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Poésie libre
Meaban : Un vent qui vient de Flandres
 Publié le 27/07/10  -  8 commentaires  -  766 caractères  -  194 lectures    Autres textes du même auteur

Je dessinais des chevalements, tombé dans Zola vers douze ans…

À lire lentement avec gravité jusqu'à Scarpe, ensuite plus enlevé jusqu'à la cadence finale grave...


Un vent qui vient de Flandres



Écrous de fer, roues à réa
Torons de câbles peignés de graisse
Planchers noircis dévorés d’huile
Fenêtres borgnes, carreaux brisés.

Les pas d’un vieux, marchant blessé
La course grise d’un ciel blasé

Montagnes de traverses, cercueils oubliés
Poteaux ballants, isolateurs

Au loin la Scarpe.

La marque des stériles sur le chant des blés mûrs
Le vol des alouettes parsemant le soleil

Un vent qui vient de Flandres.

Fumeux estaminets, les filles à la ducasse
Leurs pommettes saillantes, tes yeux de Polonaise
Ta saveur de Slave, le rire de tes dents.



Villas des directeurs
Les fosses invincibles…






 
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   marogne   
8/7/2010
 a aimé ce texte 
Un peu ↑
On voit les paysages évoqués par les mots, on se sent marcher sur ces routes, et on partage la joie de voir les alouettes. Mais il manque un petit quelque chose à la fin, quelque chose qui nous ferait frémir, qui justifierait cette entrée en matière. Ou il y a tentative, mais ....

Par contre j'ai bien aimé la suggestion de tempo - et en plus elle est pertinente!

   Lunastrelle   
19/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Yes, j'ai trouvé le rythme, et cette question de tempo est une très bonne idée! Cela donne une dimension supplémentaire à cette lecture on ne peut plus étrange, mais agréable comme tout...
J'ai vu un jeu sur les sons aussi, à plusieurs endroits, je relève:

"Ecrous de fer, roues à réa
Torons de câbles peignés de graisse"

"La course grise d’un ciel blasé"

"Fumeux estaminets, les filles à la ducasse
Leurs pommettes saillantes, tes yeux de Polonaise
Ta saveur de Slave, le rire de tes dents."

Je crois qu'ici je vais prendre le tout, et apprécier tranquillement, même en décantant la lecture reste instructive et intéressante...

   Raoul   
27/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Sensible au thème je reste un peu sur ma faim malgré tout.
Je ne sais trop pourquoi, à la lecture, je n'ai pas cessé de penser aux "Mangeurs de pommes de terre" de Van Gogh…
Je suis gêné par la structure quasiment sans verbe qui désincarne et blanchit le texte. Pour le coup, si l'intention était de nous donner à lire une tirade du Off d'Avignon (cf didascalies) c'est assez réussi, -perso, je ne suis pas fan-…
Le "funèbre" de la première partie ne me convainc guère. Ok pour la première strophe malgré ses trois "de" rapprochés.
"Les pas d'un vieux" accolés au "marchant" me parait malhabile, c'est encore appuyé par "la course" au vers suivant, pour moi ça fait beaucoup. En revanche je suis sensible à la qualité du vocabulaire, précis sans devenir jargon, et à la juxtaposition des descriptions très juste, où l'on passe du camaïeux aux contrastes avec beaucoup de force. Il s'en dégage une pesanteur des choses, une profondeur de ressenti (un certaine amertume aussi) assez rare.
La partie que je préfère est après la Scarpe, déjà, parce que la composition des vers y est moins répétitive. C'est plus libre. Autant dans la première partie je trouvais les effets appuyés autant ici ce n'est plus le cas, ça circule, on peut d'avantage entrer dans le texte et les "fumeux estaminets".
Les deux vers de conclusion remettent de la distance très efficacement en continuant la scansion extérieur/intérieur, paysage/humain qui irrigue l'ensemble. L'utilisation du mot "fosse" étant connoté, on retrouve de façon induite la profondeur lourde de la première partie. Joliment fait.
… Des choses fortes dans ce texte.

   tibullicarmina   
20/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Ce poème joue sur le rythme et sur des images brèves et fulgurantes dépourvues de verbes conjugués, ce qui donne un petit effet statique et assez étouffant au poème. J'aime beaucoup ce texte, issu moi-même d'une ancienne ville minière, familier des chevalements et des crassiers (des "terrils", comme disent ceux du nord). Et vraiment, je certifie que l'atmosphère de ces friches industrielles est plutôt bien rendue.
Bravo et merci à l'auteur.

   brabant   
27/7/2010
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Meaban,

Heureusement il y a la Scarpe...

Pourquoi: "de Flandres" et non pas "des Flandres", ou bien alors pourquoi ne pas avoir écrit: "de Flandre" ? :)


Je ne reconnais pas ma Flandre dans ton poème, ma Flandre, c'est le "Pays au Bois", le Houtland, dont on a hélas abattu tous les arbres, mais qui est resté le "Pays Vert". Ta Flandre, c'est celle des mineurs, on y parle le chtimi, elle est noire. Ma Flandre est du Nord, la tienne est du Pas-de-Calais. :)

Rivalité ! :))

Aire géographique, champ historique, peut-être... Mentalité, folklore, peut-être pas.
Encore que je m'y sois retrouvé, passée la Scarpe et
"... sur le champ des blés mûrs
Le vol des alouettes parsemant le soleil"
jusqu'au "rire de tes dents". Mythique, typique, fabuleux sujet de tableau pour les meilleurs artistes flamands.
L'afflux des Polonais et de leurs filles superbes et superbement courageuses ne s'est pas limité aux mines.


Trêve de nostalgie, j'ai admiré et savouré ton poème, bien structuré, sans faiblesses sémantiques, solide comme ce bassin, cette vaste plaine des Flandres qui t'appartient autant qu'à moi.

Je relève:
"Torons de câbles peignés de graisse
Planchers noircis dévorés...
Fenêtres borgnes...
...
Les pas d'un vieux, marchant blessé
La course grise d'un ciel blasé

... traverses, cercueils oubliés ((très très bon))
Poteaux ballants, isolateurs"
J'ai devant les yeux l'image des "gueules rouges", "des gueules noires", le contraste du noir... et du blanc des isolateurs, blanc de porcelaine comme le blanc des yeux des mineurs.

"La marque des stériles": il fallait oser ce jeu de mots dans une poésie. :)

Le final est percutant:
"Villa des directeurs
Les fosses invinbles..."
Impitoyable, sec et class, fulgurant comme du Clint Eastwood ! (tiens ! revoilà le Bois !) :D


Je suis en parfaite empathie avec ton poème, virevoltant comme des "yeux de Polonaise" à la ducasse.

Merci

   karminator   
27/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien
On voit très bien les inspirations Zolesques, c'est tout aussi noir et miséreux. Le vocabulaire aussi s'y réfère, j'ai bien aimé.

Pourtant, il manque de Zola cette lumière de l'humanité, cette petite note d'espoir, ce petit quelque chose, je ne sais pas.

J'ai bien aimé, surtout, l'avant-dernière strophe. (C'est peut-être même là que j'aurais dû y voir la lumière... mais non.)

   ANIMAL   
27/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un poème d'ambiance. à tout le moins. Il n'y a pas à dire, je visualise parfaitement chaque élément de ce décor austère, au milieu duquel la nature a pourtant gardé une place.

J'aime bien l'accouplement de ces deux vers, qui donne à l'humain et au ciel une communauté de lassitude :

"Les pas d’un vieux, marchant blessé
La course grise d’un ciel blasé"

La description de cet endroit me parle ; moins la dernière partie trop humaine dans ce paysage lunaire. Les deux vers de clôture ont moins d'envergure, je trouve.

Une lecture qui interpelle.

   framato   
30/7/2010
 a aimé ce texte 
Bien ↓
Une belle liste d'images, toutes bien éclairant "les Flandres" que je perçoit ici de France...

L'univers des mines et des gens qui y vivent se sent fort bien, mais j'ai été gêné dans ma lecture par une impression de liste... Quitte à faire un découpage, j'ai eu l'impression que le pousser au plus près de l'aspect liste aurait renforcé l'effet...
ex :

Écrous de fer
roues à réa
Torons de câbles
peignés de graisse
Planchers noircis
dévorés d’huile
Fenêtres borgnes
carreaux brisés

Je pense aussi que ce texte aurait gagné à se passer de la ponctuation en utilisant l'espace pour les respirations.

J'ai beaucoup aimé la marque des stériles (pour la marque des terrils ? note : les terrils sont loin d'être stériles, ils renferment des biotopes riches et particuliers).
Une lecture agréable cependant, merci Meaban


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