Page d'accueil   Lire les nouvelles   Lire les poésies   Lire les romans   La charte   Centre d'Aide   Forums 
  Inscription
     Connexion  
Connexion
Pseudo : 

Mot de passe : 

Conserver la connexion

Menu principal
Les Nouvelles
Les Poésies
Les Listes
Recherche


Poésie libre
Robot : Victime des barbares
 Publié le 01/10/17  -  13 commentaires  -  584 caractères  -  315 lectures    Autres textes du même auteur

()


Victime des barbares



Elle
déroule au temps
le ruban de soi,
en larmes
la vie s’en va.

Ses mains
jurant d’autant d’effroi ;
ses mains...
voyez ses mains
qui dé-prient.

Lame brise l’âme.

L’âme plantée
cousue à la poitrine,
la peau
transparente vitrine
ouverte sur le cœur.

Écussons bordés de fleurs
au pistil de sang
les ventricules sourient
comme une bouche morte,

un poignard fiché dans l’aorte,
croissant de lune vert
tranchant
de Shaytan qui rit.


 
Inscrivez-vous pour commenter cette poésie sur Oniris !
Toute copie de ce texte est strictement interdite sans autorisation de l'auteur.
   papipoete   
18/9/2017
 a aimé ce texte 
Bien ↑
libre,
Victime des barbares, ici l'image crucifie celle dont les mains dé-prient, implorant ce dieu absent que sa vie s'en aille .
NB ceci n'est pas un banal cliché de grand reporter, mais une icône où le sang ruisselle du cœur .
L'avant-dernière strophe est si forte !
ppapipoète

   Marite   
1/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Robot. La première et la troisième strophes sont tout simplement magnifiques et c'est peu dire ... les suivantes aussi sont remarquables par les images qu'elles évoquent, avec une économie de mots bienvenue. Mais, comme elles s'attachent plus à décrire le visuel et l'horreur de la scène elles m'ont moins touchée. Aucun mot superflu, la juste description poétique du résultat d'une barbarie. Je pense qu'un peintre pourrait aisément reproduire la scène décrite à la simple lecture de ces vers.

   Anonyme   
1/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Robot
On comprend vite l'origine de cette barbarie qui se calfeutre derrière le paravent de la religion, mais en réalité fait " rire Shaytan ".

Des images fortes pour montrer une femme poigardée, qui sent sa vie s'enfuir en même temps que son sang se déverse.
" Elle
déroule au temps
le ruban de soi,
en larmes
la vie s’en va. "

   Pouet   
2/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bjr,

Voici un auteur qui maîtrise tout autant le "libre" que le "classique", ce qui n'est pas forcément si commun. Du moins ce n'est pas mon cas...

Beaucoup d'images fortes et bien trouvées ici.

Particulièrement apprécié:

"L’âme plantée
cousue à la poitrine,
la peau
transparente vitrine
ouverte sur le cœur."

Un poème qui ne laisse pas indifférent et dont j'ai fort apprécié la lecture.

   Anonyme   
2/10/2017
 a aimé ce texte 
Passionnément ↑
Un poème qui vous rend silencieux, pour mieux être
à l'écoute de ces mots-là.

Alors je ne vais pas m'étaler en "blabla" inutile.
Tout est dit dans tous les coins et les recoins
sur ce sujet.

Texte d'une grande intelligence et d'une grande sensibilité.

   leni   
3/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
blr ROBOT
A l'ombre de la religion la barbarie des hommes Barbarie bien réelle non suggérée C'est dur

un poignard fiché dans l’aorte,
croissant de lune vert
tranchant
de Shaytan qui rit.

un style assez rare chez vous
Bel écrit Salut cordial LENI

   Anonyme   
3/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Bonjour Robot,

Beaucoup d'images fortes pour montrer du doigt la barbarie.
J'apprécie qu'elles suscitent plus qu'elles ne dessinent l'horreur crue.
Cela est suffisant et vous le faites avec une grande intelligence et une belle maîtrise des mots et des silences.

La troisième strophe est ma préférée...

Merci pour le partage

Cat

   Robot   
3/10/2017

   Louis   
3/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup
Le texte fait étrangement écho à la barbarie récente qui s’est produite à Marseille…
Comme à Marseille, la victime dans ce poème est une femme.
C’est « Elle ».
Le premier vers est constitué de ce seul mot, du seul prénom personnel : « Elle ».
Rien n’est indiqué de son identité sociale ou familiale, rien n’est dit de sa profession, de sa situation de famille, de sa nationalité ou de son âge. « Elle », simplement elle, une femme, un être humain : c’est ainsi qu’il faut la considérer.
« Elle », d’abord toute entière elle, dans son intégrité humaine, et puis les mots suivants pour dire ce qui la défait, ce qui la perd, ce qui la dévide d’elle-même.

Ce n’est pas seulement un évènement qui se « déroule », c’est Elle qui « déroule au temps / le ruban de soi ». Le ruban n’est pas de soie, mais de soi, mais c’est l’étoffe même de son être qui se déplie, s’étend en une rivière de sang. La trame même de sa vie en un instant se détend brusquement ; le fil de son existence ne pourra plus être tissé dans le futur, il se dévide entièrement, se déroule dans l’instant présent.

Ainsi « en larmes / la vie s’en va ».

En ces derniers instants, il faut voir ses mains. C’est vers elles qu’il faut diriger son regard : « Voyez ses mains », des mains expressives, des mains parlantes, des mains hurlantes, seules capables de s’exprimer encore. Des mains « jurant d’autant d’effroi », des mains qui « dé-prient ».
Non, elles ne se joignent pas pour une dernière prière. A quel Dieu s’adresser quand on ôte la vie en son nom ? A quel Dieu s’adresser quand il laisse faire le pire sans lever un doigt de sa main à lui, sans jamais intervenir ? Elles ne prient pas, ses mains, elles disent l’horreur et le désespoir.

Une violence brutale, inhumaine.
C’est à fendre l’âme. Et l’âme se brise.
« Lame brise l’âme »
En larmes, la vie s’en va ; en l’arme blanche, l’âme se brise. Le flot de la vie endiguée par un brise- l’âme.

À l’image de l’âme brisée, succède celle d’un corps en quelque sorte retourné, un corps qui ne masque plus une essentielle intériorité. Ainsi la peau se fait « transparente vitrine » et laisse paraître le plus intime, le plus personnel, et le plus profondément enfoui : l’âme et le cœur.
Cette lame, par laquelle cette victime se trouve laminée, jusqu’en son cœur et son âme, est celle d’un poignard « fiché dans l’aorte ».

Le texte se concentre sur une victime de la barbarie, sur l’acte inhumain qui vise à détruire corps et âme un être humain innocent ; il ne dit rien des « barbares », mais indique qui ils sont : des islamistes intégristes. Le nom musulman du diable, Shaytan, le symbolisme du « croissant vert », pointent en ce sens.

Un texte qui montre avec force le sort horrible d’une victime, mais qui n’aide pas à comprendre qui sont les barbares, et comment surgit la barbarie. C’est cependant un beau texte.

Merci Robot

   Alexan   
3/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Un texte qui m’a pénétré jusqu’aux tripes.
Je trouve que c’est écrit avec une impeccable maitrise. Les mots en disent juste assez et sous-entendent le reste, ce qui a déclenché en moi un impact bien plus bouleversant que si les descriptions avaient été trop précises, ou qu’elles avaient frôlé le gore.
Des images choc qui m’arrivent comme des flashs en zoom. Et des phrases que l’on n’aurait envie d’entendre chantées par une voix déchirante.
« Transparente vitrine ouverte sur le cœur »
« les ventricules sourient comme des bouches mortes »
« croissant de lune vert tranchant »

Empoignant !

   FABIO   
5/10/2017
 a aimé ce texte 
Bien
Bonjour

Difficile de commenter toutefois vous avez écrit votre ressenti et vous l'avez fait d'une manière talentueuse.
des images sensibles et fortes a la fois.

   Anonyme   
6/10/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Robot, tu m'as scotchée.
Ce que cette morsure m'a fait louper, c'est incroyable !
:-o

Bon, plus sérieusement, j'avais du mal à venir lire ta poésie, à cause du titre (j'ai du mal avec les "poésies engagées" en général, je suis hyper sélective en la matière, après avoir lu Char et Césaire, on a du mal à aimer l'engagement de cour de récré), qui me faisait peur, au niveau de la difficulté à s'approprier de manière juste le sort de victimes (de quoi que ce soit d'ailleurs).

Puis j'entre dans ta poésie, et je suis frappée par l'économie de mots, par la justesse et la force de ceux que tu as choisis. Ruban de soi, les mains qui dé-prient, la vitrine ouverte sur le coeur, la magnifique et poétique bouche morte !!! ...
Il y a de la pudeur, du respect, de la compassion, de l'empathie, de la bonté dans tes vers. Pas une once de haine... c'est vraiment très abouti, très signifié... et en même temps il y a quelque chose dans la manière dont tu joues sur la phonétique... bien joué.

Je suis pas du genre à applaudir, rapport à la main, la morsure, ayeuh tout ça... mais je te remercie violemment de la claque poétique que tu viens de me mettre !

Je le dis rarement, mais voici un texte que j'aurais aimé pondre.

Au plaisir, vraiment !

   Donaldo75   
3/11/2017
 a aimé ce texte 
Beaucoup ↑
Bonjour Robot,

Je viens de m'apercevoir que je n'avais pas encore commenté ce poème.

Certes, je ne vais pas apporter une grande valeur ajoutée après la pluie de commentaires élogieux qu'il a récolté, mais j'avoue qu'il les vaut.
* Le thème est bien développé, sans surenchère ou effet de manche
* Les images (lame, l'âme) donnent de l'impact aux vers
* Le dernier quatrain mérite une explication mais intuitivement il tape fort dans l'esprit de l'inculte occidental que je suis; ensuite, le dieu américain Google permet de mieux comprendre le dernier vers.

Bravo !

Don


Oniris Copyright © 2007-2023