Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie classique
Robot : Les dentellières du Velay
 Publié le 31/03/21  -  17 commentaires  -  1058 caractères  -  199 lectures    Autres textes du même auteur

(Sonnet en octosyllabes)


Les dentellières du Velay



Femmes d’Arlanc tout en finesse
Brodent dentelles à façon,
Au point d’esprit ou d’Alençon
Sans accumuler la richesse.

À la chaise l’enfant en laisse
S’évaderait bien, polisson,
Mais en ces temps, fille ou garçon,
N’ont pas le droit à la paresse.

Au couvige, même à la nuit,
L’ouvrage longtemps se poursuit ;
Les yeux se brûlent aux chandelles.

Pour l’église ou pour le château,
Au labeur, aiguille et fuseau
Tissent des œuvres éternelles.


Arlanc : Localité du Puy-de-Dôme.
Enfant en laisse : Les enfants qui démêlaient les fils étaient attachés à la chaise de leur mère afin qu’ils ne s’éloignent pas de leur travail.
Couvige : Rassemblement des dentellières au travail.
Le point d'esprit : Point ovale, en forme de pépin de melon très difficile à réaliser.
Le point d’Alençon (autrefois point de France) : Originaire de Venise, amélioré à Alençon, c’est une dentelle à l'aiguille caractérisée par un réseau de mailles bouclées.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   Anonyme   
15/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Pour moi, ce poème dégage un fumet ancien, plutôt médiéval (l'église, le château, des mots comme "couvige" dont je n'avais franchement pas idée). J'apprécie que ce passé n'apparaisse pas confit dans le "c'était mieux avant" : pour produire des œuvres certes éternelles, on attachait les enfants aux chaises, on se massacrait les yeux et on n'en était pas plus riche.

Un aperçu dépaysant sur antan, qui m'a intéressée et plu.

   Ioledane   
16/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Voici un tableau joliment désuet, un peu façon Vermeer.
Les précisions en fin de poème sont bienvenues.
L'ensemble tient bien la route, il me vient quand même quelques suggestions pour améliorer le style, mais cela n'engage que moi :
"Sans en tirer grande richesse"
"De la chaise, l'enfant en laisse"
"Mais en ces temps, fille et garçon" (le pluriel qui suit coulerait plus naturellement je trouve)
"Au couvige, même la nuit" (le "à" me paraît inutile ?)
Merci pour cet agréable sonnet en octosyllabes.

   Lebarde   
17/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Beau sonnet en octosyllables, original et sans faute, écrit en hommage à ces dentellières, d'une exceptionnelle compétence professionnelle qui pendant des décennies ont exercé sans relâche, dans des conditions de travail impensables, à domicile ou dans de sordides ateliers ( "couviges") et pour des salaires de misère, des ouvrages remarquables que les belles dames ( ou "l'église et le château") s'arrachaient à prix d'or.

Merci d'y avoir pensé et de l'avoir fait avec autant de poésie et de délicatesse.

C'est sobre mais vivant.
Un bel ouvrage littéraire brodé avec "esprit" au "point d'Alençon".


Ps: Des hommages similaires pourraient être rendus aux centaines et milliers d'ouvrières, des villages cévenols qui se consacraient à l'élevage contraignant des vers à soie et au traitement délicat et au tissage de leur fil.

En EL

Lebarde

   Miguel   
31/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Un beau tableau de ces activités intemporelles, fleurons de notre patrimoine. Les termes expliqués donnent à l'ensemble une couleur locale pleine de vie. Je me souviens, d'avoir, quand j'avais vingt ans, photographié une dentellière sur le pas de sa porte, au Puy ; elle m'avait demandé une petite pièce ; je crois volontiers cependant que ces gens travaillent "sans accumuler de richesse."

   papipoete   
31/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
bonjour Robot
" il était une fois... " dentelle un loisir d'aujourd'hui, où des femmes s'usaient les yeux sur des ouvrages imposés par un maître, clérical ou laïque travail à façon. Il arrivait que la journée ne suffise point à tenir les délais ; alors pour ne point risquer de perdre des commandes, l'on cousait fort tard à la chandelle...
NB ces dentellières qui confectionnaient des parures que l'on retrouverait, qui chez un marquis, qui chez Monseigneur l'Evèque orneraient écrins et autres ores, mais pour la " petite-main " rien !
Le tableau de ces femmes, obligées d'attacher l'enfant en laisse, faute de pouvoir leur consacrer du temps, semble filmé par des frères Lumières de cette époque-là !
C'est un peu leur rendre grâce, que voir ce métier désuet, renaître sous la forme d'une passion manuelle !
On croirait que l'auteur, si méticuleux dans son coup de pinceau, fut lui-même Dentelier, tant il brode de belle façon son ouvrage poétique !
le premier tercet est mon passage préféré, qui me fait imaginer ce qu'une chandelle pouvait éclairer...
Un sonnet classique en octosyllabes, pas courant mais qui ne rate pas le moindre point... d'esprit ou d'Alençon !

   Donaldo75   
31/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir Robot,

J’ai bien aimé la finesse de cette dentelle poétique déclinée dans des octosyllabes réussis ; le format du sonnet correspond bien à ce que j’imagine, une forme picturale comme dans ces tableaux dont les souvenirs se mêlent avec mes livres d’école. Le ton, le fond même car il transparait dans le thème et dans son traitement, livre au lecteur une vision du passé, d’une autre époque où le temps et le travail portaient des valeurs différentes.

Bravo !

   Anonyme   
31/3/2021
 a aimé ce texte 
Bien ↑
Bonsoir Robot,

Merci tout d'abord d'avoir laissé quelques explications en fin de poème.
Un joli sonnet écrit avec cette délicatesse qui sied bien au sujet original et ma foi intéressant.
J'aurais bien aimé en lire et en apprendre un peu plus , mais bon, celà prouve que votre écrit n'est pas sans intérêt.

J'ai une préférence pour le second quatrain .

   hersen   
31/3/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↓
Un poème qui rappelle, sans doute, les progrès sociaux réalisés, entre attacher les enfants au labeur (pour que la famille survive) et les yeux usés.
je t'admire, Robot, de pouvoir décrire tout cela sans t'enflammer, car j'en serais incapable je crois, à toujours ruer dans les brancards.
Finalement, tu nous offres une leçon d'Histoire, de ce que je préférais à l'école : le quotidien des gens, leur réalité de petites gens. Et cette petite histoire ne rejoint pas souvent la Grande, aujourd'hui encore.

Autrefois, les enfants contribuaient, avec leurs parents, pour une vie bien maigre, à l'apparat des "nobles". Aujourd'hui, les enfants cueillent avec leurs parents des noisettes en Turquie, pour la sacro-sainte consommation, dont le Nutella semble être un incontournable.
(c'est un exemple)
Alors j'aime ce poème qui me rappelle que je sais pourquoi je désespère de l'Homme.
Qi rappelle aussi que toutes les très belles choses, celles qui demandent un temps infini, sont faite par les "petites mains" souvent attachées, au sens figuré.

Merci de ce poème.

   Cristale   
1/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
J'ai vu le tableau baroque crée par ce poème dans l'un de ces charmants petits médaillons anciens, des trésors pour les collectionneurs.
C'est dire que la précision des descriptions est d'une broderie exquise au point d'octosyllabes sans nul accroc.
Merci d'avoir ajouté un petit explicatif qui m'a remémoré les ouvrages de ma grand-mère notamment le point d'esprit et le point d'Alançon.
Si vous brodez aussi bien le tissu que vous avez brodée la trame de ce poème, je vous passe une commande illico :)

Super petit sonnet ! Merci Robot.
Cristale

   Edgard   
1/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Robot
Voilà un joli poème qui me fait penser à l’une de ces vieilles photographies en sépia. Elle parle du petit peuple laborieux. Il n’y paraît aucune compassion exagérée, mais par des mots pleins de pudeur , à peine esquissée, la douleur est évoquée : la pauvreté, le travail des enfants, le risque de s’abîmer les yeux, le travail de nuit, qui étaient bien réels…tout comme la différence entre ceux qui fabriquent et ceux qui en profitent. La poésie et la société ont ensemble une belle histoire que vous prolongez un peu.
La forme du sonnet en octosyllabe apporte un petit côté dansant qui va bien avec le ton faussement détaché, pour évoquer une image pleine de gravité. Le point de vue est intéressant : lorsque nous admirons certaines dentelles, dans les musées, nous ne nous posons pas souvent la question de savoir quelles petites mains les ont façonnées.

   Lariviere   
1/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Salut Robot,

J'ai beaucoup aimé ce texte.

La forme est plaisante et bien maitrisé. Sur le fond, je l'ai lu comme un travail bien documenté, avec autant de part d'hommage à ces dentelières, qu'une critique en filigrane, un peu à la Daumier de cette époque heureusement révolu (dans nos contrées) d'enfant tenu en laisse pour la beauté de l'ouvrage où des ouvrières talentueuses s'escrimaient à la tâche pour un salaire de misère et pour le prestige des beaux chateaux ou de sa sainte mère l'église.

Je trouve le tableau vraiment bien posé.

Merci pour la lecture !

   inconnu1   
1/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Poésie médiévale et sociale où les articles se sont envolés. Cela donne une ambiance particulière mais bien à propos. Pas de problème avec la technique. Nous sommes bien dans la catégorie. Hommage à la poésie de François Villon

Bien à vous

   Anonyme   
2/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Ce joli sonnet en octosyllabes (forme pas si fréquente que cela), me plait beaucoup, et me fait penser au célèbre tableau la Dentellière, de Vermeer.
Beaucoup de délicatesse, un vocabulaire choisi, des rimes riches et originales...

Je citerai le second tercet :
"Pour l’église ou pour le château,
Au labeur, aiguille et fuseau
Tissent des œuvres éternelles."

   Robot   
2/4/2021

   Myo   
2/4/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un travail de patience et de savoir faire finement observé et retranscrit.
Merci cette mise en valeur d'un patrimoine qui se perd.

Le tableau est peint avec doigté.

Myo

   Anonyme   
5/4/2021
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour Robot,

J'ai aimé le sujet, son traitement, le fond et la forme, le titre et le glossaire.
En commençant ma lecture, j'ai cru que je devrais faire des aller-retours sur le Net, pour comprendre tous les détails. En poursuivant, j'ai découvert "l'après-texte".
En poésie, ça ne me gêne pas de faire des recherches, sauf quand il y a trop de termes à chercher. Merci donc.
J’écrivais ce matin en forum " j'aime beaucoup le point virgule," ce poème me comble, donc.

Ce qui me plaît moins :
"dentelles à façon" la sonorité telles-z-à- n'est pas très musicale.
J'ai apprécié :
"Au couvige, même à la nuit,
L’ouvrage longtemps se poursuit ;
Les yeux se brûlent aux chandelles." (pour le pont virgule, pour le terme "couvige" et pour l'harmonie.

Merci du partage,

Éclaircie

   papymordoc   
18/5/2021
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Un texte évocateur, plein de poésie. Le labeur des gens simples et modestes nous invite à l'humilité. les notes explicatives sont bien vues. Bravo


Oniris Copyright © 2007-2023