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Poésie néo-classique
Lagomys : Laissé-pour-compte
 Publié le 04/02/12  -  15 commentaires  -  1487 caractères  -  233 lectures    Autres textes du même auteur

Il m'a abordé hier… enfin bref, la misère ordinaire quoi… rien de plus… rien de nouveau… de toute façon, c'est sûr, ça ne m'arrivera jamais à moi…
Si des fois vous le croisez un jour, donnez-moi de ses nouvelles…


Laissé-pour-compte



T'as pas un' thun' ? C'est pour becter…
T'as l'air d'penser qu'j'suis un poch'tron !
Un peu d'bonheur à s'humecter :
Pour moi cocagn' c'est mon litron.

Alors, j'divagu' de banc en banc
À la recherch' d'un port peinard,
Je rêv' de voile et de haubans
Dans le ciel gris de mon pinard.

J'ai beau tituber sur la lune,
Tanguer vers les constellations,
Ça sera bien la foss' commune
Pour moi la der destination !



T'as pas un' thun' ? Toi qui t'savonnes
De jus de rose et de vanille.
Moi, la misère ell' m'amidonne
Et m'gratt' la mort sous mes guenilles.

J'étais comme toi y a quèqu's années,
J'faisais partie d'l'« humanité »,
Puis c'est la dèch' qui m'a vanné,
Qui a squatté ma dignité.

J'suis qu'un dommag' collatéral,
La vie des gens sera plus belle…
Du monde en surcharg' pondérale
Je ne partag' que les poubelles.



T'as pas un' turn' ? C'est pour pieuter,
Toi qu'es au chaud dans ton coton,
Un bout d'sal' drap à me jeter :
C'est pas l'Carlton sous mon carton.

Des fois on pionc' dans le métro,
C'est plus facil' pour nous parquer,
Une « virée » en d'sous d'zéro,
Pour moi la ram' c'est sur le quai.

Sinon ben j'crèch' sous l'cul des cieux,
Là dans la rue, ton décrottoir,
Te faudra just' fermer les yeux
Sur ta hont' raid' sur le trottoir !


 
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   Arielle   
18/1/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Comme il est dit dans la note qui précède "la misère ordinaire ... rien de plus ... rien de nouveau" mais les piqûres de rappel ne font jamais de mal surtout quand elles sont, comme ici, données avec justesse, sans faux attendrissements, avec une pointe d'humour féroce :
"J’suis qu’un dommag' collatéral,
...
Du monde en surcharg' pondérale
Je ne partag' que les poubelles."

"C’est pas l’Carlton sous mon carton."

"Sinon ben j’crèch' sous l’cul des cieux"

Je verrais bien la chose sous forme de chanson

   Charivari   
4/2/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Bonjour. Je suis assez mitigé.

Pour moi, ça pourrait faire une chanson, le texte en réunit toutes les caractéristiques : progression avec variation sur les mêmes phrases (T'as pas une thune - puis un'turne, par exemple), narrateur "acteur" qui laisse le choix d'une vraie interprétation...

Je trouve le texte bien écrit, et j'aime toujours quand la poésie/chanson nous évoque une réalité dérangeante....

J'ai aimé certaines images -> "c'est pas l'Carlton sous mon carton" / "tanguer sous les constellations" ; et moins d'autres comme "surcharg' pondérale" (ce terme choque un peu avec le reste)

Mais le reproche majeur est celui-ci : je pense que ce clochard est vraiment beaucoup trop stéréotypé, dans sa manière de parler, de penser. Du coup, ça discrédite le thème, je trouve.

   Lunar-K   
25/1/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Bonjour,

Je ne suis pas vraiment convaincu par ce texte même si je salue l'audace dans l'emploi du langage, dans cette volonté d'écrire un poème en utilisant le "parler populaire". Pourquoi pas, d'autant que le cadre s'y prête évidement très bien. Cependant, je reste assez perplexe quant à la valeur poétique de ce texte... Pour tout dire, j'ai du mal à ne pas y voir une chanson dans la mesure où, même s'il n'y a pas véritablement de refrain, les trois "parties" démarrent toutes sur un vers semblable et semblent ainsi "relancer" un couplet, comme s'il y avait une espèce de reprise musicale à ce moment.

Sinon, sur le fond, je trouve ça globalement bien fichu. Certains aspects de cette présentation du clochard par lui-même sont plutôt bien trouvés et donnent à réfléchir. Je pense notamment au tout dernier vers avec cette assimilation entre le statut de clochard et la "honte" (de l'humanité je suppose). Il y a quelque chose à creuser de ce côté-là, je crois, qui me rappelle un peu un ouvrage de Patrick Declerck dans lequel il affirme que les clochards sont en quelque sorte "nécessaires" à la société en tant que "garde-fou" ou épouvantail pour les membres de cette même société, en tant que modèle de l'exemple à ne pas suivre (conception révoltante, bien sûr, dans ses implications diverses notamment).

Concernant le forme à présent, il y a également de bonnes choses, des images intéressantes qui permettent de faire passer quelques clichés sans trop de mal (mais pas toujours, hélas). J'ai tout particulièrement bien aimé l'association du ciel avec l'ivresse dans la première partie et avec l'analité dans la dernière... Associations qui restent fort simples mais, selon moi, plutôt efficaces. De même, j'ai bien aimé ce "C'est pas l'Carlton sous mon carton". A nouveau, ça ne paye peut-être pas de mine mais je trouve le jeu de mot assez réussi.

Par contre, dans votre volonté de mêler langage populaire et poésie, je trouve que vous vous êtes un peu planté à certains endroits. Ainsi se trouve-t-il quelquefois certains contrastes fort marqués entre langue populaire d'une part et langue poétique ou plus soutenue d'autre part. Par exemple : "moi la misère ell'm'amidonne" ou encore "Du monde en surcharg' pondérale"... Ces deux expressions me semblent trancher avec le naturel du texte, c'est dommage...

Bref, un texte pas mauvais du tout. Davantage une chanson qu'un poème, selon moi, mais bon... ce n'est pas non plus très important. Je regrette néanmoins certains clichés (tout le passage sur la perte de l'humanité, notamment) ainsi que certaines formulations un peu trop décalées par rapport au contexte d'ensemble.

   TheDreamer   
4/2/2012
 a aimé ce texte 
Bien
Premier constat relevé par deux autres commentateurs : il est vrai que la progression du texte fait plus penser à une chanson qu'à un poème.

L'écriture est intéressante, j'en aime le ton cynique et "titubant" (peut-être un effet de style voulu) constamment entre une tristesse contenue de l'homme de la rue et une certaine vindicte vis à vis de la société qui l'a rejeté et qu'il rejette, tout en la mettant devant le fait accompli : je ne suis pas si différent de toi : "au bout du quai c'est la mort qui nous attend chacun".

   Anonyme   
4/2/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
J'ai bien aimé ce texte dont le champ lexical est à la hauteur du trottoir. Il m'a fait penser étrangement à une chanson de léo Ferré( celui des années 50-60). Merci pour cette lecture.

   garedunord   
4/2/2012
 a aimé ce texte 
Un peu ↓
C'est bien fait, il y a de bonnes trouvailles (les poubelles et la surcharge pondérale par exemple), mais je n'apprécie pas le traitement du sujet : trop de légèreté m'empêche de rencontrer l'humanité du personnage qui reste un stéréotype de carte postale. Pourquoi pas après tout... mais je n'ai pas accroché.

   funambule   
4/2/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
On pense aussitôt chanson! Les élisions, plus encore que l'emploi du langage adapté donnent un rythme à l’ensemble qui le tire vers la musicalité. Toujours est-il, que chanson ou poème, ce texte est, à l'oral, à interpréter quel que soit son mode.

Après nous sommes bien évidemment dans une brochette de clichés qui cherchent à "identifier" et y parviennent à merveille; c'était à mon sens nécessaire. Ce que j'aime est justement ces adjonctions créatives de l'auteur qui s'intègrent parfaitement et prolongent le langage du personnage de façon tout à fait crédible.

Force est aussi de constater une certaine richesse dans les rimes dont ne s'encombrent pas toujours les auteurs de chansons...

Du coup, je ne sais trop où ni comment situer ce texte... tout en m'en foutant assez puisque je pense que son objectif est atteint et que j'aime le résultat et l'angle.

   brabant   
4/2/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Lagomys,


Bois du pinot, vot' mec ? Peut s'inviter chez moi...


J'aime bien :
"Moi, la misère ell' m'amidonne"

Pareil pour :
"Pour moi la ram' c'est sur le quai."

De même pour :
"... j' crèche sous l' cul des cieux,"

Voilà un poème qui coule tout seul, naturellement, comme une déchéance qui arrive peut-être plus vite à certains qu'à d'autres, pour ceux que j'ai connus en tout cas... mais qui est aussi, et dans la plupart des cas, un "dommage collatéral", j'en conviens avec vous.


Le dernier vers m'a semblé obscur dans un premier temps, abrupt à la relecture :
"Sur ta hont' raid' sur le trottoir !"
Ma honte ce n'est pas le gars ivre-mort qui cuve sur le trottoir mais son cadavre que j'ai sur la conscience.

Eh ben dites-donc !
Dur ! Dur !

Pouvait pourtant v'nir boire mon pinot le mec, même le blanc !

Et pour pas qu'i fass' d'idées, moi j'aurais bu le noir...

lol

   Raoul   
5/2/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Voilà une goualante de la misère des rues et aux mots bouffés très bien menée. Forte.
Le seul passage qui me pose question et problème, c'est "J'ai beau tituber sur la lune, / Tanguer vers les constellations," qui renvoie aux légendes un peu trop faciles à mon goût du clochard céleste, illuminé, poète… Là, je trouve qu'on se perd un peu dans des imageries d'Épinal (même chose pour le choix du mot "cieux"). Sinon, c'est percutant, juste et bien dans le fois.
Merci pour cette lecture.

   Miguel   
6/2/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Moi j'aime bien ce texte ; stéréotypé, le clochard ? On ne l'imagine que mieux, conforme à l'idée qu'on se fait de lui. Poème ou chanson? Mais c'est pareil, combien de poèmes sont devenus chansons simplement parce que quelqu'un les a chantés ? Quelle chanson de Brassens, récitée, ne devient pas poème ? Et puis ce texte me rappelle Jehan Rictus, ce poète des gueux bien oublié aujourd'hui. J'y retrouve la même détresse avec un talent semblable. Et dire qu'il écrivait voilà plus de cent ans, et que de nos jours les mêmes choses ont encore besoin d'êtres dites ...

   Lagomys   
15/2/2012

   jeanmarcel   
15/2/2012
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Pour moi tout est contenu dans la deuxième strophe:
"Alors, j'divagu' de banc en banc
À la recherch' d'un port peinard,
Je rêv' de voile et de haubans
Dans le ciel gris de mon pinard."
Des vers bouleversants qui résument le désarroi d'un homme, sa solitude, ses rêves et son addiction. Tout est dit et bien dit. Le style interpelle c'est vrai, mais donne sa force à ce poème noir, dérangeant comme cette misère affichée sous nos yeux et notre conscience.

   Anonyme   
19/2/2012
 a aimé ce texte 
Pas ↑
On est dans l'idéalisation et, circonstance aggravante, tous les poncifs du genre sont venus à la rescousse.

Le bon vieux clodo de Paris avec sa gouaille et son kil de rouge, il me semble qu'on pouvait trouver plus original et novateur pour aborder le sujet.

Et puis les élisions finales à tire-larigot c'est daté, mon cher, très daté... et pas d'une grande utilité !

   leni   
29/3/2012
 a aimé ce texte 
Beaucoup
ce texte m'a pris aux tripes des images sans pareilles Je ne peux les citer toutes....dans le ciel gris de mon pinard....dommage collatéral.. sous l'cul des cieux Et tout est à l'avenant C'est du RICTUS CONTEMPORAIN superbement réssi

   Anonyme   
23/2/2018
 a aimé ce texte 
Vraiment pas ↑
Comme tous les textes de ce genre, il est bien trop stéréotypé ; il en va de même pour la formulation. Vous n'avez pas réussi à m'émouvoir, tant s'en faut.

Tous les SDF ne sont pas des "poch'tron", ils ne tombent pas non plus dans le manque d'images de soi, bien au contraire. Ils font tout pour lutter et garder la tête haute. Ils veulent rester coûte que coûte à la surface, bon gré mal gré. Bien sûr que certains se perdent dans cette misère. Mais bon sang, laissez-leurs, leur dignité, cessez de vous gargariser avec la misère des autres.

Tous ces textes larmoyants, ne leurs apportent vraiment rien. Plutôt que ce type d'écrits sans intérêt, rendez-vous utile en leur offrant votre attention véritable et sincère, sollicitude qui fait défaut dans ce poème.


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