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Poésie contemporaine
Kemo : Je n’étais qu’un enfant
 Publié le 25/09/22  -  16 commentaires  -  1472 caractères  -  285 lectures    Autres textes du même auteur

Nous n’étions pas plus grands qu’une église sans toit…


Je n’étais qu’un enfant



Je n’étais qu’un enfant quand j’étais déjà vieux
À compter les instants qui nous creusent un peu
Je n’étais que vêtu de regrets au présent
Des futurs inconnus que le temps nous reprend

Je n’étais qu’un enfant qu’on appelait monsieur
Quand j’étais déjà grand, quand j’étais amoureux
Je n’étais que le vent en dedans tes cheveux
Quand j’étais au levant du soleil de tes yeux

Je n’étais qu’un enfant quand tu glissais ta voix
Et des luges de mots, avalanche de toi
À l’endroit le plus chaud de mon cœur amoureux
Où naissait le printemps de nos rêves heureux

Je n’étais qu’un enfant, toi tu n’étais que toi
À tourner dans un monde qu’était mort avant nous
Nous n’étions pas plus grands qu’une église sans toit
Pas plus grands qu’une ronde de Paris à Moscou

Je n’étais qu’un enfant à l’école de tout
Quand les trous dans le cœur font saigner les genoux
Quand le rouge du sang est le même à ta joue
Quand les mortes couleurs ne dessinent que nous

Je n’étais qu’un enfant qui débutait sa vie
Et qui la finissait, c’est le même chemin
Je n’étais qu’un enfant qui aimait une fille
Ou qui la détestait, ça dépend du chagrin

Je n’étais qu’un enfant dans un monde trop grand
Ou bien est-ce trop petit, je ne sais plus vraiment
Aux étoiles du temps dans un ciel d’avant
Je t’écris l’infini qui prend fin maintenant


 
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   BeL13ver   
15/9/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Un excellent texte, émouvant, et bien écrit, merci !

L'auteur décrit un environnement qui semble être infini et dans le même si petit. Il se dévoile perdu dans ce monde d'adultes et d'enfants.

Le cœur du narrateur est partagé, tiraillé, noué dans un enchevêtrement de contraires, torturé par la confidence qu'il semble ne vouloir faire qu'à demi-mot, comme si ce n'était que chose inavouable ou pas vraiment compréhensible à ses yeux.

J'aime particulièrement le style percutant et détonnant.

   Donaldo75   
19/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J’ai bien aimé ce poème ; pour moi, il est musical, comme une chanson avec son refrain, sa manière de raconter à travers des souvenirs et des images jamais figées et toujours justes. A la lecture, la rime ne pèse pas et je trouve que la progression narrative amplifie le thème.

Merci pour le partage.

   Cyrill   
19/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
 "Et des luges de mots, avalanche de toi" : joli !
Le reste à l'avenant, qui respire une émotion pas tire-larme selon moi, juste ce qu’il faut de nostalgie qui m’anime à la lecture.
J'ai trouvé très subtil le rapport au temps évoqué par un vocabulaire insistant dès les premiers vers : " enfant, déjà vieux, instant, monsieur, présent, futur... etc " tout ça condensé en bien peu de vers. Et en fait ça continue de façon plus élaguée au long du poème.
Merci.

   Anonyme   
25/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Comme un enfant qui repousse les petits pois au bord de son assiette, je pourrais pignocher certains vers à la formule à mon avis un peu facile, comme
Quand j’étais au levant du soleil de tes yeux
un monde trop grand
Ou bien est-ce trop petit, je ne sais plus vraiment
Je pourrais aussi renâcler sur le ton d'amoureux geignard du narrateur, son
toi tu n’étais que toi
qui me paraît sonner comme un reproche injuste, mais ce serait bouder mon plaisir de lecture devant ces mots tout simples et intenses, aux images discrètement décalées. Par exemple,
Nous n’étions pas plus grands qu’une église sans toit
Pas plus grands qu’une ronde de Paris à Moscou
ou
Je n’étais qu’un enfant qu’on appelait monsieur
remuent en moi quelque chose d'indéfinissable, me font fugitivement sortir de ma peau. C'est ce que j'attends de la poésie.

   Eskisse   
25/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Kemo,

Un poème émouvant qui joue sur des antithèses dont le contraste crée souvent une méditation sur la vie ou étonne et force le lecteur à renouveler sa pensée.

Mes vers préférés :
"Je n’étais qu’un enfant quand tu glissais ta voix
Et des luges de mots, avalanche de toi"
où "glissais" appelle "luges" et avalanches"
et
"Je n’étais qu’un enfant à l’école de tout
Quand les trous dans le cœur font saigner les genoux"

D'autres vers m'ont moins séduite, mais l'ensemble est agréable et porte une réflexion sur le temps insérée avec légèreté.

   papipoete   
25/9/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
bonjour Kemo
Passionnément est le premier mot que je veux dire, pour avoir aimé chaque mot, toute ligne de votre plume !
Je n'étais qu'un enfant, tout au long de ma vie même quand mes cheveux devinrent gris, quand tu passais ta main sur ma peau, que je t'aimais à la folie, et que toi bien moins que moi, même plus du tout...
NB En voilà une plume qui se distingue, sans envolée de mots savants, ni jeux de tournures à s'emmêler les neurones ; simplement qu'à tout âge quand on aime, on se berce à défaut des bras de Maman, on se fait des idées ; et parfois " les trous dans le coeur font saigner les genoux... "
Je suis tout ému de vous lire cher poète..
La 3e strophe est ma préférée ainsi que le dernier vers...

   Provencao   
25/9/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Kemo,


J'ai beaucoup aimé cette contemplation, ce recueillement en vos vers, où l'idée de vie de cet enfant est fortement liée à cette spontanéité qui débutait sa vie.

J'aime cette quintessence de vérité, qui atteint au fond de nous-mêmes et trouble notre être même...

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Quistero   
25/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J'ai trouvé globalement un 'flow' significatif dans votre poème, quelque chose qui imprègne et insuffle. Merci.

   Lotier   
25/9/2022
Sous une apparence répétitive, un réel travail sur le style (le vent/levant, des luges de mots), la prosodie (rimes fréquentes à l'hémistiche).
Mais ce travail est assez décousu, d'autant que la rythmique est parfois mise à mal (« Pas plus grands qu’une ronde de Paris à Moscou ») ce qui donne l'impression d'entrer dans un magasin d'antiquités, où tout est un peu mélangé, incongru (« Nous n’étions pas plus grands qu’une église sans toit »).
Ce n'est pas une sensation désagréable, d'ailleurs, j'adore fouiner chez les antiquaires ou les bouquinistes pas trop ordonnés…
Pour finir, le sentiment qui domine est un soliloque un peu bavard, litanique, à la recherche du temps perdu…

   Myo   
25/9/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Beaucoup d'émotion dans ce poème.
Nous sommes tous des enfants devant le mystère du meilleur et du pire de l'amour.
Et même les expériences passées, les années n'y font pas grand chose, chaque nouvelle rencontre nous fait retourner au point de départ, avec la même peur de l'inconnu et l'envie qui va avec, comme un enfant.

J'aime beaucoup, beaucoup le 1er et le 5e quatrain mais c'est juste pour en marquer certains particulièrement.

"Je t'écris l'infini qui prend fin maintenant"

Pfff.... c'est le coup de grâce là ...

MERCI!

Myo

   inconnu1   
25/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour

Joli poème qui aurait. Peut être été plus a sa place dans chanson et slam vu les quelques libertés prises avec la grammaire française. De belles images décrites dans d'autres commentaires

Bien à vous

   GiL   
25/9/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément ↓
Mais c’est du rap !
L’anaphore « Je n’étais qu’un enfant » lance à chaque strophe le rythme 6/6, martelé tout au long du poème… Pas étonnant, ce rythme 6/6, car les vers sont des hexasyllabes déguisés en alexandrins : tous les premiers hémistiches riment ensemble. Ils présentent tous un rythme 3/3 ; la plupart des deuxièmes hémistiches sont également rythmés 3/3 (sauf le v13 : « toi tu n’étais que toi » et le v21 : « qui débutait sa vie », rythmés 4/2) : c’est à coup sûr ce qui me donne cette impression de rap.
Sur le fond j’ai été conquis par les nombreuses images, parfois un peu faciles, souvent inattendues, toujours intenses et par les jeux de mots, ou plutôt par le fait que l’auteur ait su jouer avec les mots (toujours le rap)… J’ai été également conquis par toutes les références au temps, omniprésent, qui contribuent, pour moi, à l’unité du poème. Enfin, je trouve que le thème bateau du premier grand amour malheureux est traité d’une façon peu commune, sans sensiblerie : au pas de charge (j’ai eu l’impression de dévaler une pente, tiré par le narrateur) et dans le même temps avec beaucoup de tact…

Passons aux quelques petits défauts repérés par l’amateur de poésie classique que je suis :
V7 : « le vent en dedans tes cheveux ». Non, ça sent le vite-fait, il y a au moins une dizaine d’alternatives pour éviter ce solécisme.
V14 : « un monde qu’était mort avant nous ». Là, c’est une apocope pas jojo, et ça m’accroche le neurone grammatical au passage…
V26 : « Ou bien est-ce trop petit ». Sept syllabes, sauf si, justement, on fait l’apocope « est-c’ trop » ! (ou si on remplace « bien » par « alors », par exemple).
V27 : « dans un ciel d’avant ». Cinq syllabes car « ciel » ne fait qu’une syllabe (il suffirait, par exemple, de remplacer « dans » par « avec »).
Ces quelques défauts de finition sont probablement la contrepartie de l’urgence dans laquelle semble être né ce poème. Mais, à mon avis, l’une (l’urgence) n’empêche pas l’autre (la finition)…
Mais c’ que j’en dis...^^ De toute façon, récité – ou mieux, chanté – façon rap, on n’y verra que du feu !

À bientôt, j’espère,
GiL

   Myndie   
26/9/2022
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonjour Kemo,

d'abord ceci : le poème dans son ensemble est mis en valeur par un rythme, une fluidité toute musicale qui en rend la lecture très agréable et prenante. Il aurait pu être affadi par la banalité du thème traité ; il en est sauvé par la corrélation intime avec le temps que vous développez tout au long, avec une insistance marquée par le premier vers de chaque strophe.

J'ai aussi beaucoup apprécié les tournures poétiques qui l'émaillent et l'enrichissent :
«  Des futurs inconnus que le temps nous reprend »
« Quand les trous dans le cœur font saigner les genoux
Quand le rouge du sang est le même à ta joue
Quand les mortes couleurs ne dessinent que nous »
« Je t’écris l’infini qui prend fin maintenant"

J'ai malheureusement regretté que certains agencements des vers viennent déranger l'harmonie du poème :
«  Je n’étais que le vent en dedans tes cheveux »
«  À tourner dans un monde qu’était mort avant nous »
«  Ou bien est-ce trop petit, je ne sais plus vraiment 
Aux étoiles du temps dans un ciel d’avant »
Enfin, je ne suis pas plus fan de ce jeu de mots :  « Et des luges de toi ».

Ce ne sont que petites maladresses mais elles donnent l'impression que le poème n'a pas été assez longuement mûri et je ne doute pas un seul instant qu'elles pourront être facilement corrigées car vous avez, on le sent bien, une belle aisance dans l'écriture, en trois mots, une jolie plume.

Myndie

   Anonyme   
27/9/2022
Bonjour,

J’ai relevé quelques formulations grammaticales acrobatiques mais en fait ça ne gêne pas trop la lecture. Dans l’ensemble je trouve le poème réussi dans le style et j’aime bien cette formulation que je trouve assez juste : « Je n’étais qu’un enfant qui aimait une fille ou qui la détestait, ça dépend du chagrin. »

Bravo et merci pour la lecture gratuite ainsi que le temps que vous avez passé dessus.

Anna

   Anonyme   
28/9/2022
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Bonjour Kemo,

je ne suis pas souvent muette devant une oeuvre.
Dont acte.

Je n'arrive pas convenablement à exprimer ce que je ressens en lecture, mais ça touche à l'universalité du propos... la force des derniers vers,... j'en sais rien, mais ça m'a beaucoup plu, merci.

   assagui   
8/10/2022
 a aimé ce texte 
Passionnément
Il est des poèmes qui vous emportent dès le premier vers.
Il est des plumes qui savent s'y prendre,
à vous choper l'âme toute entière
pour l'inviter à la lumière.
Même s'il est perfectible, j'aime ce souffle.
Bravo


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