Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie contemporaine
LenineBosquet : Oh, la belle bleue !
 Publié le 10/05/17  -  13 commentaires  -  1494 caractères  -  206 lectures    Autres textes du même auteur

Ce que t'as l'air rogue ! C'est que du Grand-Guignol…
Gage que j'm'en cague si tu gardes c'te morgue.
C'est rien que d'la blague, du gag de branquignol,
Du croquignol que tu nous liras de tes gogues.


Oh, la belle bleue !



On joue au bab' au bar de la rue des Ardennes
Quand quatre malabars déboulent en dedans,
Distribuant coquards et déboîtant les dents
Des buveurs de Ricard déboursant leurs étrennes.

La bigorne s'aggrave et les lames bleuissent.
Bigre, pour me la tchave il me faudrait bondir,
Faire le coup, le brave ! Ah ! Je me sens verdir !
Moi, mon b'let, la marave au surin me hérisse.

Un baobab en pot – un bananier peut-être ? –
M'abrite alors un peu de la bagarre en cours.
Je mets ce bref repos à bigler du recours
Et borne que je peux gerber par la fenêtre.

Blanc comme un linge et, quoi ? comme un broc de faïence,
Titubant, de guingois, les broquilles à quai,
Les guibolles de bois, le battant au taquet,
Je m'esbigne, aux abois, à ramper de quinconce.

La baston bat son plein, les jobards se déchaînent :
On se brise les reins à coups de barre en fer !
Un ballet aérien de mobilier divers
Embellit en un rien l'emballement des haines.

Pour bibi, c'est fini. Sous ces feux d'artifices
Je me pâme et m'oublie, un bébé stade anal.
J'offre alors aux bandits comme bouquet final
Un geyser de sanies d'origine orifices.



__________________________
Bab' : Baby-foot.
Tchave (se la) : Partir, fuir.
B'let : Belet (Saint-Étienne) agneau, diminutif affectueux, copain.
Se prononce « b'let ».
Broquilles : Testicules.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   archibald   
25/4/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
J’ai un problème avec le dernier vers. Je trouve que le terme de sanies, mélange de sang et de pue, est un peu fort quand même, surtout sous la forme d’un geyser. Et puis “origine orifices”, sans doute choisi pour la parenté phonétique, relève d’une syntaxe qui m’apparaît curieuse.
Pour le reste, c’est un texte qui tabasse ! Le vocabulaire qui évoque Bruant ou Couté, les images qui me font penser à un noir et blanc des années vingt, et puis ce jeu sur les sonorités… Un style à la fois parlé et très écrit, comme si Renaud avait lu Mallarmé. Et drôle avec ça. J’aime beaucoup.

   Michel64   
2/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Quelle verve, même si je ne comprends pas tous les termes (bigorne et marave, m'ont envoyé dans le dico même si je me doutais bien qu'il s'agissait de bagarre) et que j'ai, comme tous le monde ou presque, horreur de la violence, j'ai beaucoup apprécié votre texte.

Bravo pour vos rimes aux hémistiches qui rajoutent encore à la musique.

Par contre je suis étonné, vu votre aisance, que vous n'ayez pu trouver une rime à faïence utilisant quinconce qui est approximatif.

Il y avait plein de possibilités il me semble.

Je m'esbigne, aux abois, singeant (ou cherchant, ou jouant) la transparence.
Je m'esbigne, aux abois, perdant toute élégance
Je m'esbigne, aux abois, adoptant la tangence
ou autres....

J'ai pas bien compris le titre (ou le bleu des coups?)

Merci pour ce partage

Michel

   papipoete   
10/5/2017
 a aimé ce texte 
Bien
bonjour LenineBosquet,
Ca bastonne au tour du baby, où les caïds font la loi ; sans moi qui ne sais plus où me mettre pour gerber tant je fais le poids ! Pour finir, je redeviens bébé, et ne retiens plus rien ...
NB une bagarre comme autrefois, où ça gueulait, ça saignait, ça gerbait sur le voisin qui n'avait rien demandé ! Mais on ne tuait pas comme aujourd'hui pour " un regard en croix ", une cigarette refusée ! On se cognait le samedi-soir ( pas moi ) au bal, du côté de la buvette et jurait revanche pour le samedi prochain ... mais on ne tuait pas !
Bel exercice d'argot à lire avec un décodeur, sauf pour le dernier quatrain qui parle de lui-même !

   Anonyme   
10/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Tiens ! Je connais les 'religieuses' mais pas les " broquilles". Je mémorise, hihi.
Une baston bien décrite dans un argot pur jus saupoudré d'un bel humour.
" Un baobab en pot – un bananier peut-être ? –"
" les broquilles à quai ".
" Un ballet aérien de mobilier divers
Embellit en un rien l'emballement des haines " une image très représentative du décor ambiant.

" Un geyser de sanies d'origine orifices. " Là, j'ai pas aimé. C'est ce qui m'autorise la petite flèche en bas...

   Anonyme   
10/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un poème surprenant si l'on part du principe que le langage utilisé est peu commun. De l'argot bien fourni, de l'humour à revendre, de la baston, merci.

   Absolue   
10/5/2017
Ce texte est trop "masculin" pour moi. Je ne trouve pas ces termes (que je ne comprends d'ailleurs pas) très poétiques. Je ne nie pas la recherche et l'originalité mais je n'accroche pas.

   Anonyme   
10/5/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Il s'agit visiblement d'une symphonie en B majeur : chaque vers en contient plusieurs, sauf le dernier vers... B comme baffe, baston... Peut-être trop systématique, cette avalanche de B ? Ou exercice oulipien ?

Sinon, poème plaisant, rempli de trouvailles et d'expressions originales.

Comme d'autres commentateurs, je n'aime pas trop le dernier vers, à la sonorité et au sens étranges...

   Arielle   
10/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Vraiment jubilatoire cette scène très cinématographique dans laquelle je verrais bien fuser quelques répliques d'Audiard :
" Il vaut mieux s'en aller la tête basse que les pieds devant "

N'y a-t-il pas eu, au cours de l'empoignade, une inversion entre les strophes 4 et 5 ?
Comme les autres, je regrette un peu la formulation du dernier vers

   Ioledane   
11/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
C'est clinquant, c'est sonore, ça gouaille, c'est truculent ! On s'y croirait dans cette baston, ça fuse de partout.

Au-delà du vocabulaire, de l'action décrite, du style vif et enlevé, il y a un vrai travail sur les sonorités : rien que le premier vers est jubilatoire, et le son "b", récurrent, semble incarner les coups. Saluons également le travail des rimes à la césure.
En parlant de rimes, dommage que "faïence" et "quinconce" ne riment pas.

J'ai bien aimé le "broc de faïence" pour traduire le blanc, effectivement ça fait plus mal qu'un linge et ça s'accorde mieux à la bagarre ! Le baobab / bananier m'a fait sourire aussi. Quant au "ballet aérien de mobilier divers", je trouve l'image excellente, comme un instantané de grâce au milieu du chaos ...

"Je me pâme" fait un rien précieux par rapport au reste. Le dernier quatrain, bien qu'amusant, m'a moins plu que les précédents dans sa fomulation, notamment avec le final "d'origine orifices". Remarquons tout de même l'humilité et l'honnêteté du narrateur, qui ne craint pas de s'avouer poltron avec tout ce que cela comporte d'effets secondaires ...

Bref, c'est un sacré morceau de lecture, c'est frais, ça réveille pour la journée :)

   Pouet   
11/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Slt,

Beaucoup aimé ce texte avec comme d'hab une gouaille sympatoche associée à des éléments plus précieux comme
par exemple "un broc de faïence" ou "Un ballet aérien de mobilier divers" et cela marche très bien. En plus, de supers jeux de sonorité.

J'ai un peu buté en revanche sur "bagarre" qui fait pas très argot, un peu faiblard, et qui du coup jure un peu.

Sinon un "bébé stade anal", je vois pas trop, c'est plutôt les "enfants" ou certains adultes qui "en restent" parfois au stade anal, j'ai donc trouvé ça un peu chelou. Ou alors "bébé" dans le sens imagé mais bon.

Voilà ce que j'ai pu relever, c'est à dire pas grand chose.

Très bonne lecture.

   LenineBosquet   
15/5/2017

   luciole   
16/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Ben je bée tout baba. La bafouille m'ébaubit ( Lapointe)
Sinon j'aurais écrit lE baston pour l'époque. J'ai aimé.

   Proseuse   
16/5/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonsoir LenineBosquet,

Bon, voilà, j' ai révisé un peu mon - argot- c' est toujours un peu surprenant en matière de poésie ( moins en chanson ! ) mais ça ne fait pas de mal de sortir de nos mots de petites plumes .. l' argot en lui-même est très imagé et il n' y a pas à dire vous maniez fort bien ce langage-image !
Bon, bien sûr, c' est un peu de la baston de mecs.. mais voilà, c' est comme ça !:-)
Merci de ce poème qui m' a bien plu de lire


Oniris Copyright © 2007-2023