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Poésie libre
hersen : Homérique
 Publié le 28/03/20  -  16 commentaires  -  540 caractères  -  296 lectures    Autres textes du même auteur


Homérique



dès que
fille du matin
l'aurore aux doigts de rose
illumine
les soies d'un jour fragile
posées en voile
sur les rochers bleus
poussent les fleurs bien-aimées
qu'ont connues nos pères

la clarté d'un élan pousse le monde

dès que
fils du soir
le crépuscule aux doigts de feu
illumine
nos peaux assoiffées
blotties dans la fournaise
la parole éteinte
au ciel de la nuit
laisse parler les étoiles

la clarté de l'élan pousse le monde


 
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   papipoete   
28/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour hersen
" Como està ? " avant toute chose !
Je vois ici des vers libres où l'aurore et le crépuscule illuminent une page que la plume a su rendre vivante du matin, et endormir le soir quand l'on se tait, et que les étoiles se mettent à parler.
" la parole éteinte/au ciel de la nuit/laisse parler les étoiles " très joli !
NB l'auteur me dit parfois " ne raconte pas ! laisse faire la poésie ! " et ce poème est un exemple dont je pourrais m'inspirer, mais je ne sais pas faire...
un seul bémol, dont étaient coutumiers mes commentaires ; celui de la non-ponctuation qui me force à lire et relire ( avec plaisir ) pour bien placer ma voix.

   Stephane   
28/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour hersen,

Un poème très beau, très délicat, très haut en couleur.
J'ai aimé tout particulièrement ce "crépuscule aux doigts de feu" mais les images sont belles, du début à la fin, et tout n'est que plénitude.

Bravo et merci,

Stéphane

   Davide   
28/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour hersen,

Le titre impose, influence notre lecture du poème en nous laissant imaginer le ton de l'épopée, ou du moins, quelque coloration héroïque, une force palpable… Et c'est dans ces dispositions que j'ai lu ce petit "libre".

A la douceur aurorale, féminisée, de la première strophe, vient répondre le feu guerrier crépusculaire, ces deux moments de la journée paraissant se compléter l'un l'autre ; ils se ressemblent autant qu'ils s'opposent, à l'image du yin et du yang.

J'ai retrouvé la force d'évocation promise par le titre dans le beau vers isolé, répété (à un mot près, comme si le deuxième venait confirmer le premier) : "la clarté d'un élan pousse le monde"/"la clarté de l'élan pousse le monde". Lumière bienfaitrice, sinon essentielle, dans sa fragilité caressante ("doigts de rose", "jour fragile", "en voile") comme dans sa puissance ("doigts de feu, fournaise")…

Même la nuit, la lumière des étoiles continue de "pousser le monde", de le faire grandir et de le faire avancer.

J'ai été sous le charme de cette évocation, aussi légère que grandiose, révélant la beauté de l'immuable. C'est beau ! Merci hersen.

   Luz   
28/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour hersen,

J’aime beaucoup certains vers :
« l'aurore aux doigts de rose »
« poussent les fleurs bien-aimées
qu'ont connues nos pères »
« la parole éteinte
au ciel de la nuit
laisse parler les étoiles »
Je n’ai pas bien compris le sens précis du poème (fatigue), mais j’en ai ressenti toute la poésie et c’est tout ce qui compte.

Merci !

Luz

   Raoul   
28/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour,
Haaaaa.... "L'aurore aux doigts de roses", cette clef.
J'aime beaucoup ces vers libres assumés, dont la diction,, la scantion, est dictée par le retour à la ligne ; irrégulière, offrant un rythme (Homère étant diseur) bien à lui.
J'aime aussi le jeu, l'enjeu que les deux strophes en miroir - déformant -.
Et puis surtout, il y a dans ce court poème, des vers absolument magnifiques, ("Les soies d'un jour fragile", "Fille du matin / Fils du soir" ... ) qui sont et vont au delà du sens. Apesanteur.
Merci pour cette lecture.

   BlaseSaintLuc   
28/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
"Heureux qui, comme Ulysse, a fait un beau voyage"

Nous promenant de l'aube à l'aube, de doigts de rose en doigts de feu,

"Plus me plaît le séjour qu'ont bâti mes aïeux"

" Sur les rochers bleus,
poussent les fleurs bien-aimées
Qu'ont connues nos pères"

À l'heure où l'on va en changer (d'heure) cette promenade du jour, fait le plus grand bien au bonhomme que je suis, le poète souvent docteur soigne nos maux avec ses mots.

On as jamais si bien parlé de la journée qu'enfermés dans nos vies , avec le rêve insensé de revoir "la clarté de l'élan(qui) pousse le monde"

Oui, c'est de la poésie.

   Hiraeth   
29/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Voici un fort beau poème, faisant honneur au mystère qu'il décrit, à savoir le mystère du monde tout simplement (rien que ça !), que chantaient les grands poètes antiques avant le sacre de l'individualisme romantique et la déconstruction postmoderne.

A la fois étrange et simple, singulier et puissamment universel, ce texte est bel et bien (en partie du moins) homérique, à l'évidence d'abord dans son intertextualité explicite ("l'aurore aux doigts de rose"), mais aussi dans la fabrication d'un nouvel épithète de tradition homérique, "le crépuscule aux doigts de feu" ; et, plus généralement, dans son esprit d'étonnement et de louange devant la beauté du monde, magnifiquement rendue par ces vers finement ciselés témoignant d'une belle sensibilité, eux-mêmes chargés de mystère et de paradoxe. N'est-ce pas plutôt le matin qui est fils de l'aurore, vu qu'il arrive après ? Idem pour le crépuscule et le soir. Et de quoi ces peaux sont-elles assoiffées ? Quelle est cette fournaise qui semble apparaître à la tombée de la nuit ? Qui est le petit malin qui a repeint les rochers en bleu ?

Cet élan qui pousse le monde reste bien mystérieux, en témoigne l'article indéfini qui l'introduit pour la première fois ; mais il revêt en même temps et paradoxalement un caractère d'évidence et de clarté. J'aime beaucoup d'ailleurs le glissement à la fin vers l'article défini, qui ne signale pas la fin de notre ignorance face au mystère, mais son inclusion dans la sphère de notre expérience et son importance dans nos vies, lui qui nous dépasse infiniment ("la parole éteinte / au ciel de la nuit / laisse parler les étoiles"), faisant pousser "les fleurs bien aimées / qu'ont connues nos pères" : les générations passent, fidèles à leurs pères, les poètes passent, fidèles à leurs illustres pairs (il faudrait plus souvent leur rendre hommage, bravo hersen), mais s'il y a bien une chose qui perdure, c'est cet élan énigmatique et primordial.

"Rien ne passe après tout si ce n'est le passant", comme dit l'autre.

   Cristale   
29/3/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Que pourrai-je dire après le commentaire d'Hiraeth ?
Rien de plus, rien de moins, plutôt moins car mon inspiration est moins féconde que la sienne alors seulement te dire que lorsque je lis un tel poème, j'ose à peine toucher les touches de mon clavier de peur de déranger ces fils éthérés que sont tes vers.

"l'aurore aux doigts de rose
illumine
les soies d'un jour fragile"

J'aurais aimé être l'autrice de ces vers mais je suis heureuse que ce soit toi la magicienne de ces mots d'or fin.

Bon, j’arrête là car tu vas penser que ton poème me plaît...mais non...

Il ne me plaît pas, je l'adore !
... et je m'en remets une autre part :

"la parole éteinte
au ciel de la nuit
laisse parler les étoiles"

Bravo et merci hersen !

Cristale
pisk cé kom ça je r'tourne me confiner

   Mokhtar   
29/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
« Le monde naît, Homère chante. C'est l'oiseau de cette aurore » (V. Hugo). Seule cette phrase me permet d’imaginer un rapport entre ce joli poème et l’aède grec. A moins que ce soient ces formidables allées et venues du soir et du matin qui soient qualifiées « d‘homériques » J’attends les précisions de l’auteure avec intérêt.

C’est la jolie symétrie, sans forçage ni à peu près, entre les deux strophes qui donne à ce texte son élégance et son harmonie. (axée sur « fille de, fils de …»).
Mais aussi quelques belles expressions : « doigt de rose » pour la délicate aurore, et « doigt de feu » pour le crépuscule flamboyant.

Mais à qui appartient ce doigt ? Non, non, je rigole, pas de ça ici. « Allez, couché, M’sieur Michel Ange »

Les rochers « bleus », image poétique sans doute (comme les « mots bleus »). « Les fleurs de nos pères » (fleur bleue =romantisme désuet ?), ou plutôt idée des fleurs de saisons qui reviennent, comme reviennent aurores et crépuscules. Je n’y vois que du bleu.

Faut-il vraiment chercher des significations très précises dans ce joli poème ? Venant d’une auteure qui laisse souvent les portes ouvertes dans ses textes ?

Non. C’est beau. Point.

   Marite   
29/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un poème en vers libres tels que je les apprécie instinctivement. Non seulement l'essence même de la poésie y est présente mais l'apparente liberté dans la forme, avec les inégalités de longueur dans les vers, dissimule une réelle construction qui s'allie au souffle de la lecture.
La magie de l'aurore et du crépuscule accompagnant le mouvement de la vie du monde y est merveilleusement décrite.

   Donaldo75   
29/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour hersen,

La perception d’un texte restera probablement un mystère pour la science ; certains textes vont passer au-dessus du lecteur alors que d’autres vont interpeler ses neurones, déclencher une vague de sensations parfois contradictoires mais jamais neutres, allumer des petites lumières dans un cortex cérébral linéaire. En tout cas, c’est ce qui est arrivé dès ma première lecture ; je ne saurais pas l’expliquer dans le détail d’une analyse poussée et digne d’un bon vieux commentaire composé de nos années lycée mais ce poème recèle la magie que j’attends de la poésie, ces images exposées au lecteur sans lui imposer un cadre, juste pour la beauté du geste, l’esthétique des mots, le parfum du style.

« la clarté d'un élan pousse le monde »

Et si elle était là, l’explication ?

En tout cas, bravo.

   Vincente   
29/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ce poème "positivement" "homérique", que je lis comme une aventure irrépressible de la beauté, apprécie le fil d'un jour séculier en ce qu'il peut modestement avoir de joliesses simples et pures. J'aime beaucoup la douceur apaisée du regard, le plaisir d'adopter son "point de vue" est très porteur, l'on passe de beaux instants dans cette "clarté d'un élan (qui) pousse le monde" (là est bien cette irrépressibilité aperçue dans le titre), celle que la délicate poétesse a su discerner et afficher dans son écriture.

La reprise "bivalve" de ce vers charnière bornant les phases diurnes est intéressante.
J'ai beaucoup aimé l'idée d'une fratrie aux doigts complémentaires apportant le nécessaire à la vie du jour : ceux de la "rose" en symbole de fécondité et de beauté, et ceux du "feu" représentant l'énergie dans toutes ses déclinaisons, dont celle de l'esprit à la "parole (momentanément) éteinte / au ciel de la nuit / laisse parler les étoiles".
De même pour ce passage qui donne la perception de la pérennité essentielle, dans les trois dimensions : le minéral, le vivant végétal et celui animal où l'on peut se reconnaître…

" …sur les rochers bleus
poussent les fleurs bien-aimées
qu'ont connues nos pères
"

   STEPHANIE90   
29/3/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour hersen,

le pouvoir des rêves dans vos vers avec un masculin/féminin qui illumine le monde.
"la clarté d'un élan pousse le monde"
Pourvu que vus ayez raison !

Merci, mon amitié pour vous, Stéphanie

   assagui   
1/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour hersen,

j'achève la lecture de votre poème et, à l'aurore de mes pensées me vient juste ceci:

s'asseoir avant l'aube...
puis revenir au soir...
et garder pour un autre
l'espoir!

« l'émerveillement, ce premier pas vers le respect! »

bravo

   hersen   
2/4/2020

   Jocelyn   
2/4/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'adore ce texte, magnifique, concis et circonscrit. comme une ode à l'instant. le jour qui se lève et se couche cache dans son sein toute une magie que parfois, pressés par les tâches qui souvent nous débordent, nous ne savons même plus reconnaître. Il faut parfois un poème pour capturer l'instant... l'homérique est dans le quotidien à bien y repenser.
merci beaucoup !


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