesuré. On entend presque la petite voix dire, presque mendier. De la colère à peine dite aussi, ce filet de voix porte... et touche.
Un beau texte qui sait s'attarder sur ce(ux) qu'on remarque pas souvent.
Merci pour cette lecture.

   GinetteFlora   
8/5/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est un tableau qui est mis en valeur par un jeu d’oppositions:
la nature ensoleillée, la flore , les ombres douces et les couleurs vives qui contrastent avec le dépouillement de la vieille femme usée , ridée qui s'accroche à la vie :"murmure hésitant" ...."espoir insensé"
De ces contrastes naît un sentiment inhabituel : j'ai l’impression de prendre conscience de cette personne humaine assise au bord de la vie .
Un sentiment qui m'invite à relire la poésie comme si d'autres mots en pouvaient restituer la fragilité.


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