Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie classique
Ramana : Rodrigue, as-tu du cœur ?
 Publié le 23/09/25  -  10 commentaires  -  1276 caractères  -  111 lectures    Autres textes du même auteur


Rodrigue, as-tu du cœur ?



Prince, il est une ombre jolie
Dansant sur le maigre décor
Des murs de la ville pâlie
Que des rayons baignent encor.

Grand jamais ne te remémore
Son visage à l'aube des jours.
Il t'en coûterait, matamore,
Une blessure pour toujours.

Tu fis trembler les cimeterres
Des infidèles en renfort,
Les poursuivis dessus nos terres,
Oh ! Vaillance de ton effort.

Mais devant cette ombre légère
D'une femme au long voile noir,
Ta vertu paraît mensongère,
Fantôme sur le promenoir.

Prête ton oreille rebelle,
Écoute ce chant résolu :
De toutes je suis la plus belle,
Homme en quête de l'absolu.

Mais garde-toi de ce mystère,
Et quand bien même te morfonds,
N'approche pas mon ministère :
Il est ceint d'abîmes profonds.

Quand ma face enfin révélée
T'apparaîtra par le menu
Comme déesse échevelée,
Prince, le temps sera venu.

Je te livrerai mon empire
Avec une ardente chaleur,
Ce doux parfum que l'on respire
À l'abri des vents de malheur.

Car point ne suis cette acharnée,
Cette reine de tous les maux
Qu'on représente décharnée,
Tenant en sa main une faux.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Volontaire   
6/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour,

J'aime beaucoup ce poème qui reprends l'univers du Cid. L'ambiance hispanique sied fort à cette danse macabre, sans doute car s'y associent les images du dia de los muertos (pourtant de l'autre côté de l'Atlantique). Le poème est quelque part entre Les Noces funèbres de Tim Burton et Avignon de Johann Dionnet (charmante comédie romantique de cet été, où une actrice déclamait très bien le Cid dans un décor de rêve). Est-ce Halloween avant l'heure sur Oniris ? La première strophe a ma préférence. Je ne m'avance pas pour le respect des règles classiques.

Merci de ce partage :)

Bonne fin de journée

   BlaseSaintLuc   
6/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime bien
C'est un travail classique des plus... classique,
Pas d'envolées, rien de neuf, mais une maîtrise à la fois du thème et du style, c'est propre
Je voudrais bien être capable de produire la meme chose , meme si ça n'enflame pas les foules !

Jamais nous ne goûtons de parfaite allégresse :
Nos plus heureux succès sont mêlés de tristesse ;
Toujours quelques soucis en ces événements
Troublent la pureté de nos contentements.

   papipoete   
23/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
bonjour Ramana
" Prince, à moi deux mots ! "
Il est une femme, tout de noir vêtue qui rode dans les parages ; tu n'as peur de rien, et bien des impudents le surent à leurs dépens,
mais
garde-toi de l'approcher ! c'est Elle qui le moment venu, te conviera en son empire, mais c'en sera fini de ta gloire, de tes victoires, Elle sera ta Reine pour l'éternité.
NB comment parler de la Faucheuse, qui prêche, fourbit ses armes pour attirer dans sa toile, manants et seigneurs.
De cette ombre jolie, sous son voile noir, vouloir la séduire sera le piège fatal, le royaume de la Mort.
Certes, nous sommes à l'époque médiévale, celle des châteaux aux couloirs et alcôves mystérieuses ; mais je crois que même de notre temps, dans un palace aux suites et chambres royales, devant lequel Rolls et Mercédès stationnent, la Femme au long voile noir, guette depuis son observatoire...
la 4e strophe a ma préférence.
lorsque à la 5e strophe, lorsque la Dame dit " De toutes, je suis la plus belle..." ouvrant ce long monologue, ne fallut-il pas ouvrir des guillemets ?
je chipote aussi, quand il manque le pronom
/tu/te morfonds
car point /je/ne suis
Mais cela ne me choque aucunement, parmi ces octosyllabes impeccablement classiques.

   Provencao   
23/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Ramana

Merveilleux écrit .Merci pour ces vers qui nous font vibrer au rythme de la Classe à la Française.

Mon quatrain préféré :

"Mais devant cette ombre légère
D'une femme au long voile noir,
Ta vertu paraît mensongère,
Fantôme sur le promenoir."

Au plaisir de vous lire
Cordialement

   Boutet   
24/9/2025
Mis à part sa référence au Cid du père Corneille, je n'ai pas compris grand chose d'autres à ce que l'auteur
voulait nous dire. J'espère que l'auteur nous en dira + dans sa réponse aux commentaires.
Pas d'évaluation, trop d'incompréhensions de ma part.

   Cyrill   
24/9/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
Bonjour Ramana,
Le mètre allégé de 4 pieds, voilà une jolie variation qui remise les alexandrins de Corneille aux pavés scolaires.
Bien que Le Cid ne soit pas mon livre de chevet, j’apprécie ce poème qui semble transformer Chimène en Mort sans faux, plutôt tentatrice et prévenante…
Je ne sais trop, en fait, mais toujours est-il que la lecture est légère et envoûtante, musicale aussi avec son verbe suranné et ses ‘prétentions’ de « chant résolu ».
Duo plutôt que duel pour un Rodrigue consentant.
Merci pour le partage.

   Cristale   
25/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Bonjour Ramana,
Que voilà un joli style d'écriture ! Les vers portent haut les octosyllabes sur un ensemble aéré de quatrains.
La rime est belle, souvent riche. La façon d'évoquer, d'invoquer, un titre de noblesse au début du premier vers puis proche de la fin me rappelle la ballade et son envoi. Ici d'après ce que j'entre-entends du récit, nous sommes plutôt sur la complainte élégiaque.
36 vers de bonne tenue, bravo poète !

   Cristale   
25/9/2025
trouve l'écriture
très aboutie
et
aime bien
Bonjour Ramana,
Que voilà un joli style d'écriture ! Les vers portent haut les octosyllabes sur un ensemble aéré de quatrains.
La rime est belle, souvent riche. La façon d'évoquer, d'invoquer, un titre de noblesse au début du premier vers puis proche de la fin me rappelle la ballade et son envoi. Ici d'après ce que j'entre-entends du récit, nous sommes plutôt sur la complainte élégiaque.
36 vers de bonne tenue, bravo poète !

   Ramana   
27/9/2025

   Lapsus   
11/10/2025
trouve l'écriture
aboutie
et
aime beaucoup
De beaux vers bien ciselés qui servent un fond noir et romantique où prédomine une beauté fatale.
Même la Reconquista espagnole n'est rien face à l'appel pressant de celle qui est représentée avec une faux.
Si même la Mort vous fait les yeux de Chimène, cimeterre et cimetière n'ont jamais été aussi proches.


Oniris Copyright © 2007-2025