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Poésie contemporaine
LenineBosquet : Je me souviens...
 Publié le 05/02/20  -  10 commentaires  -  779 caractères  -  244 lectures    Autres textes du même auteur

L'enfance... par le menu !


Je me souviens...



Entrée

Tous avec une gueule
À pas vouloir y être
Et ça puait le veule
L’enflure et son paraître
Et ça suait le neutre
Le pleutre à sa fenêtre

Crête de coq à la crème

Un bout de gras rose et charnu,
Dans du gras blanc,
Déflore mon palais d’enfant ;
Tout est à nu.

Trou normand

Le glauque oncle de mamie
De Granville en Normandie
Dans la gangue familiale
Alors tiens ta langue à table
Et sous la table alangui
Entrebâiller la braguette

Poulet en gelée

Aspics tremblotants,
Figés, transparents,
Moelle de porc et lambeaux de volaille.

Dessert

Non-lieu ou pet-de-nonne


 
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   Corto   
28/1/2020
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
Evidemment un repas de famille qu'on est content de ne pas connaître.
L'entrée est soignée "Et ça puait le veule L’enflure et son paraître". L'image est parlante mais bon ! à ne pas déguster...

Pour la crête de coq je n'y tiens pas, non merci.
Le "Trou normand" est plutôt du style à interdire aux enfants.

Allez les enfants vous pouvez quitter la table et aller jouer sur la plage. Ce sera plus sain pour tout le monde...

J'aurais bien dégusté une tarte Tatin...

   Vincente   
5/2/2020
 a aimé ce texte 
Bien ↑
La terrible enfance est ici racontée de façon si hirsute que l'on croit à une bonne blague de fêtard aviné. Le problème se révèle à l'encre peu sympathique d'un menu au goût déguelasse, et pourtant tout semble vrai. L'enfant narrateur retrace ces odeurs qui "suaient le neutre / le pleutre à sa fenêtre", le viol de son "palais d'enfant" par ce "bout de gras rose et charnu", et ces parties inoubliables d'aberrations sous ces injonctions "Alors tiens ta langue à table / et sous la table…".

Terrible évocation que l'on n'imaginera pas littérale et pourtant d'un réalisme si surréaliste qu'il en donne la nausée. L'auteur entendait bien nous dérouter, sa poésie iconoclaste a bien tous les moyens de faire entendre la voix des enfants moins que rien.
Poésie engagée, poème dérangeant et nécessaire, dans un adroit dérèglement de la pensée à poétiser. À saluer.

   rosebud   
5/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Famille je vous hais, n’est-ce pas ? Et l’on sent une vieille rancœur tenace et qui ne s’éteint pas.
Ce que j’aime, c’est qu’on peut tout imaginer. Le plus dégueulasse et le plus inexprimable .Il n’y a pas de limite et il n’y aura pas plus d’explication, mais je n’aurais pas voulu connaître le tonton de Granville.
Et pour que le repas de famille soit en harmonie avec cette belle famille, rien que des plats roboratifs qui tiennent au ventre et dégoûtent les enfants flairant le poison des adultes. Ne manque que la tête de veau !
Bravo pour cette méchanceté toute crue.

   STEPHANIE90   
5/2/2020
 a aimé ce texte 
Passionnément
Bonjour Lenine,

une poésie avec de l'humour noir. Un dîner de famille dont se passerait aisément cet enfant.
Et moi de-même.

L'ensemble aurait pu s'appeler "un dîner de cons", il y a ici au menu de quoi écœuré de la nourriture n'importe quel bon vivant.

Je vous applaudie pour l'audace et la bonne tenue d'une extrémité à l'autre de cette tablée appétences malsaines. Le vers final n'est point appétissant après la succession des plats précédents et il est fort bien trouvé pour son double sens.

Bravo à vous,

Stéphanie

   Raoul   
5/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour,
C'est un superbe texte, presque une chanson, une goualante même : j'aime beaucoup, c'est très expressionniste, très fauve (avec une sorte de mou, couperosé, flasque et gras qui lie le tout, comme une sauce - burp, bon appétit !).
J'ai pensé à l'enseigne de Délicatessen où ça sent la morue jusqu'au cœur des frites !
Une famille tuyau de poêle où l'on "ne guérit de son enfance".
Ça grince, ça poisse et ça claudique de partout mais ça tient, et bien, debout ; tout est juste.
C'est un genre de texte indicible que seule la poésie permet. Bravo. Merci à son auteur.

   hersen   
5/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
l'expression de l'auteur fait tout le boulot : pas de place ici pour de la sensiblerie ou compassion; l'auteur ne laisse place ni à la moquerie, ni aux bons sentiments, c'est du pur toile cirée de cuisine avec son glacis.

c'est un vrai travail de poésie, une façon d'écrire sans concession.

C'était comme ça et pas autrement.
Quoiqu'on en pense.

merci pour cette lecture !

   plumedeplomb   
5/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Mon dieu, j'espère pour vous que c'était de la fiction. Le fond est immonde et la forme splendide. vous réussissez à retransmettre le dégoût, l'horreur, avec une dose de candeur en cachant la pédophilie à travers l'image du repas. Vous nous faite deviner l’innommable : Vous réussissez brillamment à mêler l'enfant et l'adulte.
Le poème à une mélodie propre, et le rythme est percutant. La chute, où l'on apprend l'impunité qui est caché dans le dessert : brutale et sèche.
Bravo

   plumette   
5/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Magnifique première strophe qui plante le décor: autour de la table, pas un pour rattraper l'autre!

Et puis dans ce menu insensé , ce sont vos mots, et notre imagination fait le reste

quant à la conclusion, dans l'ambiance actuelle des procès pour pédophilie, elle est savoureuse...si j'ose dire!

   Luz   
5/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Génial ce repas, on a vraiment l'impression d'y assister. Pas facile, le mélange de l'humour et de la poésie. Un peu lourd à digérer tout ça, heureusement qu'il y a le trou normand...
Merci.

Luz

   papipoete   
6/2/2020
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
bonjour LenineBosquet
on se souvient de ces repas de famille, où l'on s'ennuyait ferme ! normal, nous étions gamins face à des adultes... et ça causait gras, ça blaguait sans sel, on s'emmerdait quoi !
y'avait le fier, y'avait le pleutre, y'avait le neutre, et nous dont nul ne se souciait, si non pour nous dire de se taire...et sous d'autres toits, sous la table, sous couvert, s'ouvraient des braguettes...
NB votre poème ne déroge pas à votre habituelle plume, et chaque ligne parvient à choquer avec des " oh ! des ah ! "
la deuxième strophe annonce crûment la couleur, et l'on croit être à la table de Gabriel MATZNEFF , quand il était de bon ton " d'aimer " les petits-enfants !
Tout est subjectif dans ce poème atroce, mais fort bien écrit !


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